lundi 22 juin 2009

Esaïe 53,7 à 9


Texte biblique

Il a été maltraité et opprimé, Et il n’a point ouvert la bouche, Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, A une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n’a point ouvert la bouche. Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment ; Et parmi ceux de sa génération, qui a cru Qu’il était retranché de la terre des vivants Et frappé pour les péchés de mon peuple ? On a mis son sépulcre parmi les méchants, Son tombeau avec le riche, Quoiqu’il n’eût point commis de violence Et qu’il n’y eût point de fraude dans sa bouche.

Réflexion

Ce que Sa génération a vu et ce qu’Il faisait pour elle :

L’Eternel poursuit le descriptif du parcours terrestre du Serviteur en évoquant dans cette partie la portée de l’impact qu’il aura eu pour les gens de Sa génération. En lisant ce que l’Eternel en dit, le même constat s’impose : il n’y a aucune corrélation entre ce qu’était le Serviteur, la portée de Son œuvre, et le jugement que Ses contemporains ont porté sur Lui. Selon l’appréciation des hommes de Son temps, le Serviteur fait pratiquement figure de maudit. Considérant la fin qu’Il connut, la mort sur le bois de la croix, la loi de Dieu elle-même confirme cette opinion : Gal 3,13 ; Deut 21,22-23. Si l’apparence donne raison à l’opinion du peuple, une fois de plus, c’est sur le fond que celui-ci fait erreur. Car, contrairement au jugement final que Ses contemporains ont porté sur Lui au regard de Sa fin, ce n’était pas pour ce qu’Il était Lui qu’Il s’est trouvé dans la position du maudit, mais pour ce que nous étions nous. Le Serviteur, quant à Lui, était bien le Béni de Dieu : toute Sa vie, Ses actes, Ses paroles en ont témoigné : Jean 3,2 ; Matthieu 7,29 ; Jean 7,46 ; Matthieu 11,2 à 5. Tout autre que celui de ceux qui L’entourent est d’ailleurs l’appréciation que le Serviteur Lui-même porte sur Son parcours en sa fin : Jean 17,4.

Sa fin ne correspondant pas à ce qu’Il a démontré tout au long de Sa vie, il faut en chercher la signification non dans le schéma de la logique naturelle, mais, au-delà du type de mort qui fut la Sienne, dans le témoignage que Dieu va Lui-même donner par la suite quant à la valeur que cet acte revêt à Ses yeux : cf Rom 1,3-4. Toute la suite de l’histoire du Serviteur, de l’impact, positif et salutaire que produira Sa mort suivie de Sa résurrection pour des millions en chaque siècle, invalide totalement le jugement que les hommes de Sa génération ont porté sur Lui. Du coup, comme le dit Erich Sauer, ce n’est pas Lui mais les hommes qui L’ont condamné qui se trouvent, à cause de leur erreur d’appréciation sur Lui, sous le coup du jugement de Dieu. " Que répondrait l’Israélite, dit-il, à qui l’on demanderait aujourd’hui pourquoi, alors que les pères ne subirent que 70 ans de captivité loin de leur patrie, pour les crimes et les abominations dont ils avaient souillé la terre sainte pendant des siècles… pourquoi et pour quel crime, les fils sont maintenant dispersés parmi les peuples depuis plus de 18 siècles, et Jérusalem foulée aux pieds des nations jusqu’à ce jour. Quelle est donc cette sanglante culpabilité qui éloigne ainsi Israël d’une vie paisible dans la terre de ses pères ? C’est précisément son péché qui est la racine de la misère actuelle d’Israël ! "

Si le recul de l’histoire fait que l’absence de corrélation entre le jugement porté sur Lui par les hommes de Sa génération et la réalité, c’est-à-dire la sentence de Dieu sur les mêmes faits, porte un coup fatal aux opinions fondées sur l’apparence, le vécu du Serviteur est pour nous, hommes et serviteurs d’un autre temps, un puissant encouragement. Car, comme Lui, il peut nous arriver dans notre service d’être découragé par le peu d’impact que semble avoir sur ceux qui nous entourent nos actes, notre témoignage, nos efforts de persuasion. Comme Lui, nous pouvons à vue humaine nous interroger et nous dire : A quoi bon ! C’est en vain que je souffre et que je sers avec fidélité mon Dieu : cf Psaume 73,13-14. Pire, par l’effet d’un aveuglement, il se peut même que, comme Lui, nous soyons pris pour l’inverse de ce que nous sommes : des maudits et des ennemis de Dieu en lieu de saints et de bénis : Jean 16,2. Regardons alors au Serviteur, à Sa fin réelle, à la gloire subséquente à Son parcours. C’est ici pour Lui comme pour nous que se situe la vérité et la valeur réelle du service accompli ! N’anticipons donc pas : 1 Cor 4,5 et que, dans Sa grâce, Dieu nous rappelle que c’est de Lui, et de Lui seul, que chacun recevra la louange qui lui sera due !

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