mardi 3 mars 2009

Esaïe 34,9 à 17


Texte biblique

Les torrents d’Edom seront changés en poix, Et sa poussière en soufre ; Et sa terre sera comme de la poix qui brûle. Elle ne s’éteindra ni jour ni nuit, La fumée s’en élèvera éternellement ; D’âge en âge elle sera désolée, A tout jamais personne n’y passera. Le pélican et le hérisson la posséderont, La chouette et le corbeau l’habiteront. On y étendra le cordeau de la désolation, Et le niveau de la destruction. Il n’y aura plus de grands pour proclamer un roi, Tous ses princes seront anéantis. Les épines croîtront dans ses palais, Les ronces et les chardons dans ses forteresses. Ce sera la demeure des chacals, Le repaire des autruches ; Les animaux du désert y rencontreront les chiens sauvages, Et les boucs s’y appelleront les uns les autres ; Là le spectre de la nuit aura sa demeure, Et trouvera son lieu de repos ; Là le serpent fera son nid, déposera ses œufs, Les couvera, et recueillera ses petits à son ombre ; Là se rassembleront tous les vautours. Consultez le livre de l’Eternel, et lisez ! Aucun d’eux ne fera défaut, Ni l’un ni l’autre ne manqueront ; Car sa bouche l’a ordonné. C’est son esprit qui les rassemblera. Il a jeté pour eux le sort, Et sa main leur a partagé cette terre au cordeau, Ils la posséderont toujours, Ils l’habiteront d’âge en âge.

Réflexion

Le jugement d’Edom

Alors que dans son introduction, Esaïe englobe toutes les nations (y compris même les puissances célestes) dans le jugement qui vient, assez rapidement il concentre toutes les menaces qu’il profère sur une seule nation et un seul peuple : Edom. Cette concentration sur Edom n’est pas le fruit du hasard. Elle est intentionnelle et significative. En effet, le jugement particulier qui frappe Edom est lié au statut particulier de cette nation par rapport à Israël. Car, nous dit la Bible, Edom, c’est Esaü, frère jumeau de Jacob : Genèse 25,30. Et, comme l’Eternel a aimé Jacob, Il a aussi haï Esaü : Malachie 1,2.

Cette haine de l’Eternel pour Esaü, incluse, dit Paul, dans le fait de l’élection : Romains 9,12-13, n’a cependant rien d’arbitraire et de prémédité. Elle est, traduite dans ces mots, une façon humaine pour Dieu d’exprimer le sentiment qui est le Sien à l’égard du parcours et des dispositions spirituelles d’Esaü, donc d’Edom, à Son égard. Car, comme Esaü dans sa vie, montrera son mépris pour les choses saintes, voulant être béni en refusant les conditions spirituelles nécessaires à la bénédiction : Genèse 25,31 à 34 ; Hébreux 12,16, Edom, en tant que peuple frère d’Israël n’a cessé de se comporter à son égard en traître et en ennemi, manifestant au moment où il aurait eu le plus besoin de sa main tendue, et à l’égard de son Dieu, les mêmes attitudes d’hostilité que ses ennemis totalement païens dans leur origine : Nombres 20,14 à 21 ; 24,17-18 ; Juges 11,17 ; Ezéchiel 25,12 à 14 ; 36,5 ; Amos 1,11 ; Abdias.

Le jugement particulier dont est l’objet Edom nous enseigne que, si le jugement de Dieu est au bout du chemin de chaque peuple, pour autant ce jugement ne sera pas uniforme. Sa sévérité variera en effet selon le degré de connaissance, de proximité et de parenté qu’aura chaque peuple avec le peuple de Dieu. De même que nous trouvons le crime d’un frère plus odieux que celui d’un étranger, l’Eternel considère doublement grave l’attitude ennemie dont a fait preuve Edom envers Israël, Edom étant du même sang qu’Israël. Derrière le jugement d’Edom, n’y a-t-il pas ici, de la part d’Esaïe, un avertissement solennel adressé aux peuples, à la fois, frères et ennemis d’Israël, peuples qui, comme Lui, croient au Dieu unique, le Dieu d’Abraham, et qui occupent aujourd’hui le territoire limitrophe d’Edom, la péninsule arabique ? Les sentences du jugement de Dieu ont toujours leurs raisons, même si la raison ne le reconnaît pas !

Aucun commentaire: