lundi 24 novembre 2008

Esaïe 6,1 à 8

Texte biblique

L’année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des séraphins se tenaient au–dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un à l’autre, et disaient: Saint, saint, saint est l’Eternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! Les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée. Alors je dis : Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Eternel des armées. Mais l’un des séraphins vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente, qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. J’entendis la voix du Seigneur, disant : Qui enverrai–je, et qui marchera pour nous ? Je répondis : Me voici, envoie–moi.

Réflexion

Composantes de la vocation d’Esaïe :

2. La vision de Dieu :

Trois éléments précis dominent ici la vision qu’Esaïe a eu de Dieu. Ces éléments ne sont pas vain. Nous constaterons, au contraire, en lisant le livre du prophète que ce sont eux qui conditionnent la vision qu’a Esaïe de son peuple, les messages qu’Il lui adresse comme les promesses d’espérance qu’Il lui fait.

1er élément : la vision de la sainteté de Dieu : v 1 à 4. Nous en avons déjà parlé au sujet de la mort d’Ozias. C’est pourquoi je n’y reviendrai pas trop sauf pour souligner trois éléments :

- l’attitude, le comportement dont font preuve les créatures célestes les plus proches de Dieu face à elle. Sur 6 ailes dont ils sont doté, 4 leur servent uniquement à se couvrir, comme nous le ferions nous-mêmes par exemple face à l’éclat et la chaleur du soleil

- leurs paroles : ils ne cessent de s’appeler et de se dire les uns aux autres, comme s’ils s’exhortaient mutuellement pour ne jamais l’oublier : saint, saint, saint est l’Eternel des armées !

- le sentiment immédiat de perdition qui saisit Esaïe. Esaïe ici n’a pas péché. Mais face à l’éclat et la majesté de Dieu, il se voit soudain dans la même situation qu’Ozias : impur, lépreux, perdu. Sans même analyser ses actes, ses paroles suffisent déjà à l’en convaincre : Esaïe 6,5.

Sommes-nous conscient de notre véritable situation et de celle de ceux qui nous entourent face à la sainteté de Dieu ? Une chose est certaine : plus nous sommes conscients de la sainteté de Dieu, plus nous sommes convaincus de la perdition du monde et de la nôtre, si ce n’est la grâce de Dieu ! C’est pourquoi, par-dessus tout, Il nous faut connaître Dieu. C’est là pour nous le meilleur moyen d’avoir la vision juste de ce que nous sommes et de l’état dans lequel se trouvent les autres.

2ème élément, moins remarquable que le premier, mais tout aussi net : un enseignement sur la source de la justice : Esaïe 6,1

Lorsqu’Esaïe vit le Seigneur, il ne vit pas que Sa sainteté, il vit aussi que les pans de Son vêtement remplissaient le temple. Cet élément de la vision du Seigneur ne nous est pas donné par hasard car, à de multiples reprises, la Bible et Esaïe vont y faire mention : Esaïe 61,10. Le vêtement du Seigneur qui recouvre le temple et permet à ceux qui y entrent de pouvoir Lui rendre un culte, c’est la justice, le salut dont Il nous revêt et qui est entièrement le résultat de Son œuvre. « Vous tous, dit Paul, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ : Gal 3,27. Revêtez vous du seigneur Jésus : Rom 13,14 ; vous avez revêtu l’homme nouveau qui se renouvelle selon l’image de celui qui l’a créé : Col 3,10 ; revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, de la cuirasse de la justice : Ephés 6,11.14

Ce qu’Esaïe va comprendre, à travers la vision du vêtement de Dieu remplissant la temple est ce qu’il ne va cesser de développer tout au long de son livre. C’est que personne, muni de sa justice propre, ne peut accéder à Dieu et vivre dans sa présence. C’est par l’œuvre du Messie seul que les hommes seront justifiés : Esaïe 53,11 ; 64,5

3ème élément : la grâce seule règle définitivement notre situation de perdition devant Dieu et nous qualifie pour le servir : Esaïe 6,6 à 8.

Nous pouvons être surpris de la rapidité avec laquelle Esaïe passe de la confession : « Malheur à moi ! Je suis perdu ! » à la déclaration « Me voici ! Envoie-moi ! » Mais c’est là le miracle principal de la grâce. D’un instant à l’autre, elle fait d’un pécheur irrémédiablement perdu, un candidat à la mission et au service de Dieu.

Cette rapidité de l’appel suite à l’expérience personnelle de la grâce n’est pas propre à Esaïe. On la constate également chez Paul en Actes 9. J’en ai fait moi-même l’expérience : le soir où je me suis tourné vers Jésus-Christ est aussi le soir où j’ai entendu Son Esprit me dire : Va, évangélise !

Le départ en mission d’Esaïe suite à l’expérience de la grâce de Dieu pour sa vie nous rappelle que c’est sur la base de la grâce seule, et non de nos qualifications naturelles, que nous entrons dans la mission et au service de Dieu. Toute autre raison sur laquelle nous nous appuierions ne peut être que mensonge et se révéler, à long terme, un appui décevant !

C) Conclusion :

C’est de la vision (de la conscience que nous avons) de la Personne de Dieu que découle, non seulement notre appel, mais aussi le contenu de notre message aux autres. Aussi notre plus grand besoin, tout au long de notre vie chrétienne, est d’apprendre à connaître et découvrir la Personne de Dieu.

Nous avons pour nous l’avantage sur Esaïe de connaître Jésus (bien qu’Il le connaisse par anticipation aussi). En Lui nous trouvons ce juste équilibre entre sainteté, justice et miséricorde ou amour. En Lui, nous dit Paul, Dieu a trouvé le moyen de condamner radicalement le péché tout en sauvant totalement le pécheur : Rom 3,26.

Prions que nous n’oublions pas ce que Dieu nous a fait connaître à travers Lui :
- la perdition totale et sans espoir de l’homme,
- la justice gratuite et absolue par laquelle, revêtus, nous devenons enfants de Dieu,
- la grâce, le pardon et la qualification directe pour le service et répondre à l’appel missionnaire de Dieu.

C’est là le message qu’a entendu Esaïe, le secret qui a fait de lui l’homme qu’il a été. C’est là aussi le message qui nous est adressé !

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