mercredi 11 février 2009

Esaïe 30,15 à 17


Texte biblique

Car ainsi a parlé le Seigneur, l’Eternel, le Saint d’Israël : C’est dans la tranquillité et le repos que sera votre salut, C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. Mais vous ne l’avez pas voulu ! Vous avez dit : Non ! nous prendrons la course à cheval ! –C'est pourquoi vous fuirez à la course. –Nous monterons des coursiers légers ! –C'est pourquoi ceux qui vous poursuivront seront légers. Mille fuiront à la menace d’un seul, Et, à la menace de cinq, vous fuirez, Jusqu’à ce que vous restiez Comme un signal au sommet de la montagne, Comme un étendard sur la colline.

Réflexion

V 15 : Où se trouve pour le peuple de Dieu, dans la situation dans laquelle il est, le chemin du salut et de la bénédiction ? Esaïe est formel : il est, dit-il :

- d’abord, dans le demi-tour. Israël doit abandonner son projet en cours qui est celui, par des émissaires, de chercher contre l’Assyrie menaçante, le secours de l’Egypte. Or, s’il y a une chose qui soit difficile, c’est bien celle-ci, d’avoir le courage de faire demi-tour dans une voie dans laquelle on s’est engagé, sur laquelle on a déjà fait un bout de chemin (et plus ce bout est long, plus la difficulté est grande). Demandons le au jeune homme qui s’est engagé envers une jeune fille (ou vice versa) et qui découvre au fil du temps qu’elle (qu’il)) n’est pas faite pour elle (lui), alors que tous, autour de lui, se préparent déjà à leur union. Demandons le à l’alcoolique, au vicieux, au fumeur si, une fois son vice commencé à être assouvi, il lui est facile d’y renoncer ! Engagé sur une voie mauvaise, fausse, le peuple de Dieu ne peut cependant bénéficier de Sa bénédiction qu’en faisant demi-tour !

- puis, le demi-tour effectué, dans le chemin de la foi, de l’attente tranquille et du repos en Dieu. Le demi-tour n’est pas seulement un changement radical d’orientation. Il n’a de sens que s’il s’accompagne du renoncement complet à agir par soi-même. Le chemin de la foi n’est pas pour autant un chemin de lâcheté et de passivité. Il nécessite au contraire, dans l’attente confiante de l’action salvatrice de Dieu, une grande maîtrise de soi, vertu que, face à la tension, bien des hommes n’ont pu démontrer : ex : Saül : 1 Sam 13,8-9 : 1ère faute du roi nouvellement élu ; exemple contraire : Ezéchias : 2 Chroniques 32,20-21.

Puisse Dieu nous enseigner toujours plus à vivre notre relation avec Lui dans la paix et le repos que procure l’attente confiante en Lui !

V 16 et 17 : Pour l’heure, montre Esaïe, le peuple de Dieu n’est pas dans ces dispositions. Refusant nettement l’appel de Dieu à trouver en lui son repos, il continue à miser pour son salut dans les moyens qui, humainement, lui semblent les plus sûrs. Il pense ainsi échapper à ce qui, devant lui, le menace. Tragique illusion ! Lorsque l’heure du jugement ou de la sanction sonne, aucun moyen humain de salut n’est efficace. C’est même, dit Esaïe, le contraire qui se produit. Les moyens humains utilisés ne font que mettre davantage en lumière l’impuissance du peuple de Dieu à se sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve et rendre plus terrible encore le vécu de la réalité. Tout ce qui, fébrilement, est mis en œuvre par l’homme pour essayer de se sauver de la perspective de la fin qui le menace, ne fait, en démontrant son inutilité, qu’amplifier la puissance du danger qu’il craint et augmenter sa peur. D’où les paroles d’Esaïe témoignant de l’absurdité du rapport de force existant entre la puissance de la menace réelle et les réactions qu’elle engendre. Lorsque la crainte s’empare d’un peuple, il n’y a plus de cohérence entre son comportement et le poids effectif de la menace qui pèse sur lui dans sa réalité objective. Seule le repos en Dieu a la force de nous délivrer de toute crainte !

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