jeudi 20 novembre 2008

Esaïe 5,18 à 20


Texte biblique

Malheur à ceux qui tirent l’iniquité avec les cordes du vice, Et le péché comme avec les traits d’un char, Et qui disent : Qu’il hâte, qu’il accélère son œuvre, Afin que nous la voyions ! Que le décret du Saint d’Israël arrive et s’exécute, Afin que nous le connaissions ! Malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, Qui changent les ténèbres en lumière, et la lumière en ténèbres, Qui changent l’amertume en douceur, et la douceur en amertume !

Réflexion

3ème péché : le péché de l’audace et de l’arrogance

Après les matérialisme et l’hédonisme, Esaïe dénonce ce qui est la suite logique d’un comportement marqué par un éloignement de plus en plus grand de Dieu : l’insolence et l’effronterie. L’insolence ne se situe pas ici d’abord dans les propos tenus, mais dans la liberté, l’aisance avec laquelle on peut afficher sa vie de péché sans qu’en soi la conscience ne nous oblige à aucune retenue morale. L’image du tireur à l’arc, utilisé par Esaïe en donne toute la mesure. Pour atteindre la cible, tout tireur à l’arc sait quelle somme de concentration l’exercice impose. En fait, c’est toute l’énergie, l’attention, en même temps que la position du tireur qui est mobilisée dans le but de permettre la course la meilleure de la flèche vers la cible visée. Tel est, dit Esaïe, également le degré d’investissement et d’engagement atteint par l’homme lorsque, persévérant dans le détachement de Dieu, il se laisse de moins en moins arrêter par les lumières de sa conscience.. Elle est vraie la parole qui dit : bien souvent, lorsqu’un homme pense qu’il a l’esprit de plus en plus large, ce n’est que sa conscience qui s’élargit.

L’insolence du comportement n’est pas la seule manifestation de la conscience enténébrée. Celle-ci est également visible dans l’effronterie dans les paroles à l’égard de Dieu. Les apôtres Jude et Pierre, stigmatisant les faux prophètes, en décrivant leur portrait moral, font la même constatation : 2 Pierre 2,9 à 12 ; Jude v 8 à 10. C’est dans l’arrogance et l’effronterie des discours tenus et dans l’insolence des comportements vécus que l’on peut juger du degré d ‘apostasie d’une société (voir aussi les paroles d’Esaïe sur les femmes de Jérusalem).

4ème péché : l’inversion des valeurs

Le 4ème péché que recense Esaïe nous conduit au bout du chemin qui mène à l’éloignement de Dieu. Il souligne du même coup le danger que représente pour toute société le fait de se laisser aller sur la pente toujours plus glissante de l’apostasie. L’apôtre Jean qui, dans sa 1ère lettre, ne voit les choses qu’en deux teintes (noir et blanc, ténèbres et lumière) a raison. S’éloigner de la lumière, ce n’est pas seulement pénétrer dans la pénombre, mais être dans les ténèbres. La permissivité, le compromis n’ont pas pour seul effet d’altérer la conscience. Elle la modifie en profondeur, ceci, dit Esaïe, à tel point que ce qui était mal hier est appelé bien aujourd’hui et vice versa.

Notons cependant la subtile analyse du prophète dans les verbes qu’il choisit pour décrire ce qu’il voit. Esaïe ne dit pas : Malheur à ceux pour qui le mal est devenu bien et le bien mal, mais " malheur à ceux qui disent le mauvais bon ou le bon mauvais. " Ce qu’il dénonce ici n’est pas le fait que la société ait complètement perdu la conscience du bien et du mal. Une telle extrémité est-elle d’ailleurs possible, sans que cela soit une victoire complète de la puissance des ténèbres ? Le malheur qu’il annonce est pour ceux qui disent, les auteurs de discours, les promoteurs d’idéologies qui vont dans ce sens et qui, contre leur propre conscience, choisissent délibérément, pour éteindre le feu insupportable du remords conséquent à leurs péchés, d’en généraliser l’idée et la pratique dans la société. Conquérants avançant sous la bannière de la tolérance, leur objectif est clairement affiché. Ils veulent supprimer dans l’esprit du peuple tout ce que des siècles de connaissance et de référence à Dieu et Sa Parole a généré, selon leurs dires, de mauvaise conscience dans l’esprit collectif : Psaume 2,2.

Que Dieu nous donne, à nous Ses enfants, contrairement à ce qu’avancent ses détracteurs, de témoigner du bien-être et de la joie que procure l’obéissance à sa Parole. Seul faire le bien procure la joie vraie et durable. Seule l’obéissance procure la paix, et tout ceux qui disent l’inverse ne peuvent être que malhonnêtes et menteurs !

Aucun commentaire: