mercredi 28 janvier 2009

Esaïe 28,7 à 13


Texte biblique

Mais eux aussi, ils chancellent dans le vin, Et les boissons fortes leur donnent des vertiges ; Sacrificateurs et prophètes chancellent dans les boissons fortes, Ils sont absorbés par le vin, Ils ont des vertiges à cause des boissons fortes ; Ils chancellent en prophétisant, Ils vacillent en rendant la justice. Toutes les tables sont pleines de vomissements, d’ordures ; Il n’y a plus de place. – A qui veut–on enseigner la sagesse ? A qui veut–on donner des leçons ? Est–ce à des enfants qui viennent d’être sevrés, Qui viennent de quitter la mamelle ? Car c’est précepte sur précepte, précepte sur précepte, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là. – Hé bien ! c’est par des hommes aux lèvres balbutiantes Et au langage barbare Que l’Eternel parlera à ce peuple. Il lui disait : Voici le repos, Laissez reposer celui qui est fatigué ; Voici le lieu du repos ! Mais ils n’ont point voulu écouter. Et pour eux la parole de l’Eternel sera Précepte sur précepte, précepte sur précepte, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là, Afin qu’en marchant ils tombent à la renverse et se brisent, Afin qu’ils soient enlacés et pris.

Réflexion

Les ivrognes d’Ephraïm :

Pour tout homme craignant Dieu, inutile de dire que les messages divers dont Esaïe est porteur ne peuvent que provoquer une sainte angoisse. Ainsi devrait-il en être d’ailleurs chaque fois que la Parole, prêchée avec autorité, porteuse de sains avertissements, parle à notre conscience. Tel n’est cependant pas le cas pour les auditeurs du prophète et la raison nous en est donnée ici. Car, remplis qu’ils sont par le vin, ni les prêtres, ni les prophètes, ni le peuple ne sont réceptifs à la gravité des paroles d’Esaïe. Au lieu de repentance et de larmes, elles ne provoquent chez ceux qui les entendent que réaction d’orgueil et de mépris.

La façon avec laquelle nous recevons la Parole de Dieu est un des tests les plus fiables quant aux attitudes et aux dispositions de cœur profondes qui nous habitent à Son égard. Beaucoup méconnaissent les effets que la légèreté du comportement ont sur les consciences. Mais démonstration est faite ici : la légèreté des comportements engendre de manière automatique une légèreté coupable à l’égard de ce qui est saint et sacré. Il est totalement impossible d’être à la fois profond et sérieux dans sa vie intérieure avec Dieu et léger dans sa conduite, et vice versa. Aussi n’est-il pas étonnant si, comme pour ce qui concerne Esaie, Pierre nous annonce que, à la fin des temps, le message du jugement ne fera que provoquer moqueries et railleries : 2 Pier 3,3-4. On ne peut être à la fois remplis de vin et remplis de l’Esprit : l’un exclut l’autre et, là aussi, vice versa : Ephés 5,18.

Esaïe l’annonce fermement : au jeu de la moquerie, ce ne sera pas en bout de course les moqueurs qui gagneront. Ici aussi, le jugement de Dieu sera conforme à la justice. Pris dans leurs propres filets, viendra le temps où les moqueurs feront l’expérience douloureuse à leur tour de la moquerie de Dieu. Pétris d’orgueil, les moqueurs reprochaient à Esaïe de les traiter avec hauteur. Ils méprisaient le ton, la façon avec lesquels il les avertissait, refusant d’être traités comme des enfants nouveau-nés. Ce qui les irritait par-dessus tout, disaient-ils, était le rappel à la loi et au b.a-ba de la foi que faisait, de manière répétitive, Esaïe dans ses discours. Mais qu’Esaïe pouvait-il dire de plus ? Les enseignements de la Parole répondent aux même principes que toute autre matière : tant que les fondamentaux ne sont pas acquis, il est obligatoire d’y revenir aussi longtemps que nécessaire.

Aussi, puisqu’il en est ainsi, puisque le peuple reproche à Esaïe son langage enfantin à leur égard, Dieu leur annonce que c’est par un peuple doté pour leur oreilles d’un langage enfantin (incompréhensible pour eux) qu’Il leur fera entendre désormais la vérité qu’ils n’ont pas voulu recevoir autrement. C’est, en quelque sorte, de la façon avec laquelle ils ont traité la Parole de Dieu que Dieu va les traiter.

La Parole de Dieu rencontre-t-elle en moi l’écho de respect et de gravité qu’elle mérite ? Prenons garde car ni légèreté, ni désinvolture ne conviennent à Son écoute. Que Dieu trouve en moi un cœur disposé à Son écoute !

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