lundi 23 mars 2009

Esaïe 40,1-2


Texte biblique

Consolez, consolez mon peuple, Dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez lui Que sa servitude est finie, Que son iniquité est expiée, Qu’elle a reçu de la main de l’Eternel Au double de tous ses péchés.

Réflexion

Consolez Mon peuple !

Alors que la première partie de la prophétie d’Esaïe était largement consacrée au descriptif des péchés qui, venant d’Israël, allaient entraîner le jugement de Dieu sur le peuple de Dieu, les premiers mots de la seconde partie du livre donne le ton de ce qui en sera, là aussi en majorité, l’objectif. Car, comme le dit ailleurs Jérémie, un autre prophète, ce n’est pas volontiers que l’Eternel afflige les humains et qu’il leur cause du chagrin : Lam 3,33. Si, Dieu, à cause de Sa sainteté, ne peut laisser le péché de Son peuple impuni : Jérémie 30,11, Il est aussi un Dieu compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité : Exode 34,6, un Dieu qui ne rejette pas toujours mais qui, lorsqu’il cause du chagrin, a en même temps compassion selon Sa grande fidélité : Lam 3,31-32. Aussi est-il impossible pour Son peuple, que la relation qu’il a avec son Dieu, se termine sur une rupture, un froid irrémédiable. Si, quelque part, il est nécessaire que le peuple de Dieu, à cause de son éloignement, soit corrigé, la correction n’est pas la fin de la relation. Elle est le moyen utilisé par Dieu pour le détourner de sa voie mauvaise, le ramener à Lui et lui donner d’apprendre à vivre devant Lui dans de meilleures et de plus humbles dispositions : Hébreux 12,5 à 11.

Après les pleurs, le châtiment, le chagrin, l’heure est venue, dit Esaïe, de faire entendre à Israël le message de la consolation. La consolation que Dieu donne ne repose cependant pas, comme il en est souvent avec celle qui est humaine, sur une minimisation de la gravité des fautes commises. Au contraire ! La consolation de Dieu se produit au moment où la châtiment qui a suivi la faute a produit le fruit attendu et espéré. Nous nous souvenons, au premier chapitre du livre, du désarroi de Dieu devant l’inefficacité des plaies infligées au peuple : Esaïe 1,5 à 9. La dureté de cœur du peuple de Dieu, le caractère incorrigible de sa conduite ont été tels que Dieu a dû user d’une sévérité et de châtiments deux fois plus grands que ce qui était nécessaire. Israël n’a pas seulement reçu pour ses péchés ce qu’il méritait, mais le double, dit Esaïe.

Rappelons qu’un tel langage, utilisé par le prophète, n’est possible, de la part de Dieu, que dans le cadre de Son alliance. En-dehors d’elle, aucun châtiment, mis à part celui du Fils de Dieu, n’a le pouvoir d’expier le péché. Dans la cadre de l’alliance, le péché oblige le châtiment, mais, bonne nouvelle, ne conduit pas à la rupture. Ne pensons jamais que, parce que nous sommes l’objet de la grâce, nous pouvons pécher sans conséquence contre notre Dieu. Parce que nous sommes l’objet de Sa bienveillance, Dieu désire que notre relation avec Lui soit marquée par l’obéissance et la reconnaissance. Toute autre attitude ne peut provoquer chez Lui que la désapprobation ! Inscris en nous, avec Ta grâce, la crainte de ton saint Nom, ô Dieu !

Le temps de la consolation, montre Esaïe, n’est pas seulement le temps qui suit celui du châtiment. Il correspond aussi dans l’expérience pour Israël à celui de la fin des combats. Car il existe pour celui qui, ayant connu Dieu, vit dans le péché, la révolte et l’éloignement, un aspect des choses trop souvent occulté. David en témoigne largement dans plusieurs psaumes dans lesquels il partage les sentiments et les pensées qui agitaient son cœur au temps de son péché : Psaume 32,3-4 ; 38 ;1 à 9. Cette réalité est que le temps du péché est, pour l’âme, tout sauf un temps de paix et de repos. Au contraire, c’est un temps, témoignent ceux qui l’ont observé ou connu, de guerre et de lutte continuelle : lutte avec soi-même : Jacques 4,1 à 4, lutte avec l’Esprit de Dieu qui, constamment, travaille à produire en nous la repentance : Job 33,16-19, lutte avec Satan qui, profitant de l’occasion, cherche à nous abattre définitivement et nous détruire : Zach 3,1 à 3. Non vraiment ! Le sort de l’enfant de Dieu, séparé de son Dieu, en révolte contre Lui, n’est pas enviable.

Aussi comprend-t-on la bonne nouvelle qu’est pour Israël la venue du temps de la consolation. Car, s’il est une chose qu’Israël n’a plus connu depuis la période de sa rupture avec Dieu, c’est bien la paix. Agressée à l’extérieur, divisée et déchirée à l’intérieur par des intérêts opposés, la nation a vécu dans un tourment continuel, image de la lutte continue que connaît en lui l’enfant de Dieu vivant dans la désobéissance à l’égard de son Dieu. S’il n’y a point de paix pour les méchants : Esaïe 48,22 ; 57,21, il n’y en a pas plus pour l’enfant de Dieu séparé de son Dieu. Que par Ta grâce, au plus tôt, je me souvienne que le meilleur pour moi est d’être à Toi, non au péché !

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