samedi 15 novembre 2008

Esaïe 3,8 à 4,1


Texte biblique

Jérusalem chancelle, Et Juda s’écroule, Parce que leurs paroles et leurs œuvres sont contre l’Eternel, Bravant les regards de sa majesté. L’aspect de leur visage témoigne contre eux, Et, comme Sodome, ils publient leur crime, sans dissimuler. Malheur à leur âme ! Car ils se préparent des maux. Dites que le juste prospérera, Car il jouira du fruit de ses œuvres. Malheur au méchant ! il sera dans l’infortune, Car il recueillera le produit de ses mains. Mon peuple a pour oppresseurs des enfants, Et des femmes dominent sur lui ; Mon peuple, ceux qui te conduisent t’égarent, Et ils corrompent la voie dans laquelle tu marches. L’Eternel se présente pour plaider, Il est debout pour juger les peuples. L’Eternel entre en jugement Avec les anciens de son peuple et avec ses chefs : Vous avez brouté la vigne ! La dépouille du pauvre est dans vos maisons ! De quel droit foulez–vous mon peuple, Et écrasez–vous la face des pauvres ? Dit le Seigneur, l’Eternel des armées. L’Eternel dit : Parce que les filles de Sion sont orgueilleuses, Et qu’elles marchent le cou tendu Et les regards effrontés, Parce qu’elles vont à petits pas, Et qu’elles font résonner les boucles de leurs pieds, Le Seigneur rendra chauve le sommet de la tête des filles de Sion, L’Eternel découvrira leur nudité. En ce jour, le Seigneur ôtera les boucles qui servent d’ornement à leurs pieds, Et les filets et les croissants ; Les pendants d’oreilles, les bracelets et les voiles , Les diadèmes, les chaînettes des pieds et les ceintures, Les boîtes de senteur et les amulettes ; Les bagues et les anneaux du nez ; Les vêtements précieux et les larges tuniques, Les manteaux et les gibecières ; Les miroirs et les chemises fines, Les turbans et les surtouts légers. Au lieu de parfum, il y aura de l’infection ; Au lieu de ceinture, une corde ; Au lieu de cheveux bouclés, une tête chauve ; Au lieu d’un large manteau, un sac étroit ; Une marque flétrissante, au lieu de beauté. Tes hommes tomberont sous le glaive, Et tes héros dans le combat. Les portes de Sion gémiront et seront dans le deuil ; Dépouillée, elle s’assiéra par terre. Et sept femmes saisiront en ce jour un seul homme, et diront : Nous mangerons notre pain, Et nous nous vêtirons de nos habits ; Fais–nous seulement porter ton nom ! Enlève notre opprobre !

Réflexion

Causes nouvelles de provocation de Dieu et de l’effondrement de Juda :

Après l’idolâtrie, l’orgueil, l’occultisme, Esaïe poursuit le plaidoyer qu’il dresse contre Juda et qui est la cause du jugement de Dieu sur la nation

- en identifiant plusieurs traits caractéristiques du péché du peuple

- 1èr trait dénoncé : les discours prononcés et les actes qui en sont les conséquences : v 8. Comme la Parole est le moyen par excellence par lequel Dieu transmet sa vérité, c’est par la parole et le discours que les hommes, ennemis de Dieu et de Sa pensée, construisent leur argumentation dans le but d’amener le peuple à épouser leurs vues. Or, le discours ne s’arrête jamais aux paroles prononcées ou aux arguments développés. Tôt ou tard, ils engendrent des actes, donnent naissance à des comportements. C’est la parole et la pensée qui sont toujours à l’origine des actes. C’est par elles que, en bien ou en mal, se modifie et se traduit ensuite en actes la conscience d’un peuple. Le discours admis, le peuple agit d’une certaine manière. Il ne se pose alors plus la question d’où vient ou quelle est la légitimité de la pensée qui est à l’origine de sa façon d’agir, la parole admise devenant règle commune de vie dans la société (combat contre l’euthanasie, la peine de mort, l’avortement…)

D’où l’importance pour nous, témoins de Dieu, de continuer à diffuser et répandre la Parole de Dieu. Car la Parole de Dieu reçue, admise et comprise a, elle seule, le pouvoir de réformer les actes.

Comprenons à quel point, au travers des discours prononcés et des agissements perpétrés, notre société s’est éloignée de Dieu et est mûre pour le jugement. Comprenons que seul le message rappelant aux hommes qui est Dieu (Sa sainteté, Sa justice, Sa totale séparation d’avec le mal), ce qu’est pour Lui le bien et le mal (Sa loi), et la nécessité pour nous de la repentance (ce changement de mentalité et de manière de penser) est, comme aux jours de Jean-Baptiste, le message convenable et pertinent que nous devons faire entendre au monde !

- 2ème trait dénoncé : l’absence de retenue et de honte dont le peuple fait preuve dans son comportement. Un des critères les plus fiables qui soit pour juger du niveau moral d’une société se trouve dans la réaction émotionnelle dont elle fait preuve à la vue de certains comportements licencieux. Une société qui n’a plus, ou qui a de moins en moins honte de ces péchés qui, autrefois, étaient cachés, démontre de façon nette le recul moral dont elle fait preuve. En effet, l’élément naturel dans lequel se développe et se pratique le péché est le monde des ténèbres : Rom 13,12-13 ; Ephés 5,3 à 9. Quiconque pratique le péché hait la lumière et ne vient pas à elle de peur que ses œuvres ne soient dévoilées, dit Jésus : Jean 3,20. Une société qui n’a plus honte, dans laquelle les pires déviances, comme à Sodome, peuvent être pratiquées sans provoquer ni honte, ni indignation, donne la preuve qu’elle n’est pas plus éclairée, mais plus enténébrée. L’œil (l’outil qui est à l’origine de notre façon de voir les choses), dit Jésus, est la lampe du corps. Si ton œil est bon (s’il voit juste, discerne correctement le bien du mal), tout ton corps (que l’on peut aussi assimiler ici à la société) sera illuminé, mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien sont grandes les ténèbres : Mat 6,22-23.

Veillons à ce que, influencé par la moralité majoritaire ambiante, le niveau de moralité dont nous faisons preuve n’aille pas de plus en plus bas. C’est à la lumière de la Parole de Dieu que doit se décider ce qui, pour nous, est bien ou mal, non à celle de la majorité qui nous entoure. Que le Seigneur nous donne d’être prêt à être juger par le monde rétro, puritain, conservateur, archaïque pourvu que, par Lui, nous soyons appelés justes, courageux, libres, forts, maîtres de nous-mêmes, sel de la terre et lumière du monde !

- en visant également plusieurs types de personnes provoquant particulièrement le courroux de Dieu par leur attitude :

- 1er type de personnes visées : les dirigeants, les anciens, les chefs du peuple. Le principal reproche qu’il leur fait est d’abuser de leur position et de leur pouvoir pour s’enrichir personnellement aux dépens des plus pauvres. Au lieu d’être des bergers qui se préoccupent du bien des brebis qui leur ont été confiés, ils ont agi envers elles par cupidité, ne pensant qu’à leurs intérêts : Ezéchiel 34,1 à 3. La corruption des hommes qui sont à la tête d’une nation est beaucoup plus grave que celle de personnes du peuple. Car les dirigeants, les premiers, doivent être des exemples et des modèles. Comment en effet des dirigeants peuvent-ils avoir l’autorité d’exiger quelque chose de leurs administrés qu’ils ne pratiquent pas eux-mêmes ? Sachons donc que plus nous occupons une position de responsabilité, plus nous serons redevables de notre attitude ! Que rien de ce que je possède ne soit le fruit du vol ou de l’exploitations d’autrui !

- 2ème type de personnes visées : les filles orgueilleuses de Sion. Ce passage du livre d’Esaïe est intéressant par le fait qu’il est un des seuls de la Bible (ou parmi les plus détaillés) sur ce qui dans l’attitude et l’accoutrement d’une femme irrite et provoque la colère du Seigneur. C’est ici l’orgueil de la beauté et la recherche de la séduction qu’Esaïe condamne à travers l’accoutrement et la démarche des filles de Sion. C’est pourquoi il annonce un jugement sévère qui détruira cette vanité.

Esaïe dit que, en ce temps, la détresse des filles de Sion, devenues veuves par la perte de leurs maris à la guerre, sera telle qu’à n’importe quel prix sept femmes, autrefois si raffinées et si élégantes, seront, dans le but de procréer, prêtes à s’accoupler avec n’importe quel homme ayant survécu. Le chiffre sept utilisé par Esaïe ne l’est pas par hasard. Il exprime une idée d’absolu et indique que l’état d’esprit qui est derrière cette démarche est collectif et général. Comme Paul le décrit dans un autre sens en ce qui concerne l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie du croyant, tout ce qui est ancien aura, sous l’effet du jugement disparu : arrogance, orgueil, vanité. Comme le produit de l’œuvre de la repentance, le jugement abaisse ce qui est élevé, nivelle les différences et humilie. Mais il ne produit ni paix, ni joie. Il laisse chacun dans la misère et le désespoir. Il détruit l’identité ancienne que chacun s’est fabriqué dans son orgueil, sans lui en donner une nouvelle : ce que fait la grâce de Christ : 2 Cor 5,17 à 20. Béni soit Dieu pour la nouvelle vie et la nouvelle création que nous sommes en Lui

Corruption des chefs, superficialité, légèreté des comportements visibles surtout dans l’attitude hautaine et l’accoutrement provocateur des femmes : ne sommes-nous pas aussi dans le descriptif exact de notre société qui, de plus en plus, mûrit pour le jugement ?

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