samedi 13 juin 2009

Esaïe 52,1 à 6


Texte biblique

Réveille–toi ! réveille–toi ! revêts ta parure, Sion ! Revêts tes habits de fête, Jérusalem, ville sainte ! Car il n'entrera plus chez toi ni incirconcis ni impur. Secoue ta poussière, lève–toi, Mets–toi sur ton séant, Jérusalem ! Détache les liens de ton cou, Captive, fille de Sion ! Car ainsi parle l’Eternel : C’est gratuitement que vous avez été vendus, Et ce n’est pas à prix d’argent que vous serez rachetés. Car ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Jadis mon peuple descendit en Egypte, pour y séjourner ; Puis l’Assyrien l’opprima sans cause. Et maintenant, qu'ai–je à faire, dit l'Eternel, Quand mon peuple a été gratuitement enlevé ? Ses tyrans poussent des cris, dit l'Eternel, Et toute la durée du jour mon nom est outragé. C’est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom ; C’est pourquoi il saura, en ce jour, Que c’est moi qui parle : me voici !

Réflexion

Prépare-toi Jérusalem !

La coupe de la colère ôtée de sa main, la situation spirituelle de Jérusalem change du tout au tout. S’il y a une chose avec laquelle le prisonnier, habitué à ses barreaux depuis longtemps, a du mal, c’est bien la liberté soudaine et brutale. De même, ne nous arrive-t-il pas souvent après avoir péché de penser que le pardon et la grâce de Dieu ne suffisent pas pour nous rétablir complètement ? Nous pensons que la joie ne nous est pas permise, qu’elle n’est pas juste, décente, imprégné que nous sommes de l’idée qu’il est légitime que nous devions payer quand même une partie de notre faute et que, par conséquent, un délai est nécessaire entre le moment du pardon et celui de la joie retrouvée. Si, effectivement, le pardon de Dieu ne nous évite pas de vivre dans notre chair et de manière pratique les conséquences de notre péché (voir l’adultère de David), c’est faire offense à Dieu de refuser de se relever et de se réjouir lorsque Lui-même, par l’effet de la générosité de Sa grâce, nous l’ordonne (voir la parabole du fils prodigue).

Aussi comprenons-nous, après l’exposé à Sion de la situation nouvelle dans laquelle elle se trouve, l’ordre qui lui est donné par Dieu d’entrer dans l’esprit de la fête. Cette fête est d’autant plus possible que ce qui, parmi le peuple, était cause de réprobation de la part de Dieu, n’est plus et ne sera plus à l’avenir. Sans inconvenance, la joie donc peut être de nouveau présente. De plus, ajoute l’Eternel, en vertu de la grâce, aucune raison, aucun interdit ne s’y oppose. Car de même que c’est en échange de rien que l’Eternel permit qu’Israël soit vendu et opprimé par ses ennemis, c’est gratuitement, sans contrepartie, sans qu’il n’ait à payer quoi que ce soit aussi qu’il peut être rétabli. Que ce soit pour Ses ennemis ou Son peuple, Dieu nous rappelle ici que rien de ce que nous recevons comme faveur de Sa part n’est dû au fait que Dieu serait notre débiteur. L’ennemi n’a le pouvoir que Dieu veut bien lui laisser pour des raisons qui Lui sont propres. De même, la bénédiction dont Son peuple est l’objet est le fruit de Sa seule générosité. Qu’as-tu, dit Paul aux corinthiens, que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si cela n’était pas le cas : 1 Cor 4,7. Un homme ne peut recevoir, ajoute Jean-Baptiste que ce qui lui a été donnée du ciel : Jean 3,27. Que Dieu me donne de toujours m’en souvenir !

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