jeudi 11 juin 2009

Esaïe 51,9 à 16


Texte biblique

Réveille–toi, réveille–toi ! revêts–toi de force, bras de l'Eternel ! Réveille–toi, comme aux jours d'autrefois, Dans les anciens âges ! N'est–ce pas toi qui abattis l'Egypte, Qui transperças le monstre ? N'est–ce pas toi qui mis à sec la mer, Les eaux du grand abîme, Qui frayas dans les profondeurs de la mer Un chemin pour le passage des rachetés ? Ainsi les rachetés de l’Eternel retourneront, Ils iront à Sion avec chants de triomphe, Et une joie éternelle couronnera leur tête ; L’allégresse et la joie s’approcheront, La douleur et les gémissements s’enfuiront. C'est moi, c'est moi qui vous console. Qui es–tu, pour avoir peur de l'homme mortel, Et du fils de l'homme, pareil à l'herbe ? Et tu oublierais l’Eternel, qui t’a fait, Qui a étendu les cieux et fondé la terre ! Et tu tremblerais incessamment tout le jour Devant la colère de l’oppresseur, Parce qu’il cherche à détruire ! Où donc est la colère de l’oppresseur ? Bientôt celui qui est courbé sous les fers sera délivré ; Il ne mourra pas dans la fosse, Et son pain ne lui manquera pas. Je suis l’Eternel, ton Dieu, Qui soulève la mer et fais mugir ses flots. L’Eternel des armées est son nom. Je mets mes paroles dans ta bouche, Et je te couvre de l’ombre de ma main, Pour étendre de nouveaux cieux et fonder une nouvelle terre, Et pour dire à Sion: Tu es mon peuple !

Réflexion

Prière du peuple de Dieu et réponse

Fort de l’encouragement, basé sur le précédent historique d’Abraham et Sara, que Dieu lui donne, le peuple de Dieu, sur la base d’autres précédents, intercède auprès de Lui pour qu’Il accomplisse maintenant pour lui la promesse de salut et de délivrance qu’Il lui a fait. S’il en est un, ce passage est parmi ceux qui, dans toute l’Ecriture, illustre le mieux la place qu’occupe la prière dans la relation qu’a le peuple de Dieu avec Lui. Si la prière est importante, essentielle, désirée par Dieu dans notre relation avec Lui, ce texte montre cependant qu’elle n’est pas première. Ce qui vient avant la prière est Dieu, Sa Parole, la révélation qu’Il donne de Sa pensée, de Sa volonté. Ce n’est que lorsque l’homme a bien entendu la voix de Dieu qu’il peut se mettre à prier correctement et avec efficacité. A vouloir trop mettre l’insistance sur la prière, on a pu faire parfois courir le risque de faire croire au peuple que c’est de sa pratique et de son usage que tout dépend. Bien qu’étant un exercice spirituel essentiel, la prière est et ne peut être que la réponse que donne l’âme du peuple de Dieu touché, éclairé et instruit par Dieu. " J’ai entendu, c’est pourquoi je prie " pourrait être défini comme le credo de la prière, de même que celui du témoignage est : " J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé : 2 Cor 4,13. "

Eclairé, instruit et assuré par Dieu quant à la certitude du triomphe de Sa justice et de Son règne, on comprend le soupir formulé ici par le peuple. Ce soupir nous rappelle la dernière prière de la Bible, formulée par l’Eglise, éclairée elle aussi par la révélation de la victoire et du triomphe final de Jésus-Christ : Apoc 22,20. Après que Son maître ait certifié qu’Il venait, et bientôt, l’Eglise toute entière prie et s’écrie : Oui ! Viens Seigneur ! Cette prière, se souhait de voir le bras de Dieu agir et mettre fin à la puissance du mal rejoint encore la première demande formulée par Jésus dans la prière type qu'Il a donné à Ses disciples : que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur terre comme au ciel : Mat 6,10. Qui, emprisonné dans un cachot et enchaîné dans des fers, n’aurait pas envie que la promesse de libération certaine que les plus hautes autorités lui auraient faites ne s’accomplissent au plus vite ! Aussi la prière du peuple de Dieu, qui est synonyme de salut pour lui et de jugement pour ses ennemis, est-elle légitime !

La réponse de Dieu au soupir et à l’attente formulés par le peuple de Dieu ne se fait pas attendre. Si Dieu n’agit pas immédiatement, Il demande une chose aux Siens en attendant cette heure : c’est d’être Ses témoins par le courage dont ils font preuve. Rien n’est plus désarmant pour les ennemis du peuple de Dieu que l’assurance dont celui-ci peut faire preuve face à l’adversité et aux menaces dont il est l’objet : Actes 4,13. D’une certaine manière, cette assurance est quelque part pour eux le signe certain, contre toute apparence, de leur condamnation. La réponse de Dieu à la prière de Son peuple nous rappelle également que rien de ce qui se produit pour lui n’est hors de son contrôle. Malgré l’apparence et leur puissance, les ennemis de Dieu ne peuvent, en matière de torts, faire au peuple de Dieu que ce qu’Il leur permet. C’est Dieu et non eux qui fixent les limites des préjudices qui lui seront faits : cf : Job 1,12 ; 2,6. Dieu rappelle enfin ici à Son peuple que Sa victoire, dont Il a parlé précédemment, est inconcevable sans la victoire avec Lui du peuple de Dieu. Victoire de Dieu et victoire (ou salut) de Son peuple sont inséparables, car l’une s’accomplit et se démontre par l’autre, et la seconde est le témoignage et la signature dans les faits de la première.

Que Dieu soit béni pour le privilège en Christ d’être vainqueur avec Lui sur le péché, la mort, le monde et Satan : cf Rom 16,20.

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