mardi 27 janvier 2009

Esaïe 28,1 à 6


Texte biblique

Malheur à la couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm, A la fleur fanée, qui fait l’éclat de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée de ceux qui s’enivrent ! Voici venir, de la part du Seigneur, un homme fort et puissant, Comme un orage de grêle, un ouragan destructeur, Comme une tempête qui précipite des torrents d’eaux : Il la fait tomber en terre avec violence. Elle sera foulée aux pieds, La couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm ; Et la fleur fanée, qui fait l’éclat de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée, Sera comme une figue hâtive qu’on aperçoit avant la récolte, Et qui, à peine dans la main, est aussitôt avalée. En ce jour, l’Eternel des armées sera Une couronne éclatante et une parure magnifique Pour le reste de son peuple, Un esprit de justice pour celui qui est assis au siège de la justice, Et une force pour ceux qui repoussent l’ennemi jusqu’à ses portes.

Réflexion

Ruine de Samarie

Après l’aparté de la vision du retour des exilés au jour du jugement, Esaïe revient dans ce chapitre à l’un des thèmes qui, dans cette section, est un thème majeur de sa prophétie : le thème de la ville forte. Si le but du jugement est d’abaisser tout ce qui est élevé et qui faisait l’orgueil de ceux qui bravaient Dieu, ce but, montre Esaïe, sera atteint pour les fils d’Ephraïm, symbole de tout Israël. Car le jugement qui vient, le roi d’Assyrie désigné ici comme un homme fort, courageux, au service de Dieu pour accomplir Ses desseins, visera d’abord un objectif pour Israël : détruire ce qui faisait sa fierté, sa parure, sa couronne orgueilleuse : la ville qui trônait fièrement sur la hauteur et qui, après le schisme, était devenue sa capitale : Samarie.

Esaïe le souligne ici. Trop souvent, lorsque nous pensons au jugement de Dieu, nous limitons ce jugement à des malheurs physiques touchant des personnes : maladie, mort, exil… Ce jugement ne se limite pas à cela. Un des buts du jugement de Dieu, peut-être le 1er dans l’ordre des choses, est de s’attaquer aux symboles de l’orgueil de ceux qu’Il veut corriger. Car, quelque part, comme la gloire de Dieu en Jésus-Christ est dans sa croix, l’orgueil de l’homme s’incarne et se matérialise toujours dans des objets qui le représentent. On le voit à plusieurs reprises dans la Bible : ex : 1 Sam 15,12. Si le jugement n’atteint pas physiquement, directement les personnes, Dieu sait qu’en détruisant ce qui fait leur fierté, leur sujet de gloire, Il les frappe peut-être mieux que ce qu’une souffrance d’ordre physique aurait pu produire.

Ce renversement, cette destruction du produit de la vanité humaine est, ajoute ici Esaïe, le passage obligé pour que la gloire de Dieu soit de nouveau magnifiée. Tel est le but que le jugement poursuit : rétablir l’ordre légitime des choses : redonner de l’éclat et de la splendeur à ce qui était terni et occulté (la gloire de Dieu) et faner, obscurcir ce qui brillait et prenait une place indue dans le cœur et l’esprit des hommes. Dieu, affirme l’Ecriture, ne donne pas Sa gloire à un autre, ni Son honneur à des idoles : le jugement le rappellera de manière forte et explicite au monde : Esaïe 42,8.

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