mardi 18 novembre 2008

Esaïe 5,1 à 7


Texte biblique

Je chanterai à mon bien–aimé Le cantique de mon bien–aimé sur sa vigne. Mon bien–aimé avait une vigne, Sur un coteau fertile. Il en remua le sol, ôta les pierres, et y mit un plant délicieux ; Il bâtit une tour au milieu d’elle, Et il y creusa aussi une cuve. Puis il espéra qu’elle produirait de bons raisins, Mais elle en a produit de mauvais. Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, Soyez juges entre moi et ma vigne ! Qu’y avait–il encore à faire à ma vigne, Que je n’aie pas fait pour elle ? Pourquoi, quand j’ai espéré qu’elle produirait de bons raisins, En a–t–elle produit de mauvais ? Je vous dirai maintenant Ce que je vais faire à ma vigne. J’en arracherai la haie, pour qu’elle soit broutée ; J’en abattrai la clôture, pour qu’elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine ; elle ne sera plus taillée, ni cultivée ; Les ronces et les épines y croîtront ; Et je donnerai mes ordres aux nuées, Afin qu’elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle. La vigne de l’Eternel des armées, c’est la maison d’Israël, Et les hommes de Juda, c’est le plant qu’il chérissait. Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé ! De la justice, et voici des cris de détresse !

Réflexion

Le chant du bien-aimé :

Objectif du chant : illustrer ce que Dieu éprouve à l’égard d’Israël et de Juda

V 1 : la vigne : elle est la possession du Bien-aimé

Elle était placée sur un coteau fertile à un endroit idéal, dans les meilleurs conditions pour porter du fruit : Deut 8,7 à 9

V 2 : nous parle de l’investissement du Bien-aimé pour favoriser la production du fruit

Non seulement la vigne était naturellement implantée dans les conditions les meilleures, mais elle a joui de l’attention et des soins maximaux de son propriétaire
Si toute la vigne est l’objet de l’affection du bien-aimé, il y au milieu d’elle un plant, un cépage de choix qu’à cause de son excellence, il chérit plus que tous les autres. S’il en est un de qui il attend particulièrement un bon fruit, c’est de lui.

Comme tout producteur, Dieu est un propriétaire et un investisseur qui espère. Tout ce que Dieu fait, engage, vise, a pour objet un résultat. Il y a dans le cœur de Dieu, à l’égard de l’œuvre qu’Il entreprend et de ce qu’Il investit, un espoir, une attente, l’attente d’un fruit, d’une récolte qui le réjouisse et, quelque part, le récompense de tout l’investissement engagé. Plus le niveau de l’attente est élevé, plus, lorsque le résultat obtenu est à l’inverse de celui-ci, la déception est grande. C’est ce qui se produit ici où, au lieu de bons fruits, le Bien-aimé, après tous les efforts fournis, ne récoltent que des fruits puants, répugnants, décevants.

Nous sommes tous, en tant qu’êtres humains, et enfants de Dieu même, comme le plant et la vigne décevant de Dieu. Un seul Cep sera pour le Père source de joie et de satisfaction : le Christ. Si pour tous ceux qui ne sont pas rattachés à ce Cep , il est d’ores et déjà impossible de plaire à Dieu, Jésus nous avertit : seuls les sarments qui lui sont fortement attachés peuvent porter du fruit. Tous ceux qui sont en Lui et n’en portent pas partageront le même sort final que ceux qui ne sont pas reliés à Lui : Jean 15,1 à 8 ; Hébreux 6,4 à 8. Dieu, dit l’auteur, n’est cependant pas injuste pour oublier l’œuvre de nos mains. Il sait ce que nous faisons aujourd’hui et ce que nous avons fait hier pour Lui. Ce qu’Il souhaite est que nous gardions jusqu’à la fin le même zèle et le même empressement dont nous avons fait preuve à nos débuts, afin d’être dans les conditions les plus favorables au salut : Hébr 6,9 à 12. Que Dieu produise dans mon cœur un amour grandissant pour Lui jour après jour !

V 3 : Si le but de Dieu reste le même (exprimer au peuple de Dieu Son ressenti eu égard à leur comportement), nous voyons ici l’avantage qu’a l’utilisation du média de la parabole sur l’affirmation crue de la vérité. La parabole dit la vérité sans la dire. Elle amène celui qui l’entend à comprendre le message que son auteur veut faire passer sans que le message soit expressément dit. Surtout, comme le fait ici Esaïe inspiré, elle conduit l’auditeur destinataire à tirer lui-même les conclusions auxquelles l’auteur désire l’amener. Elle met le destinataire dans la peau de son auteur et l’oblige, de manière induite, à épouser la logique de sa pensée au point où, contre lui-même, il approuve le bon sens de ses conclusions. La parabole est à la fois doté d’un pouvoir et d’une utilité peu commune. Elle possède le pouvoir d’opérer sans brusquerie le renversement de la manière de penser de celui à qui la vérité qu’elle véhicule est adressée. Elle le prend ainsi gentiment par la main pour l’amener, sans presque qu’il le réalise, du point où il est vers le point auquel son auteur veut l’amener. De ce fait, elle prépare ainsi le terrain à la proclamation crue, pure et dure de la vérité. La parabole est le Jean-Baptiste de la Vérité.

La parabole de la vigne en arrière-plan, l’Eternel prend à témoin le peuple de Juda et les habitants de Jérusalem. Eu égard à tout ce que Dieu a fait pour eux, aux soins attentifs dont Il les a entouré :

V 4 : à qui la faute si Juda et Jérusalem sont dans l’état dans lequel ils sont ? Et pourquoi, alors qu’il était en droit d’attendre un fruit délicieux, Dieu n’a-t-Il récolté qu’un fruit puant ? Toute la raison de la nécessité impérieuse de la venue de Jésus-Christ se trouve posée ici dans l’énoncé de cette question, une question qui met en valeur le caractère incurablement corrompu et pécheur de la nature humaine !

V 5-6 : après avoir parlé du passé et fait le constat du caractère désormais caduque de Son attente envers Juda et Jérusalem malgré les soins attentifs dont ils ont été l’objet de Sa part, l’Eternel, par la voix d’Esaïe, parle de ce que, en tant que propriétaire de la vigne, Il décide pour elle. Le constat d’échec établi, l’Eternel estime qu’Il n’est plus l’heure pour Lui d’investir davantage de temps pour le bien de sa vigne. Tant que le Seigneur espère voir un fruit se produire, Il est prêt à entourer le plant qui nourrit Ses espoirs de tous Ses tendres soins. La bénédiction dont nous sommes l’objet de la part de Dieu n’est jamais pour nous-mêmes. Elle nous est donnée en vue de la récolte que le Seigneur espère dans nos vies. Le Seigneur veille sur nous et nous entoure de Ses tendres soins aussi longtemps qu’Il voit dans nos vies les dispositions qui Lui laissent entrevoir un résultat qui justifie Son attente : Hébreux 6,7. Mais malheur à qui, objet de la bénédiction et de la patience de Dieu, ne lui apporte, à cause de sa stérilité spirituelle, qu’amertume et déception : ce n’est plus la bénédiction, mais la malédiction et le feu du jugement qui, dès lors, l’attendent : Hébreux 6,8.

L’Eternel, par la voix d’Esaïe, informe donc ce qui, à cause de la déception dont ils ont été l’objet pour Dieu, attendent pour leur part Juda, Jérusalem et toute la maison d’Israël :

Dieu va ôter la barrière de protection qui l’entourait et laisser libre cours à la convoitise de ses ennemis qui entreront dans la vigne, la saccageront et la dévoreront. : v 5. L’homme, autrefois objet de l’attention de Dieu mais aujourd’hui délaissé par Lui, est devenu la proie sans défense de la méchanceté de l’ennemi. De façon pratique et prophétique, Esaïe annonce ici les prochaines invasions dont Israël va être le théâtre.

Plus rien ne sera fait désormais par Dieu pour l’entretien de la vigne. Les ronces et les épines y croîtront librement sans frein : v 6. Alors que le Saint-Esprit poursuit inlassablement dans le cœur de l’enfant de Dieu qui porte déjà du fruit Son œuvre de sanctification, cette œuvre s’interrompt et cesse définitivement. Ne se développent plus alors dans la vie et le caractère de la personne, sans opposition, que les traits nuisibles de sa nature mauvaise. Esaïe annonce ici l’abandon d’Israël par Dieu, sa ruine imminente.

Ordre sera donné aux pluies d’en haut de ne plus tomber sur la partie de terre qu’elle occupe : v 6. Alors que, jusqu’à présent, la personne était l’objet de la bienveillance et des tendres soins de Dieu, Dieu cesse de faire pleuvoir sur elle, sa vie, sa famille, le terrain qu’elle occupe, la bénédiction qui a fait sa prospérité ou son bien-être passé. Après les conditions favorables à la vie, c’est l’heure de la sécheresse, la stérilité et la mort.

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