samedi 28 février 2009

Esaïe 33,17 à 24


Texte biblique

Tes yeux verront le roi dans sa magnificence, Ils contempleront le pays dans toute son étendue. Ton cœur se souviendra de la terreur : Où est le secrétaire, où est le trésorier ? Où est celui qui inspectait les tours ? Tu ne verras plus le peuple audacieux, Le peuple au langage obscur qu’on n’entend pas, A la langue barbare qu’on ne comprend pas. Regarde Sion, la cité de nos fêtes ! Tes yeux verront Jérusalem, séjour tranquille, Tente qui ne sera plus transportée, Dont les pieux ne seront jamais enlevés, Et dont les cordages ne seront point détachés. C’est là vraiment que l’Eternel est magnifique pour nous: Il nous tient lieu de fleuves, de vastes rivières, Où ne pénètrent point de navires à rames, Et que ne traverse aucun grand vaisseau. Car l’Eternel est notre juge, L’Eternel est notre législateur, L’Eternel est notre roi : C’est lui qui nous sauve. Tes cordages sont relâchés ; Ils ne serrent plus le pied du mât et ne tendent plus les voiles. Alors on partage la dépouille d’un immense butin ; Les boiteux même prennent part au pillage: Aucun habitant ne dit : Je suis malade ! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités.

Réflexion

Jérusalem délivrée

L’œuvre de justice et de purification de Dieu accomplie, aussi bien contre les adversaires du peuple de Dieu qu’en son sein, Esaïe nous transporte dans la vision joyeuse de ce que sera Jérusalem au temps du règne de Messie. Une fois de plus, de manière évidente, Esaïe utilise les situations contemporaines dans lesquelles il vit comme illustration, parabole de ce qui, de manière plus large et plus lointaine, se produira pour le peuple de Dieu au jour de la venue et du règne glorieux du Messie.

Si la venue en gloire du Messie sera synonyme de grandes bénédictions pour le peuple de Dieu longtemps opprimé, il est notoire qu’Esaïe mette en tête de liste de celles-ci le privilège donné aux Israélites vivant en ce temps de voir de leurs propres yeux leur Sauveur et leur Roi. A plusieurs reprises, l’Ecriture le montre : voir le Messie de ses propres yeux représente l’aspiration la plus élevée du croyant : Job 19,25 à 27. Jésus Lui-même considéra la demande des grecs qui voulait le voir comme le moment où Sa gloire doit être révélée : Jean 12,20 à 26. Nous ne pouvons comprendre ce que le fait de voir le Messie signifie que si nous saisissons ce que dit Jésus à ce sujet : celui qui L’a vu, dit-Il, a vu le Père : Jean 14,8-9. Voir Jésus sera la bénédiction première qui sera le lot de ceux qui vivront le temps de Sa venue en gloire. Pour nous qui vivons par la foi, nous ne le voyons pas avec nos yeux. Mais quel bonheur, quelle joie sont les nôtres lorsque, par la foi et par l’Esprit, les yeux de nos cœurs s’ouvrent et que, au travers de Sa parole déjà, nous le voyons. Beaucoup de choses peuvent réjouir le cœur, mais, comme le suggère Esaïe, aucune bénédiction dont nous pouvons être l’objet ne surpasse celle-ci. Depuis quand n’avons nous pas vu Jésus dans l’Ecriture ?

Si la bénédiction de voir Jésus est première, elle ne sera pas, pour Jérusalem, unique au temps de Sa venue. La venue de Jésus sera pour Jérusalem :

1. la fin du cauchemar de l’occupation et de la tyrannie : v 18 et 19. Ce qui est vrai pour Israël sur le plan terrestre l’est tout autant sur le plan spirituel pour chaque homme et chaque femme qui, par la foi, voit et reçoit Christ dans sa vie. Car, que nous le voulions ou non, il est impossible à quiconque de connaître de neutralité sur le plan spirituel. Si ce n’est pas Christ qui règne et qui occupe le territoire de notre vie (nos pensées, notre imagination, nos aspirations…) inévitablement ces domaines tombent sous la coupe de l’ennemi.

Le cauchemar de l’occupation a été tel, montre Esaïe, qu’Israël a du mal à réaliser qu’il est effectivement fini. Aussi faut-il au peuple tout un temps pour s’habituer à la nouvelle situation et quitter les réflexes de crainte ancrés solidement en lui par l’habitude de la présence de l’ennemi. Il n’est pas rare qu’étant libéré par Christ, le peuple de Dieu continue à vivre comme s’il était encore dans la servitude. Tous les psychologues le savent : il faut tout un temps pour des personnes longuement détenues en otage pour réapprendre à vivre en homme libre. La captivité ou l’occupation sont plus qu’un emprisonnement ou une domination. C’est aussi un conditionnement qui modèle une façon de vivre et de réagir.

Que Dieu nous donne par l’Esprit de saisir toutes les promesses de liberté qui sont les nôtres en Christ. Nous avons été appelés, dit Paul, à la liberté. Veillons donc à ne pas, par la force de l’habitude, nous replacer sous le joug d’un esclavage quelconque : Galates 5,1.

2. le début d’une ère de repos, de sécurité et d’abondance. S’il y bien une chose à laquelle Israël depuis son origine est habitué, c’est bien l’état de guerre. A se poser la question s’il y a une seule période de son histoire où elle n’ait pas été l’objet de menaces d’attaques, ou d’un projet de génocide de la part d’un ennemi ou d’un autre. Comme la venue du Messie inaugurera la fin de l’occupation, elle marquera aussi la fin de cet état permanent de guerre. L’ère de paix et de tranquillité dans laquelle entrera le peuple de Dieu sera d’autant magnifique pour lui qu’elle aura été, sous la conduite de l’Antichrist, précédée de la période d’hostilité la plus forte qu’Israël aura connu de toute son histoire : Zacharie 12,2-3.

Cette période messianique, révèle Esaïe, ne sera pas seulement pour Israël le moment de sa paix. Elle sera aussi le moment de l’abondance, Israël récoltant pour lui-même le butin de la défaite des nations. Alors s’accomplira pour le peuple de Dieu la bénédiction ancienne promise par Dieu : sous le règne de Christ, Israël sera, selon la promesse faite par Dieu pour lui, à cause de l’élection, la tête et non la queue du cortège des nations : Deutéronome 28,13.

Béni soit Dieu qui, en Christ, accomplit et réalise toutes Ses promesses et tous Ses projets. C’est en Lui seul que se trouve le OUI !

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