lundi 10 novembre 2008

Esaïe 1,10 à 20


Texte biblique

Ecoutez la parole de l’Eternel, chefs de Sodome ! Prête l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe ! Qu’ai–je affaire de la multitude de vos sacrifices ? dit l’Eternel. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des veaux ; Je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs. Quand vous venez vous présenter devant moi, Qui vous demande de souiller mes parvis ? Cessez d’apporter de vaines offrandes : J’ai en horreur l’encens, Les nouvelles lunes, les sabbats et les assemblées ; Je ne puis voir le crime s’associer aux solennités. Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter. Quand vous étendez vos mains, je détourne de vous mes yeux ; Quand vous multipliez les prières, je n’écoute pas : Vos mains sont pleines de sang. Lavez–vous, purifiez–vous, Otez de devant mes yeux la méchanceté de vos actions ; Cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, Protégez l’opprimé ; Faites droit à l’orphelin, Défendez la veuve. Venez et plaidons ! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; S’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. Si vous avez de la bonne volonté et si vous êtes dociles, Vous mangerez les meilleures productions du pays ; Mais si vous résistez et si vous êtes rebelles, Vous serez dévorés par le glaive, Car la bouche de l’Eternel a parlé.

Réflexion

Le dégoût qu’inspire à Dieu le culte et les pratiques religieuses de Juda : v 10 à 15 :

Après le premier constat d’Esaïe sur l’état moral du peuple de Dieu, assimilé avec Sodome et Gomorrhe (c’est dire l’état grave de dépravation morale qui le caractérise), le prophète exprime de la part de Dieu la façon avec laquelle Celui-ci vit, reçoit les actes de piété du peuple à Son égard. Le dégoût, la répulsion que ceux-ci inspirent à Dieu nous rappellent plusieurs vérités à ce sujet :

- nos actes de piété n’ont de sens que s’ils expriment ce qui se trouve dans le cœur. Car c’est là que se trouve la vérité de ce que nous sommes devant Dieu. Les actes de piété (offrandes à Dieu, prières, fêtes, rencontres fraternelles…) sont les actes les plus profonds qu’un homme puissent faire. Aussi devons-nous particulièrement veiller à l’esprit dans lequel nous les accomplissons.

- Si la pratique que nous montrons n’est pas l’expression conforme de ce que nous voulons vivre et manifester à l’égard de Dieu, elle est un mensonge et une cause aggravante de condamnation.

- Rien n’inspire davantage de dégoût à Dieu que la simulation ou la duplicité dans le domaine de la pratique religieuse ou la piété. C’est se moquer doublement de Dieu que de faire croire par nos actes que nous l’aimons et lui sommes attachés, alors que notre cœur tout entier se plaît dans la désobéissance : Marc 7,6. L’hypocrisie religieuse est le péché contre lequel Jésus s’est montré le plus sévère : Jean 2,16 ; Matth 23,1 à 36

- La dernière chose que nous abandonnons, après avoir abandonné Dieu, est notre façade religieuse. Nous pouvons longtemps conservé l’apparence de la piété alors que, depuis plus longtemps encore, nous avons abandonné ce qui en fait la force : 2 Tim 3,5

Les choses étant ce qu'elles sont, quelles sont de la part de Juda les démarches qui doivent être entreprises pour qu'il puisse de nouveau être en grâce auprès de Dieu ? L'appel qu'Esaïe lui adresse y répond. Il décrit en même temps le passage obligé que doit prendre tout homme qui, après avoir péché, souhaite retrouver le chemin du pardon, de la réconciliation et du rétablissement devant son Dieu :

1. Lavez-vous, purifiez, ôtez de ma vue vos agissements mauvais : l'injonction d'Esaïe envers Juda suppose et implique comme premier point de la démarche de retour vers Dieu une prise de conscience sans mesure d'adoucissement du caractère souillé et reprochable de sa conduite. Tant que nous ne condamnons pas notre conduite comme Dieu la condamne, les conditions spirituelles ne sont pas réunies pour un retour et un changement véritable devant Dieu. La véritable repentance implique un regard de condamnation sans concession sur tous les actes qui, aux yeux de Dieu, ont sali notre personne et nous ont conduit à vivre et nous comporter d'une manière indigne de ce que Dieu souhaite pour nous.

2. Le retour pour être complet ne doit pas se limiter à la condamnation du passé. Esaïe indique que la mesure du degré de profondeur de notre repentance se voit dans le changement radical, concret et pratique de notre comportement. La pratique du bien doit se substituer à l'ancienne pratique du mal : v 17. le changement concret de comportement doit pouvoir être vérifiable dans les faits.

3. Ces deux conditions remplies, Dieu peut alors, par Sa grâce, effacer le péché, la souillure : v 18 et, partager, faire de nouveau participer à Sa richesse et aux nombreuses bénédictions qu'Il a en réserve pour lui, le croyant pardonné et purifié : v 19.

Esaïe est clair dans la conclusion de son exhortation : la responsabilité de notre état présent et à venir est d'abord entre nos mains. La grâce de Dieu est prête à nous donner la vie d'abondance et de qualité à laquelle nous soupirons. Mais c'est avant tout de notre attitude à l'égard du péché et de Dieu que l'expérience de la richesse de notre vécu avec Dieu dépend.

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