lundi 9 février 2009

Esaïe 30,1 à 7


Texte biblique

Malheur, dit l’Eternel, aux enfants rebelles, Qui prennent des résolutions sans moi, Et qui font des alliances sans ma volonté, Pour accumuler péché sur péché ! Qui descendent en Egypte sans me consulter, Pour se réfugier sous la protection de Pharaon, Et chercher un abri sous l’ombre de l’Egypte ! La protection de Pharaon sera pour vous une honte, Et l’abri sous l’ombre de l’Egypte une ignominie. Déjà ses princes sont à Tsoan, Et ses envoyés ont atteint Hanès. Tous seront confus au sujet d’un peuple qui ne leur sera point utile, Ni pour les secourir, ni pour les aider, Mais qui fera leur honte et leur opprobre. Sentence des bêtes du midi : A travers une contrée de détresse et d’angoisse, D’où viennent la lionne et le lion, La vipère et le dragon volant, Ils portent à dos d’ânes leurs richesses, Et sur la bosse des chameaux leurs trésors, A un peuple qui ne leur sera point utile. Car le secours de l’Egypte n’est que vanité et néant ; C’est pourquoi j’appelle cela du bruit qui n’aboutit à rien.

Réflexion

Une politique que Dieu condamne

C’est par un nouveau malheur, ajouté aux nombreux précédents, qu’Esaïe poursuit la dénonciation commencée des nombreuses attitudes qui, de la part du peuple de Dieu, vont provoquer Son jugement. Si, dans les chapitres précédents, le prophète s’est beaucoup arrêté sur les péchés personnels du peuple et de ses dirigeants, il aborde ici un sujet lié à la façon dont, sur le plan politique, ceux-ci réagissent face à la menace d’invasion qui pèse sur eux. Là encore, l’attitude du peuple de Dieu témoigne une fois de plus de son rejet de Dieu, de la confiance qu’il est appelé en tout temps à mettre en lui. Aussi, au lieu de tourner Ses regards en haut vers le ciel, Israël et Juda réagissent de façon humaine, en cherchant sur le plan horizontal la puissance sous laquelle il pourrait s’abriter pour leur salut. Tiré d’Egypte des siècles auparavant par la puissance de Dieu, le peuple de Dieu se retourne vers son ancien oppresseur sous l’œil consterné d’Esaïe, assistant au spectacle désolant de l’envoi d’émissaires dépêchés dans le but de conclure un traité d’alliance entre les deux nations.

Sachons bien que chaque fois que nous sommes dans une position d’incrédulité à l’égard de Dieu, inévitablement ce même phénomène se produit dans nos vies. Privé de la vue d’en haut et des ressources que la relation avec Dieu donne à notre foi, nous n’avons d’autres choix que, par des calculs et des raisonnements humains, de chercher à nous en sortir. N’est-ce pas là, de manière personnelle comme à l’échelle du monde, le cause première de tous les malheurs dans lesquels nous vivons ? La parole que nous donne Esaïe exprime bien le désarroi qu’il habite. Alors qu’il vit les émissaires du peuple de Dieu, chargés de leurs présents, prendre le chemin de l’Egypte, il sait par avance à quelle fin va aboutir leur démarche : déception, désillusion… Le désappointement d’Esaïe n’est-il pas aussi celui de tous les hommes de Dieu, les hommes qui vivent par l’Esprit, en voyant les démarches entreprises par ceux qui, pourtant membres du peuple de Dieu comme eux, marchent par la chair ? Sachons-le : chaque fois que nos propres ressources sont le puits dans lequel nous puisons pour résoudre nos difficultés, nous nous condamnons nous-mêmes. Car nos ressources, et les possibilités humaines qu’elles représentent, se heurtent inévitablement à des limites qu’elles ne peuvent dépasser. Et à ce jeu, le calcul est vite fait. Seul Dieu a le pouvoir de vaincre ce qui est plus fort que nous !

Que Dieu me donne constamment de m’en souvenir ! Ce n’est pas dans l’agitation et la débrouillardise que se trouve le salut, mais dans le calme et la confiance que donne le repos de la foi en Christ !

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