samedi 29 novembre 2008

Esaïe 7,10 à 25


Texte biblique

L’Eternel parla de nouveau à Achaz, et lui dit: Demande en ta faveur un signe à l’Eternel, ton Dieu ; demande–le, soit dans les lieux bas, soit dans les lieux élevés. Achaz répondit : Je ne demanderai rien, je ne tenterai pas l’Eternel. Esaïe dit alors : Ecoutez donc, maison de David ! Est–ce trop peu pour vous de lasser la patience des hommes, Que vous lassiez encore celle de mon Dieu ? C’est pourquoi le Seigneur lui–même vous donnera un signe, Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, Et elle lui donnera le nom d’Emmanuel. Il mangera de la crème et du miel, Jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Mais avant que l’enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, Le pays dont tu crains les deux rois sera abandonné. L’Eternel fera venir sur toi, Sur ton peuple et sur la maison de ton père, Des jours tels qu’il n’y en a point eu Depuis le jour où Ephraïm s’est séparé de Juda Le roi d’Assyrie. En ce jour–là, l’Eternel sifflera les mouches Qui sont à l’extrémité des canaux de l’Egypte, Et les abeilles qui sont au pays d’Assyrie ; Elles viendront, et se poseront toutes dans les vallons désolés, Et dans les fentes des rochers, Sur tous les buissons, Et sur tous les pâturages. En ce jour–là, le Seigneur rasera, avec un rasoir pris à louage Au delà du fleuve, Avec le roi d’Assyrie, La tête et le poil des pieds ; Il enlèvera aussi la barbe. En ce jour–là, Chacun entretiendra une jeune vache et deux brebis ; Et il y aura une telle abondance de lait Qu’on mangera de la crème, Car c’est de crème et de miel que se nourriront Tous ceux qui seront restés dans le pays. En ce jour–là, Tout lieu qui contiendra mille ceps de vigne, Valant mille sicles d’argent, Sera livré aux ronces et aux épines: On y entrera avec les flèches et avec l’arc, Car tout le pays ne sera que ronces et épines. Et toutes les montagnes que l’on cultivait avec la bêche Ne seront plus fréquentées, par crainte des ronces et des épines : On y lâchera le bœuf, et la brebis en foulera le sol.

Réflexion

Annonce de la venue d’Emmanuel :

S’il est une personne qui illustre, par la protection et les faveurs dont elle est l’objet, le fait d’être un sujet d’élection de Dieu par grâce, c’est sans contredit la personne du roi Achaz. Roi infidèle à Dieu, classé parmi les souverains ayant commis des actes les plus abominables qui soit, Achaz, contre lui-même, est par deux fois l’objet de la bienveillance divine. La 1ère fois se produit lorsque, menacé par le roi d’Israël et de Syrie coalisés, Achaz voit leur entreprise qui, humainement, avait toutes les chances de réussir, être réduite à néant. Sans explication, il nous est dit que les deux rois, malgré leur force supérieure, ne purent engager le combat contre Jérusalem : Esaïe 7,1 ; 2 Rois 16,5. Une force invisible et surnaturelle les empêcha de mettre à exécution leur dessein, qui était de renverser Achaz et d’y établir à sa place Tabeel, le roi de leur choix.

La seconde fois se produit ici. Sur la même base que la 1ère, le dessein d’élection de Dieu, Esaïe est envoyé vers Achaz en étant porteur d’un message ayant la forme d’une proposition de faveur nouvelle : la possibilité pour le roi de mettre à l’épreuve Dieu par la manifestation d’un signe extraordinaire ayant pour objet de lui signifier Son appui. Décalée par rapport à son vécu, la proposition de Dieu ne rencontrera que refus et incrédulité de la part du roi. Etranger à la relation avec Dieu, Achaz ne peut concevoir de bâtir une relation avec Dieu sur le principe de la grâce seule. Ce ne sont que ceux qui sont sauvés par grâce qui peuvent concevoir une vie avec Dieu construite sur ce principe. Aussi merveilleuse que soit la grâce, l’homme naturel est incapable de fonctionner sur la base de ce principe qui lui apparaît comme incongru, déplacé, inadéquat, parce que contraire au principe sur la base duquel il vit : le principe du mérite. Convaincu que ce ne sont que ceux qui le méritent qui bénéficient de la faveur de Dieu, Achaz oppose donc une fin de non-recevoir à la proposition de grâce que lui fait Esaïe de la part de Dieu.

C’est suite à ce refus, qu’Il connaissait par avance pour les raisons ci-dessus, que Dieu fait d’Esaïe le porteur de la nouvelle messianique, peut-être la plus précise qui soit de toute la Bible : une jeune fille deviendra enceinte et donnera naissance à un fils nommé Emmanuel : Dieu avec nous. L’annonce donne à elle seule la raison pour laquelle Achaz, descendant de David, est l’objet d’une telle faveur de la part de Dieu. Il n’est pas lui la raison de cette faveur, mais c’est celui qui viendra après lui, qui descendra de lui, Jésus, qui en est la raison. Ainsi s’explique la double faveur dont fut l’objet Achaz : la protection surnaturelle dont il fut l’objet contre les projets des deux rois coalisés contre lui, le signe proposé.

Béni soit Dieu qui, au-delà de notre personne, voit tout le bien qu’Il veut faire, tous les projets qu’Il a en vue à travers nous. Nous ne sommes l’objet de Sa faveur qu’en vue du dessein qu’Il a pour le monde, et non d’abord pour " nos beaux yeux ". Que le Seigneur trouve en moi un cœur réceptif à Son projet, car il plaît à Dieu de travailler avec nous, non contre nous !

Annonce des invasions égyptiennes et assyriennes :

On peut être choqué ou surpris ou mal comprendre la raison pour laquelle Dieu mêle l’annonce de la venue à venir du Messie au milieu d’annonces concernant le temps immédiat dans lequel vit le prophète. Cette manière de faire n’est pas unique au livre d’Esaie, mais assez coutumière de la méthode de Dieu. Jésus d’une certaine façon, voyant l’incrédulité à laquelle Il avait à faire face dans ses contemporains, s’y est pris, par la langage caché et secret des paraboles de la même manière. Il n’est pas dans la pensée de Dieu de jeter des perles aux pourceaux. La parole de Dieu, la Personne de Son Fils est aux yeux du Père trop précieuse pour que Sa révélation ne soit donnée qu’à ceux qui Le cherchent effectivement de tout leur cœur. Si Dieu est un Dieu qui se cache, Il est aussi un Dieu qui se plaît à se révéler à celui qui Le cherche.

Incluse dans le message destiné à Achaz, l’annonce des conditions d’arrivée dans le monde du Messie est un extra. Il est évident cependant que le premier but de l’envoi d’Esaïe auprès d’Achaz est de lui délivrer un message qui concerne son temps et sa situation et qui lui soit compréhensible. C’est le sens de tout ce qui est dit dans la suite de ce chapitre et dans les suivants.

Le message d’Esaïe à Achaz se résume à ce sujet à 3 points :

- il est une confirmation de la parole dite juste avant. Achaz n’a pas à craindre l’invasion du roi de Syrie et du roi d’Israël., car, dans peu de temps, leur territoire même sera abandonné
- le Seigneur identifie les deux vraies menaces qui pèsent sur Juda comme sur Israël. Ce ne sont pas les deux petits tisons fumants que sont la Syrie et Israël qui représentent pour l’avenir la vraie menace pour Juda, mais l’Egypte et surtout l’Assyrie.
- La dévastation sera telle, après le passage des invasions égyptiennes et assyriennes que une génisse et deux têtes de bétail comme troupeau suffira à nourrir ceux qui subsisteront. Esaïe annonce donc à Juda le spectre d’une déportation massive du peuple, suivie d’un abandon du territoire laissé aux ronces et aux orties.

Le prochain chapitre poursuit la réflexion et exhorte Juda à éviter ce scénario en lui montrant la voie immédiate du salut.

vendredi 28 novembre 2008

Esaïe 7,1 à 9

Texte biblique

Il arriva, du temps d’Achaz, fils de Jotham, fils d’Ozias, roi de Juda, que Retsin, roi de Syrie, monta avec Pékach, fils de Remalia, roi d’Israël, contre Jérusalem, pour l’assiéger ; mais il ne put l’assiéger. On vint dire à la maison de David : Les Syriens sont campés en Ephraïm. Et le cœur d’Achaz et le cœur de son peuple furent agités, comme les arbres de la forêt sont agités par le vent. Alors l’Eternel dit à Esaïe : Va à la rencontre d’Achaz, toi et Schear–Jaschub, ton fils, vers l’extrémité de l’aqueduc de l’étang supérieur, sur la route du champ du foulon. Et dis–lui : Sois tranquille, ne crains rien, Et que ton cœur ne s’alarme pas, Devant ces deux bouts de tisons fumants, Devant la colère de Retsin et de la Syrie, et du fils de Remalia, De ce que la Syrie médite du mal contre toi, De ce qu’Ephraïm et le fils de Remalia disent: Montons contre Juda, assiégeons la ville, Et battons–la en brèche, Et proclamons–y pour roi le fils de Tabeel. Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Cela n’arrivera pas, cela n’aura pas lieu. Car Damas est la tête de la Syrie, Et Retsin est la tête de Damas. Encore soixante–cinq ans, Ephraïm ne sera plus un peuple. La Samarie est la tête d’Ephraïm, Et le fils de Remalia est la tête de la Samarie. Si vous ne croyez pas, Vous ne subsisterez pas.

Réflexion

Mission d’Esaïe auprès d’Achaz :

Prophète de Dieu, Esaïe n’avait pas pour seule mission de prédire ou d’annoncer ce qui allait advenir ou arriver dans la suite des temps. Dieu le mandatait aussi pour apporter aux hommes de son temps, et plus particulièrement ceux auprès de qui il servait, la parole que, dans leur situation, ils avaient besoin d’entendre de Sa part.

La parole donnée par Esaïe à Achaz nous enseigne une vérité de poids sur l’avantage que possède l’homme habité par l’Esprit de Dieu sur ceux qui n’ont pour toute lumière que leur raison naturelle. Ceux qui ont l’Esprit de Dieu n’ont pas seulement la vue humaine des choses ou de la réalité, ils ont la vue de Dieu. Aussi, ne jugent-ils pas de ce qui se produit dans leurs vies ou le monde uniquement à la lumière des paramètres humains : force en présence, évaluation des possibilités, probabilité de solutions… Ils ont pour appui la connaissance qu’ils ont du dessein de Dieu. Cette connaissance change complètement à la fois leur regard sur les choses et la façon avec laquelle ils les abordent. Là où, humainement, il y aurait une place légitime pour l’inquiétude, la crainte, la connaissance de Dieu, Sa pensée, Sa volonté, Son dessein confèrent repos, tranquillité, assurance, paix.

Nous ne savons pas ici si Esaïe reçut de la part de Dieu une révélation spéciale au sujet de la situation dans laquelle se trouvait le roi Achaz. On peut le penser au vu des précisions vérifiables que comportait la parole qu’il délivra au sujet d’Ephraïm. Nous ne devons cependant pas limiter le discernement spirituel à une parole spéciale. Le discernement spirituel est aussi le résultat du côtoiement quotidien de la Parole de Dieu qui, jour après jour, construit en nous une connaissance et une vue de plus en plus claires du dessein de Dieu et des perspectives qui y sont attachées : cf Actes 15,22 ; 1 Cor 7,40; Hébreux 5,13-14

Que le Seigneur m’accorde dans Sa grâce tout ce dont j’ai besoin pour agir en toutes circonstances selon Lui !

jeudi 27 novembre 2008

Esaïe 6,9 à 13


Texte biblique

Il dit alors : Va, et dis à ce peuple : Vous entendrez, et vous ne comprendrez point ; Vous verrez, et vous ne saisirez point. Rends insensible le cœur de ce peuple, Endurcis ses oreilles, et bouche–lui les yeux, Pour qu’il ne voie point de ses yeux, n’entende point de ses oreilles, Ne comprenne point de son cœur, Ne se convertisse point et ne soit point guéri. Je dis : Jusqu’à quand, Seigneur ? Et il répondit : Jusqu’à ce que les villes soient dévastées Et privées d’habitants ; Jusqu’à ce qu’il n’y ait personne dans les maisons, Et que le pays soit ravagé par la solitude ; Jusqu’à ce que l’Eternel ait éloigné les hommes, Et que le pays devienne un immense désert, Et s’il y reste encore un dixième des habitants, Ils seront à leur tour anéantis. Mais, comme le térébinthe et le chêne Conservent leur tronc quand ils sont abattus, Une sainte postérité renaîtra de ce peuple.

Réflexion

La mission d’Esaïe :

Il est intéressant de noter, et c’est ainsi que le Seigneur le veut, que c’est avant d’avoir eu connaissance du contenu de sa mission qu’Esaïe a donné son oui à Dieu pour son envoi par Lui en mission. Avant même la mission que Dieu nous confie, ce que Dieu veut trouver ce sont des hommes, des femmes prêts, disposés à faire Sa volonté. Cette disposition, l’Ecriture nous le rappelle, était la motivation qui fut à l’origine de l’incarnation de Jésus, le Fils de Dieu : Hébr 10,5 à 7. Elle le sera et le restera tout au long du parcours terrestre de Jésus jusqu’à la croix : Jean 6,38 ; Matthieu 26,39. C’est cette disposition seule qui, dans le service de Dieu, nous rend apte à persévérer et à accomplir notre mandat, que celui-ci soit jalonné de succès ou non. Sachons-le : si dans le service de Dieu, ce n’est pas la soumission à la volonté de Dieu, la mise à disposition sans condition de notre vie à Son service qui est à la base de notre motivation, tôt ou tard il est fort probable que nous abandonnerons la partie, déçus par le fait que ce que nous rencontrons ne corresponde pas à nos fausses attentes.

Le oui d’Esaïe dit à Dieu, le Seigneur peut lui révéler le contenu de la mission qu’Il lui destine. A le lire, on peut se dire qu’il est heureux qu’Esaïe ait donné son oui avant de le connaître. Car, le moins qu’on puisse dire est que l’ordre de mission reçu par le prophète comporte tout, sauf une perspective de réjouissance et de succès. Esaïe, comme Jésus et Paul après lui, nous enseigne que ce qui fait le véritable bonheur du serviteur de Dieu n’est pas le résultat humain du ministère qu’il exerce. Il est d’abord et surtout dans la joie qu’il éprouve à servir Dieu, à se savoir à sa place, à vivre le fait d’être en quelque sorte le média qu’Il utilise pour parler aux hommes de son temps. Si cette joie n’est pas en nous, si elle ne nous suffit pas, sachons-le, alors rien ne nous suffira. Heureux sans doute le serviteur qui, à l’instar d’un Billy Graham, a la joie de voir sous ses yeux le fruit immédiat de son travail. Pour autant, si nous l’interrogeons, lui, comme tous les autres hommes de Dieu, tous le diront : la vraie joie du serviteur, c’est de se savoir envoyé, approuvé par le Maître, qu’il soit reconnu, apprécié, entendu ou pas. Malheur à ceux qui, sous prétexte de servir Dieu, ne courent en fait qu’après la reconnaissance et le succès. Tôt ou tard, les jours de leur ministère sont comptés !

La mission d’Esaïe, et c’est en cela qu’elle est intéressante pour nous, est la mission type d’un serviteur de Dieu dans un temps de jugement. La grande qualité que cette mission exige en ce temps est la fidélité. Car, Dieu le dit, au lieu d’amener le peuple à revenir à Dieu, le message d’Esaïe va plutôt favoriser son endurcissement et son aveuglement. Il va légitimer encore plus, si besoin était, la nécessité du jugement qui s’approche. Il ne va que mettre en évidence la justification de ce qui va se produire dans un délai proche. Le contenu de la mission donnée à Esaïe nous parle du déchirement que représente pour le serviteur de Dieu la double appartenance qui est la sienne, déchirement également vécu par Jésus et Paul : Luc 19,41 à 44 ; Rom 11,1 à 2. Car le serviteur de Dieu, plus que tout, aime son Dieu ; il sent en Lui la justesse de l’affliction qui étreint Son cœur et L’amène à manifester Son courroux contre Son peuple et les péchés qu’Il voit en lui. Mais le serviteur de Dieu est aussi un membre de ce peuple, peuple qu’il aime, affectionne et à qui il aimerait tant épargner la douleur de la colère qui vient. Aussi, déchiré entre ces deux affections, il est amené à redoubler aussi bien dans la prière que la prédication : prière pour intercéder pour le peuple devant Dieu et prédication pour avertir le peuple de la part de Dieu. Que cette double appartenance soit aussi aujourd’hui le moteur de notre engagement et de la manifestation de notre affection pour Dieu et nos frères, hommes comme nous

lundi 24 novembre 2008

Esaïe 6,1 à 8

Texte biblique

L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au–dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient: Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées. Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai–je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie–moi.

Réflexion

Composantes de la vocation d’Esaïe :

2. La vision de Dieu :

Trois éléments précis dominent ici la vision qu’Esaïe a eu de Dieu. Ces éléments ne sont pas vain. Nous constaterons, au contraire, en lisant le livre du prophète que ce sont eux qui conditionnent la vision qu’a Esaïe de son peuple, les messages qu’Il lui adresse comme les promesses d’espérance qu’Il lui fait.

1er élément : la vision de la sainteté de Dieu : v 1 à 4. Nous en avons déjà parlé au sujet de la mort d’Ozias. C’est pourquoi je n’y reviendrai pas trop sauf pour souligner trois éléments :

- l’attitude, le comportement dont font preuve les créatures célestes les plus proches de Dieu face à elle. Sur 6 ailes dont ils sont doté, 4 leur servent uniquement à se couvrir, comme nous le ferions nous-mêmes par exemple face à l’éclat et la chaleur du soleil

- leurs paroles : ils ne cessent de s’appeler et de se dire les uns aux autres, comme s’ils s’exhortaient mutuellement pour ne jamais l’oublier : saint, saint, saint est l’Eternel des armées !

- le sentiment immédiat de perdition qui saisit Esaïe. Esaïe ici n’a pas péché. Mais face à l’éclat et la majesté de Dieu, il se voit soudain dans la même situation qu’Ozias : impur, lépreux, perdu. Sans même analyser ses actes, ses paroles suffisent déjà à l’en convaincre : Esaïe 6,5.

Sommes-nous conscient de notre véritable situation et de celle de ceux qui nous entourent face à la sainteté de Dieu ? Une chose est certaine : plus nous sommes conscients de la sainteté de Dieu, plus nous sommes convaincus de la perdition du monde et de la nôtre, si ce n’est la grâce de Dieu ! C’est pourquoi, par-dessus tout, Il nous faut connaître Dieu. C’est là pour nous le meilleur moyen d’avoir la vision juste de ce que nous sommes et de l’état dans lequel se trouvent les autres.

2ème élément, moins remarquable que le premier, mais tout aussi net : un enseignement sur la source de la justice : Esaïe 6,1

Lorsqu’Esaïe vit le Seigneur, il ne vit pas que Sa sainteté, il vit aussi que les pans de Son vêtement remplissaient le temple. Cet élément de la vision du Seigneur ne nous est pas donné par hasard car, à de multiples reprises, la Bible et Esaïe vont y faire mention : Esaïe 61,10. Le vêtement du Seigneur qui recouvre le temple et permet à ceux qui y entrent de pouvoir Lui rendre un culte, c’est la justice, le salut dont Il nous revêt et qui est entièrement le résultat de Son œuvre. « Vous tous, dit Paul, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ : Gal 3,27. Revêtez vous du seigneur Jésus : Rom 13,14 ; vous avez revêtu l’homme nouveau qui se renouvelle selon l’image de celui qui l’a créé : Col 3,10 ; revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, de la cuirasse de la justice : Ephés 6,11.14

Ce qu’Esaïe va comprendre, à travers la vision du vêtement de Dieu remplissant la temple est ce qu’il ne va cesser de développer tout au long de son livre. C’est que personne, muni de sa justice propre, ne peut accéder à Dieu et vivre dans sa présence. C’est par l’œuvre du Messie seul que les hommes seront justifiés : Esaïe 53,11 ; 64,5

3ème élément : la grâce seule règle définitivement notre situation de perdition devant Dieu et nous qualifie pour le servir : Esaïe 6,6 à 8.

Nous pouvons être surpris de la rapidité avec laquelle Esaïe passe de la confession : « Malheur à moi ! Je suis perdu ! » à la déclaration « Me voici ! Envoie-moi ! » Mais c’est là le miracle principal de la grâce. D’un instant à l’autre, elle fait d’un pécheur irrémédiablement perdu, un candidat à la mission et au service de Dieu.

Cette rapidité de l’appel suite à l’expérience personnelle de la grâce n’est pas propre à Esaïe. On la constate également chez Paul en Actes 9. J’en ai fait moi-même l’expérience : le soir où je me suis tourné vers Jésus-Christ est aussi le soir où j’ai entendu Son Esprit me dire : Va, évangélise !

Le départ en mission d’Esaïe suite à l’expérience de la grâce de Dieu pour sa vie nous rappelle que c’est sur la base de la grâce seule, et non de nos qualifications naturelles, que nous entrons dans la mission et au service de Dieu. Toute autre raison sur laquelle nous nous appuierions ne peut être que mensonge et se révéler, à long terme, un appui décevant !

C) Conclusion :

C’est de la vision (de la conscience que nous avons) de la Personne de Dieu que découle, non seulement notre appel, mais aussi le contenu de notre message aux autres. Aussi notre plus grand besoin, tout au long de notre vie chrétienne, est d’apprendre à connaître et découvrir la Personne de Dieu.

Nous avons pour nous l’avantage sur Esaïe de connaître Jésus (bien qu’Il le connaisse par anticipation aussi). En Lui nous trouvons ce juste équilibre entre sainteté, justice et miséricorde ou amour. En Lui, nous dit Paul, Dieu a trouvé le moyen de condamner radicalement le péché tout en sauvant totalement le pécheur : Rom 3,26.

Prions que nous n’oublions pas ce que Dieu nous a fait connaître à travers Lui :
- la perdition totale et sans espoir de l’homme,
- la justice gratuite et absolue par laquelle, revêtus, nous devenons enfants de Dieu,
- la grâce, le pardon et la qualification directe pour le service et répondre à l’appel missionnaire de Dieu.

C’est là le message qu’a entendu Esaïe, le secret qui a fait de lui l’homme qu’il a été. C’est là aussi le message qui nous est adressé !

dimanche 23 novembre 2008

Esaïe 6,1a


Texte biblique :

L’année de la mort du roi Ozias,

Réflexion

Composantes de la vocation d’Esaïe :

C’est l’année de la mort du roi Ozias nous est-il précisé qu’Esaïe reçut à la fois la vision qui marqua son ministère (la vision glorieuse de la majesté et de la sainteté de Dieu) et l’appel qui fit de lui, pour son temps, l’envoyé, le messager de ce Dieu qui lui était apparut.

Deux éléments apparaissent donc ici prépondérants et déterminants dans la vocation du prophète
- le moment où celle-ci eut lieu : l’année de la mort du roi Ozias
- la vision qu’il reçut de Dieu, de Sa Personne, de Son caractère
Ce sont ces deux éléments, fort reliés entre eux, que nous allons d’abord examiner !

L’année de la mort du roi Ozias :

Nous ne savons pas quel âge exact avait Esaïe au moment de la mort du roi Ozias. Ce qui est certain cependant, au regard de la longévité du prophète et du fait qu’il exercera son ministère sous le règne de 4 rois, est qu’Esaïe est ici dans la période jeune de sa vie.

Sensible à la pensée, la voix et l’Esprit de Dieu, nul doute que la mort du roi Ozias ne laissa pas indifférent le jeune prophète qu’était Esaïe,. Car peu de morts dans la Bible ne parle autant à la conscience d’hommes justes que celle que connut Ozias.

Rappel des faits concernant Ozias :

Tout avait bien commencé pour le roi Ozias. Successeur d’Amatsia, son père, victime d’une conspiration, il était monté sur le trône de Juda, à l’âge de 16 ans, avec dans son cœur l’intention de suivre l’exemple de son père, qui avait (partiellement) fait ce qui convenait au Seigneur : 2 Chr 26,3-4.

Il s’appliqua donc nous dit le texte biblique, dès le début, et sous l’influence d’un prophète nommé Zacharie, à chercher le Seigneur. Pendant tout ce temps où il cultiva cette disposition de cœur, le Seigneur le bénit :
- il remporta de grandes victoires militaires contre tous ses ennemis : les philistins, les arabes, les maonites : 2 Chr 26,5 à 7
- il acquit une renommée qui dépassa de loin les frontières de son royaume : 2 Chr 26, 8
- il fortifia Jérusalem et connut la prospérité : 2 Chr 26, 9 à 15

Il fut en toutes choses, dit le biographe qui raconta sa vie, extraordinairement aidé : 26,15. De façon claire, visible pour tous, la main de Dieu était sur et avec Ozias dans tout ce qu’il entreprenait. La chose était si évidente qu’elle s’imposait à tous et que nulle n’aurait pensé à la remettre en question. C’est la bénédiction de Dieu seule qui éleva et enrichit Ozias et lui assura réussite et succès dans toutes ses entreprises.

Tout alla bien pour Ozias, raconte la Bible, jusqu’à un certain jour : un jour où enorgueilli par ses succès et sa puissance, Ozias franchit une frontière sacrée qu’il n’était permis à personne, sauf autorisation de Dieu, de franchir. Non satisfait d’exercer la royauté, Ozias voulut encore avoir plus : il ambitionna également d’exercer la prêtrise : v 16, une charge, lui rappela Azaria, le chef des prêtres alors en service qu’ils n’étaient permis qu’au fils d’Aaron seuls, consacrés pour ce service, d’exercer : v 17 à 18

La sanction ne se fit pas attendre. Alors qu’Ozais fulminait de colère contre les prêtres, la lèpre se déclara subitement sur son front. Ozias dut alors sur le champ sortir précipitamment de l’enceinte sacrée : v 19-20. La lèpre dont il avait été frappé, non seulement ne le quittera plus, mais l’obligera à vivre reclus et isolé de tous, et à transférer prématurément la régence à son fils Jotam.

Parce que la Bible n’en dit rien, nous ne savons pas si Esaïe, dans sa jeunesse, a connu ou parlé avec Ozias. Nul doute cependant que le jeune prophète qui, peut-être passant à côté de la maison isolée dans laquelle vivait le roi lépreux, n’ait été profondément marqué dans sa conscience par l’histoire et le destin tragique de cet homme en qui, je suis sûr, il ne manqua pas de voir une illustration, une parabole vivante de ce qui allait survenir à son peuple.

En effet, pour qui y regarde de près, la comparaison entre le sort et l’histoire personnelle d’Ozias et celle du peuple de Dieu au temps d’Esaïe, saute aux yeux. Comme pour Ozias, l’Histoire d’Israël et de Juda est une histoire :
- qui commence bien et sous les meilleures auspices : Jérémie évoque ce temps là : Jérémie 2,1 à 2
- marquée par l’aide extraordinaire de Dieu visible par les conquêtes militaires fulgurantes remportées par le peuple de Dieu, depuis la sortie d’Egypte jusqu’à l’entrée à Canaan. : des victoires qui feront sa renommée et inspireront la crainte à tous ses ennemis.
-marquée par la bénédiction évidente de Dieu aussi bien dans ses conquêtes que dans la prospérité qui s’ensuivit.

Mais une histoire marquée comme celle d’Ozias, au milieu même de la bénédiction (nous l’avons vu dans les 6 malheurs par lesquels Esaïe commence son livre) par l’orgueil, la suffisance, l’oubli de Dieu, la désobéissance à Sa Parole, Ses commandements, Sa volonté !

Aussi voit-on bien ici que le temps et les circonstances (l’année de la mort du roi Ozias) dans lesquelles Dieu va se révéler à Esaïe ne relève en rien du hasard. Car l’une (la mort d’Ozias) précède et prépare l’autre (la vision de Dieu).

Il n’est pas rare, en effet, que pour nous rappeler et souligner dans notre conscience qui Il est, et peut-être plus particulièrement le trait de Sa sainteté, Dieu utilise un fait tragique survenant à une personne pour parler et impressionner le cœur de tous ceux qui l’entourent. Une telle chose se produisit à plusieurs reprises :
- au temps du roi David, par exemple, par la mort subite et directe d’Ouzza pour la seule faute d’avoir porté sa main sur l’arche de Dieu prête à tomber : 2 Sam 6,6 à 9
- au temps des Actes des apôtres, par la mort non moins imminente d’Ananias et Saphira pour avoir menti à Pierre : Actes 5,1 à 6 : v 5 : ce que le châtiment produisit

Esaïe apprit ainsi de la mort d’Ozias plusieurs choses :
- rien n’est plus grave offense aux yeux de Dieu que l’orgueil, ce péché du diable, cette prétention qui nous fait nous élever au-dessus de ce que Dieu a fait de nous ou veut que nous soyons.
- Il n’est pas nécessaire de commettre de nombreuses fautes, mais une seule faute grave peut suffire pour nous exclure immédiatement et pour toujours du service de Dieu

Le trait marquant et prédominant de la Personne de Dieu, celui que nous devrions avoir, par-dessus tout autre, constamment présent à notre esprit, est la sainteté. Une leçon que Dieu va largement accentuer et souligner par la vision dont Esaïe va être l’objet.

samedi 22 novembre 2008

Esaïe 5,8 à 24


Texte biblique

C’est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume, Et comme la flamme consume l’herbe sèche, Ainsi leur racine sera comme de la pourriture, Et leur fleur se dissipera comme de la poussière ; Car ils ont dédaigné la loi de l’Eternel des armées, Et ils ont méprisé la parole du Saint d’Israël. C’est pourquoi la colère de l’Eternel s’enflamme contre son peuple, Il étend sa main sur lui, et il le frappe ; Les montagnes s’ébranlent ; Et les cadavres sont comme des balayures au milieu des rues. Malgré tout cela, sa colère ne s’apaise point, Et sa main est encore étendue. Il élève une bannière pour les peuples lointains, Et il en siffle un des extrémités de la terre : Et voici, il arrive avec promptitude et légèreté. Nul n’est fatigué, nul ne chancelle de lassitude, Personne ne sommeille, ni ne dort ; Aucun n’a la ceinture de ses reins détachée, Ni la courroie de ses souliers rompue. Ses flèches sont aiguës, Et tous ses arcs tendus ; Les sabots de ses chevaux ressemblent à des cailloux, Et les roues de ses chars à un tourbillon. Son rugissement est comme celui d’une lionne ; Il rugit comme des lionceaux, il gronde, et saisit la proie, Il l’emporte, et personne ne vient au secours. En ce jour, il y aura près de lui un mugissement, Comme celui d’une tempête sur mer ; En regardant la terre, on ne verra que ténèbres, Avec des alternatives d’angoisse et d’espérance ; Au ciel, l’obscurité régnera.

Réflexion

V 24 et 26: C’est pourquoi…Esaïe le dit ici clairement : il y a un lien de cause à effet direct entre ce qui arrive (ou arrivera) à Israël en son temps et les péchés dont Esaïe a dressé la liste par lesquels le peuple de Dieu s’est rendu coupable devant son Dieu. Cette loi de cause à effet a été mise en évidence clairement également par Amos : Amos 3,3 à 8 pour d’autres raisons et à propos d’autres sujets. Elle est, malgré la grâce dont nous sommes l’objet, toujours en vigueur : si la grâce nous permet de garder la jouissance de la faveur de Dieu, il est aussi vrai que cette grâce n’annule pas ou ne nous épargne pas de vivre, connaître, subir, parfois jusqu’à la fin des jours, des conséquences de nos péchés : Gal 6,7 à 10 ; 2 Sam 12,7 à 15. Le pardon dont Dieu nous assure est que les péchés dont nous sommes rendus coupables ici bas ne seront pas retenus contre nous au jour où, comparaissant devant Dieu, nous devrons rendre compte de nos vies. Cette réalité ne signifie pas pour autant qu’ici-bas nous pouvons pécher comme nous voulons sans que notre vie ou notre relation avec Dieu en soient gravement affectées. Toutes les bénédictions dont nous sommes l’objet sont en Christ. Par opposition cependant, de nombreux malheurs attendent le chrétien qui voudrait s’aventurer à vivre hors de Christ, de sa volonté, dans la désobéissance consciente à Ses voies.

Si nous ne croyons pas à un Dieu qui nous punit pour nos péchés, la Bible nous parle cependant d’un Dieu qui nous châtie et nous éduque : Hébreux 12,4 à 7. Chaque choix que nous faisons, si infime soit-il a des répercussions inévitables sur la vie que nous menons, notre relation avec les autres, le devenir de notre avenir, la bénédiction que nous serons ou non pour les autres dans l’Eglise et notre position même dans l’éternité. Le jugement rendu par l’Ecriture sur la vies des rois en est la preuve marquante : l’évaluation lucide, objective de leurs vies et de leur royauté par Dieu nous place constamment face à leurs réussites ou leur manquement et ce qui en a été la conséquence. Au regard de ce jugement, la question se pose : quelle évaluation Dieu fera-t-il de ma vie avec Lui, de mon obéissance à Sa Parole, Sa volonté !

Pour l’heure, l’horizon, l’avenir qu’Esaïe annonce à Israël est bien sombre. Aucun mouvement de repentance se manifestant dans le peuple, malgré les avertissements répétés de Dieu et de Ses prophètes, le Seigneur va apprendre à Israël par la douleur ce qu’Il aurait aimé Lui apprendre par la douceur (une petite lettre de différence, pour un écart infini dans l’expérience). Ne voulant pas de la royauté de Dieu sur sa vie, Esaïe annonce à Israël que, désormais, Il n’assurera plus sa protection : cf Esaïe 5,5. Un envahisseur méchant, cruel, sans pitié, en pleine forme va déferler sur le pays, tout ruiner et détruire. Que la parole de Dieu trouve en moi un cœur suffisamment attentif et intelligent pour écouter ce qu’elle me dit.

vendredi 21 novembre 2008

Esaïe 5,21 à 23


Texte biblique

Malheur à ceux qui sont sages à leurs yeux, Et qui se croient intelligents ! Malheur à ceux qui ont de la bravoure pour boire du vin, Et de la vaillance pour mêler des liqueurs fortes ; Qui justifient le coupable pour un présent, Et enlèvent aux innocents leurs droits !

Réflexion

5ème péché : l’orgueil de la sagesse humaine

Le 5ème malheur prononcé par Esaïe s’adresse à tous ceux qui se croient sages à leurs propres yeux. Il dénonce, au fond, la foi qui est à l’origine du comportement dévié de l’homme et qui aboutit aux extrémités dont on a parlé auparavant. N’ayant plus la sagesse de Dieu révélé dans Sa parole comme point de référence de ses choix et de sa conduite, c’est à sa propre capacité de penser, d’analyser, d’évaluer la valeur des choses que l’homme s’en remet pour tracer sa voie. Ici se trouve certainement le point de différence fondamental le plus grand entre le véritable croyant et l’incroyant ou l’apostat. Une différence mise concrètement en exergue par le récit que fait Luc du voyage de Paul vers Rome, avec les conséquences que l’on connaît : Actes 27,9 à 11. Jésus, pour sa part, a souligné le caractère inadapté de la foi en la sagesse humaine pour recevoir la révélation ce qui vient de Dieu. Il a, par contraste, nettement dévoilé à quelle type d’attitude se rattachait l’une et l’autre : l’orgueil pour la sagesse humaine, l’humilité et le sentiment de sa petitesse pour la révélation : Matthieu 11,25-26. Paul enfin a clairement démontré sur quel postulat reposait l’autorité spirituelle de la prédication du message de l’Evangile et de quel autre il devait complètement se détacher : 1 Cor 1,18 à 2,16.

Il ressort de tous ces passages que l’un des principes moteurs de la vie avec Dieu et de la marche par la foi est une défiance continuelle à l’égard de sa propre sagesse.. C’est de Dieu seul, par Sa Parole et par le Saint-Esprit, que nous recevons lumière, sagesse et directive pour nous conduire dans la vie : cf Actes 4,13. Que le Seigneur me donne, nous donne, d’être aujourd’hui dans les conditions rendant possibles Sa direction dans ma vie !

6ème péché : la vaillance pour le mal

Par le 6ème malheur qu’il prononce, le prophète stigmatise tous ceux qui ne démontrent leur courage et leur bravoure que lorsqu’il s’agit de servir leurs passions. S’il est vrai que, selon la Parole, c’est alors que nous étions sans force, incapable de nous réformer nous-mêmes, que le Christ est mort pour nos péchés, c’est aussi une vérité que l’homme naturel, quand il veut parvenir à ses fins, est prêt à faire preuve de beaucoup de vaillance et d’esprit de sacrifice. Cette capacité débordante dont fait preuve l’incroyant ne manque pas d’interpeller parfois le croyant chez qui on souhaiterait voir autant de zèle pour la cause qu’il est sensé servir. Oui ! Zèle et ferveur devraient être chez le croyant la traduction de ce qui est bravoure et vaillance chez l’incroyant au service de ses passions. Pardonne, Seigneur, la nonchalance dont, trop souvent, nous faisons preuve, dans notre désir de Te servir et d’annoncer l’Evangile. Que Ton amour pour nous réchauffe à nouveau mon cœur et me rende disponible, prêt à aller de l’avant avec et pour Toi ! Qu’à chaque instant, ce soit le désir de vivre avec Toi et dans Tes voies qui remplisse mon cœur et occupe mes pensées !

jeudi 20 novembre 2008

Esaïe 5,18 à 20


Texte biblique

Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec les cordes du vice, Et le péché comme avec les traits d’un char, Et qui disent : Qu’il hâte, qu’il accélère son œuvre, Afin que nous la voyions ! Que le décret du Saint d’Israël arrive et s’exécute, Afin que nous le connaissions ! Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume !

Réflexion

3ème péché : le péché de l’audace et de l’arrogance

Après les matérialisme et l’hédonisme, Esaïe dénonce ce qui est la suite logique d’un comportement marqué par un éloignement de plus en plus grand de Dieu : l’insolence et l’effronterie. L’insolence ne se situe pas ici d’abord dans les propos tenus, mais dans la liberté, l’aisance avec laquelle on peut afficher sa vie de péché sans qu’en soi la conscience ne nous oblige à aucune retenue morale. L’image du tireur à l’arc, utilisé par Esaïe en donne toute la mesure. Pour atteindre la cible, tout tireur à l’arc sait quelle somme de concentration l’exercice impose. En fait, c’est toute l’énergie, l’attention, en même temps que la position du tireur qui est mobilisée dans le but de permettre la course la meilleure de la flèche vers la cible visée. Tel est, dit Esaïe, également le degré d’investissement et d’engagement atteint par l’homme lorsque, persévérant dans le détachement de Dieu, il se laisse de moins en moins arrêter par les lumières de sa conscience.. Elle est vraie la parole qui dit : bien souvent, lorsqu’un homme pense qu’il a l’esprit de plus en plus large, ce n’est que sa conscience qui s’élargit.

L’insolence du comportement n’est pas la seule manifestation de la conscience enténébrée. Celle-ci est également visible dans l’effronterie dans les paroles à l’égard de Dieu. Les apôtres Jude et Pierre, stigmatisant les faux prophètes, en décrivant leur portrait moral, font la même constatation : 2 Pierre 2,9 à 12 ; Jude v 8 à 10. C’est dans l’arrogance et l’effronterie des discours tenus et dans l’insolence des comportements vécus que l’on peut juger du degré d ‘apostasie d’une société (voir aussi les paroles d’Esaïe sur les femmes de Jérusalem).

4ème péché : l’inversion des valeurs

Le 4ème péché que recense Esaïe nous conduit au bout du chemin qui mène à l’éloignement de Dieu. Il souligne du même coup le danger que représente pour toute société le fait de se laisser aller sur la pente toujours plus glissante de l’apostasie. L’apôtre Jean qui, dans sa 1ère lettre, ne voit les choses qu’en deux teintes (noir et blanc, ténèbres et lumière) a raison. S’éloigner de la lumière, ce n’est pas seulement pénétrer dans la pénombre, mais être dans les ténèbres. La permissivité, le compromis n’ont pas pour seul effet d’altérer la conscience. Elle la modifie en profondeur, ceci, dit Esaïe, à tel point que ce qui était mal hier est appelé bien aujourd’hui et vice versa.

Notons cependant la subtile analyse du prophète dans les verbes qu’il choisit pour décrire ce qu’il voit. Esaïe ne dit pas : Malheur à ceux pour qui le mal est devenu bien et le bien mal, mais " malheur à ceux qui disent le mauvais bon ou le bon mauvais. " Ce qu’il dénonce ici n’est pas le fait que la société ait complètement perdu la conscience du bien et du mal. Une telle extrémité est-elle d’ailleurs possible, sans que cela soit une victoire complète de la puissance des ténèbres ? Le malheur qu’il annonce est pour ceux qui disent, les auteurs de discours, les promoteurs d’idéologies qui vont dans ce sens et qui, contre leur propre conscience, choisissent délibérément, pour éteindre le feu insupportable du remords conséquent à leurs péchés, d’en généraliser l’idée et la pratique dans la société. Conquérants avançant sous la bannière de la tolérance, leur objectif est clairement affiché. Ils veulent supprimer dans l’esprit du peuple tout ce que des siècles de connaissance et de référence à Dieu et Sa Parole a généré, selon leurs dires, de mauvaise conscience dans l’esprit collectif : Psaume 2,2.

Que Dieu nous donne, à nous Ses enfants, contrairement à ce qu’avancent ses détracteurs, de témoigner du bien-être et de la joie que procure l’obéissance à sa Parole. Seul faire le bien procure la joie vraie et durable. Seule l’obéissance procure la paix, et tout ceux qui disent l’inverse ne peuvent être que malhonnêtes et menteurs !

mercredi 19 novembre 2008

Esaïe 5,8 à 17


Texte biblique

Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ, Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace, Et qu’ils habitent seuls au milieu du pays ! Voici ce que m’a révélé l’Eternel des armées: Certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées, Ces grandes et belles maisons n’auront plus d’habitants. Même dix arpents de vigne ne produiront qu’un bath, Et un homer de semence ne produira qu’un épha. Malheur à ceux qui de bon matin Courent après les boissons enivrantes, Et qui bien avant dans la nuit Sont échauffés par le vin ! La harpe et le luth, le tambourin, la flûte et le vin, animent leurs festins ; Mais ils ne prennent point garde à l’œuvre de l’Eternel, Et ils ne voient point le travail de ses mains. C’est pourquoi mon peuple sera soudain emmené captif ; Sa noblesse mourra de faim, Et sa multitude sera desséchée par la soif. C’est pourquoi le séjour des morts ouvre sa bouche, Elargit sa gueule outre mesure ; Alors descendent la magnificence et la richesse de Sion, Et sa foule bruyante et joyeuse. Les petits seront abattus, les grands seront humiliés, Et les regards des hautains seront abaissés. L’Eternel des armées sera élevé par le jugement, Et le Dieu saint sera sanctifié par la justice. Des brebis paîtront comme sur leur pâturage, Et des étrangers dévoreront les possessions ruinées des riches.

Réflexion

Après avoir, au travers de la parabole du chant du bien-aimé sur sa vigne, exprimer le ressenti, la déception de Dieu quant à l’attente qu’Il portait en Lui à l’égard d’Israël, de Jérusalem et de Juda, Esaïe en vient à dresser la liste de 6 péchés de comportement et d’attitude, frappés du sceau de la malédiction et perçus par l’Eternel comme une provocation de la part de Son peuple à Son égard.

Les 6 péchés provoquant la colère du Seigneur sur Son peuple :

1er péché : v 8 à 10 : le matérialisme, le désir croissant de possessions et de biens

C’est le péché des riches et de la classe dominante qui ne peut se vivre qu’au prix de l’exclusion d’autrui de la place que leurs intérêts leur poussent à occuper. Le Seigneur le jure par un serment : au jour du jugement, Il s’engage à détruire les signes extérieurs de richesse des riches indélicats et Il leur promet à eux-mêmes la perte rapide de tous leurs biens (soit par la mort, soit par leur destruction)

2ème péché : v 11 à 17 : la bravoure des fêtards et des bons vivants

Leurs caractéristiques :

- ce sont des gens matinaux. En cela, il n’y a rien à leur reprocher. C’est dans la raison de leur lever matinal que se trouve le péché qui irrite le Seigneur. Car, au lieu de la recherche de Sa face, qui est l’habitude des saints, c’est l’euphorie que leur apporte l’ivresse de l’alcool qui les pousse, dès le matin, à sortir rapidement de leur lit. C’est la dépendance de leur passion qui, tôt le matin, leur donne l’élan dont ils ont besoin pour se lever.

Voyant le zèle qui anime ces hommes pour leur passion, posons-nous la question : la pensée, dès le matin, de rechercher la face de Dieu nous motive-t-elle suffisamment pour nous pousser à quitter le confort et la chaleur de notre lit. Se peut-il que le péché soit une force d’attraction plus forte dans le cœur des méchants que la perspective du contact avec le Seigneur pour les saints ? Que la pensée quotidienne de la communion avec Toi soit la motivation puissante qui me fasse me lever et envisager avec bonheur le programme de ma journée !

- ce sont des " couches tard ". Là aussi, il n’y a dans ce fait rien de répréhensible. Sauf que ce qui les amène à veiller tardivement le soir se trouve être la même raison que ce qui les pousse à se lever tôt le matin. Ainsi, il se trouve (et c’est là le principal reproche qui leur est adressé) que, du matin au soir, comme il en est (ou devrait en être pour les saints) à l’égard de leur Seigneur, la passion qui anime des hommes pécheurs les absorbe tant qu’elle constitue tout au long de leurs journées leur principale occupation et raison de vivre.

Fais-je montre, dans ma vie avec le Seigneur, d’autant de passion pour Lui que les hommes qui m’entourent en ont pour leurs péchés ? Ma passion pour le Christ m’habite-t-elle tant que tous ceux qui me voient et me côtoient du matin au soir peuvent voir que j’en suis imprégné (comme le buveur de son vin) ? Que le Seigneur nous donne cet amour pour Lui qui pénètre, imprègne, marque tous les instants de notre vie !

- ce sont des gens joyeux. En cela non plus, il n’y a rien de répréhensible. Mis à part le fait que ce qui est célébré au son de leur musique et qui fait le contenu de leurs chants n’est pas le Seigneur, mais ce qui sort de la folie de leurs cœurs.

Dieu est-il dans ma vie le sujet de ma joie ou de mes chants ? Ou transmets-je l’idée que la vie avec Dieu est quelque chose de si terne et de si pesant qu’aucun chant à Sa louange et à Sa gloire ne franchisse la porte de mes lèvres !

- ce sont des aveugles : pris par leur passion, ces hommes sont devenus aveugles. Ils ne voient pas ce qui se passe ou ce qui se prépare autour d’eux, les signes évidents de menaces du jugement de Dieu qui se manifestent autour d’eux.

Un des effets intrinsèques de la connaissance de Dieu dans nos vies est le discernement spirituel, la conscience des temps dans lesquels on vit, la perception anticipée de l’œuvre de Dieu. Suis-je suffisamment imprégné du Seigneur qu’Il ait la capacité de me révéler Sa pensée et me rendre sensible à l’œuvre qu’Il se prépare à faire ? Que le Seigneur, qui ne fait rien sans avoir révélé Ses secrets à Ses prophètes, me rende apte et capable à comprendre ce qu’Il attend, désire et veut pour nous !

Leur destinée :

Un jugement rapide et massif qui les porte tous soudainement dans le séjour des morts au milieu même de leur vacarme et de leur liesse. On ne peut, montre Esaïe, avoir comme but dans la vie le plaisir, l’ivresse, l’envie de faire la fête, l’étourdissement sans que cela ait de graves incidences sur notre conscience spirituelle. L’hédonisme, qui est l’une des philosophies les plus superficielles qui soit, engendre à la fois insouciance et inconscience. Elle était déjà en son temps la philosophie dominante de la civilisation dans laquelle vivait Noé et de la ville de Sodome où vivait Loth.

Ce n’est pas sans cause qu’Esaïe fait suivre le matérialisme de l’hédonisme. Car le second suit pratiquement automatiquement le premier. A partir du moment où ce qui se trouve ici-bas devient le but de la vie, il est inévitable que la pensée de la jouissance immédiate prenne le pas sur l’idée de l’éternité. Il semble, curieusement, que plus une civilisation s’approche de son point de rupture (de son jugement), plus l’hédonisme devient la philosophie dominante qui la caractérise. On peut y voir deux choses : soit une coïncidence organique, soit les effets de l’aveuglement produit par le prince de ce monde sur une génération qui a rejeté Dieu.

Jésus, qui savait ces choses, nous a averti. L’un des plus grands dangers qui guette les disciples, au sujet de la mentalité ambiante de la société des derniers temps, est le danger de l’assoupissement dû à l’excès de nourriture, de boissons ou de tous les plaisirs et moyens d’évasion qu’elle propose : Luc 21,34 à 36. Que Dieu garde nos cœurs éveillés, sobres et sensibles à sa voix !

mardi 18 novembre 2008

Esaïe 5,1 à 7


Texte biblique

Je chanterai à mon bien–aimé Le cantique de mon bien–aimé sur sa vigne. Mon bien–aimé avait une vigne, Sur un coteau fertile. Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux ; Il bâtit une tour au milieu d’elle, Et il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu’elle produirait de bons raisins, Mais elle en a produit de mauvais. Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, Soyez juges entre moi et ma vigne ! Qu’y avait–il encore à faire à ma vigne, Que je n’aie pas fait pour elle ? Pourquoi, quand j’ai espéré qu’elle produirait de bons raisins, En a–t–elle produit de mauvais ? Je vous dirai maintenant Ce que je vais faire à ma vigne. J’en arracherai la haie, pour qu’elle soit broutée ; J’en abattrai la clôture, pour qu’elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine ; elle ne sera plus taillée, ni cultivée ; Les ronces et les épines y croîtront ; Et je donnerai mes ordres aux nuées, Afin qu’elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle. La vigne de l’Eternel des armées, c’est la maison d’Israël, Et les hommes de Juda, c’est le plant qu’il chérissait. Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé ! De la justice, et voici des cris de détresse !

Réflexion

Le chant du bien-aimé :

Objectif du chant : illustrer ce que Dieu éprouve à l’égard d’Israël et de Juda

V 1 : la vigne : elle est la possession du Bien-aimé

Elle était placée sur un coteau fertile à un endroit idéal, dans les meilleurs conditions pour porter du fruit : Deut 8,7 à 9

V 2 : nous parle de l’investissement du Bien-aimé pour favoriser la production du fruit

Non seulement la vigne était naturellement implantée dans les conditions les meilleures, mais elle a joui de l’attention et des soins maximaux de son propriétaire
Si toute la vigne est l’objet de l’affection du bien-aimé, il y au milieu d’elle un plant, un cépage de choix qu’à cause de son excellence, il chérit plus que tous les autres. S’il en est un de qui il attend particulièrement un bon fruit, c’est de lui.

Comme tout producteur, Dieu est un propriétaire et un investisseur qui espère. Tout ce que Dieu fait, engage, vise, a pour objet un résultat. Il y a dans le cœur de Dieu, à l’égard de l’œuvre qu’Il entreprend et de ce qu’Il investit, un espoir, une attente, l’attente d’un fruit, d’une récolte qui le réjouisse et, quelque part, le récompense de tout l’investissement engagé. Plus le niveau de l’attente est élevé, plus, lorsque le résultat obtenu est à l’inverse de celui-ci, la déception est grande. C’est ce qui se produit ici où, au lieu de bons fruits, le Bien-aimé, après tous les efforts fournis, ne récoltent que des fruits puants, répugnants, décevants.

Nous sommes tous, en tant qu’êtres humains, et enfants de Dieu même, comme le plant et la vigne décevant de Dieu. Un seul Cep sera pour le Père source de joie et de satisfaction : le Christ. Si pour tous ceux qui ne sont pas rattachés à ce Cep , il est d’ores et déjà impossible de plaire à Dieu, Jésus nous avertit : seuls les sarments qui lui sont fortement attachés peuvent porter du fruit. Tous ceux qui sont en Lui et n’en portent pas partageront le même sort final que ceux qui ne sont pas reliés à Lui : Jean 15,1 à 8 ; Hébreux 6,4 à 8. Dieu, dit l’auteur, n’est cependant pas injuste pour oublier l’œuvre de nos mains. Il sait ce que nous faisons aujourd’hui et ce que nous avons fait hier pour Lui. Ce qu’Il souhaite est que nous gardions jusqu’à la fin le même zèle et le même empressement dont nous avons fait preuve à nos débuts, afin d’être dans les conditions les plus favorables au salut : Hébr 6,9 à 12. Que Dieu produise dans mon cœur un amour grandissant pour Lui jour après jour !

V 3 : Si le but de Dieu reste le même (exprimer au peuple de Dieu Son ressenti eu égard à leur comportement), nous voyons ici l’avantage qu’a l’utilisation du média de la parabole sur l’affirmation crue de la vérité. La parabole dit la vérité sans la dire. Elle amène celui qui l’entend à comprendre le message que son auteur veut faire passer sans que le message soit expressément dit. Surtout, comme le fait ici Esaïe inspiré, elle conduit l’auditeur destinataire à tirer lui-même les conclusions auxquelles l’auteur désire l’amener. Elle met le destinataire dans la peau de son auteur et l’oblige, de manière induite, à épouser la logique de sa pensée au point où, contre lui-même, il approuve le bon sens de ses conclusions. La parabole est à la fois doté d’un pouvoir et d’une utilité peu commune. Elle possède le pouvoir d’opérer sans brusquerie le renversement de la manière de penser de celui à qui la vérité qu’elle véhicule est adressée. Elle le prend ainsi gentiment par la main pour l’amener, sans presque qu’il le réalise, du point où il est vers le point auquel son auteur veut l’amener. De ce fait, elle prépare ainsi le terrain à la proclamation crue, pure et dure de la vérité. La parabole est le Jean-Baptiste de la Vérité.

La parabole de la vigne en arrière-plan, l’Eternel prend à témoin le peuple de Juda et les habitants de Jérusalem. Eu égard à tout ce que Dieu a fait pour eux, aux soins attentifs dont Il les a entouré :

V 4 : à qui la faute si Juda et Jérusalem sont dans l’état dans lequel ils sont ? Et pourquoi, alors qu’il était en droit d’attendre un fruit délicieux, Dieu n’a-t-Il récolté qu’un fruit puant ? Toute la raison de la nécessité impérieuse de la venue de Jésus-Christ se trouve posée ici dans l’énoncé de cette question, une question qui met en valeur le caractère incurablement corrompu et pécheur de la nature humaine !

V 5-6 : après avoir parlé du passé et fait le constat du caractère désormais caduque de Son attente envers Juda et Jérusalem malgré les soins attentifs dont ils ont été l’objet de Sa part, l’Eternel, par la voix d’Esaïe, parle de ce que, en tant que propriétaire de la vigne, Il décide pour elle. Le constat d’échec établi, l’Eternel estime qu’Il n’est plus l’heure pour Lui d’investir davantage de temps pour le bien de sa vigne. Tant que le Seigneur espère voir un fruit se produire, Il est prêt à entourer le plant qui nourrit Ses espoirs de tous Ses tendres soins. La bénédiction dont nous sommes l’objet de la part de Dieu n’est jamais pour nous-mêmes. Elle nous est donnée en vue de la récolte que le Seigneur espère dans nos vies. Le Seigneur veille sur nous et nous entoure de Ses tendres soins aussi longtemps qu’Il voit dans nos vies les dispositions qui Lui laissent entrevoir un résultat qui justifie Son attente : Hébreux 6,7. Mais malheur à qui, objet de la bénédiction et de la patience de Dieu, ne lui apporte, à cause de sa stérilité spirituelle, qu’amertume et déception : ce n’est plus la bénédiction, mais la malédiction et le feu du jugement qui, dès lors, l’attendent : Hébreux 6,8.

L’Eternel, par la voix d’Esaïe, informe donc ce qui, à cause de la déception dont ils ont été l’objet pour Dieu, attendent pour leur part Juda, Jérusalem et toute la maison d’Israël :

Dieu va ôter la barrière de protection qui l’entourait et laisser libre cours à la convoitise de ses ennemis qui entreront dans la vigne, la saccageront et la dévoreront. : v 5. L’homme, autrefois objet de l’attention de Dieu mais aujourd’hui délaissé par Lui, est devenu la proie sans défense de la méchanceté de l’ennemi. De façon pratique et prophétique, Esaïe annonce ici les prochaines invasions dont Israël va être le théâtre.

Plus rien ne sera fait désormais par Dieu pour l’entretien de la vigne. Les ronces et les épines y croîtront librement sans frein : v 6. Alors que le Saint-Esprit poursuit inlassablement dans le cœur de l’enfant de Dieu qui porte déjà du fruit Son œuvre de sanctification, cette œuvre s’interrompt et cesse définitivement. Ne se développent plus alors dans la vie et le caractère de la personne, sans opposition, que les traits nuisibles de sa nature mauvaise. Esaïe annonce ici l’abandon d’Israël par Dieu, sa ruine imminente.

Ordre sera donné aux pluies d’en haut de ne plus tomber sur la partie de terre qu’elle occupe : v 6. Alors que, jusqu’à présent, la personne était l’objet de la bienveillance et des tendres soins de Dieu, Dieu cesse de faire pleuvoir sur elle, sa vie, sa famille, le terrain qu’elle occupe, la bénédiction qui a fait sa prospérité ou son bien-être passé. Après les conditions favorables à la vie, c’est l’heure de la sécheresse, la stérilité et la mort.

lundi 17 novembre 2008

Esaïe 4,2 à 6


Texte biblique

En ce temps–là, le germe de l’Eternel Aura de la magnificence et de la gloire, Et le fruit du pays aura de l’éclat et de la beauté Pour les réchappés d’Israël. Et les restes de Sion, les restes de Jérusalem, Seront appelés saints, Quiconque à Jérusalem sera inscrit parmi les vivants, Après que le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion, Et purifié Jérusalem du sang qui est au milieu d’elle, Par le souffle de la justice et par le souffle de la destruction. L’Eternel établira, sur toute l’étendue de la montagne de Sion Et sur ses lieux d’assemblées, Une nuée fumante pendant le jour, Et un feu de flammes éclatantes pendant la nuit ; Car tout ce qui est glorieux sera mis à couvert. Il y aura un abri pour donner de l’ombre contre la chaleur du jour, Pour servir de refuge et d’asile contre l’orage et la pluie.

Réflexion

Le produit du jugement :

Centrant les effets du jugement opéré par Dieu sur Israël, peuple et terre placés au cœur du dispositif du plan de Dieu dès l’origine et jusqu’à la fin en ce qui concerne le témoignage qu’Il veut rendre à Son nom, Esaïe témoigne ici de l’aboutissement glorieux qui suivra le temps de purification par lequel la terre et le peuple de Dieu auront passé.

1. Ce temps sera le temps de la gloire pour le germe du Seigneur, le fruit de sa semence. Lui qui fut, en son temps, la honte d’Israël en sera l’éclat et l’ornement. Lui dont le nom était en exécration en Israël en deviendra l’orgueil et le plus grand sujet de fierté. Ce changement qui s’opérera dans la fin des temps, n’est-il pas déjà celui qui s’opère dans le cœur, la vie et l’esprit de tous ceux qui Le reçoivent et L’accueillent pour ce qu’Il est aujourd’hui ?

2. Ce temps sera aussi, pour les rescapés et les survivants de cette période de jugement, un temps majeur de paix, de proximité et de présence de Dieu et de gloire pour le pays. Israël fera de nouveau l’expérience, comme au temps de Moïse, de ce que c’est que d’avoir véritablement Dieu avec lui et présent au milieu de lui. Il aura la paix et la sécurité totale dans sa demeure. La gloire au milieu d’Israël sera alors telle que tout ce qui, par ailleurs, aurait pu briller sera mis à couvert. Le soleil présent, il en sera fini de l’éclat des stars.

Esaïe nous rappelle la réalité d’un principe important, mis également en exergue par Jean annonçant la venue du Messie. Cette réalité est que le baptême du Saint-Esprit par lequel le Seigneur veut intégrer l’homme à Lui s’accompagne automatiquement d’un baptême de feu. L’œuvre de Dieu ne peut être et se manifester que par la mise à mort, le jugement, la consommation de tout ce qui lui est contraire. Dieu nous fait passer par la mort pour que la vie puisse se manifester. Il détruit ce qui est vil pour que le saint se lève..

Que dans mon cœur je laisse agir le feu du jugement pour que la gloire de Dieu et de Son Oint puisse être visible !

samedi 15 novembre 2008

Esaïe 3,8 à 4,1


Texte biblique

Jérusalem chancelle, Et Juda s’écroule, Parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre l’Eternel, Bravant les regards de sa majesté. L’aspect de leur visage témoigne contre eux, Et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler. Malheur à leur âme ! Car ils se préparent des maux. Dites que le juste prospérera, Car il jouira du fruit de ses œuvres. Malheur au méchant ! il sera dans l’infortune, Car il recueillera le produit de ses mains. Mon peuple a pour oppresseurs des enfants, Et des femmes dominent sur lui ; Mon peuple, ceux qui te conduisent t’égarent, Et ils corrompent la voie dans laquelle tu marches. L’Eternel se présente pour plaider, Il est debout pour juger les peuples. L’Eternel entre en jugement Avec les anciens de son peuple et avec ses chefs : Vous avez brouté la vigne ! La dépouille du pauvre est dans vos maisons ! De quel droit foulez–vous mon peuple, Et écrasez–vous la face des pauvres ? Dit le Seigneur, l’Eternel des armées. L’Eternel dit : Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses, Et qu’elles marchent le cou tendu Et les regards effrontés, Parce qu’elles vont à petits pas, Et qu’elles font résonner les boucles de leurs pieds, Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion, L’Eternel découvrira leur nudité. En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d’ornement à leurs pieds, Et les filets et les croissants ; Les pendants d’oreilles, les bracelets et les voiles , Les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures, Les boîtes de senteur et les amulettes ; Les bagues et les anneaux du nez ; Les vêtements précieux et les larges tuniques, Les manteaux et les gibecières ; Les miroirs et les chemises fines, Les turbans et les surtouts légers. Au lieu de parfum, il y aura de l’infection ; Au lieu de ceinture, une corde ; Au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve ; Au lieu d’un large manteau, un sac étroit ; Une marque flétrissante, au lieu de beauté. Tes hommes tomberont sous le glaive, Et tes héros dans le combat. Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil ; Dépouillée, elle s’assiéra par terre. Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront : Nous mangerons notre pain, Et nous nous vêtirons de nos habits ; Fais–nous seulement porter ton nom ! Enlève notre opprobre !

Réflexion

Causes nouvelles de provocation de Dieu et de l’effondrement de Juda :

Après l’idolâtrie, l’orgueil, l’occultisme, Esaïe poursuit le plaidoyer qu’il dresse contre Juda et qui est la cause du jugement de Dieu sur la nation

- en identifiant plusieurs traits caractéristiques du péché du peuple

- 1èr trait dénoncé : les discours prononcés et les actes qui en sont les conséquences : v 8. Comme la Parole est le moyen par excellence par lequel Dieu transmet sa vérité, c’est par la parole et le discours que les hommes, ennemis de Dieu et de Sa pensée, construisent leur argumentation dans le but d’amener le peuple à épouser leurs vues. Or, le discours ne s’arrête jamais aux paroles prononcées ou aux arguments développés. Tôt ou tard, ils engendrent des actes, donnent naissance à des comportements. C’est la parole et la pensée qui sont toujours à l’origine des actes. C’est par elles que, en bien ou en mal, se modifie et se traduit ensuite en actes la conscience d’un peuple. Le discours admis, le peuple agit d’une certaine manière. Il ne se pose alors plus la question d’où vient ou quelle est la légitimité de la pensée qui est à l’origine de sa façon d’agir, la parole admise devenant règle commune de vie dans la société (combat contre l’euthanasie, la peine de mort, l’avortement…)

D’où l’importance pour nous, témoins de Dieu, de continuer à diffuser et répandre la Parole de Dieu. Car la Parole de Dieu reçue, admise et comprise a, elle seule, le pouvoir de réformer les actes.

Comprenons à quel point, au travers des discours prononcés et des agissements perpétrés, notre société s’est éloignée de Dieu et est mûre pour le jugement. Comprenons que seul le message rappelant aux hommes qui est Dieu (Sa sainteté, Sa justice, Sa totale séparation d’avec le mal), ce qu’est pour Lui le bien et le mal (Sa loi), et la nécessité pour nous de la repentance (ce changement de mentalité et de manière de penser) est, comme aux jours de Jean-Baptiste, le message convenable et pertinent que nous devons faire entendre au monde !

- 2ème trait dénoncé : l’absence de retenue et de honte dont le peuple fait preuve dans son comportement. Un des critères les plus fiables qui soit pour juger du niveau moral d’une société se trouve dans la réaction émotionnelle dont elle fait preuve à la vue de certains comportements licencieux. Une société qui n’a plus, ou qui a de moins en moins honte de ces péchés qui, autrefois, étaient cachés, démontre de façon nette le recul moral dont elle fait preuve. En effet, l’élément naturel dans lequel se développe et se pratique le péché est le monde des ténèbres : Rom 13,12-13 ; Ephés 5,3 à 9. Quiconque pratique le péché hait la lumière et ne vient pas à elle de peur que ses œuvres ne soient dévoilées, dit Jésus : Jean 3,20. Une société qui n’a plus honte, dans laquelle les pires déviances, comme à Sodome, peuvent être pratiquées sans provoquer ni honte, ni indignation, donne la preuve qu’elle n’est pas plus éclairée, mais plus enténébrée. L’œil (l’outil qui est à l’origine de notre façon de voir les choses), dit Jésus, est la lampe du corps. Si ton œil est bon (s’il voit juste, discerne correctement le bien du mal), tout ton corps (que l’on peut aussi assimiler ici à la société) sera illuminé, mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien sont grandes les ténèbres : Mat 6,22-23.

Veillons à ce que, influencé par la moralité majoritaire ambiante, le niveau de moralité dont nous faisons preuve n’aille pas de plus en plus bas. C’est à la lumière de la Parole de Dieu que doit se décider ce qui, pour nous, est bien ou mal, non à celle de la majorité qui nous entoure. Que le Seigneur nous donne d’être prêt à être juger par le monde rétro, puritain, conservateur, archaïque pourvu que, par Lui, nous soyons appelés justes, courageux, libres, forts, maîtres de nous-mêmes, sel de la terre et lumière du monde !

- en visant également plusieurs types de personnes provoquant particulièrement le courroux de Dieu par leur attitude :

- 1er type de personnes visées : les dirigeants, les anciens, les chefs du peuple. Le principal reproche qu’il leur fait est d’abuser de leur position et de leur pouvoir pour s’enrichir personnellement aux dépens des plus pauvres. Au lieu d’être des bergers qui se préoccupent du bien des brebis qui leur ont été confiés, ils ont agi envers elles par cupidité, ne pensant qu’à leurs intérêts : Ezéchiel 34,1 à 3. La corruption des hommes qui sont à la tête d’une nation est beaucoup plus grave que celle de personnes du peuple. Car les dirigeants, les premiers, doivent être des exemples et des modèles. Comment en effet des dirigeants peuvent-ils avoir l’autorité d’exiger quelque chose de leurs administrés qu’ils ne pratiquent pas eux-mêmes ? Sachons donc que plus nous occupons une position de responsabilité, plus nous serons redevables de notre attitude ! Que rien de ce que je possède ne soit le fruit du vol ou de l’exploitations d’autrui !

- 2ème type de personnes visées : les filles orgueilleuses de Sion. Ce passage du livre d’Esaïe est intéressant par le fait qu’il est un des seuls de la Bible (ou parmi les plus détaillés) sur ce qui dans l’attitude et l’accoutrement d’une femme irrite et provoque la colère du Seigneur. C’est ici l’orgueil de la beauté et la recherche de la séduction qu’Esaïe condamne à travers l’accoutrement et la démarche des filles de Sion. C’est pourquoi il annonce un jugement sévère qui détruira cette vanité.

Esaïe dit que, en ce temps, la détresse des filles de Sion, devenues veuves par la perte de leurs maris à la guerre, sera telle qu’à n’importe quel prix sept femmes, autrefois si raffinées et si élégantes, seront, dans le but de procréer, prêtes à s’accoupler avec n’importe quel homme ayant survécu. Le chiffre sept utilisé par Esaïe ne l’est pas par hasard. Il exprime une idée d’absolu et indique que l’état d’esprit qui est derrière cette démarche est collectif et général. Comme Paul le décrit dans un autre sens en ce qui concerne l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant, tout ce qui est ancien aura, sous l’effet du jugement disparu : arrogance, orgueil, vanité. Comme le produit de l’œuvre de la repentance, le jugement abaisse ce qui est élevé, nivelle les différences et humilie. Mais il ne produit ni paix, ni joie. Il laisse chacun dans la misère et le désespoir. Il détruit l’identité ancienne que chacun s’est fabriqué dans son orgueil, sans lui en donner une nouvelle : ce que fait la grâce de Christ : 2 Cor 5,17 à 20. Béni soit Dieu pour la nouvelle vie et la nouvelle création que nous sommes en Lui

Corruption des chefs, superficialité, légèreté des comportements visibles surtout dans l’attitude hautaine et l’accoutrement provocateur des femmes : ne sommes-nous pas aussi dans le descriptif exact de notre société qui, de plus en plus, mûrit pour le jugement ?

vendredi 14 novembre 2008

Esaïe 3,1 à 7


Texte biblique

Le Seigneur, l’Eternel des armées, Va ôter de Jérusalem et de Juda Tout appui et toute ressource, Toute ressource de pain Et toute ressource d’eau, Le héros et l’homme de guerre, Le juge et le prophète, le devin et l’ancien, Le chef de cinquante et le magistrat, Le conseiller, l’artisan distingué et l’habile enchanteur. Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs, Et des enfants domineront sur eux. Il y aura réciprocité d’oppression parmi le peuple ; L’un opprimera l’autre, chacun son prochain ; Le jeune homme attaquera le vieillard, Et l’homme de rien celui qui est honoré. On ira jusqu’à saisir son frère dans la maison paternelle : Tu as un habit, sois notre chef ! Prends ces ruines sous ta main ! – Ce jour–là même il répondra : Je ne saurais être un médecin, Et dans ma maison il n’y a ni pain ni vêtement ; Ne m’établissez pas chef du peuple !

Réflexion

Aspects économiques et politiques du jugement :

Si l’objectif du Seigneur par le jugement est de sanctionner les attitudes des hommes à Son égard (orgueil, idolâtrie), le chemin pour y parvenir passe souvent par les aspects concrets de leur vie. Dieu sait en effet que tant que nous ne sommes pas touchés au point sensible de nos vies, les paroles, les avertissements, les menaces qu’Il nous fait n’ont ou n’auront que très peu d’impact. Derrière l’arrogance de notre façade ou de celle des systèmes que les hommes se sont construits, Dieu sait où se trouvent les points de vulnérabilité par lesquels Il peut les atteindre et, quelque part, leur faire mal.

C’est pourquoi, en annonçant ce qui va se produire pour Jérusalem et Juda, Esaïe identifie les cibles qui, concrètement, vont être les premiers objets que les traits du jugement de Dieu vont atteindre. L’Eternel, dit Esaïe, va ôter de Juda les ressources de pain et d’eau, puis renverser tous les hommes qui occupent au sein de la nation les postes d’autorité et de référence. Il va en quelque sorte agir sur le système, le mettre sens dessus dessous pour qu’il s’effondre. Ce bouleversement sera tel que, même en le cherchant, on ne trouvera plus personne qui se porte volontaire pour mener le peuple. La vulgarité triomphant, la nation sera devenue ingouvernable.

Ce que Juda et Jérusalem vivent ici n’est-il pas le chemin, la voie dans laquelle bientôt le monde va se trouver. Nous le voyons ici décrit : lorsque le chaos s’installe dans une nation, le peuple est prêt à placer n’importe qui à sa tête pour le gouverner et lui apporter un semblant de sécurité. C’est le chaos économique et politique qui va placer la Bête, l’Antichrist à la tête du monde ! Malheur à lui en ce jour !

jeudi 13 novembre 2008

Esaïe 2,6 à 22


Texte biblique

Car tu as abandonné ton peuple, la maison de Jacob, Parce qu’ils sont pleins de l’Orient, Et adonnés à la magie comme les Philistins, Et parce qu’ils s’allient aux fils des étrangers. Le pays est rempli d’argent et d’or, Et il y a des trésors sans fin ; Le pays est rempli de chevaux, Et il y a des chars sans nombre. Le pays est rempli d’idoles ; Ils se prosternent devant l’ouvrage de leurs mains, Devant ce que leurs doigts ont fabriqué. Les petits seront abattus, et les grands seront abaissés : Tu ne leur pardonneras point. Entre dans les rochers, Et cache–toi dans la poussière, Pour éviter la terreur de l’Eternel Et l’éclat de sa majesté. L’homme au regard hautain sera abaissé, Et l’orgueilleux sera humilié: L’Eternel seul sera élevé ce jour–là. Car il y a un jour pour l’Eternel des armées Contre tout homme orgueilleux et hautain, Contre quiconque s’élève, afin qu’il soit abaissé ; Contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés, Et contre tous les chênes de Basan ; Contre toutes les hautes montagnes, Et contre toutes les collines élevées ; Contre toutes les hautes tours, Et contre toutes les murailles fortifiées ; Contre tous les navires de Tarsis, Et contre tout ce qui plaît à la vue. L’homme orgueilleux sera humilié, Et le hautain sera abaissé : L’Eternel seul sera élevé ce jour–là. Toutes les idoles disparaîtront. On entrera dans les cavernes des rochers Et dans les profondeurs de la poussière, Pour éviter la terreur de l’Eternel et l’éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour effrayer la terre. En ce jour, les hommes jetteront Leurs idoles d’argent et leurs idoles d’or, Qu’ils s’étaient faites pour les adorer, Aux rats et aux chauves–souris ; Et ils entreront dans les fentes des rochers Et dans les creux des pierres, Pour éviter la terreur de l’Eternel et l’éclat de sa majesté, Quand il se lèvera pour effrayer la terre. Cessez de vous confier en l’homme, Dans les narines duquel il n’y a qu’un souffle : Car de quelle valeur est–il ?

Réflexion

Les péchés qui amènent le jugement de Dieu sur Son peuple et sur le monde :

C’est de manière diverse qu’Esaïe décrit la venue du jugement de Dieu :

- En ce qui concerne la maison de Jacob, ce jugement commence par l’abandon de Dieu. Notons que cet abandon de Dieu n’est pas le premier dans l’ordre des choses. C’est d’abord parce qu’Israël a abandonné Dieu pour se rattacher à des dieux étrangers que l’Eternel prend ensuite le parti d’abandonner Jacob. Nous abandonnons Dieu avant qu’Il ne nous abandonne. L’abandon de Dieu est la conséquence, la conclusion que Dieu tire et à laquelle le péché de Son peuple l’oblige. Elle n’est pas, croyons-le, une décision prise par Dieu de gaieté de cœur, mais une décision qui entérine une séparation déjà effective dans les faits. La position dans laquelle se trouve le Seigneur est comparable à celle dans laquelle se trouverait un homme marié dont la femme, tout en restant à la maison, ne cesse de le tromper avec son ou ses amants. Qui blâmerait cet homme, après maints essais, avertissements, démarches de restauration de la relation rompue, de prendre acte de la réalité et de l’entériner par une décision de divorce ?

- S’il commence par la maison de Dieu, celle qui est la plus à même de comprendre l’amour de Dieu, le jugement de Dieu va dépasser le cadre du peuple avec qui Il a fait alliance. Car tous les hommes, même s’ils ne peuvent le formuler correctement, ont d’une certaine manière connaissance et conscience de Dieu. Esaïe annonce donc, au-delà d’Israël, un temps où Dieu se lèvera pour juger et épouvanter la terre : un temps de terreur. Les péchés qui sont la cause de ce temps en sont à eux seuls la justification !

3 à 4 péchés sont ici mentionnés comme étant les causes du jugement de Dieu à la fois sur le monde, mais aussi sur Son peuple :

- en ce qui concerne Israël :

1. l’occultisme, la pratique de la magie, l’imitation des pratiques spirituelles des peuples étrangers qui, à contrario d’Israël, ne connaissent pas Dieu comme Il l’a connu.

2. l’idolâtrie, l’adoration ou la vénération d’idoles et de statues taillées, fabriquées par la main de l’homme.

3. de manière sous-entendue, la confiance d’Israël en ses biens et sa richesse

- en ce qui concerne le monde :

1. l’accent premier est mis sur l’orgueil, la prétention de l’homme à la grandeur à cause de ses œuvres et de ses réalisations qui font sa fierté.

2. l’idolâtrie, l’adoration ou la vénération humaine pour les faux dieux d’or et d’argent.

Le temps de terreur par lequel Dieu va faire passer l’humanité aura comme objet de lui démontrer la vanité des choses dans lesquelles elle met sa confiance pour son salut. Si le monde lui-même n’est pas excusable de son égarement aux yeux de Dieu, à combien plus forte raison le peuple de Dieu !

mercredi 12 novembre 2008

Esaïe 2,1 à 5

Texte biblique

Prophétie d’Esaïe, fils d’Amots, sur Juda et Jérusalem. Il arrivera, dans la suite des temps, Que la montagne de la maison de l’Eternel Sera fondée sur le sommet des montagnes, Qu’elle s’élèvera par–dessus les collines, Et que toutes les nations y afflueront. Des peuples s’y rendront en foule, et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, A la maison du Dieu de Jacob, Afin qu’il nous enseigne ses voies, Et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, Et de Jérusalem la parole de l’Eternel. Il sera le juge des nations, L’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, Et de leurs lances des serpes : Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, Et l’on n’apprendra plus la guerre. Maison de Jacob, Venez, et marchons à la lumière de l’Eternel !

Réflexion

La suite des temps pour Jérusalem :

Si Esaïe exprime dans le chapitre précédent toute l'indignation de l'Eternel au sujet de l'état d'Israël, et plus particulièrement de Jérusalem, la cité sainte, nous quittons au chapitre 2 la réalité dans laquelle se trouve le prophète dans le présent pour nous projeter sur ce que sera la cité de Dieu dans la suite des temps. Loin de disparaître, Jérusalem nous est présentée ici comme le centre d'attraction de tous les peuples, le lieu par excellence à partir duquel la parole de l'Eternel pourra être entendue par tous et la paix dans le monde concrétisée. De la prophétie d'Esaïe ressort clairement les idées suivantes :

– aucune paix effective et durable ne sera possible tant que Jérusalem, cité de Dieu, n'aura pas le statut que la volonté de Dieu a décidé pour elle
– seuls le règne et la présence personnelle du Messie régnant sur le monde à partir de Jérusalem sont en mesure de conférer à la ville sainte ce statut de capitale du monde.

Prophétie sur l'avenir de Jérusalem, l'annonce d'Esaïe est en même temps un témoignage de la fidélité de Dieu et de Sa capacité, envers et contre tout, d'accomplir dans le temps Ses desseins. Certes, comme nous l'avons vu en fin du précédent chapitre, l'oeuvre de Dieu ne se fait pas sans la participation entière de ceux qu'elle inclut dans Son desseins. Israël devra passer par la repentance et le retour à Dieu : c'est l'étape et le passage obligé. Il est réconfortant de savoir cependant que ce n'est, en fin de compte, ni le péché, ni la révolte contre Dieu qui triompheront mais le projet de grâce, conçu par Dieu de toute éternité pour les Siens. Prions aujourd'hui ce que Jésus nous a demandé de prier : que Ton nom soit sanctifié (tout commence par là), que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme dans les cieux... et aujourd'hui déjà dans ma propre vie !

mardi 11 novembre 2008

Esaïe 1,21 à 31

Texte biblique

Quoi donc ! la cité fidèle est devenue une prostituée ! Elle était remplie d’équité, la justice y habitait, Et maintenant il y a des assassins ! Ton argent s’est changé en scories, Ton vin a été coupé d’eau. Tes chefs sont rebelles et complices des voleurs, Tous aiment les présents et courent après les récompenses ; Ils ne font pas droit à l’orphelin, Et la cause de la veuve ne vient pas jusqu’à eux. C’est pourquoi voici ce que dit le Seigneur, l’Eternel des armées, Le Fort d’Israël: Ah ! je tirerai satisfaction de mes adversaires, Et je me vengerai de mes ennemis. Je porterai ma main sur toi, Je fondrai tes scories, comme avec de la potasse, Et j’enlèverai toutes tes parcelles de plomb. Je rétablirai tes juges tels qu’ils étaient autrefois, Et tes conseillers tels qu’ils étaient au commencement. Après cela, on t’appellera ville de la justice, Cité fidèle. Sion sera sauvée par la droiture, Et ceux qui s’y convertiront seront sauvés par la justice. Mais la ruine atteindra tous les rebelles et les pécheurs, Et ceux qui abandonnent l’Eternel périront. On aura honte à cause des térébinthes auxquels vous prenez plaisir, Et vous rougirez à cause des jardins dont vous faites vos délices ; Car vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri, Comme un jardin qui n’a pas d’eau. L’homme fort sera comme de l’étoupe, Et son œuvre comme une étincelle ; Ils brûleront l’un et l’autre ensemble, Et il n’y aura personne pour éteindre.

Réflexion

Poursuite de l'exposé du ressenti des sentiments de Dieu au sujet de l'état moral de Juda, Son peuple :

v 21 à 23 : indignation de Dieu au sujet de ce qu'est devenue Jérusalem. Tel un cancer qui se généralise, la corruption a gangréné la société à tous les niveaux. Les injustices sociales se multiplient, ceux qui exercent le pouvoir, les chefs, étant les premiers concernés. Comme toujours dans de tels cas, ce sont les plus faibles, les sans-droits (l'orphelin et la veuve) qui en sont les premières et les plus grandes victimes.

v 24 à 26 : le Seigneur ne va pas laisser indéfiniment l'injustice gangrener la vie de Son peuple. Il va Lui-même intervenir et exercer Sa vengeance contre Ses ennemis (ceux qui pervertissent le droit). Il va faire valoir que c'est à Lui d'abord que Jérusalem appartient et non à ceux qui la dirigent, C'est pourquoi Il va agir pour les destituer et les remplacer par les dirigeants de son choix, tous juges et conseillers intègres.

C'est, fait remarquer ici Esaïe, non dans les débuts d'une oeuvre, mais dans le temps et la durée que, graduellement, s'introduisent des pratiques qui, petit à petit, en viennent à altérer la qualité de l'oeuvre pourtant bien commencée. Plus le temps passe, plus il y a risque de s'éloigner de l'esprit et de la qualité qui présidaient au commencement : d'où la nécessité de liens entre les générations : Juges 2,10; Actes 1,21-22.

v 27 à 31 : avec la restauration des pratiques et des principes de justice et d'équité accompagnant le renouveau, deux phénomènes vont se produire :
– un phénomène de honte pour les fautes et les péchés commis du temps de l'éloignement
– un phénomène de jugement pour ceux qui, refusant de revenir à Dieu et à l'obéissance à Sa Parole et Sa volonté, persistent à Lui résister.

Que le Seigneur nous donne d'être et de rester sensible à Sa voix constamment !

lundi 10 novembre 2008

Esaïe 1,10 à 20


Texte biblique

Ecoutez la parole de l’Eternel, chefs de Sodome ! Prête l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! Qu’ai–je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis ? Cessez d’apporter de vaines offrandes : J’ai en horreur l’encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. Lavez–vous, purifiez–vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; Cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l’opprimé ; Faites droit à l’orphelin, Défendez la veuve. Venez et plaidons ! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, Vous mangerez les meilleures productions du pays ; Mais si vous résistez et si vous êtes rebelles, Vous serez dévorés par le glaive, Car la bouche de l’Eternel a parlé.

Réflexion

Le dégoût qu’inspire à Dieu le culte et les pratiques religieuses de Juda : v 10 à 15 :

Après le premier constat d’Esaïe sur l’état moral du peuple de Dieu, assimilé avec Sodome et Gomorrhe (c’est dire l’état grave de dépravation morale qui le caractérise), le prophète exprime de la part de Dieu la façon avec laquelle Celui-ci vit, reçoit les actes de piété du peuple à Son égard. Le dégoût, la répulsion que ceux-ci inspirent à Dieu nous rappellent plusieurs vérités à ce sujet :

- nos actes de piété n’ont de sens que s’ils expriment ce qui se trouve dans le cœur. Car c’est là que se trouve la vérité de ce que nous sommes devant Dieu. Les actes de piété (offrandes à Dieu, prières, fêtes, rencontres fraternelles…) sont les actes les plus profonds qu’un homme puissent faire. Aussi devons-nous particulièrement veiller à l’esprit dans lequel nous les accomplissons.

- Si la pratique que nous montrons n’est pas l’expression conforme de ce que nous voulons vivre et manifester à l’égard de Dieu, elle est un mensonge et une cause aggravante de condamnation.

- Rien n’inspire davantage de dégoût à Dieu que la simulation ou la duplicité dans le domaine de la pratique religieuse ou la piété. C’est se moquer doublement de Dieu que de faire croire par nos actes que nous l’aimons et lui sommes attachés, alors que notre cœur tout entier se plaît dans la désobéissance : Marc 7,6. L’hypocrisie religieuse est le péché contre lequel Jésus s’est montré le plus sévère : Jean 2,16 ; Matth 23,1 à 36

- La dernière chose que nous abandonnons, après avoir abandonné Dieu, est notre façade religieuse. Nous pouvons longtemps conservé l’apparence de la piété alors que, depuis plus longtemps encore, nous avons abandonné ce qui en fait la force : 2 Tim 3,5

Les choses étant ce qu'elles sont, quelles sont de la part de Juda les démarches qui doivent être entreprises pour qu'il puisse de nouveau être en grâce auprès de Dieu ? L'appel qu'Esaïe lui adresse y répond. Il décrit en même temps le passage obligé que doit prendre tout homme qui, après avoir péché, souhaite retrouver le chemin du pardon, de la réconciliation et du rétablissement devant son Dieu :

1. Lavez-vous, purifiez, ôtez de ma vue vos agissements mauvais : l'injonction d'Esaïe envers Juda suppose et implique comme premier point de la démarche de retour vers Dieu une prise de conscience sans mesure d'adoucissement du caractère souillé et reprochable de sa conduite. Tant que nous ne condamnons pas notre conduite comme Dieu la condamne, les conditions spirituelles ne sont pas réunies pour un retour et un changement véritable devant Dieu. La véritable repentance implique un regard de condamnation sans concession sur tous les actes qui, aux yeux de Dieu, ont sali notre personne et nous ont conduit à vivre et nous comporter d'une manière indigne de ce que Dieu souhaite pour nous.

2. Le retour pour être complet ne doit pas se limiter à la condamnation du passé. Esaïe indique que la mesure du degré de profondeur de notre repentance se voit dans le changement radical, concret et pratique de notre comportement. La pratique du bien doit se substituer à l'ancienne pratique du mal : v 17. le changement concret de comportement doit pouvoir être vérifiable dans les faits.

3. Ces deux conditions remplies, Dieu peut alors, par Sa grâce, effacer le péché, la souillure : v 18 et, partager, faire de nouveau participer à Sa richesse et aux nombreuses bénédictions qu'Il a en réserve pour lui, le croyant pardonné et purifié : v 19.

Esaïe est clair dans la conclusion de son exhortation : la responsabilité de notre état présent et à venir est d'abord entre nos mains. La grâce de Dieu est prête à nous donner la vie d'abondance et de qualité à laquelle nous soupirons. Mais c'est avant tout de notre attitude à l'égard du péché et de Dieu que l'expérience de la richesse de notre vécu avec Dieu dépend.

dimanche 9 novembre 2008

Esaïe 1,4 à 9

Texte biblique

Malheur à la nation pécheresse, au peuple chargé d’iniquités, A la race des méchants, aux enfants corrompus ! Ils ont abandonné l’Eternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël. Ils se sont retirés en arrière… Quels châtiments nouveaux vous infliger, Quand vous multipliez vos révoltes ? La tête entière est malade, Et tout le cœur est souffrant. De la plante du pied jusqu’à la tête, rien n’est en bon état : Ce ne sont que blessures, contusions et plaies vives, Qui n’ont été ni pansées, ni bandées, Ni adoucies par l’huile. Votre pays est dévasté, Vos villes sont consumées par le feu, Des étrangers dévorent vos campagnes sous vos yeux, Ils ravagent et détruisent, comme des barbares. Et la fille de Sion est restée Comme une cabane dans une vigne, Comme une hutte dans un champ de concombres, Comme une ville épargnée. Si l’Eternel des armées Ne nous eût conservé un faible reste, Nous serions comme Sodome, Nous ressemblerions à Gomorrhe.

Réflexion

Etat moral et spirituel du peuple de Juda :

V 4a : qualificatifs décrivant l’état de la nation :
Une nation pécheresse : qui vit et se plait dans le péché
Un peuple chargé de fautes : un peuple qui ne se repent pas et n’est pas purifié
Une engeance mauvaise : des fils du diable, qui porte et reflète les caractéristiques de leur père
Des fils pervertis : des fils qui ont troqué, dévoyé leur nature pour choisir de se complaire dans le mal

V4b : cause de leur état : l’éloignement, l’abandon, le rejet de Dieu
Rappelons-nous bien que, en tant que chrétiens, nous ne devons et ne conservons ce qui a de noble et de saint en nous que dans la communion, la relation intime et étroite avec Dieu. En-dehors de son influence, nous n’avons en nous aucune tendance à la sainteté, à la pureté, à l’obéissance à Ses lois. Abandonner le Seigneur conduit obligatoirement à se montrer identique (et parfois pire) que ceux qui ne Le connaissent pas.

V 5-6 : Désarroi de Dieu face à Son impuissance pour trouver un remède, une méthode de correction efficace, capable de ramener Son peuple à produire le fruit qu’Il souhaite Lui voir porter. Dieu a déjà essayé tant de choses qui se sont révélées inefficaces… Il se demande même quelle partie du corps Il peut encore frapper tant l’état général du peuple est mauvais.

C’est ce constat d’impuissance de Dieu qui va L’amener à opter pour une méthode draconienne et radicale. Puisque Juda est incapable, même sous le pression de la souffrance et du châtiment à se réformer, la seule façon possible pour le peuple de Dieu de plaire à Dieu est que Dieu Lui-même, par Son Esprit, vive et habite en Lui. C’est ce à quoi va mener la nouvelle alliance : Jérémie 31,31 à 34.

V 7 et 8 : signification concrète de la métaphore utilisée par Esaïe (le corps) pour décrire l’état général du peuple de Dieu : le pays est dévasté, occupé par les ennemis, les villes sont brûlées…

V 9 : cause de la survie du peuple : elle n’est due qu’à une seule chose : la grâce de Dieu, Sa fidélité à Son alliance !