mercredi 24 juin 2009

Esaïe 54,1 à 3


Texte biblique

Réjouis–toi, stérile, toi qui n'enfantes plus ! Fais éclater ton allégresse et ta joie, toi qui n'as plus de douleurs ! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux Que les fils de celle qui est mariée, dit l'Eternel. Elargis l’espace de ta tente ; Qu’on déploie les couvertures de ta demeure : Ne retiens pas ! Allonge tes cordages, Et affermis tes pieux ! Car tu te répandras à droite et à gauche ; Ta postérité envahira des nations, Et peuplera des villes désertes.

Réflexion

Jérusalem, l’épouse répudiée, rappelée :

Au-delà du bénéfice que les nations retireront de l’œuvre de rédemption accomplie par le sacrifice du Serviteur, c’est Jérusalem la première qui, dit ici l’Eternel, en sera l’objet. Quelle signification aurait en effet le salut de Dieu pour le monde si ceux chez qui, les premiers, il avait été annoncé (et donc les premiers concernés) en étaient privés. Si l’œuvre de justice et de salut accomplie par le Serviteur s’étend au monde, ce qui en est la couronne par excellence est et reste Jérusalem. Aussi, nous projetant au temps où cette œuvre sera dans sa phase de réalisation totale, l’Eternel fait briller devant nos yeux les facettes glorieuses de la grâce dont la ville de son cœur sera l’objet au temps de sa restauration complète :

V 1 : le premier effet de la grâce apportée par le sacrifice du Serviteur à Jérusalem sera dans la multiplication de sa population. Ville autrefois délaissée, abandonnée, Jérusalem sera peuplée comme jamais elle le fut tout au long de son histoire. Cette multiplication sera telle qu’elle surpassera, rien que pour Israël, le nombre des rachetés du Serviteur, incorporés dans l’Eglise, tout au long de l’histoire. Plusieurs autres passages de l’Ecriture semblent aussi aller dans ce sens : Rom 11,12.

V 2 et 3 : le second effet de la grâce conséquente au sacrifice du Serviteur sera, pour Israël, dans l’élargissement de son territoire. Pour la première fois de son histoire, Israël occupera réellement l’espace prévu pour lui par Dieu depuis l’origine. La grandeur d’Israël ne se limitera cependant pas à ses frontières géographiques. Elle se verra dans le rayonnement et l’influence, la domination qu’elle exercera, par l’intermédiaire du Serviteur glorifié, sur le monde. Jérusalem sera alors pour le monde la même bénédiction qu’aura été Jonas dans l’obéissance pour Ninive : une pleine bénédiction alors que, comme le prophète, elle ne l’aura été que très partiellement et contre elle-même du temps de sa désobéissance. S’accomplira alors pleinement le projet que Dieu, initialement avait en vue pour et à travers Abraham : Genèse 12,1 à 3.

Ces deux raisons, sans aucun doute connues par Satan, le Prince de ce monde, suffisent à elles seules pour justifier les tentatives de génocide, d’extermination et l’antisémitisme permanent dont a été l’objet tout au long des siècles le peuple juif. Comme il en fut pour Moïse ou Jésus à leur naissance, c’est à la destinée prophétique d’Israël que le diable et tous ses ennemis, de façon conscient ou non, en ont dans leurs projets néfastes contre lui.

mardi 23 juin 2009

Esaïe 53,10 à 12


Texte biblique

Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance… Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché, Il verra une postérité et prolongera ses jours ; Et l'œuvre de l'Eternel prospérera entre ses mains. A cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards ; Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes, Et il se chargera de leurs iniquités. C'est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants, Parce qu'il s'est livré lui–même à la mort, Et qu'il a été mis au nombre des malfaiteurs, Parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes, Et qu'il a intercédé pour les coupables.

Réflexion

L’œuvre que Dieu faisait par Lui

Après avoir présenté le Serviteur sur la base du double point de vue de l’opinion des hommes et de la vérité, l’Eternel résume ici le sens et le but du parcours si singulier qui fut le Sien ici-bas en évoquant tous les points qui le caractérisent :

1. le point de la souffrance qu’Il a connu : elle n’est pas, contrairement à le conclusion qu’en tiraient Ses contemporains à sa vue, la marque de Son jugement, mais le fait entier de la volonté de Dieu pour Lui. Lui-même en Son temps l’a d’ailleurs dit à Ses disciples horrifiés par cette perspective : Matthieu 16,21 à 23. La souffrance par laquelle devait passer le Serviteur était le seul chemin possible en vue de la réalisation du but qu’avait Sa venue

2. ce but était celui de faire de Lui le sacrifice de réparation par lequel la dette et l’offense du péché seraient lavées devant Dieu. Avec ce point, nous touchons au cœur même du problème qui se trouve au cœur de l’univers : le problème de la séparation qui existe entre Dieu et l’homme suite au péché. Cette rupture aux yeux de Dieu est si grave qu’elle ne peut être réparée que d’une seule manière : par le don volontaire de la vie d’un juste pour payer le péché, la faute de tous les injustes. Tel est le sens fondamental de la mort de Jésus.

3. L’œuvre de réconciliation accomplie, l’Eternel nous ouvre les yeux sur la portée qu’aura cette œuvre pour l’humanité. Ce n’est qu’à partir de la mort de Jésus que la bénédiction apportée par ce que Jésus a fait en s’offrant en sacrifice pour le péché se verra dans le monde. Cet " après la croix " est le seul point à partir duquel doit se former le jugement des hommes sur Lui.

4. L’Eternel termine en justifiant, par le parcours et l’engagement total que fut celui du Serviteur pour le salut du monde, la gloire éternelle qui succédera à Son passage ici-bas. Si nous voulons la connaître, c’est sur Ses traces que nous devons marcher : la trace de l’obéissance et du don entier de notre vie à la cause pour laquelle, par Sa volonté, le Seigneur nous appelle : Phil 3,7 à 15.

Que Dieu accomplisse en moi le projet pour lequel Il m’a appelé à Le servir dans ce monde !

lundi 22 juin 2009

Esaïe 53,7 à 9


Texte biblique

Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment ; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple ? On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche.

Réflexion

Ce que Sa génération a vu et ce qu’Il faisait pour elle :

L’Eternel poursuit le descriptif du parcours terrestre du Serviteur en évoquant dans cette partie la portée de l’impact qu’il aura eu pour les gens de Sa génération. En lisant ce que l’Eternel en dit, le même constat s’impose : il n’y a aucune corrélation entre ce qu’était le Serviteur, la portée de Son œuvre, et le jugement que Ses contemporains ont porté sur Lui. Selon l’appréciation des hommes de Son temps, le Serviteur fait pratiquement figure de maudit. Considérant la fin qu’Il connut, la mort sur le bois de la croix, la loi de Dieu elle-même confirme cette opinion : Gal 3,13 ; Deut 21,22-23. Si l’apparence donne raison à l’opinion du peuple, une fois de plus, c’est sur le fond que celui-ci fait erreur. Car, contrairement au jugement final que Ses contemporains ont porté sur Lui au regard de Sa fin, ce n’était pas pour ce qu’Il était Lui qu’Il s’est trouvé dans la position du maudit, mais pour ce que nous étions nous. Le Serviteur, quant à Lui, était bien le Béni de Dieu : toute Sa vie, Ses actes, Ses paroles en ont témoigné : Jean 3,2 ; Matthieu 7,29 ; Jean 7,46 ; Matthieu 11,2 à 5. Tout autre que celui de ceux qui L’entourent est d’ailleurs l’appréciation que le Serviteur Lui-même porte sur Son parcours en sa fin : Jean 17,4.

Sa fin ne correspondant pas à ce qu’Il a démontré tout au long de Sa vie, il faut en chercher la signification non dans le schéma de la logique naturelle, mais, au-delà du type de mort qui fut la Sienne, dans le témoignage que Dieu va Lui-même donner par la suite quant à la valeur que cet acte revêt à Ses yeux : cf Rom 1,3-4. Toute la suite de l’histoire du Serviteur, de l’impact, positif et salutaire que produira Sa mort suivie de Sa résurrection pour des millions en chaque siècle, invalide totalement le jugement que les hommes de Sa génération ont porté sur Lui. Du coup, comme le dit Erich Sauer, ce n’est pas Lui mais les hommes qui L’ont condamné qui se trouvent, à cause de leur erreur d’appréciation sur Lui, sous le coup du jugement de Dieu. " Que répondrait l’Israélite, dit-il, à qui l’on demanderait aujourd’hui pourquoi, alors que les pères ne subirent que 70 ans de captivité loin de leur patrie, pour les crimes et les abominations dont ils avaient souillé la terre sainte pendant des siècles… pourquoi et pour quel crime, les fils sont maintenant dispersés parmi les peuples depuis plus de 18 siècles, et Jérusalem foulée aux pieds des nations jusqu’à ce jour. Quelle est donc cette sanglante culpabilité qui éloigne ainsi Israël d’une vie paisible dans la terre de ses pères ? C’est précisément son péché qui est la racine de la misère actuelle d’Israël ! "

Si le recul de l’histoire fait que l’absence de corrélation entre le jugement porté sur Lui par les hommes de Sa génération et la réalité, c’est-à-dire la sentence de Dieu sur les mêmes faits, porte un coup fatal aux opinions fondées sur l’apparence, le vécu du Serviteur est pour nous, hommes et serviteurs d’un autre temps, un puissant encouragement. Car, comme Lui, il peut nous arriver dans notre service d’être découragé par le peu d’impact que semble avoir sur ceux qui nous entourent nos actes, notre témoignage, nos efforts de persuasion. Comme Lui, nous pouvons à vue humaine nous interroger et nous dire : A quoi bon ! C’est en vain que je souffre et que je sers avec fidélité mon Dieu : cf Psaume 73,13-14. Pire, par l’effet d’un aveuglement, il se peut même que, comme Lui, nous soyons pris pour l’inverse de ce que nous sommes : des maudits et des ennemis de Dieu en lieu de saints et de bénis : Jean 16,2. Regardons alors au Serviteur, à Sa fin réelle, à la gloire subséquente à Son parcours. C’est ici pour Lui comme pour nous que se situe la vérité et la valeur réelle du service accompli ! N’anticipons donc pas : 1 Cor 4,5 et que, dans Sa grâce, Dieu nous rappelle que c’est de Lui, et de Lui seul, que chacun recevra la louange qui lui sera due !

samedi 20 juin 2009

Esaïe 53,4 à 6


Texte biblique

Cependant, ce sont nos souffrances qu’il a portées, C’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; Et nous l’avons considéré comme puni, Frappé de Dieu, et humilié. Mais il était blessé pour nos péchés, Brisé pour nos iniquités ; Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, Et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; Et l’Eternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous.

Réflexion

Ce que nous pensions de Lui et ce qu’Il faisait pour nous :

Si un contraste fort existe entre l’aspect sous lequel se présentera le Serviteur et Son identité réelle, un autre aussi fort existe entre, d’une part, ce que les hommes ont conclu à Son sujet, et ce que, en vérité, Il accomplissait pour eux dans Sa venue :

- Alors qu’Il était méprisé, déconsidéré, c’était en réalité de nos souffrances et de nos douleurs, celles dues à nos péchés, dont Il était chargé.

- Alors que le peuple, voyant sa fin, L’a cru frappé de Dieu, pour avoir peut-être osé dire ce, qu’à ses yeux, Il ne pouvait pas être, c’est pour être notre substitut qu’Il a accepté de connaître le sort qui a été le Sien.

-Alors que le peuple était séparé de Dieu, livré à lui-même comme des brebis sans berger, c’est pour le réconcilier avec Lui et l’amener à vivre de nouveau sous Sa houlette que Lui acceptera d’être chargé de ses fautes et ainsi, arraché à Sa communion.

vendredi 19 juin 2009

Esaïe 53,1 à 3


Texte biblique

Qui a cru à ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu le bras de l’Eternel ? Il s’est élevé devant lui comme une faible plante, Comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, Et son aspect n’avait rien pour nous plaire. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, Nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas.

Réflexion

Le caractère équivoque de l’apparence du Serviteur marqué par :

- l’insignifiance de ses origines. Tout, aussi bien dans les origines sociales et géographiques de Jésus que dans les circonstances même de sa venue dans ce monde, en témoigne. Jésus est sorti de Nazareth, une localité sans éclat : Jean 1,46. Il est issu de la classe ouvrière, une classe réputée inculte et peu instruite : Jean 7,15. Il est né dans une crèche, au milieu des bœufs et des ânes : Luc 2,6-7. Peut-on imaginer entrée plus discrète sur la scène de l’histoire que celle de Celui qui allait en devenir le pivot ?

- le caractère terne de son apparence. Bien qu’il soit en réalité le plus beau des fils de l’homme : Psaume 45,3, rien ne distinguera le Serviteur dans Son aspect des autres êtres. Comme Il le dira lui-même, la condition dans laquelle Il sera et l’aspect sous lequel on Le connaîtra n’auront rien à voir avec le statut qu’en réalité Il possède : Luc 7,25.

- le sort qu’Il connaîtra. Il aura tout de celui du raté et du perdant. Tout dans ce qu’il vivra démentira, dans les apparences, les prétentions sous lesquelles Il se présentera. Impossible donc, pour quiconque ne discerne pas sous la surface la réalité, de la découvrir à la seule vue des apparences.

jeudi 18 juin 2009

Esaïe 52,13 à 15


Texte biblique

Voici, mon serviteur prospérera ; Il montera, il s’élèvera, il s’élèvera bien haut. De même qu'il a été pour plusieurs un sujet d'effroi, –Tant son visage était défiguré, Tant son aspect différait de celui des fils de l'homme, – De même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie ; Devant lui des rois fermeront la bouche ; Car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, Ils apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu.

Réflexion

La gloire après le mépris :

Revenant au thème principal de cette section, le thème du Serviteur, l’Eternel présente ici en quelques mots les deux aspects du parcours qui sera le Sien dans ce monde, aspects qui seront développés dans le détail dans le chapitre suivant. C’est à ce qu’on appelle en langage journalistique un chapô, c’est-à-dire une accroche bien constituée donnant au lecteur une information immédiate quant au contenu de l’article qui suit, que nous avons ici à faire avec ces versets, le développement venant dans le chapitre suivant. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce que l’Eternel décrive le parcours du Serviteur de manière chronologique, curieusement, c’est par la fin, l’issue finale de son parcours que commence le chapô décrivant l’itinéraire du Serviteur. Peut-être y a-t-il là de la part de Dieu un parallèle avec ce dont Il vient de parler au sujet de Son peuple. Commencer par la fin, c’est prendre de manière délibérée la décision d’inscrire dès le départ le parcours du Serviteur dans le contexte de son issue finale et certaine : la victoire. N’est-ce pas là pour nous, l’Eglise, comme pour Israël, le peuple de Dieu, quelles que soient les échecs apparents et les tribulations nombreuses qui jalonnent notre parcours, la juste perspective dans laquelle il nous faut envisager et cadrer celui-ci ? Connaître la fin avant même de savoir ce qui nous attend en cours de route, n’est-ce pas là la meilleure façon, de la part de Dieu, de nous donner les ressources de foi et de persévérance nous permettant de tenir ? Quoi qu’ils nous arrivent maintenant, nous savons où nous allons et comment finiront les choses pour nous ! Que cette perspective de la gloire et de la victoire assurées qui nous attendent soit le moteur de notre foi et de notre persévérance aujourd’hui !

Le fait de commencer par la fin glorieuse qui sera celle du Serviteur a d’autant plus de poids quand on la place, comme le fait ici l’Eternel, dans le contraste saisissant de ce qu’aura été Son parcours ici-bas. Car s’il y a bien un visage auquel on n’associerait pas celui du Serviteur, c’est bien celui du Vainqueur. Jamais peut-être, dit Esaïe, quelqu’un prétendant être vainqueur n’aura, en apparence, fait ici-bas si piètre figure que le Serviteur. Cependant, Sa gloire finale sera telle que, devant Lui, des rois et des princes se prosterneront, muets de stupéfaction devant la majesté et le rayonnement de Sa Personne. L’Eternel nous donne en quelques mots la raison de ce parcours, raison reprise et expliquée également dans un des plus beaux extraits de tous les écrits de Paul : Phil 2,5 à 11. Gloire et humiliation du Serviteur, dit l’Eternel, ne tiennent qu’à une seule chose : au prix qu’Il a consenti à payer pour que, par Lui, la purification du péché des nations puisse se faire ! Oui, c’est à l’Agneau que rendent gloire pour l’éternité toutes les créatures, mais c’est à l’Agneau immolé : Apoc 5,12. Qu’Il soit déjà aujourd’hui pour nous l’objet de notre adoration !

mercredi 17 juin 2009

Esaïe 52,11 et 12


Texte biblique

Partez, partez, sortez de là ! Ne touchez rien d'impur ! Sortez du milieu d'elle ! Purifiez–vous, vous qui portez les vases de l'Eternel ! Ne sortez pas avec précipitation, Ne partez pas en fuyant ; Car l’Eternel ira devant vous, Et le Dieu d’Israël fermera votre marche.

Réflexion

Sortez calmement !

Le Seigneur étant de retour à Sion, plus aucune raison ne justifie que le peuple de Dieu exilé à Babylone, suite à l’exil de Dieu du milieu d’eux, reste plus longtemps éloigné de sa terre. Ordre est donc donné aux israélites qui sont encore à Babylone de sortir et de partir pour rentrer dans leur pays. Deux consignes d’importance sont ici données sur la façon avec laquelle doit se faire ce départ de la terre de Babylone :

1ère consigne : elle touche à l’état et aux dispositions qui doivent être ceux du peuple de Dieu dans la perspective de ses retrouvailles avec son Dieu. Si, dans le monde, un simple citoyen ne peut se présenter devant le chef de l’Etat auquel il appartient sans se plier à un certain protocole, à combien plus forte raison la rencontre du peuple de Dieu avec son Dieu nécessite-t-elle une préparation. Il est en effet impossible que le peuple de Dieu puisse se présenter devant Lui sans être auparavant purifié de tout ce que le contact avec le monde (représenté ici par Babylone), ses us, ses coutumes, sa façon de penser, a engendré comme souillure en lui. Cette préparation personnelle et intérieure ici exigée est aussi celle que le Seigneur attend de nous aussi bien chaque jour que dans la perspective de Son retour : 2 Cor 6,14 à 18 ; Ephés 5,27. Car si notre Dieu est un Dieu de grâce, Il est aussi le Saint d’Israël !

2ème consigne : elle touche au témoignage que, dans ce départ, les israélites doivent rendre à Dieu auprès de ceux chez qui ils étaient retenus en captivité. Le départ, ordonne l’Eternel, ne doit se faire ni dans la panique, ni dans la précipitation, mais dans le calme que suscite la sécurité que procure la confiance que le peuple de Dieu a en Lui. Rappelons-nous, comme cela l’a maintes fois déjà été démontré dans le passé, que le salut du peuple de Dieu, même dans des circonstances extrêmes, ne dépend jamais de sa rapidité à fuir. Lorsque Dieu a décidé de sauver Son peuple d’une situation dans laquelle, sans Lui, il périrait sûrement, c’est Dieu Lui-même qui assure à la fois ses devants et ses arrières : Exode 14,19-20. Si, à l’instar de ce que fit Loth, nous n ‘avons pas à traîner lorsque Dieu nous ordonne de quitter le lieu de notre captivité, nous n’avons pas non plus à nous hâter plus que ne l’exige la situation.

Que Dieu nous donne chaque jour les dispositions de cœur et d’esprit nous rendant aptes à Le rencontrer et, par nos attitudes, à être dans le monde les témoins de la paix que notre foi en la certitude de la souveraineté de notre Dieu suscite en nous !

mardi 16 juin 2009

Esaïe 52,7 à 10


Texte biblique

Qu’ils sont beaux sur les montagnes, Les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie le salut ! De celui qui dit à Sion : ton Dieu règne ! La voix de tes sentinelles retentit ; Elles élèvent la voix, Elles poussent ensemble des cris d’allégresse ; Car de leurs propres yeux elles voient Que l’Eternel ramène Sion. Eclatez ensemble en cris de joie, Ruines de Jérusalem ! Car l’Eternel console son peuple, Il rachète Jérusalem. L’Eternel découvre le bras de sa sainteté, Aux yeux de toutes les nations ; Et toutes les extrémités de la terre verront Le salut de notre Dieu.

Réflexion

La consolation :

Le châtiment dont Jérusalem a été l’objet ayant produit l’effet escompté, l’heure est venue pour elle de faire l’expérience de la consolation. Pour le peuple de Dieu longtemps privé de Sa présence, cette consolation ne peut se faire entendre pour lui que sous la forme d’une seule bonne nouvelle : la bonne nouvelle du retour de Dieu au milieu des Siens. Tout le malheur du peuple de Dieu, montre la Bible, tient à une seule chose : la désertion de Dieu du milieu d’eux à cause de leurs péchés. Ezéchiel, en son temps, sera à la fois le témoin et le rapporteur de ce fait, cause de tous les malheurs survenus à Israël.. L’exil d’Israël, sa déportation, sa captivité, son esclavage parmi les peuples étrangers ne s’expliquent que par la désertion première et l’exil de Dieu de ses frontières. Déjà au temps de Moïse et de l’exode, face au refus d’entrer dans le pays promis, Dieu, renvoyant le peuple pour 40 ans dans le désert, avait énoncé ce principe comme celui qui serait la cause première du malheur de Son peuple : Nomb 14,34. Aussi, si le malheur suprême du peuple de Dieu a pour cause la désertion de Dieu, son bonheur, sa consolation suprêmes ne peuvent venir, eux aussi, que d’une seule source : de la bonne nouvelle de Son retour parmi eux. On comprend dès lors l’admiration dont le peuple de Dieu fait preuve pour les pieds qui viennent lui apporter cette bonne nouvelle !

Si le message de la consolation fait partie du message de la grâce, nous devons veiller à ce que ce soit au bon moment qu’il soit délivré. Trop de chrétiens, désireux d’encourager les affligés qui sont l’objet de la correction de Dieu, ont tendance, poussés par leurs sentiments, à délivrer de manière trop précoce ce message. Aussi, au lieu de laisser la correction de Dieu faire son œuvre, et produire l’effet qu’Il désire, court-circuitent ils le travail de Dieu en ne Lui permettant pas d’aller au bout de Son objectif. La consolation de Dieu ne passe jamais par la minimisation de la gravité du péché. Elle n’a jamais pour objet la valorisation de Sa miséricorde aux dépens de Sa sainteté. La consolation de Dieu est dans le retour de Dieu à la place qu’Il n’aurait jamais dû perdre ou quitter, la place royale et centrale de nos vies ; et ce retour n’est possible que lorsque ce qui a provoqué Son départ a été jugé et rejeté. Confronté aux larmes du pécheur qui souffre des conséquences de son péché, nous devons veiller, dans notre désir de consoler, à ne pas porter atteinte aux droits de Dieu, de Sa justice. Car Il est Lui, le premier, la partie offensée, celle dont les droits légitimes ont été bafoué ! Que Dieu me donne un cœur à la fois rempli de Sa miséricorde pour celui qui se repent, et plein de respect et de déférence pour Celui qui, le premier a souffert de cette situation : Dieu !

samedi 13 juin 2009

Esaïe 52,1 à 6


Texte biblique

Réveille–toi ! réveille–toi ! revêts ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! Car il n'entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur. Secoue ta poussière, lève–toi, Mets–toi sur ton séant, Jérusalem ! Détache les liens de ton cou, Captive, fille de Sion ! Car ainsi parle l’Eternel : C’est gratuitement que vous avez été vendus, Et ce n’est pas à prix d’argent que vous serez rachetés. Car ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Jadis mon peuple descendit en Egypte, pour y séjourner ; Puis l’Assyrien l’opprima sans cause. Et maintenant, qu'ai–je à faire, dit l'Eternel, Quand mon peuple a été gratuitement enlevé ? Ses tyrans poussent des cris, dit l'Eternel, Et toute la durée du jour mon nom est outragé. C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom ; C’est pourquoi il saura, en ce jour, Que c’est moi qui parle : me voici !

Réflexion

Prépare-toi Jérusalem !

La coupe de la colère ôtée de sa main, la situation spirituelle de Jérusalem change du tout au tout. S’il y a une chose avec laquelle le prisonnier, habitué à ses barreaux depuis longtemps, a du mal, c’est bien la liberté soudaine et brutale. De même, ne nous arrive-t-il pas souvent après avoir péché de penser que le pardon et la grâce de Dieu ne suffisent pas pour nous rétablir complètement ? Nous pensons que la joie ne nous est pas permise, qu’elle n’est pas juste, décente, imprégné que nous sommes de l’idée qu’il est légitime que nous devions payer quand même une partie de notre faute et que, par conséquent, un délai est nécessaire entre le moment du pardon et celui de la joie retrouvée. Si, effectivement, le pardon de Dieu ne nous évite pas de vivre dans notre chair et de manière pratique les conséquences de notre péché (voir l’adultère de David), c’est faire offense à Dieu de refuser de se relever et de se réjouir lorsque Lui-même, par l’effet de la générosité de Sa grâce, nous l’ordonne (voir la parabole du fils prodigue).

Aussi comprenons-nous, après l’exposé à Sion de la situation nouvelle dans laquelle elle se trouve, l’ordre qui lui est donné par Dieu d’entrer dans l’esprit de la fête. Cette fête est d’autant plus possible que ce qui, parmi le peuple, était cause de réprobation de la part de Dieu, n’est plus et ne sera plus à l’avenir. Sans inconvenance, la joie donc peut être de nouveau présente. De plus, ajoute l’Eternel, en vertu de la grâce, aucune raison, aucun interdit ne s’y oppose. Car de même que c’est en échange de rien que l’Eternel permit qu’Israël soit vendu et opprimé par ses ennemis, c’est gratuitement, sans contrepartie, sans qu’il n’ait à payer quoi que ce soit aussi qu’il peut être rétabli. Que ce soit pour Ses ennemis ou Son peuple, Dieu nous rappelle ici que rien de ce que nous recevons comme faveur de Sa part n’est dû au fait que Dieu serait notre débiteur. L’ennemi n’a le pouvoir que Dieu veut bien lui laisser pour des raisons qui Lui sont propres. De même, la bénédiction dont Son peuple est l’objet est le fruit de Sa seule générosité. Qu’as-tu, dit Paul aux corinthiens, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si cela n’était pas le cas : 1 Cor 4,7. Un homme ne peut recevoir, ajoute Jean-Baptiste que ce qui lui a été donnée du ciel : Jean 3,27. Que Dieu me donne de toujours m’en souvenir !

vendredi 12 juin 2009

Esaïe 51,17 à 23


Texte biblique

Réveille–toi, réveille–toi ! lève–toi, Jérusalem, Qui as bu de la main de l'Eternel la coupe de sa colère, Qui as bu, sucé jusqu'à la lie la coupe d'étourdissement ! Il n’y en a aucun pour la conduire De tous les fils qu’elle a enfantés, Il n’y en a aucun pour la prendre par la main De tous les fils qu’elle a élevés. Ces deux choses te sont arrivées : –Qui te plaindra ? –Le ravage et la ruine, la famine et l'épée. –Qui suis–je pour te consoler ? – Tes fils en défaillance gisaient à tous les coins de rues, Comme le cerf dans un filet, Chargés de la colère de l’Eternel, Des menaces de ton Dieu. C’est pourquoi, écoute ceci, malheureuse, Ivre, mais non de vin ! Ainsi parle ton Seigneur, l’Eternel, Ton Dieu, qui défend son peuple : Voici, je prends de ta main la coupe d’étourdissement, La coupe de ma colère ; Tu ne la boiras plus ! Je la mettrai dans la main de tes oppresseurs, Qui te disaient : Courbe–toi, et nous passerons ! Tu faisais alors de ton dos comme une terre, Comme une rue pour les passants.

Réflexion

Changement de main

Au soupir du peuple de voir le bras de Dieu s’éveiller pour le secourir, Dieu répond ici en invitant Jérusalem, symbole de tout Israël, à s’éveiller à son tour et à se préparer pour le changement imminent dont elle va être le bénéficiaire. En effet, Dieu l’annonce ici clairement : le temps de la colère de Dieu envers Jérusalem, temps au cours duquel la capitale juive était livrée à la vindicte et à la domination des nations est terminée. La coupe que l’Eternel avait placé dans les mains du peuple de Dieu, coupe de Sa colère et de Son jugement que tout Israël devait boire, va changer de main. Elle sera désormais placée, dit l’Eternel, dans la main de ceux qui, dans ce temps de disgrâce du peuple de Dieu, profitaient de la situation pour l’humilier, l’asservir et l’écraser.

Nous le savons tous, nous qui sommes croyants : rien de ce qui se produit dans le monde ne relève du hasard. Tout a sa source en Dieu. C’est Lui, ne cesse de dire la Bible, qui, en son temps, élève l’un et abaisse l’autre et vice versa. Aussi nous trompons-nous lourdement si nous pensons que l’histoire du monde, avec ses victoires, ses défaites, ses renversements de régimes et de situations, n’est que le pur produit d’un jeu de hasard. Tout vient là aussi de Dieu qui décide, après avoir jugé une nation, de lui ôter des mains la coupe de la colère qu’elle devait boire pour la mettre dans les mains de celle qui était, peu de temps auparavant, la cause de sa tristesse et de son malheur.. " C’est, dit Saint-Augustin, le Dieu immuable qui est la cause de tous les changements et de toutes les révolutions du monde. " Aussi celle que nous vivons dans le temps présent ! L’heure du jugement venue, rappelle Pierre, c’est par la maison de Dieu, qu’elle commence : 1 Pierre 4,17. Or, si ce qui arrive au bois vert nous stupéfie, renchérit Jésus, qu’en sera-t-il lorsque le feu s’attaquera au bois sec, prêts depuis longtemps à subir la colère : Luc 23,31 ?

Hors du fait que l’Eternel avait abandonné Son peuple, ce passage met aussi en lumière une des réalités marquantes d’une société mûre pour le jugement. C’est une société incapable de produire en son sein des chefs sages, compétents. L’absence de véritables chefs mûrs, animés d’une vision à long terme pour leur peuple, est, disait Ralph Shallis en son temps, l’un des signes probants de la fin d’une civilisation. Que Dieu nous donne en Christ d’être et de rester Ses témoins en tout temps !

jeudi 11 juin 2009

Esaïe 51,9 à 16


Texte biblique

Réveille–toi, réveille–toi ! revêts–toi de force, bras de l'Eternel ! Réveille–toi, comme aux jours d'autrefois, Dans les anciens âges ! N'est–ce pas toi qui abattis l'Egypte, Qui transperças le monstre ? N'est–ce pas toi qui mis à sec la mer, Les eaux du grand abîme, Qui frayas dans les profondeurs de la mer Un chemin pour le passage des rachetés ? Ainsi les rachetés de l’Eternel retourneront, Ils iront à Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête ; L’allégresse et la joie s’approcheront, La douleur et les gémissements s’enfuiront. C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es–tu, pour avoir peur de l'homme mortel, Et du fils de l'homme, pareil à l'herbe ? Et tu oublierais l’Eternel, qui t’a fait, Qui a étendu les cieux et fondé la terre ! Et tu tremblerais incessamment tout le jour Devant la colère de l’oppresseur, Parce qu’il cherche à détruire ! Où donc est la colère de l’oppresseur ? Bientôt celui qui est courbé sous les fers sera délivré ; Il ne mourra pas dans la fosse, Et son pain ne lui manquera pas. Je suis l’Eternel, ton Dieu, Qui soulève la mer et fais mugir ses flots. L’Eternel des armées est son nom. Je mets mes paroles dans ta bouche, Et je te couvre de l’ombre de ma main, Pour étendre de nouveaux cieux et fonder une nouvelle terre, Et pour dire à Sion: Tu es mon peuple !

Réflexion

Prière du peuple de Dieu et réponse

Fort de l’encouragement, basé sur le précédent historique d’Abraham et Sara, que Dieu lui donne, le peuple de Dieu, sur la base d’autres précédents, intercède auprès de Lui pour qu’Il accomplisse maintenant pour lui la promesse de salut et de délivrance qu’Il lui a fait. S’il en est un, ce passage est parmi ceux qui, dans toute l’Ecriture, illustre le mieux la place qu’occupe la prière dans la relation qu’a le peuple de Dieu avec Lui. Si la prière est importante, essentielle, désirée par Dieu dans notre relation avec Lui, ce texte montre cependant qu’elle n’est pas première. Ce qui vient avant la prière est Dieu, Sa Parole, la révélation qu’Il donne de Sa pensée, de Sa volonté. Ce n’est que lorsque l’homme a bien entendu la voix de Dieu qu’il peut se mettre à prier correctement et avec efficacité. A vouloir trop mettre l’insistance sur la prière, on a pu faire parfois courir le risque de faire croire au peuple que c’est de sa pratique et de son usage que tout dépend. Bien qu’étant un exercice spirituel essentiel, la prière est et ne peut être que la réponse que donne l’âme du peuple de Dieu touché, éclairé et instruit par Dieu. " J’ai entendu, c’est pourquoi je prie " pourrait être défini comme le credo de la prière, de même que celui du témoignage est : " J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé : 2 Cor 4,13. "

Eclairé, instruit et assuré par Dieu quant à la certitude du triomphe de Sa justice et de Son règne, on comprend le soupir formulé ici par le peuple. Ce soupir nous rappelle la dernière prière de la Bible, formulée par l’Eglise, éclairée elle aussi par la révélation de la victoire et du triomphe final de Jésus-Christ : Apoc 22,20. Après que Son maître ait certifié qu’Il venait, et bientôt, l’Eglise toute entière prie et s’écrie : Oui ! Viens Seigneur ! Cette prière, se souhait de voir le bras de Dieu agir et mettre fin à la puissance du mal rejoint encore la première demande formulée par Jésus dans la prière type qu'Il a donné à Ses disciples : que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur terre comme au ciel : Mat 6,10. Qui, emprisonné dans un cachot et enchaîné dans des fers, n’aurait pas envie que la promesse de libération certaine que les plus hautes autorités lui auraient faites ne s’accomplissent au plus vite ! Aussi la prière du peuple de Dieu, qui est synonyme de salut pour lui et de jugement pour ses ennemis, est-elle légitime !

La réponse de Dieu au soupir et à l’attente formulés par le peuple de Dieu ne se fait pas attendre. Si Dieu n’agit pas immédiatement, Il demande une chose aux Siens en attendant cette heure : c’est d’être Ses témoins par le courage dont ils font preuve. Rien n’est plus désarmant pour les ennemis du peuple de Dieu que l’assurance dont celui-ci peut faire preuve face à l’adversité et aux menaces dont il est l’objet : Actes 4,13. D’une certaine manière, cette assurance est quelque part pour eux le signe certain, contre toute apparence, de leur condamnation. La réponse de Dieu à la prière de Son peuple nous rappelle également que rien de ce qui se produit pour lui n’est hors de son contrôle. Malgré l’apparence et leur puissance, les ennemis de Dieu ne peuvent, en matière de torts, faire au peuple de Dieu que ce qu’Il leur permet. C’est Dieu et non eux qui fixent les limites des préjudices qui lui seront faits : cf : Job 1,12 ; 2,6. Dieu rappelle enfin ici à Son peuple que Sa victoire, dont Il a parlé précédemment, est inconcevable sans la victoire avec Lui du peuple de Dieu. Victoire de Dieu et victoire (ou salut) de Son peuple sont inséparables, car l’une s’accomplit et se démontre par l’autre, et la seconde est le témoignage et la signature dans les faits de la première.

Que Dieu soit béni pour le privilège en Christ d’être vainqueur avec Lui sur le péché, la mort, le monde et Satan : cf Rom 16,20.

mercredi 10 juin 2009

Esaïe 51,4 à 8


Texte biblique

Mon peuple, sois attentif ! Ma nation, prête–moi l'oreille ! Car la loi sortira de moi, Et j'établirai ma loi pour être la lumière des peuples. Ma justice est proche, mon salut va paraître, Et mes bras jugeront les peuples ; Les îles espéreront en moi, Elles se confieront en mon bras. Levez les yeux vers le ciel, et regardez en bas sur la terre ! Car les cieux s’évanouiront comme une fumée, La terre tombera en lambeaux comme un vêtement, Et ses habitants périront comme des mouches ; Mais mon salut durera éternellement, Et ma justice n’aura point de fin. Ecoutez–moi, vous qui connaissez la justice, Peuple, qui as ma loi dans ton cœur ! Ne craignez pas l'opprobre des hommes, Et ne tremblez pas devant leurs outrages. Car la teigne les dévorera comme un vêtement, Et la gerce les rongera comme de la laine ; Mais ma justice durera éternellement, Et mon salut s’étendra d’âge en âge. Réveille–toi, réveille–toi ! revêts–toi de force, bras de l'Eternel ! Réveille–toi, comme aux jours d'autrefois, Dans les anciens âges ! N'est–ce pas toi qui abattis l'Egypte, Qui transperças le monstre ?

Réflexion

Une espérance qui ne sera pas décevante

Face au doute, l’Eternel encourage Son peuple à prendre pour certaine l’espérance de Sa victoire finale et de Son règne sur les nations. La manifestation de ce règne de Dieu se traduira de deux manières : pour ceux qui poursuivent la justice, qui ont la loi de Dieu dans leurs cœurs, elle sera synonyme de joie, de délivrance et de salut ; mais pour les incrédules et les moqueurs, elle se transformera en jugement et en terreur. Siméon et l’apôtre Paul en leur temps le soulignaient déjà : la prédication du Christ crucifié et ressuscité, témoignage de la victoire de Dieu sur les puissances mauvaises, sépare l’humanité en deux camps. Elle est pour les uns odeur de vie, pour les autres odeur de mort : Luc 2,34-35 ; 2 Cor 2,15-16.

Si l’Eternel encourage Son peuple à s’accrocher dans la foi à la certitude de la réalisation de l’espérance que Sa victoire représente, c’est, montre t-Il, aussi pour le fait qu’il n’y a pas d’autre alternative d’espoir que celle-ci. Sans la certitude du règne final et triomphal de Dieu, les hommes n’ont d’autre choix que de se résigner au règne toujours plus cruel et marqué de l’injustice. L’Eternel est formel : la loi du péché, de l’injustice, du plus fort ne sera pas celle qui prévaudra toujours dans le monde. Vient le moment où la loi de Dieu prévaudra, où ce sera elle, par la puissance et la présence du Messie, qui sera la lumière qui guidera l’éthique, la pensée, le comportement des nations. Vient le moment où tous ceux qui font les braves devant Lui périront, seront consumés, détruits. L’Eternel promet ici que la manifestation de ce règne de justice est proche. Tous ceux qui sont habités par l’Esprit en ressentent aujourd’hui, avec une sainte crainte, l’imminence. Au-delà de l’aspiration à la justice, le règne de l’Eternel est aussi la seule alternative à la décomposition physique et finale de l’univers. Oui ! Le ciel et la terre passeront, mais les paroles et les promesses de Dieu ne passeront pas : Matthieu 24,35. Que Dieu soit béni pour la richesse de l’espérance que nous avons en Christ !

mardi 9 juin 2009

Esaïe 51,1 à 3


Texte biblique

Ecoutez–moi, vous qui poursuivez la justice, Qui cherchez l'Eternel ! Portez les regards sur le rocher d'où vous avez été taillés, Sur le creux de la fosse d'où vous avez été tirés. Portez les regards sur Abraham votre père, Et sur Sara qui vous a enfantés ; Car lui seul je l’ai appelé, Je l’ai béni et multiplié. Ainsi l’Eternel a pitié de Sion, Il a pitié de toutes ses ruines ; Il rendra son désert semblable à un Eden, Et sa terre aride à un jardin de l’Eternel. La joie et l’allégresse se trouveront au milieu d’elle, Les actions de grâces et le chant des cantiques.

Réflexion

V 1 à 3 : Abraham et Sara : un précédent :

Il se peut qu’à l’écoute des promesses du Seigneur au sujet de l’avenir florissant réservé à Israël : Esaïe 49,9.19 au temps de la royauté du Messie, certains de ceux qui écoutaient Esaïe aient du mal à être convaincus de la faisabilité de ces annonces. Comment donc les convaincre et les gagner à la foi ? Quels arguments Dieu peut-Il utiliser pour que, de peuple vaincu habitant dans un pays en ruines, le peuple de Dieu soit amené à relever la tête et envisager de nouveau son avenir avec confiance ? Comme il le fait toujours lorsqu’il s’agit de soutenir et de fortifier la foi chancelante, minée par le doute, de Ses enfants, c’est à l’Ecriture, et au témoignage que celle-ci rend des hauts faits de Dieu dans le passé, que l’Eternel va avoir recours. Pour se faire, il va conduire Israël à se reporter au miracle qui fut, chacun en Israël le sait, à l’origine de l’existence même de la nation : le miracle de l’appel et de la fécondité d’Abraham et de son épouse, Sara. L’Ecriture le rappelle à maintes reprises, et plus particulièrement l’apôtre Paul lorsqu’il s’agira pour lui de mettre en valeur le principe de la foi en la grâce comme fondement de la justification : Rom 4,16 à 22 : c’est par la grâce de Dieu, par Sa puissance seule que Ses promesses s’accomplissent. Ce que Dieu requiert de l’homme n’est pas la capacité d’accomplir ou de faire ce que Dieu promet et annonce, mais la foi. Si donc Israël est né du miracle de la foi et de la puissance de Dieu, il n’y a de la part de Dieu aucune impossibilité à accomplir les promesses qu’Il lui fait pour l’avenir.

La méthode utilisée ici par Dieu pour ranimer la foi de Son peuple nous montre la valeur et le rôle qu’a, pour les croyants, la Parole de Dieu dans le mystère de la foi. Paul est clair sur le sujet : la foi vient de ce qu’on entend, du témoignage qui nous est rapporté de ce que Dieu est et fait. Et ce témoignage nous est donné par la Parole : Rom 10,17. Par la Parole de Dieu nous est rendu témoignage de tous les précédents que Dieu a accompli dans l’histoire. Tous ces précédents expliqués, démontrés sont là pour nous dire, à nous qui vivons des siècles plus tard, que ce que Dieu a fait en un temps, Il peut le faire, les mêmes conditions réunies, tout le temps. Que Dieu soit béni pour le témoignage qu’Il nous a laissé de Ses hauts faits dans l’histoire ! Par lui, l’acte de croire n’est pas un effort démesuré ! Il est plutôt l’appropriation dans nos circonstances d’une réalité qui, dans le passé, a déjà fait ses preuves. Ce que Dieu a fait, démontré dans le passé, nous pouvons croire qu’Il peut le faire maintenant et ici pour nous aujourd’hui ou demain !

Notons bien ici que si Dieu demande à Israël de porter ses regards sur Abraham et Sara, ce n’est pas sur le modèle qu’ils auraient été qu’Il leur demande de s’attarder. C’est bien plutôt pour leur montrer ce que, à partir d’un matériau stérile et incrédule, la grâce et la puissance de Dieu sont capables d’accomplir. Si nous servons de modèles au monde, ce n’est pas pour ce que nous sommes en nous-mêmes. C’est plutôt comme moyen d’illustration que Dieu veut nous utiliser. C’est à Lui seul et non à nous-mêmes que doit être rendue toute la gloire de ce qui peut sortir comme leçon pour les autres de nos vies !

lundi 8 juin 2009

Esaïe 50,10 et 11


Texte biblique

Quiconque parmi vous craint l’Eternel, Qu’il écoute la voix de son serviteur ! Quiconque marche dans l’obscurité et manque de lumière, Qu’il se confie dans le nom de l’Eternel, Et qu’il s’appuie sur son Dieu ! Voici, vous tous qui allumez un feu, Et qui êtes armés de torches, Allez au milieu de votre feu et de vos torches enflammées ! C’est par ma main que ces choses vous arriveront ; Vous vous coucherez dans la douleur.

Réflexion

Appel du Serviteur

Disciple du Seigneur, le Serviteur est en même temps, pourrait-on dire, Son média, le porteur de Sa parole et de Son message. Cette parole, le Serviteur la décline, suivant à qui elle est destinée, en deux propositions et une menace qui, à elles seules, résument le message que Dieu adresse à toute l’humanité :

1ère proposition : les destinataires en sont ceux qui, dans le cœur, sont habités par la crainte de Dieu. Pour eux, le message du Seigneur est simple. Si vraiment dans le cœur ils ont le souci de plaire à Dieu, d’honorer Son nom, de manifester au monde la déférence qu’ils ont pour Sa Personne, une voie simple leur est offerte pour atteindre leurs buts : écouter Son serviteur, devenir en quelque sorte les disciples de Celui qui, par excellence, est le Disciple de Dieu. L’apôtre Paul, qui a embrassé cette voie, est clair : être imitateur de Christ, ou de ceux qui imitent le Christ, est la voie par excellence de la croissance spirituelle et du témoignage : 1 Cor 4,16 ; 11,1 ; Ephés 5,1 ; Phil 3,17 ; 1 Thes 1,6. Etre disciple de Christ, c’est imiter le modèle, l’exemple, les voies suivies par ceux qui démontrent qu’ils ont, dans leurs vies, opté pour ce choix : 1 Cor 4,17 ; 2 Tim 3,10-11. C’est dans la mesure où je cherche à être disciple du Christ que je peux évaluer le degré de réalité de crainte de Dieu qui m’habite. Légèreté, désinvolture envers Dieu est et restera en effet toujours impossible de faire rimer avec désir d’apprendre, d’imiter, de suivre Christ.

2ème proposition : elle s’adresse à ceux qui marchent dans les ténèbres… et qui en souffrent, qui ne se complaisent pas dans ce sort. Là aussi, le message du Serviteur à leur encontre est simple : il est un appel à la foi, une foi placée dans la révélation du nom du Seigneur. La 1ère chose en effet dont a besoin celui qui vit dans les ténèbres est d’une révélation : la révélation de qui est Dieu, définition que l’on a au travers du Nom sous lequel Il se présente. L’Evangile selon Jean est, de toute la Bible, sans nul doute l’écrit apologétique le plus fort de ce principe qui est à la base de la foi. Car, autant la foi comme condition au salut et à l’expérience de la connaissance de Dieu est l’appel qu’adresse Jean, autant la présentation de l’identité de Celui qui doit être l’objet de notre foi est chez Jean le fondement sur lequel se greffe cette foi. C’est la foi au nom de Jésus-Christ, en ce qu’Il est (d’où la répétition des " Je suis) qui est la foi qui sauve, éclaire, guide, sort celui qui est dans les ténèbres pour le conduire dans l’admirable lumière de Dieu : Jean 1,5 à 13 ; 8,12 ; 20,31 ; 1 Pierre 2,9.

Une menace : elle s’adresse à ceux qui restent animés par le feu de leur rébellion. Ce feu qu’ils ont allumé et qu’ils entretiennent, prévient le Serviteur, sera finalement le feu qui les consumera pour l’éternité. Nous pensons parfois que c’est Dieu qui allume le feu qui consume les damnés. Ce n’est pas le langage que tient l’Ecriture. C’est d’eux-mêmes, au contraire, que sort ce feu : Ezéchiel 28,18, le feu du remords, un feu qui ne s’éteint point : Mat 3,12 ; Apoc 20,10.15.15 ; 21,8.

vendredi 5 juin 2009

Esaïe 50,4 à 9


Texte biblique

Le Seigneur, l’Eternel, m’a donné une langue exercée, Pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu ; Il éveille, chaque matin, il éveille mon oreille, Pour que j’écoute comme écoutent des disciples. Le Seigneur, l’Eternel, m’a ouvert l’oreille, Et je n’ai point résisté, Je ne me suis point retiré en arrière. J’ai livré mon dos à ceux qui me frappaient, Et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe ; Je n’ai pas dérobé mon visage Aux ignominies et aux crachats. Mais le Seigneur, l’Eternel, m’a secouru ; C’est pourquoi je n’ai point été déshonoré, C’est pourquoi j’ai rendu mon visage semblable à un caillou, Sachant que je ne serais point confondu. Celui qui me justifie est proche : Qui disputera contre moi ? Comparaissons ensemble ! Qui est mon adversaire ? Qu’il s’avance vers moi ! Voici, le Seigneur, l’Eternel, me secourra: Qui me condamnera ? Voici, ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement, La teigne les dévorera.

Réflexion

Le serviteur du Seigneur : un disciple

Après avoir, dans le chapitre précédent, présenté la Personne du Serviteur, Sauveur de Son peuple Israël, Lumière des nations, un nouvel éclairage nous est donné ici sur la marque sous laquelle ce serviteur sera reconnaissable. Issu de Dieu dès sa naissance, le Serviteur de Dieu sera l’exemple, le type même du disciple de Dieu. En quelques mots, le Serviteur de Dieu Lui-même rend témoignage de ce par quoi ce terme de disciple se traduit dans sa vie

Une disposition intérieure : l’écoute de la voix de Dieu. Une écoute qui se caractérise de 3 manières :

1. C’est une écoute qui commence dès le matin, le disciple à peine éveillé. Etre disciple, montre le serviteur, est d’abord et avant tout une condition permanente, un état d’esprit. On n’est pas d’abord disciple par ce que l’on fait, mais par l’attitude, la disponibilité permanente à apprendre du maître dont on fait preuve dès le lever du jour. Pour le disciple, écouter, entendre la parole, les instructions du maître sont, dès le matin, la première chose qui l’anime et le préoccupe. L’oreille est ainsi le premier organe par lequel le disciple entre, dès le matin, dans l’apprentissage du maître.

2. C’est une écoute en vue d’apprendre. L’un des avertissements souvent répétés de Jésus à Ses disciples, puis des apôtres à ceux à qui ils s’adressent, portait sur le danger de pratiquer une écoute qui ne soit pas suivie d’application ou de mise en pratique dans la vie : Luc 11,28 ; Jacques 1,22 à 25. Le disciple n’est pas seulement celui qui, dès le matin, entend ce que le Maître lui dit, mais qui ensuite agit et se conforme aux instructions qu’il a reçu. Il est disciple, apprenti, répétiteur de ce qu’il voit ou entend du Maître.

3. C’est une écoute enfin en vue de partager et d’apporter à celui qui est dans le besoin la connaissance reçue du Maître pour son bien et son édification. Rien de ce que le disciple reçoit n’est destiné à l’enrichir lui seul. Ce que le disciple reçoit du Maître est ce qui l’équipe pour, à son tour, être serviteur d’autrui pour le bénir. Le disciple est le canal que le Maître a choisi pour, à travers lui, prodiguer au maximum les biens par lesquels chacun, au travers de la connaissance de Sa Personne, pourra être béni.

Une soumission docile, volontaire et inconditionnelle

Après l’écoute, le second trait présenté par le Serviteur comme caractéristique de Sa condition de disciple est la soumission volontaire. Pour illustrer ce qu’elle signifie, le Serviteur fait appel à un parallèle contenu dans la loi au sujet des esclaves : Exode 21,1 à 6. Alors que l’on pourrait penser que la condition d’esclave était la moins enviable qui soit, la loi prévoyait un cas particulier : le cas de l’esclave qui choisit, à cause de l’amour qu’il a pour son maître, de le demeurer. Ce choix étant volontaire, la loi stipulait qu’il soit validé par une marque visible, attestant à tous le type de relation qui existait entre l’esclave et son maître. Sur la base d’une confession d’amour, l’esclave déclarait alors refuser à la liberté à laquelle, par la loi, il avait pourtant droit au bout de 6 ans, pour rester dans la condition d’esclave dans laquelle il se trouvait. En signe d’accord avec la volonté de l’esclave, le maître se plaçait avec lui devant son Dieu et, le faisant approcher du battant ou du montant de la porte, il lui perçait l’oreille. L’oreille percée d’un esclave était le témoignage d’une part du choix de soumission et de service volontaire d’un esclave envers on maître, choix motivé uniquement par l’amour, mais aussi, d’autre part, un témoignage indirect rendu au caractère si bienveillant du maître.

Esclave volontaire par amour, esclave à l’oreille percée : tels sont la condition et le choix du Serviteur envers son Dieu. Un choix, montre la suite, qui ne se traduira pourtant pas par une vie et une condition humaines faciles. Fidèle, dévoué par amour à Dieu, le Serviteur devra faire face à l’hostilité, au mépris, aux coups, aux humiliations de la part de tous ceux qui, ne pouvant atteindre son Maître, feront de Lui leur bouc émissaire. Car, tel est toujours et partout le principe d’exercice de la vengeance. Expression de la colère et de la haine, la vengeance, ne pouvant souvent directement s’exercer contre celui qui en est l’objet, se tourne avec violence contre tous ceux qui, à portée de main, en sont les amis ou les représentants. Bouc émissaire de la colère des hommes contre Dieu : telle est, dans les faits, la traduction de la condition ici-bas de disciples de Dieu et du Christ., comme en témoignera plus tard l’apôtre Paul qui sait de quoi il parle : 2 Tim 3,12 ; 2 Cor 11,21 à 29. Etre disciple de Dieu et du Christ dans ce monde, c’est démontrer que, pour nous, notre préférence est d’être, à cause de Son amour pour nous, l’ami de Dieu plutôt que celui du monde. C’est dire au monde que l’amour du Maître est pour nous quelque chose de si précieux qu’il est préférable même à la vie et à tout confort.

Malgré la souffrance liée à la condition de disciple, le Serviteur témoigne aussi, alors qu’à l’extérieur tout est cause et sujet de peines, d’une joie née de son vécu intérieur : la joie de faire l’expérience du soutien du Maître. Cette joie, on la retrouve visiblement et clairement aussi exprimée sur le visage du premier martyr chrétien : Etienne : Actes 7,54 à 60. Cette joie de la présence du Maître dans les moments les plus difficiles est ainsi garantie à tous Ses esclaves à l’oreille percée. Elle est la raison même de leur fermeté, de la certitude qui les habite quant au triomphe final de la cause qu’ils servent, de l’assurance dont ils font preuve au moment, lorsqu’il se présente, du choix du sacrifice de leurs vies. Que le Seigneur nous donne aujourd’hui, en ces temps de dénouement final de l’histoire, d’être de ceux qui sont comptés parmi ses esclaves à l’oreille percée !

jeudi 4 juin 2009

Esaïe 50,1 à 3


Texte biblique

Ainsi parle l'Eternel : Où est la lettre de divorce par laquelle j'ai répudié votre mère ? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai–je vendus ? Voici, c'est à cause de vos iniquités que vous avez été vendus, Et c'est à cause de vos péchés que votre mère a été répudiée. Je suis venu : pourquoi n'y avait–il personne ? J'ai appelé : pourquoi personne n'a–t–il répondu ? Ma main est–elle trop courte pour racheter ? N'ai–je pas assez de force pour délivrer ? Par ma menace, je dessèche la mer, Je réduis les fleuves en désert ; Leurs poissons se corrompent, faute d'eau, Et ils périssent de soif. Je revêts les cieux d’obscurité, Et je fais d’un sac leur couverture.

Réflexion

Où se situe le problème

Bine que faisant partie d’un nouveau chapitre, suivant le découpage choisi par ceux qui en sont les auteurs, les premiers versets du chapitre 50 sont inclus dans la réponse que Dieu donne à Sion quant à la réflexion qu’elle se faisait sur sa situation : 49,14. A la pensée que Dieu l’avait oublié ou abandonné, l’Eternel a répondu qu’une telle possibilité était, de Sa part, inconcevable. Si donc il est impossible à l’Eternel d’abandonner et d’oublier Jérusalem et Israël, d’où vient que le peuple de Dieu en soit réduit à l’état d’exil et de déportation dans lequel il se trouve ? La réponse de l’Eternel est à la fois une justification et une démonstration :

1. Justification : l’Eternel la présente sous la forme de deux preuves

S’il y a rupture entre Dieu et Son peuple, celle-ci n’est, dit l’Eternel, en aucun cas le fait de Son initiative. Le contrat qui lie Israël à son Dieu est semblable à celui qui lie l’homme et sa femme dans le mariage. Pour que ce contrat soit rompu, la loi prévoit qu’un document, la lettre de divorce, entérine cette décision : Deut 24,1 à 3. De plus, pour être effective, c’est par l’homme, le chef du foyer que cette lettre de divorce devait être rédigée. L’Eternel interroge Israël : où se trouve, dit-Il, le document qui attesterait de la décision de Dieu de rompre l’union qu’Il a scellée envers Israël ? Un tel document n’existe pas ! On n’en trouve trace nulle part dans toutes les pages de la Parole de Dieu. Au contraire, dit Paul, les dons et l’appel de Dieu sont irrévocables : Rom 11,29. Ce n’est en rien à une décision de Dieu qu’est due la situation d’exil et de déportation dans laquelle se trouve le peuple de Dieu !

Dieu n’ayant pas divorcé d’Israël, une 2ème possibilité peut à la rigueur expliquer la situation de séparation et de rupture vécue par le peuple de Dieu. Comme la chose peut, dans une situation extrême de pauvreté, se produire dans le monde entre parents et enfants, la déportation d’Israël serait le moyen choisi par Dieu pour payer la dette qu’il doit à ses créanciers. Là aussi, bien que devant être envisagée sur le plan de la raison, une telle possibilité est doublement absurde : d’abord parce que Dieu n’est pas un homme pour être en faute et redevable à quiconque, ensuite parce que, comme l’a déjà montré Esaïe, c’est plutôt la réalité inverse qui existe. Si des peuples doivent être sacrifiés pour la réalisation du projet de Dieu, ce n’est pas Israël mais les autres qui le seront : Esaïe 43,3-4.

2. Démonstration

Les possibilités humaines d’explication de la situation vécue par Israël, pouvant mettre en cause la responsabilité de l’Eternel, écartées, l’Eternel dresse ici le procès-verbal des causes qui sont à l’origine de l’état de fait dans lequel se trouve le peuple de Dieu :

- Si Israël a été vendu, telle une vulgaire marchandise par Dieu, point n’est la faute à Dieu, mais à leurs péchés. C’est eux-mêmes, par leurs compromis et leur idolâtrie qui se sont placés en situation de faiblesse et, finalement, d’esclavage par rapport à ceux qui les ont conquis. Chacun rappelle, l’apôtre Pierre, est l’esclave de ce qui a triomphé de lui : 2 Pierre 2,19. Il n’y a sur le plan spirituel aucune neutralité possible. Se séparer de Dieu, c’est obligatoirement se placer sous la coupe de Son ennemi, ne plus vivre par l’Esprit, c’est vivre sous l’emprise de la chair.

- Si Israël a été séparé de Dieu, point n’est la faute à Dieu qui n’a cessé d’aller vers eux, de lui envoyer ses prophètes pour l’appeler. Ce qui est arrivé à Israël est aussi ce qui advenu à la chèvre de M Seguin qui, parce qu’elle a fait la sourde aux appels de son maître qui voulait la sauver, a fini par se faire dévorer par le loup.

L’Eternel finit d’établir le procès-verbal dressant la responsabilité d’Israël dans sa situation en évoquant les capacités qui sont liées à Son pouvoir. L’Eternel n’a-t-Il pas maintes fois fait la preuve, par Ses actes sur la nature, de Sa puissance ? Israël aurait-il oublié ce qu’il a vécu à la sortie d’Egypte ou dans le désert ? Le Dieu qui a fait le ciel et la terre serait-Il impuissant pour sauver ? Prenons acte : chaque fois que nous, peuple de Dieu, en sommes réduits à une situation d’esclavage, c’est à nous seuls qu’en est la faute !

mercredi 3 juin 2009

Esaïe 49,14 à 26


Texte biblique

Sion disait : L'Eternel m'abandonne, Le Seigneur m'oublie ! – Une femme oublie–t–elle l'enfant qu'elle allaite ? N'a–t–elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l'oublierait, Moi je ne t'oublierai point. Voici, je t’ai gravée sur mes mains ; Tes murs sont toujours devant mes yeux. Tes fils accourent ; Ceux qui t’avaient détruite et ravagée Sortiront du milieu de toi. Porte tes yeux alentour, et regarde : Tous ils s’assemblent, ils viennent vers toi. Je suis vivant ! dit l’Eternel, Tu les revêtiras tous comme une parure, Tu t’en ceindras comme une fiancée. Dans tes places ravagées et désertes, Dans ton pays ruiné, Tes habitants seront désormais à l’étroit ; Et ceux qui te dévoraient s’éloigneront. Ils répéteront à tes oreilles, Ces fils dont tu fus privée : L'espace est trop étroit pour moi ; Fais–moi de la place, pour que je puisse m'établir. Et tu diras en ton cœur : Qui me les a engendrés ? Car j'étais sans enfants, j'étais stérile. J'étais exilée, répudiée : qui les a élevés ? J'étais restée seule : ceux–ci, où étaient–ils ? Ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel : Voici: Je lèverai ma main vers les nations, Je dresserai ma bannière vers les peuples ; Et ils ramèneront tes fils entre leurs bras, Ils porteront tes filles sur les épaules. Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices ; Ils se prosterneront devant toi la face contre terre, Et ils lécheront la poussière de tes pieds, Et tu sauras que je suis l’Eternel, Et que ceux qui espèrent en moi ne seront point confus. Le butin du puissant lui sera–t–il enlevé ? Et la capture faite sur le juste échappera–t–elle ? – Oui, dit l’Eternel, la capture du puissant lui sera enlevée, Et le butin du tyran lui échappera ; Je combattrai tes ennemis, Et je sauverai tes fils. Je ferai manger à tes oppresseurs leur propre chair ; Ils s’enivreront de leur sang comme du moût ; Et toute chair saura que je suis l’Eternel, ton sauveur, Ton rédempteur, le puissant de Jacob.

Réflexion

Jérusalem rebâtie et repeuplée

S’il y a un lieu en Israël où les effets du salut opéré par le Serviteur de l’Eternel pour lui se verra, c’est sans conteste à Jérusalem, la capitale du royaume. De tout temps, tout au long de l’histoire du peuple de Dieu, Jérusalem a été le symbole vivant de la situation spirituelle exacte du peuple de Dieu. Alors que David prend le pouvoir, c’est à Jérusalem, ville qu’il fortifie, qu’il s’installe : 2 Sam 5,6 à 10. Alors que le roi d’Assyrie attaque Juda sous Ezéchias, c’est Jérusalem qu’il doit faire tomber pour dire qu’il a remporté la victoire sur le pays : Esaïe 36,1-2. Lorsque, suite à ses désobéissances, Israël et Juda sont déportés, c’est par la destruction de Jérusalem que se montre le fait que la gloire de Dieu quitte son peuple : 2 Rois 25 ; Ezéchiel 11,22 à 25. Lorsque, par la grâce de Dieu, Artaxerxès autorise les Juifs à retourner dans leur terre, c’est pour y reconstruire Jérusalem qu’ils y vont : Néhémie 1,16 à 18. Il est donc inévitable qu’Israël restauré sous l’effet de l’œuvre du Serviteur, c’est à Jérusalem que les effets de la grâce de Dieu vont être les plus visibles.

De même que, pour les exilés et les prisonniers, la liberté et le retour dans leur terre seront comme un rêve, Esaïe exprime ici l’étonnement complet que sera pour Jérusalem, à la fois sa reconstruction et le retour de ses fils qu’elle croyait à jamais perdus. Pour sa part, Jérusalem n’avait plus d’espoir, Dévastée, la gloire de Dieu l’ayant quittée, Jérusalem se pensait définitivement abandonnée, oubliée de Dieu. Dieu contredit ce sentiment de la ville par une métaphore. Une mère, dit Dieu, peut-elle oublier l’enfant qui est sorti d’elle ? Si elle le faisait, Dieu, Lui, ne le peut ! Israël et Jérusalem, nés de Dieu et choisis par Dieu, un lien indéfectible la lie pour toujours à Dieu. Quoi qu’il advienne ou qu’il soit advenu à Israël ou Jérusalem dans l’histoire, il est impossible que ce peuple et cette ville sortent de l’Esprit de Dieu. Même séparés et éloignés de Lui, ils sont et ne peuvent qu’être toujours présents à Son souvenir. Israël et Jérusalem font partie de Lui, gravés à jamais sur Ses mains. Car, paradoxe terrible, c’est là que, justement, les mains du Serviteur de Dieu ont été percées pour le péché du monde. Oui ! Comment Dieu pourrait-Il oublier Jérusalem, alors que c’est là même que s’est produit l’événement crucial de l’histoire du monde !

C’est dans l’étonnement absolu de la grâce que Jérusalem voit donc revenir dans ses murs ses fils. A la vue de leur grand nombre, sa surprise est d’autant plus grande. Ces fils si nombreux, déjà mûrs, qui les a fait naître, élevés, qui s’est occupé d’eux, alors qu’elle était dans la désolation la plus totale ? Oui ! S’il a bien un fait, un événement qui, dans le monde, atteste de la gloire de l’Eternel, c’est la survie d’Israël et, plus encore, de sa présence de nouveau si forte après des siècles de dispersion et de disparition totale de la scène du monde. Esaïe soulignera plus tard encore, par d’autre mots, le caractère stupéfiant de ce miracle : Esaïe 66,7-8.

Non seulement, souligne ici enfin Esaïe, Israël et Jérusalem, sous l’effet de l’œuvre du Serviteur Messie, sont-ils appelés à ressusciter, mais encore à occuper dans le futur la place de tête dans le cortège des nations. Non seulement les nations vont relâcher ses fils, mais, sous l’effet de la royauté du Serviteur, juste retournement des choses et de l’histoire, des rois et des princes viendront se prosterner devant le peuple de Dieu et lui faire bénéficier de leurs riches ressources, tandis que tous ceux qui, par animosité, voudront s’évertuer à l’attaquer connaîtront et subiront les assauts de la colère de Dieu. Tous verront et sauront alors, une fois pour toutes et de manière évidente que l’Eternel, le Dieu et le Sauveur d’Israël, est bien le seul et unique Dieu !

mardi 2 juin 2009

Esaïe 49,7 à 13


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel, le rédempteur, le Saint d’Israël, A celui qu’on méprise, qui est en horreur au peuple, A l’esclave des puissants : Des rois le verront, et ils se lèveront, Des princes, et ils se prosterneront, A cause de l’Eternel, qui est fidèle, Du Saint d’Israël, qui t’a choisi. Ainsi parle l’Eternel : Au temps de la grâce je t’exaucerai, Et au jour du salut je te secourrai ; Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, Pour relever le pays, Et pour distribuer les héritages désolés ; Pour dire aux captifs : Sortez ! Et à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez ! Ils paîtront sur les chemins, Et ils trouveront des pâturages sur tous les coteaux. Ils n’auront pas faim et ils n’auront pas soif ; Le mirage et le soleil ne les feront point souffrir ; Car celui qui a pitié d’eux sera leur guide, Et il les conduira vers des sources d’eaux. Je changerai toutes mes montagnes en chemins, Et mes routes seront frayées. Les voici, ils viennent de loin, Les uns du septentrion et de l’occident, Les autres du pays de Sinim. Cieux, réjouissez–vous ! Terre, sois dans l'allégresse ! Montagnes, éclatez en cris de joie ! Car l'Eternel console son peuple, Il a pitié de ses malheureux.

Réflexion

Porteur de bienfaits…

Après avoir décrit la personne que sera le serviteur du Seigneur et la portée qu’aura sa mission dans le monde, Esaïe poursuit ici en énumérant les effets bénéfiques de Sa présence pour Israël. Comme il en a été dans le descriptif du serviteur, il n’y aura pas de commune mesure entre ce que celui-ci sera, dans un premier temps, sur le plan humain et la gloire qui, au final, sera attachée à Son nom. Sur le plan humain, Esaïe le dit : Il sera d’abord le méprisé, traité comme un sans-droit, comme rien par les dominateurs de son temps. Pourtant, au bout de l’histoire, à la seule évocation de Son nom, des rois et des princes se lèveront, jetteront leurs couronnes et se prosterneront devant Lui. Résultant de Son humiliation, une gloire sans pareille lui sera donnée dans tout l’univers, un nom au-dessus de tout nom. Plus que n’importe quelle autre, la plume de l’apôtre Paul va donner chair à l’annonce d’Esaïe, identifiant clairement le parcours du Serviteur méprisé, puis glorifié, à celui vécu par Jésus dans ce monde : cf Phil 2,5 à 11.

Au-delà de Sa propre Personne, c’est aux bienfaits qui résulteront pour Israël de la venue du serviteur qu’Esaïe s’attache ici. Secouru par Dieu Lui-même après Son humiliation (allusion est faite ici à la résurrection), le serviteur méprisé deviendra le Messie effectif du peuple de Dieu :

- Il sera Lui-même l’alliance du peuple : une alliance, dira Jésus, faite en son sang. Esaïe annonce ici, de manière induite, l’idée que le Serviteur sera lui-même le sacrifice par lequel la communion entre Dieu et Son peuple sera rendue possible.
- Il relèvera le pays, redonnera à chacun le patrimoine perdu
- Il sera celui qui, par sa Parole, ordonnera la libération des prisonniers
- Il sera celui qui apaisera la faim et la soif de Son peuple et lui procurera la nourriture dont il a besoin.
- Il sera à la fois leur guide pour les conduire sur des chemins préparés et aplanis et leur protecteur contre les éléments qui, dans le passé, les ont fait souffrir

Grâce à Lui enfin, tous les exilés du peuple rentreront et retourneront dans leur pays.

Notons que si ces choses se produiront de manière toute pratique pour Israël, elles trouvent aussi pleinement leur application pour les croyants d’aujourd’hui sur le plan spirituel. Jésus est déjà pour nous le Libérateur, la Source d’eau vive, le pain de vie, le bon berger… Béni soit Son grand et saint Nom !

Son règne sera un règne marqué par la joie universelle et sera, pour Israël, le temps de la consolation !