lundi 2 mars 2009

Esaïe 34,1 à 8


Texte biblique

Approchez, nations, pour entendre ! Peuples, soyez attentifs ! Que la terre écoute, elle et ce qui la remplit, Le monde et tout ce qu’il produit ! Car la colère de l’Eternel va fondre sur toutes les nations, Et sa fureur sur toute leur armée : Il les voue à l’extermination, Il les livre au carnage. Leurs morts sont jetés, Leurs cadavres exhalent la puanteur, Et les montagnes se fondent dans leur sang. Toute l’armée des cieux se dissout ; Les cieux sont roulés comme un livre, Et toute leur armée tombe, Comme tombe la feuille de la vigne, Comme tombe celle du figuier. Mon épée s’est enivrée dans les cieux ; Voici, elle va descendre sur Edom, Sur le peuple que j’ai voué à l’extermination, pour le châtier. L’épée de l’Eternel est pleine de sang, couverte de graisse, Du sang des agneaux et des boucs, De la graisse des reins des béliers ; Car il y a des victimes de l’Eternel à Botsra, Et un grand carnage dans le pays d’Edom, Les buffles tombent avec eux, Et les bœufs avec les taureaux ; La terre s’abreuve de sang, Et le sol est imprégné de graisse. Car c’est un jour de vengeance pour l’Eternel, Une année de représailles pour la cause de Sion.

Réflexion

Un Dieu de colère :

C’est au milieu de 2 chapitres, qui témoignent du bonheur et de l’allégresse d’Israël sous le règne de son Messie, que se trouve inséré ici l’un des plus terribles chapitres de la Bible, chapitre traitant de la colère et de la vengeance de Dieu sur les ennemis de Son peuple. En lisant simultanément ces chapitres, une question compréhensible peut surgir dans l’esprit du lecteur non averti. Le Dieu des chapitres 33 et 35 est-Il bien le même Dieu que Celui qui agit dans le chapitre 34 ? Ou comment un Dieu qui se montre si bon, si porté dans Ses dispositions envers un peuple à lui faire du bien, peut-Il en même temps manifester une fureur et une colère si impitoyable allant jusqu’à la destruction totale envers d’autres peuples ? Plusieurs éléments de réponse peuvent nous aider à le comprendre :
1. Depuis toujours, la Bible présente la Personne de Dieu comme possédant ces deux facettes. Si Dieu est un Dieu plein de grâce et de compassion, lent à la colère et riche en bonté, Il est aussi un Dieu de justice dont la vengeance pour qui s’entête à s’opposer à Lui et à Lui résister, est certaine : Exode 34,5 à 7. Aussi n’est-il pas étonnant que le verso de la grâce immense de Dieu soit Sa terrible colère. Autant Dieu se montre entier pour aimer, pardonner, allant jusqu’à sacrifier Son Fils pour réconcilier le pécheur avec Lui, autant Il l’est aussi dans Son jugement. En cela, il n’y a pas de discontinuité ni de contradiction en la Personne de Dieu. La colère de Dieu est le verso de Son amour, comme la brûlure du feu le verso de sa chaleur bienfaisante pour qui sait se tenir à bonne distance de sa source. Nous devons ainsi toujours nous garder dans notre définition de Dieu de Le réduire à un seul terme. Si Dieu est amour, Il est aussi saint et Il est aussi saint qu’Il est amour. Séparé de Son amour, nous ne pouvons avoir à faire qu’à Sa sainteté ; mais condamné par Sa sainteté, c’est Son amour qui nous sauve ! Dieu est si complet qu’Il peut réunir en Lui-même tous les contraires sans contradiction aucune. Parce qu’Il est le Tout, Il est le seul capable dans l’univers à réaliser cette prouesse.

2. Comme il est faux de voir une contradiction entre la grandeur de l’amour de Dieu et l’immensité de Sa colère, il est tout aussi faux de penser que Dieu, arbitrairement, fait de certains, l’objet de Son amour et d’autres, l’objet de Sa colère. Le penser, ce serait réduire la Bible à la lecture de ces 3 chapitres d’Esaïe. Ces 3 chapitres nous présentent la version achevée de l’histoire, non son intégralité. Car, si Israël est ici montré comme béni et jouissant de la faveur de Dieu, nous le savons, Israël a aussi connu, du temps de sa désobéissance, le bâton de Sa colère : occupations, déportations, exil, génocide, haine des nations… De même si ici, à la fin des temps, la colère de Dieu s’abat sur les peuples et les nations, il n’en a pas toujours été ainsi. Celles-ci, pendant de longs siècles, auront été par Jésus-Christ l’objet de Sa grâce et bénies par Lui.

Il nous est donc nécessaire avant de prononcer un jugement sur une chose d’en avoir la vue la plus large et la plus globale possible. C’est cette largeur qui, faisant trop souvent défaut chez beaucoup, les amène à tirer des conclusions erronées à partir de faits dont ils ne connaissent ni la raison, ni les causes. Si nous voulons avoir une vision entière et juste de Dieu, c’est finalement à Jésus-Christ que nous devons regarder. En Lui, nous voyons se manifester à la fois toute la rigueur de Sa justice, le péché étant condamné en Lui, par Sa croix, à la mort, et la profondeur de Son amour, le pécheur, par la même croix, étant sauvé. Que Dieu me donne de me rappeler chaque jour, à la lumière de sa sainteté, le privilège immense qu’est Sa grâce pour moi !

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