lundi 23 février 2009

Esaïe 32,9 à 14


Texte biblique

Femmes insouciantes, Levez–vous, écoutez ma voix ! Filles indolentes, Prêtez l'oreille à ma parole ! Dans un an et quelques jours, Vous tremblerez, indolentes ; Car c’en est fait de la vendange, La récolte n’arrivera pas. Soyez dans l'effroi, insouciantes ! Tremblez, indolentes ! Déshabillez–vous, mettez–vous à nu Et ceignez vos reins ! On se frappe le sein, Au souvenir de la beauté des champs Et de la fécondité des vignes. Sur la terre de mon peuple Croissent les épines et les ronces, Même dans toutes les maisons de plaisance De la cité joyeuse. Le palais est abandonné, La ville bruyante est délaissée ; La colline et la tour serviront à jamais de cavernes ; Les ânes sauvages y joueront, les troupeaux y paîtront.

Réflexion

Message aux optimistes

Alors que toutes les preuves et les signes du jugement sont là, il y a toujours, montre ici Esaïe, une frange de la population qui restera malgré tout optimiste, persuadée qu’elle est que la tourmente par laquelle elle passe ou qui est devant elle, n’est que passagère ou temporaire. Cette frange de la population à laquelle Esaïe s’adresse ici est essentiellement composée des femmes et des filles de Jérusalem. La raison pour laquelle le prophète cible son message envers elle tient peut-être essentiellement à une choses : c’est que, nous l’avons vu, dans les causes de jugement première qu’Esaïe établit, les femmes, à cause de leur légèreté et de leur arrogance dans la tenue vestimentaire comme le comportement, occupent une place de choix : Esaïe 3,16 à 24. Le double message qu’Esaïe adresse aux femmes met en valeur une vérité importante : c’est le fait que, en temps de crise et de jugement, seules les personnes légères sont encore capables d’optimisme. Cet optimisme, qui s’apparente à une confiance aveugle construite sur une absence complète de lucidité et de réalisme, n’a rien à voir avec la foi qui, toujours, s’exerce, non sur le déni, mais sur le terrain solide de la réalité.

Aussi Esaïe n’hésite-t-il pas ici, en temps que porte-parole de Dieu et de la vérité, à saper ce bel optimisme en annonçant à brève échéance et dans un délai de temps vérifiable la ruine et l’effondrement complet de ce qui fait l’objet présent de la joie des optimistes. Car, mis à part l’aveuglement, il apparaît ici que l’optimisme a une autre raison : c’est l’attachement profond que l’on a aux choses matérielles auxquelles on tient. Cet attachement est si fort que, face à la menace de tout perdre, le cœur réagit en s’illusionnant par de faux espoirs.

Il se peut qu’en tant que témoin de Dieu dans ce temps troublé, nous passions pour des oiseaux de mauvaise augure. Mais nous devons le dire : il arrivera un temps où le monde ne se relèvera pas de la crise qui va le frapper. Aussi le réalisme consiste-t-il, non à nier, mais à se préparer à ce qui vient à court, moyen, ou plus ou moins long terme. Il faut, avant que le règne du Christ se produise, que soit détruit complètement le système présent et les erreurs sur lesquels il est construit. Que le Seigneur nous donne dans la foi un optimisme profond en Lui et non dans les choses passagères et périssables de ce monde !

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