mercredi 19 novembre 2008

Esaïe 5,8 à 17


Texte biblique

Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, Et qui joignent champ à champ, Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace, Et qu’ils habitent seuls au milieu du pays ! Voici ce que m’a révélé l’Eternel des armées: Certainement, ces maisons nombreuses seront dévastées, Ces grandes et belles maisons n’auront plus d’habitants. Même dix arpents de vigne ne produiront qu’un bath, Et un homer de semence ne produira qu’un épha. Malheur à ceux qui de bon matin Courent après les boissons enivrantes, Et qui bien avant dans la nuit Sont échauffés par le vin ! La harpe et le luth, le tambourin, la flûte et le vin, animent leurs festins ; Mais ils ne prennent point garde à l’œuvre de l’Eternel, Et ils ne voient point le travail de ses mains. C’est pourquoi mon peuple sera soudain emmené captif ; Sa noblesse mourra de faim, Et sa multitude sera desséchée par la soif. C’est pourquoi le séjour des morts ouvre sa bouche, Elargit sa gueule outre mesure ; Alors descendent la magnificence et la richesse de Sion, Et sa foule bruyante et joyeuse. Les petits seront abattus, les grands seront humiliés, Et les regards des hautains seront abaissés. L’Eternel des armées sera élevé par le jugement, Et le Dieu saint sera sanctifié par la justice. Des brebis paîtront comme sur leur pâturage, Et des étrangers dévoreront les possessions ruinées des riches.

Réflexion

Après avoir, au travers de la parabole du chant du bien-aimé sur sa vigne, exprimer le ressenti, la déception de Dieu quant à l’attente qu’Il portait en Lui à l’égard d’Israël, de Jérusalem et de Juda, Esaïe en vient à dresser la liste de 6 péchés de comportement et d’attitude, frappés du sceau de la malédiction et perçus par l’Eternel comme une provocation de la part de Son peuple à Son égard.

Les 6 péchés provoquant la colère du Seigneur sur Son peuple :

1er péché : v 8 à 10 : le matérialisme, le désir croissant de possessions et de biens

C’est le péché des riches et de la classe dominante qui ne peut se vivre qu’au prix de l’exclusion d’autrui de la place que leurs intérêts leur poussent à occuper. Le Seigneur le jure par un serment : au jour du jugement, Il s’engage à détruire les signes extérieurs de richesse des riches indélicats et Il leur promet à eux-mêmes la perte rapide de tous leurs biens (soit par la mort, soit par leur destruction)

2ème péché : v 11 à 17 : la bravoure des fêtards et des bons vivants

Leurs caractéristiques :

- ce sont des gens matinaux. En cela, il n’y a rien à leur reprocher. C’est dans la raison de leur lever matinal que se trouve le péché qui irrite le Seigneur. Car, au lieu de la recherche de Sa face, qui est l’habitude des saints, c’est l’euphorie que leur apporte l’ivresse de l’alcool qui les pousse, dès le matin, à sortir rapidement de leur lit. C’est la dépendance de leur passion qui, tôt le matin, leur donne l’élan dont ils ont besoin pour se lever.

Voyant le zèle qui anime ces hommes pour leur passion, posons-nous la question : la pensée, dès le matin, de rechercher la face de Dieu nous motive-t-elle suffisamment pour nous pousser à quitter le confort et la chaleur de notre lit. Se peut-il que le péché soit une force d’attraction plus forte dans le cœur des méchants que la perspective du contact avec le Seigneur pour les saints ? Que la pensée quotidienne de la communion avec Toi soit la motivation puissante qui me fasse me lever et envisager avec bonheur le programme de ma journée !

- ce sont des " couches tard ". Là aussi, il n’y a dans ce fait rien de répréhensible. Sauf que ce qui les amène à veiller tardivement le soir se trouve être la même raison que ce qui les pousse à se lever tôt le matin. Ainsi, il se trouve (et c’est là le principal reproche qui leur est adressé) que, du matin au soir, comme il en est (ou devrait en être pour les saints) à l’égard de leur Seigneur, la passion qui anime des hommes pécheurs les absorbe tant qu’elle constitue tout au long de leurs journées leur principale occupation et raison de vivre.

Fais-je montre, dans ma vie avec le Seigneur, d’autant de passion pour Lui que les hommes qui m’entourent en ont pour leurs péchés ? Ma passion pour le Christ m’habite-t-elle tant que tous ceux qui me voient et me côtoient du matin au soir peuvent voir que j’en suis imprégné (comme le buveur de son vin) ? Que le Seigneur nous donne cet amour pour Lui qui pénètre, imprègne, marque tous les instants de notre vie !

- ce sont des gens joyeux. En cela non plus, il n’y a rien de répréhensible. Mis à part le fait que ce qui est célébré au son de leur musique et qui fait le contenu de leurs chants n’est pas le Seigneur, mais ce qui sort de la folie de leurs cœurs.

Dieu est-il dans ma vie le sujet de ma joie ou de mes chants ? Ou transmets-je l’idée que la vie avec Dieu est quelque chose de si terne et de si pesant qu’aucun chant à Sa louange et à Sa gloire ne franchisse la porte de mes lèvres !

- ce sont des aveugles : pris par leur passion, ces hommes sont devenus aveugles. Ils ne voient pas ce qui se passe ou ce qui se prépare autour d’eux, les signes évidents de menaces du jugement de Dieu qui se manifestent autour d’eux.

Un des effets intrinsèques de la connaissance de Dieu dans nos vies est le discernement spirituel, la conscience des temps dans lesquels on vit, la perception anticipée de l’œuvre de Dieu. Suis-je suffisamment imprégné du Seigneur qu’Il ait la capacité de me révéler Sa pensée et me rendre sensible à l’œuvre qu’Il se prépare à faire ? Que le Seigneur, qui ne fait rien sans avoir révélé Ses secrets à Ses prophètes, me rende apte et capable à comprendre ce qu’Il attend, désire et veut pour nous !

Leur destinée :

Un jugement rapide et massif qui les porte tous soudainement dans le séjour des morts au milieu même de leur vacarme et de leur liesse. On ne peut, montre Esaïe, avoir comme but dans la vie le plaisir, l’ivresse, l’envie de faire la fête, l’étourdissement sans que cela ait de graves incidences sur notre conscience spirituelle. L’hédonisme, qui est l’une des philosophies les plus superficielles qui soit, engendre à la fois insouciance et inconscience. Elle était déjà en son temps la philosophie dominante de la civilisation dans laquelle vivait Noé et de la ville de Sodome où vivait Loth.

Ce n’est pas sans cause qu’Esaïe fait suivre le matérialisme de l’hédonisme. Car le second suit pratiquement automatiquement le premier. A partir du moment où ce qui se trouve ici-bas devient le but de la vie, il est inévitable que la pensée de la jouissance immédiate prenne le pas sur l’idée de l’éternité. Il semble, curieusement, que plus une civilisation s’approche de son point de rupture (de son jugement), plus l’hédonisme devient la philosophie dominante qui la caractérise. On peut y voir deux choses : soit une coïncidence organique, soit les effets de l’aveuglement produit par le prince de ce monde sur une génération qui a rejeté Dieu.

Jésus, qui savait ces choses, nous a averti. L’un des plus grands dangers qui guette les disciples, au sujet de la mentalité ambiante de la société des derniers temps, est le danger de l’assoupissement dû à l’excès de nourriture, de boissons ou de tous les plaisirs et moyens d’évasion qu’elle propose : Luc 21,34 à 36. Que Dieu garde nos cœurs éveillés, sobres et sensibles à sa voix !

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