mardi 31 mars 2009

Esaïe 40,15 à 17


Texte biblique

Voici, les nations sont comme une goutte d’un seau, Elles sont comme de la poussière sur une balance ; Voici, les îles sont comme une fine poussière qui s’envole. Le Liban ne suffit pas pour le feu, Et ses animaux ne suffisent pas pour l’holocauste. Toutes les nations sont devant lui comme un rien, Elles ne sont pour lui que néant et vanité.

Réflexion

3ème point de comparaison : Dieu et les nations :

Si l’univers est petit face à Dieu, il n’est, à notre connaissance, fait que de matière sans âme. Une chose, cependant, occupe la pensée des hommes, enflamme leurs passions, mobilise leur énergie : c’est leur attachement à cette structure par laquelle ils se sont organisés en communautés : la nation. Songeons, pour nous en convaincre, à toutes les guerres par lesquelles les peuples, pour des raisons d’ambition, de gloire, de pouvoir, se sont, tout au long de l’histoire, entre-déchirés, aux campagnes menées par les grands conquérants, puis, aux efforts inlassables entrepris en notre temps pour trouver une solution de paix et d’unité entre les nations…

Esaïe nous dit ici ce que représentent ces choses qui nous occupent tant aux yeux de Dieu :

1. Sur le plan de la valeur, elles sont comparables, dit-il, à une goutte d’eau qui tombe d’un seau. Or, le seau, type de contenant, nous le savons, n’est pas fait pour la goutte d’eau. La goutte d’eau, plus petite unité en terme de contenu, est ce qui reste, et ce dont, comme un fonds inutile, on se débarrasse en dernier lieu, lorsqu’on a vidé le seau. Voici en gros, sur le plan purement physique, ce que représentent donc en valeur les nations réunies devant Dieu. On comprend donc avec cela l’ironie de Dieu devant l’agitation des peuples et de leurs rois coalisés contre Lui et contre Son oint : Psaume 2,1 à 6. La goutte d’eau a beau s’agiter au fond du seau. Il n’est pas en son pouvoir de faire quoi que ce soit contre celui qui tient le contenant (l’univers ?) dans lequel elle se meut si ridiculement…

2. Sur le plan du poids, poids que nous donnons tant à notre histoire, les nations ne sont, dit le prophète, que de la fine poussière emportée par le vent et que l’on ne trouve plus ! Déjà, d’une certaine façon, nous le comprenons. Aussi grande et glorieuse a été l’épopée des peuples et des empires, aussi éphémères paraissent ceux-ci au regard des siècles qui passent. Mis à part des monuments racontant leur gloire passée, que reste-t-il aujourd’hui de la grandeur des royaumes passés… et demain de ceux qui se targuent aujourd’hui de leur toute puissance… et dans l’éternité de tout cela… ! Oui ! Au regard de la grandeur et de la pérennité de la Personne, seule glorieuse, de Dieu, tout ce que l’humanité aura été, toute son histoire si fiévreuse et agitée, ne sera que fine poussière qui s’envole, qui disparaît dans l’infini de l’espace et que l’on ne retrouvera plus !

lundi 30 mars 2009

Esaïe 40,13 et 14


Texte biblique

Qui a sondé l’esprit de l’Eternel, Et qui l’a éclairé de ses conseils ? Avec qui a–t–il délibéré pour en recevoir de l'instruction ? Qui lui a appris le sentier de la justice ? Qui lui a enseigné la sagesse, Et fait connaître le chemin de l'intelligence ?

Réflexion

2ème point de comparaison : Dieu, sagesse et intelligence :

Si le premier point touchait à la taille et aux dimensions de Dieu et le confrontait à la nature et au monde physique, le second point qu’évoque Esaïe nous est plus proche par le fait qu’il aborde une capacité qui nous est commune avec Lui : celle de la connaissance. Dans ce domaine, deux différences majeures, souligne Esaïe, nous séparent, en tant qu’homme ou esprit, de Lui :

1. Alors que, quelle que soit notre compétence et notre érudition, notre connaissance reste partielle et partiale, la connaissance que Dieu possède de toutes choses est infinie, sans limite. La science, telle que nous la connaissons, la philosophie, la connaissance spirituelle ne sont pour nous que des disciplines nous permettant de découvrir et de pénétrer dans le monde de Dieu. Quel que soit le niveau atteint, sachons cependant que, ensemble, toutes nos connaissances réunies ne font qu’effleurer le bord du manteau de la connaissance de Dieu. Aussi toute arrogance à l’égard de Dieu à ce sujet (comme celle dont fit preuve, par exemple, le constructeur du Titanic) ne peut être que inconvenante, déplacée… et pousser Dieu à la démonstration de son contraire. Jamais, contrairement à ce qui peut se produire avec la création humaine, Dieu ne saurait être dépassé par ce que Sa connaissance a conçu et mis en œuvre. C’est ce qu’a cru Lucifer en se révoltant, pensant quelque part prendre la sagesse de Dieu en défaut. Il en sera (et tous ceux qui le suivent avec lui) pour ses frais, la fin de l’histoire démontrant que toute son entreprise ne servira, en fin de compte, qu’à rehausser davantage l’infini de la grandeur de la sagesse de Dieu, manifestée en Christ ! La sagesse de Dieu est si grande que rien, en bout de piste, ne saurait lui nuire. Ce qu’un homme ou un fier esprit peut concevoir contre Dieu ne finira par nuire qu’à lui-même !

2. Alors que toute notre connaissance est le résultat de l’enseignement et de la mise en commun du savoir accumulé par tous (ceux qui nous ont précédé comme nos contemporains), jamais une seule fois, dit Esaïe, Dieu a dû avoir recours à quelqu’un d’autre que Lui-même pour recevoir lumière, éclairage, instruction, conseil sur un point qui aurait été flou dans Son esprit. Paul le précise de deux manières en parlant du dessein qu’Il a mis en œuvre par Christ et pour l’Eglise. "Il nous a fait connaître le mystère de Sa volonté, le projet bienveillant qu’Il s’était proposé en Lui-même… Nous qui avons été destiné d’avance, selon le projet de Celui qui opère en tout selon les décisions de Sa volonté : Ephés 1,9 et 11. Dieu n’a ni sages, ni conseillers autour de Lui. Il préside seul au conseil d’où sont prises les décisions qui concernent l’univers. Qui d’autre pourrait Lui venir en aide ?

Esaïe nous démontre ici le ridicule de la prétention de la tentation offerte à nos premiers parents. Comment, en effet, quelque chose pourrait-il nous donner, à nous créatures, d’avoir accès à une connaissance égale à celle de Dieu ? Autant Dieu dépasse l’infini de Sa création physique dans Ses dimensions, autant, dans Sa connaissance, nous dépasse-t-Il en sagesse, intelligence, érudition !

vendredi 27 mars 2009

Esaïe 40,12


Texte biblique

Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, Pris les dimensions des cieux avec la paume, Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? Qui a pesé les montagnes au crochet, Et les collines à la balance ?

Réflexion

Chargé d’apporter à Israël, après de nombreuses annonces de jugement, un message de consolation, Esaïe résume en une expression le cœur et le contenu de ce message. Ce message n’est pas d’abord celui, de la paix, du bonheur, de la prospérité ou de la sécurité retrouvée. Il est, et toutes les choses citées auparavant n’en sont que les conséquences, tout entier lié à la Personne de Dieu, pourrait-on dire, retrouvée. Résumant le contenu de la bonne nouvelle qui doit retentir dans tout le pays, Esaïe dit : Dites aux villes de Juda : Voici votre Dieu ! Oui ! C’est Dieu Lui-même, avant toute autre chose, montre Esaïe, qui est le cœur, le contenu, le sujet et l’objet premier de la Bonne Nouvelle !

Si la Personne de Dieu représente à elle seule le contenu de la Bonne Nouvelle, il semble évident que la cause première et suffisante du malheur de tous les peuples, mais surtout du peuple de Dieu, est d’avoir oublié qui est ce Dieu. Aussi est-il bon, comme le fait Esaïe ici, avant même d’aborder quoi que ce soit comme autre thème lié à la Bonne Nouvelle, de nous rappeler, et de rappeler à ceux chez qui l’ignorance est devenu le caractère dominant de leur état face à Dieu, qui Il est et de qui parle-t-on, lorsque l’on parle de Dieu. Car, comme le dit Salomon, si la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse, ne peut-on pas dire que Son ignorance est la cause de tout aveuglement ?

La question se pose cependant : comment décrire Dieu ? Comment, à nous êtres humains, peut-Il nous être donné de saisir Sa grandeur, Ses dimensions, Son autorité, Sa puissance ? Seule, dans notre imaginaire, la comparaison peut rendre possible la perception de ce qui nous dépasse. Aussi, inspiré par Dieu, Esaïe va-t-il établir plusieurs points de comparaison, à partir de ce qui, dans notre connu nous apparaît sur tous les plans comme ce qui est le plus élevé, pour les confronter à Dieu ! Peut-être cela permettra-t-il à Israël, espère Esaïe, de comprendre et de saisir un peu qui est ce Dieu qui vient, son Dieu !

1er point de comparaison : Dieu et le ciel et la terre :

- les eaux (les océans, les mers, les lacs, les ruisseaux…) tiennent dans le creux de Sa main
- Il mesure le ciel avec la paume de Sa main
-Il pèse les montagnes au crochet et les collines dans une balance

Tout ce qui nous paraît infini, en proportion, est si petit face à Lui !

jeudi 26 mars 2009

Esaïe 40,9 à 11


Texte biblique

Monte sur une haute montagne, Sion, pour publier la bonne nouvelle ; Elève avec force ta voix, Jérusalem, pour publier la bonne nouvelle ; Elève ta voix, ne crains point, Dis aux villes de Juda: Voici votre Dieu ! Voici, le Seigneur, l’Eternel vient avec puissance, Et de son bras il commande ; Voici, le salaire est avec lui, Et les rétributions le précèdent. Comme un berger, il paîtra son troupeau, Il prendra les agneaux dans ses bras, Et les portera dans son sein ; Il conduira les brebis qui allaitent.

Réflexion

Premier objet de la bonne nouvelle : v 1 et 2, Jérusalem entrée en grâce et consolée par Dieu, se voit aussitôt, immédiatement, chargée de la plus belle mission qui puisse, de par le Seigneur, être donnée à un homme ou un peuple dans ce monde : devenir à son tour pour le monde entier le héraut de la bonne nouvelle de la consolation et de la réconciliation avec Dieu. Cette mission donnée à Jérusalem est, au regard de l’histoire, à la fois ancienne et nouvelle, naturelle et extraordinaire. Car, nous le voyons avec l’appel fait par Dieu à Abraham, c’est dès le début que Dieu visait cette fin avec Israël, le peuple qui serait issu de ses reins : Genèse 12,1 à 3. Jamais cependant, dans l’histoire, Israël et Jérusalem ne se sont montrés dignes du haut appel et de la vocation qui leur étaient destinés. Jérusalem, ville de David, du temple, s’est prostituée, à tel point, dira Ezéchiel, que sa souillure était pire que celle de sa petite sœur Samarie, capitale de cette partie d’Israël qui, au temps de Jérobaom, institutionnalisa l’idolâtrie : 1 Rois 12 et 13 ; Ezéchiel 23. Pire encore, Jérusalem est devenue dans l’histoire la cité, le lieu où le Seigneur lui-même, au temps de Sa première venue a été crucifié. C’est pourquoi, aux yeux de Dieu, elle est mise au rang des lieux les plus pervers et les plus idolâtres du monde, au rang de Sodome et de l’Egypte : Apoc 11,7-8.

Humiliée, châtiée, puis graciée, consolée, Jérusalem et Sion peuvent enfin être pour le monde le canal de la bénédiction que Dieu, dès l’origine, a souhaité qu’ils soient. Ils prennent ici, avec une puissance décuplée : cf Rom 11,15, le relais de l’Eglise qui, au temps de sa désobéissance, fut pour les peuples ce porteur de la bonne nouvelle Cette rapidité avec laquelle, de l’expérience du pardon et de la réconciliation, Jérusalem passe au statut de missionnaire peut surprendre. Elle n’est cependant pas différente de la rapidité avec laquelle Dieu agit dans ce sens et pour ce même but dans nos vies, Esaïe lui-même en faisant l’expérience : Esaïe 6,1 à 9. Cette rapidité souligne à quel point Dieu croit en la puissance et l’efficacité de l’œuvre de Sa grâce qui fait que, effectivement en Christ, toutes choses soient devenues nouvelles ! Qu’en notre temps, à notre niveau, nous soyons pour ceux qui nous entourent les messagers de la bonne nouvelle !

mercredi 25 mars 2009

Esaïe 40,6 à 8


Texte biblique

Une voix dit : Crie ! –Et il répond : Que crierai–je ? Toute chair est comme l'herbe, Et tout son éclat comme la fleur des champs. L'herbe sèche, la fleur tombe, Quand le vent de l'Eternel souffle dessus. –Certainement le peuple est comme l'herbe: L’herbe sèche, la fleur tombe ; Mais la parole de notre Dieu subsiste éternellement.

Réflexion

Nouveau message :

Lié au message de la repentance, il est ordonné, soit au messager, soit à Esaïe, de proclamer un autre message qui en est à la fois son pendant et sa raison. Car, si du côté du Seigneur, le message de la repentance est le seul convenable pour frayer le chemin rendant possible Sa rencontre avec Son peuple, du côté de l’homme, elle se justifie pour une autre raison. Cette raison est résumée toute entière dans les quelques phrases qui en forment ici le contenu. Elle tient, malgré toutes les prétentions et l’importance que l’homme peut se donner ici-bas, au caractère si éminemment éphémère et fragile de sa vie terrestre. Car, quoi qu’on en dise, il n’est nulle part dans la capacité d’aucun homme de prolonger ses jours. Comme l’herbe qui, par le souffle du Seigneur se fane et se dessèche, notre vie, au moment même où Dieu l’a décidé s’arrête, et nous sommes emportés loin de la terre et du lieu de notre demeure. Jean-Baptiste qui, dans l’histoire, incarne par excellence le porteur de ce message de la repentance, le confirme grandement dans sa proclamation : si la repentance est le chemin qui rend possible la rencontre avec le Seigneur, elle est aussi, face à la réalité du jugement qui attend chacun au bout de sa vie, la seule démarche sage, intelligente qui convienne à l’homme : Luc 3,7 à 9. Nous ne sommes jamais aussi juste dans notre position d’homme face à Dieu que lorsque nous sommes devant Lui dans la posture de celui qui se repent

Que Dieu nous donne à chaque instant, d’être conscient qu’aujourd’hui peut être pour nous le moment de la rencontre éternelle avec Lui ! Il y a pour chacun de nous une date du calendrier que nous ne vivrons pas : c’est celle qui indique le jour du lendemain de notre départ vers l’éternité ! Soyons maintenant dans les dispositions de cœur et d’esprit nous rendant prêts pour le grand départ !

mardi 24 mars 2009

Esaïe 40,3 à 5


Texte biblique

Une voix crie : Préparez au désert le chemin de l’Eternel, Aplanissez dans les lieux arides Une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit exhaussée, Que toute montagne et toute colline soient abaissées ! Que les coteaux se changent en plaines, Et les défilés étroits en vallons !Alors la gloire de l’Eternel sera révélée, Et au même instant toute chair la verra ; Car la bouche de l’Eternel a parlé.

Réflexion

Une voix dans le désert :

Au bout du chemin du châtiment et de l’humiliation, la bonne nouvelle de la consolation annoncée pour Israël, un messager lui est envoyé chargé de préparer le chemin du Seigneur. Si le châtiment agit de manière à mettre le peuple de Dieu dans les dispositions le rendant enfin apte à se repentir, s’il brise la résistance dont il faisait preuve dans son insoumission à l’égard de Dieu, le châtiment n’est pas encore la repentance. Si le châtiment est l’œuvre de Dieu, la repentance, quant à elle, ne peut se faire sans le oui de l’homme. Aussi, le messager qui précède la venue du Seigneur pour Lui frayer le chemin rendant possible Sa manifestation au milieu de Son peuple, n’a-t-il pour lui qu’un seul message : la mise à niveau égal de toutes les attitudes qui, jusque là, séparaient les hommes, à la fois de Dieu et entre eux.

Cette voix qui crie dans le désert s’est, pour la première fois, faite entendre lors de la première venue du Messie. Alors parut, disent les évangélistes, Jean-Baptiste qui proclamait un baptême de repentance radical, selon, précise Luc, ce qu’Esaïe avait annoncé ici : Luc 3,1 à 6. Ce message, est le seul message préparatoire convenable pour Sa venue. Car, de manière figurée, montre Esaïe, il est impossible que pour nous rejoindre, ce soit au Seigneur d’escalader les plus hautes montagnes ou de descendre les plus basses vallées. Seule la repentance a le pouvoir de changer le paysage spirituel de la société, paysage qui lui cache la vue du Seigneur et rend impossible Son approche. Jamais, en effet, il ne sera possible au Seigneur de se plaire dans nos voies. Jamais, il ne Lui sera possible de faire route sur nos montagnes (notre orgueil, nos prétentions) ou dans nos vallées (notre bassesse, notre vulgarité). Aussi, dit Esaïe, est-il nécessaire qu’avant que le Seigneur vienne, il y ait en nous un changement de paysage intérieur, sans quoi le Seigneur ne trouvera aucune route, aucun chemin, pour se montrer à notre cœur !

Si Dieu a trouvé nécessaire d’envoyer Jean-Baptiste comme précurseur de Jésus en faiblesse, la même nécessité se reproduira à la fin des temps, avant la manifestation glorieuse du Christ royal. Un autre Jean-Baptiste paraîtra alors, Elie, de qui Jean-Baptiste avait l’esprit et la puissance : Luc 1,17, pour ramener le cœur des pères vers leurs enfants (faire disparaître les antagonismes) et frayer le chemin pour Sa venue : Malachie 3,1.23-24. Que dans nos coeurs aujourd’hui, le chemin du Seigneur ne soit encombré d’aucune ronce, d’aucune pierre, d’aucun obstacle, rendant son parcours vers nous si difficile !

lundi 23 mars 2009

Esaïe 40,1-2


Texte biblique

Consolez, consolez mon peuple, Dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez lui Que sa servitude est finie, Que son iniquité est expiée, Qu’elle a reçu de la main de l’Eternel Au double de tous ses péchés.

Réflexion

Consolez Mon peuple !

Alors que la première partie de la prophétie d’Esaïe était largement consacrée au descriptif des péchés qui, venant d’Israël, allaient entraîner le jugement de Dieu sur le peuple de Dieu, les premiers mots de la seconde partie du livre donne le ton de ce qui en sera, là aussi en majorité, l’objectif. Car, comme le dit ailleurs Jérémie, un autre prophète, ce n’est pas volontiers que l’Eternel afflige les humains et qu’il leur cause du chagrin : Lam 3,33. Si, Dieu, à cause de Sa sainteté, ne peut laisser le péché de Son peuple impuni : Jérémie 30,11, Il est aussi un Dieu compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité : Exode 34,6, un Dieu qui ne rejette pas toujours mais qui, lorsqu’il cause du chagrin, a en même temps compassion selon Sa grande fidélité : Lam 3,31-32. Aussi est-il impossible pour Son peuple, que la relation qu’il a avec son Dieu, se termine sur une rupture, un froid irrémédiable. Si, quelque part, il est nécessaire que le peuple de Dieu, à cause de son éloignement, soit corrigé, la correction n’est pas la fin de la relation. Elle est le moyen utilisé par Dieu pour le détourner de sa voie mauvaise, le ramener à Lui et lui donner d’apprendre à vivre devant Lui dans de meilleures et de plus humbles dispositions : Hébreux 12,5 à 11.

Après les pleurs, le châtiment, le chagrin, l’heure est venue, dit Esaïe, de faire entendre à Israël le message de la consolation. La consolation que Dieu donne ne repose cependant pas, comme il en est souvent avec celle qui est humaine, sur une minimisation de la gravité des fautes commises. Au contraire ! La consolation de Dieu se produit au moment où la châtiment qui a suivi la faute a produit le fruit attendu et espéré. Nous nous souvenons, au premier chapitre du livre, du désarroi de Dieu devant l’inefficacité des plaies infligées au peuple : Esaïe 1,5 à 9. La dureté de cœur du peuple de Dieu, le caractère incorrigible de sa conduite ont été tels que Dieu a dû user d’une sévérité et de châtiments deux fois plus grands que ce qui était nécessaire. Israël n’a pas seulement reçu pour ses péchés ce qu’il méritait, mais le double, dit Esaïe.

Rappelons qu’un tel langage, utilisé par le prophète, n’est possible, de la part de Dieu, que dans le cadre de Son alliance. En-dehors d’elle, aucun châtiment, mis à part celui du Fils de Dieu, n’a le pouvoir d’expier le péché. Dans la cadre de l’alliance, le péché oblige le châtiment, mais, bonne nouvelle, ne conduit pas à la rupture. Ne pensons jamais que, parce que nous sommes l’objet de la grâce, nous pouvons pécher sans conséquence contre notre Dieu. Parce que nous sommes l’objet de Sa bienveillance, Dieu désire que notre relation avec Lui soit marquée par l’obéissance et la reconnaissance. Toute autre attitude ne peut provoquer chez Lui que la désapprobation ! Inscris en nous, avec Ta grâce, la crainte de ton saint Nom, ô Dieu !

Le temps de la consolation, montre Esaïe, n’est pas seulement le temps qui suit celui du châtiment. Il correspond aussi dans l’expérience pour Israël à celui de la fin des combats. Car il existe pour celui qui, ayant connu Dieu, vit dans le péché, la révolte et l’éloignement, un aspect des choses trop souvent occulté. David en témoigne largement dans plusieurs psaumes dans lesquels il partage les sentiments et les pensées qui agitaient son cœur au temps de son péché : Psaume 32,3-4 ; 38 ;1 à 9. Cette réalité est que le temps du péché est, pour l’âme, tout sauf un temps de paix et de repos. Au contraire, c’est un temps, témoignent ceux qui l’ont observé ou connu, de guerre et de lutte continuelle : lutte avec soi-même : Jacques 4,1 à 4, lutte avec l’Esprit de Dieu qui, constamment, travaille à produire en nous la repentance : Job 33,16-19, lutte avec Satan qui, profitant de l’occasion, cherche à nous abattre définitivement et nous détruire : Zach 3,1 à 3. Non vraiment ! Le sort de l’enfant de Dieu, séparé de son Dieu, en révolte contre Lui, n’est pas enviable.

Aussi comprend-t-on la bonne nouvelle qu’est pour Israël la venue du temps de la consolation. Car, s’il est une chose qu’Israël n’a plus connu depuis la période de sa rupture avec Dieu, c’est bien la paix. Agressée à l’extérieur, divisée et déchirée à l’intérieur par des intérêts opposés, la nation a vécu dans un tourment continuel, image de la lutte continue que connaît en lui l’enfant de Dieu vivant dans la désobéissance à l’égard de son Dieu. S’il n’y a point de paix pour les méchants : Esaïe 48,22 ; 57,21, il n’y en a pas plus pour l’enfant de Dieu séparé de son Dieu. Que par Ta grâce, au plus tôt, je me souvienne que le meilleur pour moi est d’être à Toi, non au péché !

samedi 21 mars 2009

Esaïe 39,1 à 8


Texte biblique

En ce même temps, Merodac–Baladan, fils de Baladan, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ezéchias, parce qu'il avait appris sa maladie et son rétablissement. Ezéchias en eut de la joie, et il montra aux envoyés le lieu où étaient ses choses de prix, l’argent et l’or, les aromates et l’huile précieuse, tout son arsenal, et tout ce qui se trouvait dans ses trésors : il n’y eut rien qu’Ezéchias ne leur fît voir dans sa maison et dans tous ses domaines. Esaïe, le prophète, vint ensuite auprès du roi Ezéchias, et lui dit : Qu'ont dit ces gens–là, et d'où sont–ils venus vers toi ? Ezéchias répondit : Ils sont venus vers moi d'un pays éloigné, de Babylone. Esaïe dit encore : Qu'ont–ils vu dans ta maison ? Ezéchias répondit : Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison : il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir. Alors Esaïe dit à Ezéchias : Ecoute la parole de l’Eternel des armées ! Voici, les temps viendront où l’on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison et ce que tes pères ont amassé jusqu’à ce jour ; il n’en restera rien, dit l’Eternel. Et l’on prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, pour en faire des eunuques dans le palais du roi de Babylone. Ezéchias répondit à Esaïe : La parole de l'Eternel, que tu as prononcée, est bonne ; car, ajouta–t–il, il y aura paix et sécurité pendant ma vie.

Réflexion

Imprudence d’Ezéchias envers les émissaires du roi de Babylone :

Dans le même temps au cours duquel Ezéchias dut faire face à la fois à sa maladie et au défi que représentaient les ambitions conquérantes du roi d’Assyrie, le roi de Babylone dépêcha auprès du roi de Juda plusieurs émissaires chargés de présents destinés à lui exprimer sa sympathie au sujet de sa maladie. Quelles étaient les intentions réelles de ce roi étranger, lointain et méconnu ? Y avait-il chez lui une certaine admiration pour le roi de Juda, à l’écoute de ce qui s’était passé avec le roi d’Assyrie ? Nous ne le savons pas.

Quoi qu’il en soit, le geste du roi de Babylone atteint son but et toucha le coeur d’Ezéchias, qui, mettant de côté toute prudence, ouvrit toutes grandes les portes de son royaume à ces étrangers en ne leur cachant rien de tous les trésors qu’il abritait. Sensibilisé par le Seigneur au danger que représentait l’attitude naïve du roi, Esaïe se rendit auprès de lui pour l’avertir des conséquences futures de son comportement imprudent. Si le royaume de Juda avait échappé à la puissance guerrière du roi d’Assyrie, il succomberait dans l’avenir à la puissance du roi de Babylone qui n’oublierait pas ce qu’il avait vu des richesses de Juda en ce jour. La faute commise par Ezéchias nous avertit du danger de l’arme que représente la séduction, les opérations de charme et la main tendue en guise d’amitié de la part d’étrangers et d’ennemis spirituels. Elle souligne le fait que nous sommes bien mieux armés et davantage prêts à faire face à la pression et la confrontation qu’à des propositions d’amitié. Habitué au langage du combat, de la lutte ou de la guerre spirituelle, nous sommes pris au dépourvu et, sans nous en rendre compte, nous baissons immédiatement notre garde lorsque quelqu’un se présente à nous, non sous le visage de l’inimitié, mais sous celui de l’amitié (cf : Josué et les gabaonites : Josué 9). Que Dieu nous donne d’être à la fois simple comme des colombes, mais aussi prudents comme des serpents !

La question immédiate que pose le texte est pour nous de savoir comment reconnaître parmi les mains qui se tendent vers nous les vrais amis des faux ! L’expérience d’Ezéchias nous invite de toutes façons à faire preuve de sagesse. L’amitié est quelque chose qui se construit avec le temps et qui, de part et d’autre, exige des preuves. Elle ne se construit pas sur la seule base de sentiments ou de sympathies, mais d’une approche faite de sincérité, de manifestations authentiques d’appréciation mutuelle. Elle n’est pas un chèque en blanc signé à la va-vite et sans réflexion, mais plutôt un chemin progressif d’ouverture à l’autre qui demande du temps, de la mesure et des gages de confiance. Que Dieu nous donne Sa sagesse pour ne pas garder notre main fermée alors qu’Il nous demande de l’ouvrir et ne pas l’ouvrir alors qu’il serait sage de la laisser fermée.

Repris par Esaïe sur son attitude, Ezéchias, pour la 1ère fois, fera preuve d’un égoïsme étonnant. Face à l’annonce de ce qui va se produire dans le futur pour son royaume, il n’aura rien de mieux à dire qu’il se réjouit de cette nouvelle pour la simple raison que le malheur qui atteindra son peuple n’aura pas lieu de son vivant, mais après sa mort. C’est, pour un chef d’état, faire preuve de bien peu de conscience et de sérieux quant au sens de sa mission (après moi le déluge !). L’attitude d’Ezéchias, visible après le miracle dont il a été l’objet, ternit ainsi le beau témoignage qui, jusqu’alors, lui a été rendu par l’Ecriture. Elle démontre d’une certaine manière le mal-fondé de sa requête de sursis de vie, suite à l’invitation qui lui a été adressée par Esaïe de se préparer à son départ prochain. Elle démontre aussi le danger que représente une bénédiction divine reçue en réponse à une prière égoïste. Ne fortifie-t-elle pas, dans la vie de celui qui en est l’objet, cette tendance naturelle au lieu de l’infléchir. Plus l’égoïste reçoit, plus il le devient. Que, par-dessus tout, Dieu nous délivre de nous-mêmes !

vendredi 20 mars 2009

Esaïe 38,9 à 22


Texte biblique

Cantique d’Ezéchias, roi de Juda, sur sa maladie et sur son rétablissement.

Je disais : Quand mes jours sont en repos, je dois m’en aller Aux portes du séjour des morts. Je suis privé du reste de mes années ! Je disais : Je ne verrai plus l’Eternel, L’Eternel, sur la terre des vivants ; Je ne verrai plus aucun homme Parmi les habitants du monde ! Ma demeure est enlevée et transportée loin de moi, Comme une tente de berger ; Je sens le fil de ma vie coupé comme par un tisserand Qui me retrancherait de sa trame. Du jour à la nuit tu m’auras achevé ! Je me suis contenu jusqu’au matin ; Comme un lion, il brisait tous mes os, Du jour à la nuit tu m’auras achevé ! Je poussais des cris comme une hirondelle en voltigeant, Je gémissais comme la colombe ; Mes yeux s'élevaient languissants vers le ciel : O Eternel ! je suis dans l'angoisse, secours–moi ! Que dirai–je ? Il m'a répondu, et il m'a exaucé. Je marcherai humblement jusqu'au terme de mes années, Après avoir été ainsi affligé. Seigneur, c’est par tes bontés qu’on jouit de la vie, C’est par elles que je respire encore ; Tu me rétablis, tu me rends à la vie. Voici, mes souffrances mêmes sont devenues mon salut ; Tu as pris plaisir à retirer mon âme de la fosse du néant, Car tu as jeté derrière toi tous mes péchés. Ce n’est pas le séjour des morts qui te loue, Ce n’est pas la mort qui te célèbre ; Ceux qui sont descendus dans la fosse n’espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c'est celui–là qui te loue, Comme moi aujourd'hui ; Le père fait connaître à ses enfants ta fidélité. L’Eternel m’a sauvé ! Nous ferons résonner les cordes de nos instruments, Tous les jours de notre vie, Dans la maison de l’Eternel. Esaïe avait dit : Qu’on apporte une masse de figues, et qu’on les étende sur l’ulcère ; et Ezéchias vivra. Et Ezéchias avait dit : A quel signe connaîtrai–je que je monterai à la maison de l'Eternel ?

Réflexion

Témoignage d’Ezéchias après sa guérison

Ezéchias guéri, il voulut, sous forme d’un écrit, laisser le témoignage du vécu qui fut le sien lors de cette épreuve qui lui fit voir sa vie s’approcher des portes du séjour des morts. Deux parties bien distinctes forment le contenu de cet écrit :

1ère partie : Ezéchias nous fait part ici du dialogue intérieur qu’il a avec lui-même au moment où il apprend la nouvelle de sa mort imminente : " Je me disais " est l’expression clé de cette partie. Il y témoigne des sentiments et des pensées qui agitaient son cœur. La profonde tristesse, la déception qu’on lit dans les paroles d’Ezéchias révèlent à quel point celui-ci, malgré son fort attachement à Dieu, est également fortement attaché à son existence ici-bas. Il n’y a sans doute rien de plus puissant que la perspective d’une mort inattendue et imminente pour révéler dans nos cœurs ce à quoi nous sommes le plus fortement attachés. De manière évidente, il apparaît, au travers de la tristesse qu’engendre chez lui l’idée d’un départ proche de ce monde, qu’Ezéchias n’est pas prêt à échanger ce qu’il chérit dans sa vie ici-bas à ce qu’il pourrait vivre et recevoir en entrant dans l’éternité. La terre des vivants, les habitants du monde qu’il ne verra plus sont ses sujets de regret les plus importants.

Et, pour moi, qu’en serait-il, placé dans la même situation que lui ? Quelles seraient la cause, la raison de ma tristesse et de mon chagrin les plus grands ? La perspective d’aller vers mon Seigneur serait-elle une cause de joie plus forte que le déchirement de quitter mes proches et mon service ici-bas ? Pourrais-je dire, comme l’apôtre Paul : Christ est ma vie et la mort m’est un gain… je préfère m’en aller, ce qui, pour moi, de beaucoup est le meilleur : Phil 1,21 à 23.

2ème partie : elle est le témoignage de la reconnaissance et du soulagement qu’est pour Ezéchias la bonne nouvelle du prolongement de son existence de 15 ans. Ezéchias célèbre la bonté de Dieu, qui a pris en compte ses larmes, son amertume. A la lumière de l’expérience vécue et de la grâce dont il est l’objet, il Lui promet de marcher devant Lui avec plus d’humilité encore. Ezéchias célèbre le vivant qui est, pour lui, en comparaison avec le séjour des morts, la condition la plus avantageuse pour l’homme pour louer Dieu.

Certes, Ezéchias a raison. Si Dieu lui accorde grâce, il est de son devoir de témoigner de la joie qui est la sienne. Mais il ne pourra nous empêcher, à la fin de cette histoire, de penser que, peut-être, il est passé à côté de ce qui, aux yeux de Dieu, était le meilleur pour lui : un départ dans l’honneur, l’accès à Sa présence. Devons-nous toujours insister lorsque Dieu prévoit pour nous un projet qui met un terme ou qui va dans le sens inverse de ce que nous espérions ? Que Dieu nous donne la sagesse, à la fois d’examiner notre cœur pour connaître les raisons réelles de notre amertume, et d’autre part de nous placer devant Lui en Lui disant ce que Jésus a dit devant la croix : Non pas ma volonté, Seigneur, mais la Tienne : Mat 26,39.

mardi 17 mars 2009

Esaïe 38,1 à 8


Texte biblique

En ce temps–là, Ezéchias fut malade à la mort. Le prophète Esaïe, fils d'Amots, vint auprès de lui, et lui dit : Ainsi parle l'Eternel : Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus. Ezéchias tourna son visage contre le mur, et fit cette prière à l’Eternel: O Eternel ! souviens–toi que j'ai marché devant ta face avec fidélité et intégrité de cœur, et que j'ai fait ce qui est bien à tes yeux ! Et Ezéchias répandit d'abondantes larmes. Puis la parole de l’Eternel fut adressée à Esaïe, en ces mots: Va, et dis à Ezéchias : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu de David, ton père : J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes. Voici, j’ajouterai à tes jours quinze années. Je te délivrerai, toi et cette ville, de la main du roi d’Assyrie ; je protégerai cette ville. Et voici, de la part de l’Eternel, le signe auquel tu connaîtras que l’Eternel accomplira la parole qu’il a prononcée. Je ferai reculer de dix degrés en arrière avec le soleil l’ombre des degrés qui est descendue sur les degrés d’Achaz. Et le soleil recula de dix degrés sur les degrés où il était descendu.

Réflexion

Maladie d’Ezéchias

Comme si la tension qu’il devait vivre avec le siège du roi d’Assyrie ne suffisait pas, Ezéchias fut de plus frappé en ces jours-là d’une maladie mortelle. Il y a parfois dans la vie du juste une accumulation de malheurs qui n’est pas explicable. On pourrait penser, à vue humaine, qu’il est légitime que succès, force et santé soient les marques de la bénédiction de Dieu sur la vie des serviteurs engagés, fidèles à Son service. Ce schéma, s’il existe, n’est pas obligatoirement normatif. Le livre de Job, entre autre, est là pour en témoigner.

Si la raison de l’annonce du départ imminent vers l’éternité d’Ezéchias lui est cachée (l’annonce est donnée brutalement, sans être reliée à quoi que ce soit), on peut penser, au vu de la connaissance de l’avenir d’Ezéchias qui nous est connu, qu’elle était de la part de Dieu une décision de départ dans l’honneur de ce roi exceptionnel. Après tout, d’autres avant lui, tel Hénoc, ont vu leurs vies raccourcies pour une condition meilleure, plus élevée. Les textes qui suivent et décrivent ce que sera la vie du roi par la suite, montrent en tout cas clairement que c’est dans la période de rallongement de sa vie que le roi a demandé à Dieu, que les choses les plus mauvaises, découlant de son existence se produiront : son imprudence envers les babyloniens et la naissance de Manassé, le fils qui lui succédera qui sera le roi le plus abominable que Juda connaîtra. C’est de ces années que viendront les choses qui scelleront le jugement de Juda. Aussi peut-on légitimement se poser la question si, en faisant vivre à Ezéchias une mort prématurée, Dieu n’avait pas en vue d’éviter cette suite tragique pour Son peuple ? Il arrive à Dieu, par compassion, de répondre à nos demandes insistantes sur un sujet où Il est, peut-être d’un autre avis. Nous faisons alors l’expérience que le mieux n’est pas ce que nous avions pensé, mais ce qu’Il avait décidé !

Informé par Esaïe de l’arrêté de Dieu sur sa vie, Ezéchias fond en larmes et fait part, dans sa prière, en quelque sorte de son incompréhension. Il fait appel ainsi, pour la défense de sa cause, à la mémoire de Dieu quant à l’intégrité et à la loyauté avec lesquelles il a marché toute sa vie devant Sa face. Si Ezéchias n’a pas tort dans ce qu’il dit, n’a t-il pas tort cependant de faire reposer sa demande à Dieu sur un tel argument ? Ne laisse-t-il pas entendre, contre le principe de la grâce, que notre obéissance ou notre justice rendraient Dieu redevable envers nous de Sa bénédiction ? Elles donneraient ainsi tort à Dieu pour Ses décisions envers nous et, quelque part, L’accuseraient indirectement d’ingratitude, de manque de reconnaissance envers nous ! Et quant, par-dessus cela, on arrose ce type de prière d’abondantes larmes, ne fait-on pas passer Dieu pour une Personne insensible, sans cœur ?

Ezéchias va gagner. Il va obtenir de Dieu, et de quelle façon, ce qu’il souhaite. Pour commencer, Dieu va lui donner les deux raisons pour lesquelles Il va l’exaucer :

- Il l’exauce, non à cause de lui d’abord, mais à cause de David, son ancêtre. C’est non à cause de la fidélité d’Ezéchias à Dieu qu’il sera exaucé, mais à cause de la fidélité de Dieu à l’engagement qu’Il a pris envers David. Cela rappelle pour nous le principe important sur la base duquel Dieu exauce aussi aujourd’hui nos prières. Il le fait, non à cause de ce que nous sommes, mais à cause de Jésus-Christ, notre David, à travers qui Dieu a scellé avec nous une alliance.
- Dieu a entendu sa prière, Il a vu ses larmes. Il a donc pris en considération la façon avec laquelle Ezéchias a réagi à l’épreuve à laquelle il allait être soumis.

Puis Dieu formule au roi en quoi consistera l’exaucement dont il sera l’objet. Là aussi, il comporte deux aspects :

- le 1er touche à la situation personnelle d’Ezéchias. Dieu ajoute 15 années à sa vie. Du coup Ezéchias a le redoutable privilège de savoir à quel moment exact se situe pour lui le moment du départ. Une telle connaissance est-elle une bonne chose. Pas si sûr, vu la suite des événements, démontrant le relâchement dont fera preuve le roi.
- Le second touche à la situation d’extrémité dans laquelle il se trouve avec son peuple face à la menace assyrienne. Dieu lui promet là aussi salut et délivrance

Pour terminer, Dieu atteste la réalité des promesses qu’Il fait à Ezéchias par un signe fort. Il fait reculer de 10 degrés la lumière du jour sur le cadran solaire d’Achaz.. Sans doute, à situation extrême, Dieu peut-Il utiliser des moyens extrêmes pour nous rassurer et assurer les Siens de Son soutien : cf Actes 4,31. Etrange mélange que toute cette histoire dans laquelle se mêlent à la fois réactions humaines, grâce et puissance de Dieu. mais n’est ce pas la réalité dans laquelle se situe aussi notre relation avec Dieu : Un Dieu qui n’hésita pas à manifester qui Il est, un Dieu bon et puissant, dans le vécu d’hommes, certes imparfaits, mais dont le cœur aussi Lui est attaché !

lundi 16 mars 2009

Esaïe 37,30 à 38


Texte biblique

Que ceci soit un signe pour toi : On a mangé une année le produit du grain tombé, et une seconde année ce qui croît de soi–même ; mais la troisième année, vous sèmerez, vous moissonnerez, vous planterez des vignes, et vous en mangerez le fruit. Ce qui aura été sauvé de la maison de Juda, ce qui sera resté poussera encore des racines par–dessous, et portera du fruit par–dessus. Car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées. C’est pourquoi ainsi parle l’Eternel sur le roi d’Assyrie : Il n’entrera point dans cette ville, Il n’y lancera point de traits, Il ne lui présentera point de boucliers, Et il n’élèvera point de retranchements contre elle. Il s’en retournera par le chemin par lequel il est venu, Et il n’entrera point dans cette ville, dit l’Eternel. Je protégerai cette ville pour la sauver, A cause de moi, et à cause de David, mon serviteur. L'ange de l'Eternel sortit, et frappa dans le camp des Assyriens cent quatre–vingt–cinq mille hommes. Et quand on se leva le matin, voici, c'étaient tous des corps morts. Alors Sanchérib, roi d’Assyrie, leva son camp, partit et s’en retourna ; et il resta à Ninive. Or, comme il était prosterné dans la maison de Nisroc, son dieu, Adrammélec et Scharetser, ses fils, le frappèrent par l'épée, et s'enfuirent au pays d'Ararat. Et Esar–Haddon, son fils, régna à sa place.

Réflexion

Promesse donnée à Ezéchias et fin de Sennachérib :

Alors que Jérusalem était sur le point d’être conquise, l’Eternel, par la bouche d’Esaïe, parla à Ezéchias d’avenir, de tranquillité et de prospérité. Non, l’avenir du peuple de Dieu n’est pas entre les mains de ses ennemis, mais de Dieu. C’est Lui qui est le garant de sa sécurité et de son futur. Et, au sein même des plus grandes menaces, la parole de Dieu, parce qu’elle est celle qui relève de la plus haute autorité, est la plus sûre.

Or, la même parole qui parle de promesse d’avenir à Ezéchias annonce à Sennachérib, le conquérant vaniteux, qu’aucun de ses projets guerriers contre Jérusalem ne se réalisera. Alors qu’Ezéchias est au bénéfice du oui de Dieu pour son futur, Sennachérib est sous le coup d’un non absolu qui, non seulement met un terme à ses projets immédiats, mais, il le verra en retournant dans son pays, à sa vie même. Rentré chez lui couvert de honte et dans la confusion, le roi d’Assyrie cherchera bien, en se rendant dans le temple de ses idoles, à trouver la solution spirituelle à la situation de défaite qu’il aura connu. Il ne rencontrera que la mort, ses dieux ne lui assurant aucun secours face au destin que l’Eternel lui a prédit.

Le contraste, la différence entre deux destins dans l’histoire ne tient pas tant aux capacités des protagonistes impliqués qu’à leur attitude spirituelle, cause première de celle de Dieu à leur égard. Que Dieu nous donne toujours davantage la grâce de l’humilité sans laquelle toute promesse d’avenir ne peut être qu’oblitérée. Merci que ma vie, nos vies, en tant que peuple de Dieu, sont d’abord dans Ta main.

samedi 14 mars 2009

Esaïe 37,21 à 32


Texte biblique

Alors Esaïe, fils d’Amots, envoya dire à Ezéchias : Ainsi parle l’Eternel, le Dieu d’Israël : J’ai entendu la prière que tu m’as adressée au sujet de Sanchérib, roi d’Assyrie. Voici la parole que l’Eternel a prononcée contre lui : Elle te méprise, elle se moque de toi, La vierge, fille de Sion ; Elle hoche la tête après toi, La fille de Jérusalem. Qui as–tu insulté et outragé ? Contre qui as–tu élevé la voix ? Tu as porté tes yeux en haut Sur le Saint d'Israël. Par tes serviteurs tu as insulté le Seigneur, Et tu as dit : Avec la multitude de mes chars, J’ai gravi le sommet des montagnes, Les extrémités du Liban ; Je couperai les plus élevés de ses cèdres, Les plus beaux de ses cyprès, Et j’atteindrai sa dernière cime, Sa forêt semblable à un verger ; J’ai ouvert des sources, et j’en ai bu les eaux, Et je tarirai avec la plante de mes pieds Tous les fleuves de l’Egypte. N'as–tu pas appris que j'ai préparé ces choses de loin, Et que je les ai résolues dès les temps anciens ? Maintenant j'ai permis qu'elles s'accomplissent, Et que tu réduisisses des villes fortes en monceaux de ruines. Leurs habitants sont impuissants, Epouvantés et confus ; Ils sont comme l’herbe des champs et la tendre verdure, Comme le gazon des toits Et le blé qui sèche avant la formation de sa tige. Mais je sais quand tu t’assieds, quand tu sors et quand tu entres, Et quand tu es furieux contre moi. Parce que tu es furieux contre moi, Et que ton arrogance est montée à mes oreilles, Je mettrai ma boucle à tes narines et mon mors entre tes lèvres, Et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. Que ceci soit un signe pour toi : On a mangé une année le produit du grain tombé, et une seconde année ce qui croît de soi–même ; mais la troisième année, vous sèmerez, vous moissonnerez, vous planterez des vignes, et vous en mangerez le fruit. Ce qui aura été sauvé de la maison de Juda, ce qui sera resté poussera encore des racines par–dessous, et portera du fruit par–dessus. Car de Jérusalem il sortira un reste, et de la montagne de Sion des réchappés. Voilà ce que fera le zèle de l’Eternel des armées.

Réflexion

Réponse de Dieu par Esaïe aux propos vaniteux de Sennachérib :

Sennachérib s’étant attaqué, non pas seulement à Jérusalem (ce qui aurait pu humainement être recevable), mais à Dieu, ce Dieu qui a choisi Israël et Jérusalem pour glorifier Son nom ici-bas, c’est une réponse digne de Lui et à la hauteur du défi que, dans son arrogance, Sennachérib Lui a lancé, qu’Esaïe doit transmettre à Ezéchias.

Plusieurs éléments valables pour tous les temps, toutes les époques, toutes les situations dans lesquelles le peuple de Dieu, d’une manière ou d’une autre, sont ici rassemblés dans la réponse de Dieu aux propos vaniteux du conquérant :

1) Dieu encourage Jérusalem (et ceux qui s’y trouvent) à ne pas se laisser impressionner par l’arrogance affichée de leur adversaire. Il y a un pas et il reste toujours une distance à parcourir entre la parole et les actes, entre les intentions et la capacité. Dieu appelle Son peuple à répondre à l’arrogance affichée de leur conquérant par une arrogance similaire, mais inspirée par la foi. Jérusalem n’a pas pour la protéger qu’un rempart de pierres, mais le rempart même de la présence de Dieu et de Ses armées.

2) Dieu s’adresse ensuite directement à Sennachérib et l’invite à voir la réalité de sa situation et de ses succès à la lumière de la hauteur de la réalité divine. Puisqu’il a adressé un défi à Dieu, le Seigneur l’appelle à revoir ses considérations à la lumière de ce qu’Il est. Dans la réponse qu’Il lui adresse, Dieu met ainsi en avant les deux éléments majeurs de Son identité desquels le roi d’Assyrie n’a sans doute pas connaissance ou tenu compte, éléments sur la base desquels il sera jugé :

- 1er élément : un élément lié à la nature de Dieu. Non ! Le Dieu d’Israël n’est pas un dieu comme les autres. Il est le Saint, le Dieu tout autre dans Sa nature. Sennachérib devra en faire l’expérience. Si jusqu’à présent, il a toujours réussi à atteindre ses buts envers et contre toutes les puissances, il apprendra ici qu’il a à faire face à un pouvoir et une autorité d’un tout autre ordre.

- 2ème élément : un élément lié à la position d’autorité de Dieu. Le Dieu d’Israël ne peut en rien, à ce sujet, être comparé aux autres dieux. Car si ceux-ci sont censés protéger le territoire où vivent ceux qui leur rendent un culte, le Dieu d’Israël est le Souverain de toutes les nations. Rien ne se passe ici-bas qu’Il n’ait depuis longtemps programmé, agencé, décidé et voulu. Ainsi, c’est à la volonté souveraine de Dieu que le roi d’Assyrie doit ses victoires successives sur les autres nations... et c’est cette même volonté qui, quand elle le décidera, peut y mettre fin. Preuve lui en sera donnée la nuit même par la mort subite de 185 000 hommes de son armée forçant le roi à plier bagage dans la plus grande confusion.

Le message d’Esaïe a ainsi une double teneur :

C’est un message d’avertissement à tous les arrogants de la terre. Dieu, le Dieu d’Israël, est et reste sur Son trône. On ne peut faire avec Lui ce que l’on veut. C’est Sa volonté et non celles des hommes qui s’accomplit.

C’est un message d’encouragement, d’espoir et de force pour les Siens. C’est par Sa grâce que nous vivons et aucune autorité, si puissante soit-elle, n’est en mesure d’infléchir, de rendre caduque ou de mettre à terme à la bénédiction dont nous sommes l’objet si Dieu en a décidé autrement !

Que le Seigneur nous donne d’être et de rester à l’ombre de Ses ailes dans le repos de la foi.

vendredi 13 mars 2009

Esaïe 37,8 à 20


Texte biblique

Rabschaké, s’étant retiré, trouva le roi d’Assyrie qui attaquait Libna, car il avait appris son départ de Lakis. Alors le roi d’Assyrie reçut une nouvelle au sujet de Tirhaka, roi d’Ethiopie ; on lui dit: Il s’est mis en marche pour te faire la guerre. Dès qu’il eut entendu cela, il envoya des messagers à Ezéchias, en disant: Vous parlerez ainsi à Ezéchias, roi de Juda : Que ton Dieu, auquel tu te confies, ne t’abuse point en disant : Jérusalem ne sera pas livrée entre les mains du roi d’Assyrie. Voici, tu as appris ce qu’ont fait les rois d’Assyrie à tous les pays, et comment ils les ont détruits ; et toi, tu serais délivré ! Les dieux des nations que mes pères ont détruites les ont–ils délivrées, Gozan, Charan, Retseph, et les fils d'Eden qui sont à Telassar ? Où sont le roi de Hamath, le roi d’Arpad, et le roi de la ville de Sepharvaïm, d’Héna et d’Ivva ? Ezéchias prit la lettre de la main des messagers, et la lut. Puis il monta à la maison de l’Eternel, et la déploya devant l’Eternel, à qui il adressa cette prière: Eternel des armées, Dieu d’Israël, assis sur les chérubins ! C’est toi qui es le seul Dieu de tous les royaumes de la terre, c’est toi qui as fait les cieux et la terre. Eternel, incline ton oreille, et écoute ! Eternel, ouvre tes yeux, et regarde ! Entends toutes les paroles que Sanchérib a envoyées pour insulter au Dieu vivant ! Il est vrai, ô Eternel ! que les rois d’Assyrie ont ravagé tous les pays et leur propre pays, et qu’ils ont jeté leurs dieux dans le feu ; mais ce n’étaient point des dieux, c’étaient des ouvrages de mains d’homme, du bois et de la pierre ; et ils les ont anéantis. Maintenant, Eternel, notre Dieu, délivre–nous de la main de Sanchérib, et que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul es l'Eternel !

Réflexion

Départ de Sennachérib et nouvelles menaces :

Comme Esaïe l’avait annoncé, Sennachérib, en campagne contre Ezéchias, reçut la nouvelle inattendue de la mise en marche de toute l’armée du roi d’Ethiopie contre lui. Bousculé par ce cas de force majeure qui lui est imposé, le roi d’Assyrie est contraint, contre sa volonté et ses prétentions, de quitter le terrain du royaume de Juda où son armée est engagée. La conclusion qu’il en tire n’est pour autant celle à laquelle il devrait arriver. Refusant de voir derrière l’évènement la main toute-puissante et salvatrice du Dieu d’Ezéchias, Sennachérib continue à menacer le roi de Juda. Il invite ainsi le roi de Juda à ne pas se réjouir trop ni trop tôt. Le retrait de l’armée assyrienne n’est pas un départ définitif, mais juste un répit momentané, une pause qui ne fait que reporter le moment de la victoire inéluctable. La contrariété inattendue à laquelle est confrontée le roi d’Assyrie ne fait bouger en rien la logique sur laquelle se fonde le raisonnement qui est, depuis le début, au coeur de son discours. Le Dieu d’Israël, pas plus que les autres, n’a les moyens de garder, sauver et protéger Son peuple de la force et de la puissance militaire assyrienne. Il en veut pour exemple, et continue à citer pour appui de ses arguments, les royaumes que lui ou ses pères ont combattu, et qu’aucun de leur dieu n’a eu le pouvoir de préserver.

Face aux prétentions et aux nouvelles menaces du roi d’Assyrie, Ezéchias, comme la première fois, réagit en montant à la maison de l’Eternel pour répandre son coeur et sa plainte devant Lui. Comme la première fois, Ezéchias n’a rien, si ce n’est sa certitude dans la foi que le Dieu qu’il sert n’est justement pas comme les autres dieux, mais le Tout-Puissant, le seul vrai Dieu, maître unique du ciel et de la terre. Sans doute, admet-il, Sennachérib a-t-il raison lorsqu’il affirme qu’aucun dieu créé par les hommes n’a la force de lui résister. Mais le Dieu d’Israël et de Juda n’est pas comme le dieu des nations environnantes. Et occasion Lui est donnée ici, une fois de plus, de Le montrer et de Le manifester.

Béni soit ainsi notre Dieu pour qui notre faiblesse est l’occasion de manifester Sa force. Secours-nous et fortifie-nous, ô Dieu, soutiens-nous de manière à ce que tous ceux qui nous connaissent et nous voient vivre soient convaincus en nous voyant de Ta réalité et du témoignage qu’à travers nos vies, Tu veux rendre à Toi-même. Fais-le en ce jour pour nous !

jeudi 12 mars 2009

Esaïe 37,1 à 7


Texte biblique

Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d’un sac, et alla dans la maison de l’Eternel. Il envoya Eliakim, chef de la maison du roi, Schebna, le secrétaire, et les plus anciens des sacrificateurs, couverts de sacs, vers Esaïe, le prophète, fils d’Amots. Et ils lui dirent : Ainsi parle Ezéchias : Ce jour est un jour d’angoisse, de châtiment et d’opprobre ; car les enfants sont près de sortir du sein maternel, et il n’y a point de force pour l’enfantement. Peut–être l'Eternel, ton Dieu, a–t–il entendu les paroles de Rabschaké, que le roi d'Assyrie, son maître, a envoyé pour insulter le Dieu vivant, et peut–être l'Eternel, ton Dieu, exercera–t–il ses châtiments à cause des paroles qu'il a entendues. Fais donc monter une prière pour le reste qui subsiste encore. Les serviteurs du roi Ezéchias allèrent donc auprès d’Esaïe. Et Esaïe leur dit : Voici ce que vous direz à votre maître : Ainsi parle l’Eternel: Ne t’effraie point des paroles que tu as entendues et par lesquelles m’ont outragé les serviteurs du roi d’Assyrie. Je vais mettre en lui un esprit tel que, sur une nouvelle qu’il recevra, il retournera dans son pays ; et je le ferai tomber par l’épée dans son pays.

Réflexion

Ezéchias consulte l’Eternel et Esaïe :

La première réaction d’Ezéchias, suite au défi et à la provocation lancés par le roi d’Assyrie, fut de se rendre immédiatement à la maison du Seigneur. N’était-ce pas Lui, au-delà du roi, qui était défié par Sennachérib, Son honneur, Sa réputation, Son témoignage ? N’était-Il pas Lui aussi, dans cette situation de détresse et d’impuissance dans laquelle se trouvait Ezéchias, la seule puissance, le seul recours auquel le roi pouvait faire appel ? N’est-ce pas aussi dans les situations d’impuissance dans lesquelles nous nous trouvons souvent aussi, le chemin tout indiqué à suivre ?

Après l’Eternel, c’est vers Esaïe, le prophète inspiré et porteur de tant de messages et de paroles de Dieu que le roi Ezéchias se tourne. Après la prière, la seconde voie à suivre pour trouver le chemin de la réponse de Dieu à nos requêtes est celui de la Parole. Dieu veut nous répondre et Il a mis dans Sa Parole tous les cas de figure dont nous avions besoin pour trouver une base sur laquelle construire notre foi. La foi naît de ce que l’on entend et continue, tout au long de notre vie, à se vivre sur ce principe. Or, attendue dans la foi, cherchée dans la prière, la parole de Dieu ne saurait faire défaut. Ezéchias reçut donc une parole claire, sans ambiguïté de la part de Dieu. Le roi d’Assyrie ne l’emporterait pas sur lui, mais, contraint par une nouvelle de quitter le terrain, il repartirait dans son pays où, victime d’un complot, il mourrait assassiné. Y-a-t-il de la part de Dieu, dans la situation dans laquelle se trouve Ezéchias, parole plus rassurante ?

Nous pouvons ainsi être certain, dans nos attentes vivantes dans la foi, de recevoir une parole sûre, et non équivoque de la part de Dieu. Dieu veut nous répondre. Il le fait, encore bien plus quand les enjeux sont, comme ici, extrêmes et que, comme le dit Ezéchias, la force humaine de manière évidente ne suffira pas pour faire accoucher la solution : v 3. Que cette certitude nous remplisse de paix et d’assurance en Lui : 1 Jean 5,14-15.

mercredi 11 mars 2009

Esaïe 36,11 à 22


Texte biblique

Eliakim, Schebna et Joach dirent à Rabschaké : Parle à tes serviteurs en araméen, car nous le comprenons ; et ne nous parle pas en langue judaïque aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. Rabschaké répondit : Est–ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé dire ces paroles ? N'est–ce pas à ces hommes assis sur la muraille pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous ? Puis Rabschaké s’avança et cria de toute sa force en langue judaïque : Ecoutez les paroles du grand roi, du roi d’Assyrie ! Ainsi parle le roi : Qu’Ezéchias ne vous abuse point, car il ne pourra vous délivrer. Qu’Ezéchias ne vous amène point à vous confier en l’Eternel, en disant : L’Eternel nous délivrera, cette ville ne sera pas livrée entre les mains du roi d’Assyrie. N'écoutez point Ezéchias ; car ainsi parle le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi, rendez–vous à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, et chacun boira de l'eau de sa citerne, jusqu’à ce que je vienne, et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes. Qu'Ezéchias ne vous séduise point, en disant : L'Eternel nous délivrera. Les dieux des nations ont–ils délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie ? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm ? Ont–ils délivré Samarie de ma main ? Parmi tous les dieux de ces pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l’Eternel délivre Jérusalem de ma main ? Mais ils se turent, et ne lui répondirent pas un mot ; car le roi avait donné cet ordre : Vous ne lui répondrez pas. Et Eliakim, fils de Hilkija, chef de la maison du roi, Schebna, le secrétaire, et Joach, fils d’Asaph, l’archiviste, vinrent auprès d’Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles de Rabschaké.

Réflexion

Second discours du chef intendant du roi d’Assyrie :

Gêné par le fait que le chef intendant, doué, semble-t-il en langue, s’adressait à eux et, d’une manière suffisamment forte pour être compris par le peuple, en judéen, les envoyés d’Ezéchias insistèrent auprès de lui pour qu’il leur parle en araméen, langue commune entre eux. Le chef intendant n’en fit rien. Au contraire, se redressant de plus belle et criant encore plus fort, il mit de côté ses interlocuteurs pour s’adresser directement au peuple qui l’écoutait depuis la muraille.

Reprenant le thème de son premier discours, une incitation ouverte à ne pas s’illusionner en pensant que l’Eternel, le Dieu de Juda, puisse les délivrer, le chef intendant ajouta 2 autres éléments persuasifs décider à convaincre les judéens de se rendre :

- 1er élément : une promesse. Celle selon laquelle les judéens seront emmenés, s’ils acceptent de se rendre, dans un pays d’abondance et de prospérité semblable à celui qu’ils auront quitté. Une promesse dénuée d’une part, de tout réalisme (être étranger, emmené contre son gré dans un pays d’exil, ne sera jamais sur le plan psychologique la même chose, à condition égale, que de vivre dans son propre pays), et, d’autre part, de toute preuve de crédibilité. On sait depuis la chute ce que valent les promesses d’un ennemi.

- 2ème élément : une comparaison. Celle faite avec le vécu des autres nations, qui, elles aussi avaient des dieux, et qui, pourtant, n’ont pu résister à la puissance assyrienne. En positionnant le Dieu d’Ezéchias au même niveau que le dieu des nations conquises, le chef intendant répète la même erreur que lors de son premier discours et prouve sa méconnaissance des hauts faits par lesquels l’Eternel s’est illustré dans l’histoire. L’ignorance est souvent le fondement de l’arrogance.

Comme Ezéchias l’avait demandé, le peuple dans son entier garda le silence et ne répondit mot au discours vaniteux qui lui était adressé. Belle unité et beau consensus spirituel qui va déterminer en grande partie la suite des évènements. En effet, la réussite des projets destructeurs de l’ennemi envers le peuple de Dieu n’a-t-elle pas trop souvent pour cause l’absence d’unité du peuple de Dieu autour de son chef, Christ ? Face aux tentations subtiles et aux discours mensongers, mais séduisants de l’ennemi nous appelant au compromis avec lui, le peuple de Juda nous enseigne ici que notre salut tient dans notre unité autour de notre chef, notre ignorance volontaire des propositions qui nous sont faites, et notre soumission aux ordres et à la parole de notre Roi.

Que Dieu nous donne ensemble cette unité et cette fermeté en Lui, sans laquelle Sa présence à nos côtés et Sa puissance ne sauraient nous être assurées !

mardi 10 mars 2009

Esaïe 36,2 à 10


Texte biblique

Et le roi d’Assyrie envoya de Lakis à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, Rabschaké avec une puissante armée. Rabschaké s’arrêta à l’aqueduc de l’étang supérieur, sur le chemin du champ du foulon. Alors Eliakim, fils de Hilkija, chef de la maison du roi, se rendit auprès de lui, avec Schebna, le secrétaire, et Joach, fils d’Asaph, l’archiviste. Rabschaké leur dit : Dites à Ezéchias : Ainsi parle le grand roi, le roi d’Assyrie : Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t’appuies ? Je te le dis, ce ne sont que des paroles en l'air : il faut pour la guerre de la prudence et de la force. En qui donc as–tu placé ta confiance, pour t'être révolté contre moi ? Voici, tu l’as placée dans l’Egypte, tu as pris pour soutien ce roseau cassé, qui pénètre et perce la main de quiconque s’appuie dessus : tel est Pharaon, roi d’Egypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Peut–être me diras–tu : C'est en l'Eternel, notre Dieu, que nous nous confions. Mais n'est–ce pas lui dont Ezéchias a fait disparaître les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant cet autel ? Maintenant, fais une convention avec mon maître, le roi d’Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux fournir des cavaliers pour les monter. Comment repousserais–tu un seul chef d'entre les moindres serviteurs de mon maître ? Tu mets ta confiance dans l'Egypte pour les chars et pour les cavaliers. D'ailleurs, est–ce sans la volonté de l'Eternel que je suis monté contre ce pays pour le détruire ? L'Eternel m'a dit : Monte contre ce pays, et détruis–le.

Réflexion

Discours et menace de Sennachérib contre Ezéchias et Jérusalem :

Malgré la somme versée par Ezéchias à Sennachérib pour lui manifester son retour à la position de soumission avec laquelle il avait, par la foi en Dieu, choisi de rompre, le roi d’Assyrie décida d’aller jusqu’à Jérusalem pour provoquer et défier le roi de Juda. Avant de lancer ses armées contre la ville sainte, à la fois capitale politique et spirituelle du royaume, Ezéchias envoya et dépêcha plusieurs émissaires, hauts fonctionnaires, pour haranguer les israélites et les convaincre, avec leur roi, de se rendre au roi d’Assyrie. La tactique utilisée aussi bien que les arguments employés, témoignent de la stratégie d’intimidation adoptée par le roi ennemi pour détruire la foi d’Ezéchias et de son peuple en la toute-puissance de Dieu et en Sa capacité d’assurer leur salut. Se faisant, il nous enseigne sur la manière d’agir de notre ennemi et de notre adversaire spirituel, aujourd’hui encore à l’égard du peuple de Dieu chrétien.

1er discours du chef d’intendance du roi d’Assyrie :

Il tourne essentiellement sur la question de l’objet en qui le roi Ezéchias met sa confiance pour le sortir de sa situation et le sauver de la puissance du roi assyrien. Plusieurs éléments dans le discours du serviteur de Sennachérib laissent voir de sa part une mauvaise appréciation de ce qui constitue la foi et les actes d’Ezéchias :

1) Sennachérib pense que la foi qu’Ezéchias professe en Dieu est un alibi qui cache en fait un accord secret passé avec le Pharaon, roi d’Egypte. Sans doute pense-t-il que le roi de Juda répète la procédure suivie en son temps par Osée, le dernier roi d’Israël, royaume frère, procédure qui, on l’a vu, n’a rien donné : 2 Rois 17,4. Sennachérib ne peut concevoir qu’Ezéchias ne place sa foi qu’en Dieu. Il est persuadé, comme le chef des intendants le dit, qu’il faut pour faire la guerre un plan et une force militaire.

Le texte présent nous interpelle et nous pose la question de savoir pour nous-mêmes en quoi nous croyons et sur quoi nous nous appuyons pour combattre au nom de l’Eternel. L’Eternel est-Il réellement notre force ou, au-delà du discours que nous tenons, nous appuyons-nous en fait plus sur des moyens humains pour assurer notre salut et le succès dans nos entreprises ?

2) Le discours du chef intendant témoigne en second lieu d’une méconnaissance du Dieu qui est l’objet de la foi d’Ezéchias qui a pour corollaire une incompréhension de la décision prise par lui de limiter au seul autel situé à Jérusalem l’adoration qui Lui est rendue. Le roi assyrien n’a pas compris la différence fondamentale, soulignée et amplifiée par Jésus dans son discours avec la samaritaine : Jean 4,24, entre le Dieu d’Israël et les dieux des nations environnantes : un Dieu qui est Esprit et n’a nul besoin qu’on lui attribue des lieux spécifiques d’adoration pour assurer ceux qui croient en Lui de Sa présence.

3) Le chef intendant pousse enfin l’audace au point de prétendre que c’est l’Eternel Lui-même qui l’a envoyé pour attaquer le pays et le détruire. Se ferait-il ici le porte-parole d’échos entendus de la part d’israélites déjà en exil dans son pays, comprenant effectivement que la chute d’Israël et son invasion par les assyriens étaient l’oeuvre de Dieu ? Pas impossible !

Le chef intendant souligne un danger qui peut aussi guetter le peuple de Dieu : celui de penser que, parce que Dieu a pu nous utiliser une fois d’une certaine manière, nous puissions répéter cette action et être sûr que Dieu va l’appuyer de la même manière. Gardons-nous ainsi de toute présomption dans notre service et apprenons pour chaque chose à dépendre de Lui !

lundi 9 mars 2009

Esaïe 36,1


Texte biblique

La quatorzième année du roi Ezéchias, Sanchérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda et s’en empara.

Passage parallèle : 2 Rois 18,5 à è et 13 à 16

Il mit sa confiance en l’Eternel, le Dieu d’Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n’y en eut point de semblable à lui. Il fut attaché à l’Eternel, il ne se détourna point de lui, et il observa les commandements que l’Eternel avait prescrits à Moïse. Et l’Eternel fut avec Ezéchias, qui réussit dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d’Assyrie, et ne lui fut plus assujetti... La quatorzième année du roi Ezéchias, Sanchérib, roi d’Assyrie, monta contre toutes les villes fortes de Juda, et s’en empara. Ezéchias, roi de Juda, envoya dire au roi d'Assyrie à Lakis : J'ai commis une faute ! Eloigne–toi de moi. Ce que tu m'imposeras, je le supporterai. Et le roi d'Assyrie imposa à Ezéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. Ezéchias donna tout l’argent qui se trouvait dans la maison de l’Eternel et dans les trésors de la maison du roi. Ce fut alors qu’Ezéchias, roi de Juda, enleva, pour les livrer au roi d’Assyrie, les lames d’or dont il avait couvert les portes et les linteaux du temple de l’Eternel.

Réflexion

Attaque du roi d’Assyrie :

C’est à Ezéchias que l’on doit en premier la cause de l’attaque par le roi d’Assyrie du royaume de Juda. En effet, alors que, sous ses yeux, le royaume du Nord tombait et que tout Israël était déporté, conduit par sa foi et son attachement à Dieu, Ezéchias, peut-être conseillé par le prophète Esaïe, choisit de braver le souverain en refusant de lui payer le tribut imposé en tant que vassal. C’est ainsi contre toute logique et, pourrait-on dire, au plus mauvais moment qu’Ezéchias choisit de faire confiance à son Dieu et de s’en remettre à Lui pour assurer la sécurité et le destin de son peuple.

La réponse du roi d’Assyrie ne tarda pas à se manifester. Sennachérib leva son armée et, une après l’autre, attaqua les villes fortes du royaume de Juda et les conquit. Au lieu d’inspiration, le choix d’Ezéchias passa dès lors pour une faute et un acte de témérité insensé. Ezéchias n’avait-il pas, comme Nabal, fait preuve de folie et exposé son peuple inutilement au danger ? Face à la déferlante assyrienne, ce fut sans doute là sa conclusion. Renonçant à la prétention de liberté que lui avait inspiré sa foi, Ezéchias rentra de nouveau dans les habits du vassal et reprit la posture de soumission qu’il avait abandonné, au prix d’une rançon financière exorbitante.

L’histoire aurait pu s’arrêter là ! Elle ne le fit pas. La foi en Dieu étant à l’origine de la réaction d’Ezéchias, il était impossible que l’affaire se conclue par la victoire de l’arrogance. Ce n’était pas seulement de la parole et de l’honneur d’Ezéchias qu’il était question ici, mais de ceux de Dieu. Cela d’autant plus que, contraint, Ezéchias avait du prendre sur les richesses du temple dont Il était l’hôte pour acheter de nouveau sa liberté. La suite du récit est une démonstration de la façon avec laquelle, par la puissance de Dieu, une affaire mal partie et vouée à l’échec peut être transformée en une victoire éclatante, totale et définitive et à un renversement inconcevable des forces en présence. Mais n’est ce pas là la logique qui préside à l’oeuvre de la croix, défaite apparente, suivie par l’éclatante victoire de la résurrection ?

samedi 7 mars 2009

Esaïe 35,8 à 10


Texte biblique

l y aura là un chemin frayé, une route, Qu’on appellera la voie sainte ; Nul impur n’y passera ; elle sera pour eux seuls ; Ceux qui la suivront, même les insensés, ne pourront s’égarer. Sur cette route, point de lion ; Nulle bête féroce ne la prendra, Nulle ne s’y rencontrera ; Les délivrés y marcheront. Les rachetés de l’Eternel retourneront, Ils iront à Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête ; L’allégresse et la joie s’approcheront, La douleur et les gémissements s’enfuiront.

Réflexion

La voie sainte :

Si le désert, les faibles, les personnes handicapées seront les témoins physiques et visibles des effets de la royauté du Roi Messie, c’est peut-être sur le plan spirituel que, dans le monde, cette royauté se fera le plus sentir. Car, montre Esaïe, le règne du Roi Messie introduira du tout au tout un changement radical d’ordre spirituel. Alors que, depuis la chute, la terre, le monde, le peuple de Dieu même était soumis au règne et à la dictature du péché, la royauté du Roi Messie introduira ce qui, depuis le premier homme, n’a jamais pu être dans le monde : le règne de la sainteté.

Ce règne, montre Esaïe, se différenciera du règne actuel, soumis à la puissance du Mauvais : 1 Jean 5,19, sur 3 plans :

1. il n’y aura dans ce règne place pour aucune impureté quelconque. Rien de ce qui, aujourd’hui, provoque les sens, encourage la vulgarité, fait l’apologie des plus bas instincts, ne sera plus. Il n’y aura plus rien qui, pour quiconque aspire à vivre selon la noblesse et la dignité que confère la sainteté, sera un sujet de lutte et de tourments pour son âme : cf 2 Pierre 2,6 à 8. Un contrôle parental divin absolu sera exercé sur tout ce qui sera dit, publié, imprimé, regardé, affiché, etc…

2. l’intelligence du savoir vivre divin sera, de manière universelle, si probante que même les plus stupides auront la capacité de vivre avec sagesse. Esaïe souligne ici, comme Paul plus tard : Ephés 2,1-2 le lien évident fort de cause à effet existant entre la nature de l’influence spirituelle qui prévaut dans une société et les comportements de ceux qui la composent. Oui, façon de penser et d’être sont toujours la conséquence directe de la puissance spirituelle dominante. Le Saint-Esprit devenant l’élément qui domine l’air spirituel ambiant que tous respireront, la folie fera place à la sagesse et la stupidité à l’intelligence : cf Ephés 6,10 à 18. Ce qui aujourd’hui représente un vrai combat pour penser et vivre juste sera alors tout aussi naturel que l’est le fait de suivre ses tendances mauvaises dans le monde spirituel et moral pollué dans lequel nous vivons aujourd’hui.

3. Le monde soumis à la royauté du Roi Messie sera affranchi de la puissance du lion et de tout animal vorace, prédateur de l’homme (Satan et ses démons). Emprisonné pendant 1 000 ans, nous dit l’Apocalypse, il n’aura plus aucun moyen d’exercer aucune espèce d’influence sur le monde : Apoc 20,1 à 3.

De même que la sortie d’Egypte et le passage de la Mer Rouge furent, pour l’Israël racheté le début d’une ère nouvelle, marquée par la joie et le sentiment de la liberté, le règne du Christ sera le couronnement de l’attente de l’espérance de tous les rachetés du Seigneur. Ce sera pour Israël et pour tous ceux qui y seront associés une joie perpétuelle, la fin définitive de toutes les causes de chagrin, de malheur et de tristesse.

Que ce règne, Ton règne, ô Dieu, sujet de la prière séculaire de tous Tes élus, vienne bientôt, maintenant !

vendredi 6 mars 2009

Esaïe 35,5-6


Texte biblique

Alors s’ouvriront les yeux des aveugles, S’ouvriront les oreilles des sourds ; Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la langue du muet éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, Et des ruisseaux dans la solitude ;

Réflexion

Les personnes handicapées :

Après les faibles, c’est, de la part de Dieu, vers les personnes handicapées qu’Esaïe se tourne pour leur faire entendre la bonne nouvelle que sera le miracle de la transformation du désert en jardin fleuri par la présence du Roi Messie sur la terre d’Israël. Car de même que la terre morte et desséchée sera changée en jardin, par l’effet de a royauté du Christ, le handicap disparaîtra. Alors le sourd entendra, l’aveugle verra, le boiteux marchera et le muet parlera. Comme la disparition de la mort et de l’aridité sera la manifestation visible pour le désert de la royauté du Christ, la disparition du handicap, sa guérison et le recouvrement, par les malades, de la santé et de toutes les facultés physiques seront la manifestation visible de la royauté du Messie parmi Son peuple. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison qu’Esaïe lie les deux transformations en une seule car, l’une et l’autre sont du même niveau, aussi inespérée et aussi flagrante, et l’une comme l’autre sont le témoignage visible de Sa puissance régénératrice.

Si la prophétie d’Esaïe fait encore partie du futur, d’une certaine façon, elle s’est déjà réalisée dans le passé. Si l’accomplissement total est encore à venir, des prémices ont déjà vu le jour, soit au temps de la vie terrestre de notre Seigneur comme, ici et là, tout au long de l’histoire de l’Eglise. La manifestation de ces prémices par le Christ-Jésus dans le monde témoignent de deux réalités :

- la 1ère est que le Jésus homme que l’humanité a connu en faiblesse est bien le Messie glorieux qui doit venir et instaurer Son règne. Jésus Lui-même a associé les signes nombreux qu’Il accomplissait (en particulier la délivrance des personnes handicapées de leur handicap) comme la preuve tangible de l’irruption du royaume de Dieu dans le monde : Matthieu 11,2 à 6. Seul celui qui est le Messie a le pouvoir d’annuler dans les vies les effets physiques, moraux et spirituels introduits par le péché. Jésus seul dans le monde guérit, restaure, pardonne les péchés !

- La seconde est que si Jésus homme a, à petite échelle, pu accomplir Ses signes, il n’y a aucun obstacle pour notre foi à croire que, revêtu de toute Sa puissance, le Messie glorieux guérisse les personnes handicapées de toute forme de handicap au temps de Sa royauté. Régénération de la terre désertique et du corps humain affaibli font partie des multiples bénédictions résultant de l’irrigation par le fleuve de la grâce de la terre où vivent les élus.

Que Ton règne vienne bientôt !

jeudi 5 mars 2009

Esaïe 35,3-4


Texte biblique
Fortifiez les mains languissantes, Et affermissez les genoux qui chancellent ; Dites à ceux qui ont le cœur troublé : Prenez courage, ne craignez point ; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, La rétribution de Dieu ; Il viendra lui–même, et vous sauvera.

Réflexion

Instruction pour les faibles :

La transformation du désert en jardin est un encouragement pour les faibles à ne pas désespérer complètement de leur faiblesse. Car ce que Dieu fait pour la terre, Il peut aussi le faire pour nous, nos cœurs, nos âmes si facilement enclins au péché. La transformation du désert en jardin est la preuve physique donnée au faible que là où règne la mort, la Vie peut triompher. C’est pourquoi le message qui accompagne la vision qu’Esaïe a du désert devenu jardin s’adresse à tous ceux qui, à cause de leur faiblesse, désespèrent si souvent de ne jamais voir leur état s’améliorer, dépasser ce qui leur semble avoir toujours été depuis le début. La transformation du désert en jardin nous enseigne que c’est de la seule œuvre de Dieu que peut s’opérer les changements radicaux, profonds et durables qui peuvent naître du chaos de nos vies. Cette faiblesse de laquelle nous nous lamentons et qui, pour nous, est si souvent source de déception, est là pour nous le rappeler. Elle a pour objet de mettre en évidence le principe même de la gloire qui résulte de la grâce, principe qui affirme que c’est de ce que Dieu seul fait dans nos vies que nous pouvons tirer fierté du résultat de ce que nous sommes devenus : 1 Cor 1 ,31. Tu me connais, Seigneur ! Tu sais ce que je suis, la terre mauvaise qu’est mon cœur. C’est de Toi seul que peux naître un fruit qui te glorifie ; Dans ma faiblesse, je m’en remets à Toi et à ta grâce pour que Tu opères en moi les changements sui T’honoreront. Fais du désert de ma vie un jardin à ta gloire !

mercredi 4 mars 2009

Esaïe 35,1-2


Texte biblique

Le désert et le pays aride se réjouiront ; La solitude s’égaiera, et fleurira comme un narcisse ; Elle se couvrira de fleurs, et tressaillira de joie, Avec chants d’allégresse et cris de triomphe ; La gloire du Liban lui sera donnée, La magnificence du Carmel et de Saron. Ils verront la gloire de l’Eternel, la magnificence de notre Dieu.

Réflexion

Vision d’avenir :

A l’opposé d’Edom, dont les oueds seront devenues une terre de goudron : v 9, et ses palais des ruines où pousseront les ronces et où vivront les chacals : v 12 à 14, Jérusalem et tout Israël vivront, au jour du jugement de Dieu sur les peuples et les nations ennemis d’Israël, comme jamais l’excellence des bienfaits que sera pour eux, par la présence du Roi Messie au milieu d’eux, le fait d’être l’objet de Sa grâce. De même que, pour les peuples, la venue du Roi Messie d’Israël sera l’heure exclusive du jugement, elle sera pour Israël l’heure exclusive de Sa bénédiction. Une bénédiction totale qui, du ciel, remplira le pays et touchera, montre Esaïe, aussi bien la terre elle-même que ceux qui y vivront :

1. la terre

C’est le désert, témoigne Esaïe, qui, dans le territoire d’Israël, sera le témoignage le plus visible de la transformation puissante opérée par l’Esprit de vie qui, d’en haut, se déversera sur tout le pays. Là où il n’y avait que sécheresse et aridité, des espaces entiers de sable laisseront place à des jardins luxuriants de fleurs magnifiques. La transformation du désert en jardin sera l’expression visible du principe essentiel de la grâce : c’est de là même où règne la mort que Dieu, par le Christ et la puissance de résurrection qui est en Lui, manifeste la vie. Si elle est ici physique, la transformation du désert en jardin ne s’arrête pas à la terre. Elle est aussi le témoignage de l’œuvre spirituelle et cachée que Dieu fait dans la vie de tous ceux qui, par Christ, en sont l’objet.

mardi 3 mars 2009

Esaïe 34,9 à 17


Texte biblique

Les torrents d’Edom seront changés en poix, Et sa poussière en soufre ; Et sa terre sera comme de la poix qui brûle. Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, La fumée s’en élèvera éternellement ; D’âge en âge elle sera désolée, A tout jamais personne n’y passera. Le pélican et le hérisson la posséderont, La chouette et le corbeau l’habiteront. On y étendra le cordeau de la désolation, Et le niveau de la destruction. Il n’y aura plus de grands pour proclamer un roi, Tous ses princes seront anéantis. Les épines croîtront dans ses palais, Les ronces et les chardons dans ses forteresses. Ce sera la demeure des chacals, Le repaire des autruches ; Les animaux du désert y rencontreront les chiens sauvages, Et les boucs s’y appelleront les uns les autres ; Là le spectre de la nuit aura sa demeure, Et trouvera son lieu de repos ; Là le serpent fera son nid, déposera ses œufs, Les couvera, et recueillera ses petits à son ombre ; Là se rassembleront tous les vautours. Consultez le livre de l’Eternel, et lisez ! Aucun d’eux ne fera défaut, Ni l’un ni l’autre ne manqueront ; Car sa bouche l’a ordonné. C’est son esprit qui les rassemblera. Il a jeté pour eux le sort, Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau, Ils la posséderont toujours, Ils l’habiteront d’âge en âge.

Réflexion

Le jugement d’Edom

Alors que dans son introduction, Esaïe englobe toutes les nations (y compris même les puissances célestes) dans le jugement qui vient, assez rapidement il concentre toutes les menaces qu’il profère sur une seule nation et un seul peuple : Edom. Cette concentration sur Edom n’est pas le fruit du hasard. Elle est intentionnelle et significative. En effet, le jugement particulier qui frappe Edom est lié au statut particulier de cette nation par rapport à Israël. Car, nous dit la Bible, Edom, c’est Esaü, frère jumeau de Jacob : Genèse 25,30. Et, comme l’Eternel a aimé Jacob, Il a aussi haï Esaü : Malachie 1,2.

Cette haine de l’Eternel pour Esaü, incluse, dit Paul, dans le fait de l’élection : Romains 9,12-13, n’a cependant rien d’arbitraire et de prémédité. Elle est, traduite dans ces mots, une façon humaine pour Dieu d’exprimer le sentiment qui est le Sien à l’égard du parcours et des dispositions spirituelles d’Esaü, donc d’Edom, à Son égard. Car, comme Esaü dans sa vie, montrera son mépris pour les choses saintes, voulant être béni en refusant les conditions spirituelles nécessaires à la bénédiction : Genèse 25,31 à 34 ; Hébreux 12,16, Edom, en tant que peuple frère d’Israël n’a cessé de se comporter à son égard en traître et en ennemi, manifestant au moment où il aurait eu le plus besoin de sa main tendue, et à l’égard de son Dieu, les mêmes attitudes d’hostilité que ses ennemis totalement païens dans leur origine : Nombres 20,14 à 21 ; 24,17-18 ; Juges 11,17 ; Ezéchiel 25,12 à 14 ; 36,5 ; Amos 1,11 ; Abdias.

Le jugement particulier dont est l’objet Edom nous enseigne que, si le jugement de Dieu est au bout du chemin de chaque peuple, pour autant ce jugement ne sera pas uniforme. Sa sévérité variera en effet selon le degré de connaissance, de proximité et de parenté qu’aura chaque peuple avec le peuple de Dieu. De même que nous trouvons le crime d’un frère plus odieux que celui d’un étranger, l’Eternel considère doublement grave l’attitude ennemie dont a fait preuve Edom envers Israël, Edom étant du même sang qu’Israël. Derrière le jugement d’Edom, n’y a-t-il pas ici, de la part d’Esaïe, un avertissement solennel adressé aux peuples, à la fois, frères et ennemis d’Israël, peuples qui, comme Lui, croient au Dieu unique, le Dieu d’Abraham, et qui occupent aujourd’hui le territoire limitrophe d’Edom, la péninsule arabique ? Les sentences du jugement de Dieu ont toujours leurs raisons, même si la raison ne le reconnaît pas !

lundi 2 mars 2009

Esaïe 34,1 à 8


Texte biblique

Approchez, nations, pour entendre ! Peuples, soyez attentifs ! Que la terre écoute, elle et ce qui la remplit, Le monde et tout ce qu’il produit ! Car la colère de l’Eternel va fondre sur toutes les nations, Et sa fureur sur toute leur armée : Il les voue à l’extermination, Il les livre au carnage. Leurs morts sont jetés, Leurs cadavres exhalent la puanteur, Et les montagnes se fondent dans leur sang. Toute l’armée des cieux se dissout ; Les cieux sont roulés comme un livre, Et toute leur armée tombe, Comme tombe la feuille de la vigne, Comme tombe celle du figuier. Mon épée s’est enivrée dans les cieux ; Voici, elle va descendre sur Edom, Sur le peuple que j’ai voué à l’extermination, pour le châtier. L’épée de l’Eternel est pleine de sang, couverte de graisse, Du sang des agneaux et des boucs, De la graisse des reins des béliers ; Car il y a des victimes de l’Eternel à Botsra, Et un grand carnage dans le pays d’Edom, Les buffles tombent avec eux, Et les bœufs avec les taureaux ; La terre s’abreuve de sang, Et le sol est imprégné de graisse. Car c’est un jour de vengeance pour l’Eternel, Une année de représailles pour la cause de Sion.

Réflexion

Un Dieu de colère :

C’est au milieu de 2 chapitres, qui témoignent du bonheur et de l’allégresse d’Israël sous le règne de son Messie, que se trouve inséré ici l’un des plus terribles chapitres de la Bible, chapitre traitant de la colère et de la vengeance de Dieu sur les ennemis de Son peuple. En lisant simultanément ces chapitres, une question compréhensible peut surgir dans l’esprit du lecteur non averti. Le Dieu des chapitres 33 et 35 est-Il bien le même Dieu que Celui qui agit dans le chapitre 34 ? Ou comment un Dieu qui se montre si bon, si porté dans Ses dispositions envers un peuple à lui faire du bien, peut-Il en même temps manifester une fureur et une colère si impitoyable allant jusqu’à la destruction totale envers d’autres peuples ? Plusieurs éléments de réponse peuvent nous aider à le comprendre :
1. Depuis toujours, la Bible présente la Personne de Dieu comme possédant ces deux facettes. Si Dieu est un Dieu plein de grâce et de compassion, lent à la colère et riche en bonté, Il est aussi un Dieu de justice dont la vengeance pour qui s’entête à s’opposer à Lui et à Lui résister, est certaine : Exode 34,5 à 7. Aussi n’est-il pas étonnant que le verso de la grâce immense de Dieu soit Sa terrible colère. Autant Dieu se montre entier pour aimer, pardonner, allant jusqu’à sacrifier Son Fils pour réconcilier le pécheur avec Lui, autant Il l’est aussi dans Son jugement. En cela, il n’y a pas de discontinuité ni de contradiction en la Personne de Dieu. La colère de Dieu est le verso de Son amour, comme la brûlure du feu le verso de sa chaleur bienfaisante pour qui sait se tenir à bonne distance de sa source. Nous devons ainsi toujours nous garder dans notre définition de Dieu de Le réduire à un seul terme. Si Dieu est amour, Il est aussi saint et Il est aussi saint qu’Il est amour. Séparé de Son amour, nous ne pouvons avoir à faire qu’à Sa sainteté ; mais condamné par Sa sainteté, c’est Son amour qui nous sauve ! Dieu est si complet qu’Il peut réunir en Lui-même tous les contraires sans contradiction aucune. Parce qu’Il est le Tout, Il est le seul capable dans l’univers à réaliser cette prouesse.

2. Comme il est faux de voir une contradiction entre la grandeur de l’amour de Dieu et l’immensité de Sa colère, il est tout aussi faux de penser que Dieu, arbitrairement, fait de certains, l’objet de Son amour et d’autres, l’objet de Sa colère. Le penser, ce serait réduire la Bible à la lecture de ces 3 chapitres d’Esaïe. Ces 3 chapitres nous présentent la version achevée de l’histoire, non son intégralité. Car, si Israël est ici montré comme béni et jouissant de la faveur de Dieu, nous le savons, Israël a aussi connu, du temps de sa désobéissance, le bâton de Sa colère : occupations, déportations, exil, génocide, haine des nations… De même si ici, à la fin des temps, la colère de Dieu s’abat sur les peuples et les nations, il n’en a pas toujours été ainsi. Celles-ci, pendant de longs siècles, auront été par Jésus-Christ l’objet de Sa grâce et bénies par Lui.

Il nous est donc nécessaire avant de prononcer un jugement sur une chose d’en avoir la vue la plus large et la plus globale possible. C’est cette largeur qui, faisant trop souvent défaut chez beaucoup, les amène à tirer des conclusions erronées à partir de faits dont ils ne connaissent ni la raison, ni les causes. Si nous voulons avoir une vision entière et juste de Dieu, c’est finalement à Jésus-Christ que nous devons regarder. En Lui, nous voyons se manifester à la fois toute la rigueur de Sa justice, le péché étant condamné en Lui, par Sa croix, à la mort, et la profondeur de Son amour, le pécheur, par la même croix, étant sauvé. Que Dieu me donne de me rappeler chaque jour, à la lumière de sa sainteté, le privilège immense qu’est Sa grâce pour moi !