vendredi 20 février 2009

Esaïe 32,4 à 6


Texte biblique

Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre, Et la langue de ceux qui balbutient parlera vite et nettement. On ne donnera plus à l’insensé le nom de noble, Ni au fourbe celui de magnanime. Car l’insensé profère des folies, Et son cœur s’adonne au mal, Pour commettre l’impiété, Et dire des faussetés contre l’Eternel, Pour laisser à vide l’âme de celui qui a faim, Et enlever le breuvage de celui qui a soif.

Réflexion

Autres marques du règne du Messie

1. au niveau du contenu des affections dont le cœur s’éprendra. S’il y a une chose dont nous ne sommes pas conscients, éloignés de Dieu, c’est bien de la légèreté de notre cœur. Alors que devant nous et autour de nous, nous avons toutes les preuves de la gravité de notre situation : mort inéluctable, jugement de Dieu, domination du péché, de la chair et du diable sur le monde, nous nous comportons souvent comme si toutes ces choses n’existaient pas. Indifférents à ces questions qui, pourtant, constituent les vérités ultimes à laquelle inévitablement chacun devra, qu’il le veuille ou non, être confronté, nous pouvons, paradoxalement, faire preuve d’une préoccupation et d’une passion sans mesure pour des choses ou des causes qui n’ont ni consistance, ni durée.

Aussi, incontestablement, l’un des effets les plus visibles de la connaissance de Christ dans une vie est ce changement visible qu’elle opère dans nos affections. La légèreté dont le cœur était coutumier fait place, dit Esaïe, à l’intelligence qui, dans la pensée biblique, ne se comprend pas d’abord en termes de capacités intellectuelles, mais de sagesse. Il se peut qu’au regard de ceux qui ne Le connaissent pas, les disciples de Christ paraissent comme des rabat-joie. En vérité, il n’en est rien. Ce qui a changé par rapport au passé est ce qui fait l’objet de leur joie. Habités par un nouvel esprit, c’est toute la vision qu’ils avaient de la vie, du monde et de leur place en son sein qui a été modifiée. Aussi n’est-il pas étrange que ce qui les habite et les préoccupe diffère totalement de ce à quoi ils donnaient leur cœur et leur temps dans le passé. Alors que seul le présent, la satisfaction immédiate de leurs désirs comptaient, c’est l’éternité, la conscience de sa responsabilité devant Dieu qui, en Christ, sont entrées dans la vie, apportant un poids et un fardeau qui, c’est vrai, sont désormais incompatibles avec la légèreté.

2. au niveau du langage : ce changement opéré au niveau du langage peut se comprendre aussi bien sur le plan physique que psychologique. Autant le Christ est capable de délier la langue d’un homme qui a des difficultés à parler, autant, par Sa présence, est-il capable de faire d’un homme peu cultivé un sage, plein d’assurance dans ce qu’il affirme. Au-delà des miracles qui s’opéraient par leurs mains, les Evangiles et le livre des Actes rapportent qu’un des plus grands sujets d’étonnement de ceux qui connurent Jésus et les apôtres, était la connaissance spirituelle dont ils faisaient preuve sans avoir étudié, et la fermeté de leurs convictions : Jean 7,15 ; Actes 4,13. Oui ! Le Christ a la capacité de changer notre langage. Il peut faire de nous, hommes incertains, timides, ignorants, des témoins pleins d’assurance et de connaissance. Que nos paroles et notre enthousiasme pour Lui soient aussi la preuve de la vie nouvelle que nous avons reçue de Lui.

3. au niveau de la façon de nommer les choses. Il y aurait beaucoup à dire à ce sujet. Le nom que l’on donne à une chose, disait quelqu’un, n’est pas seulement un renseignement, mais un enseignement. Le nom, en effet, n’est pas qu’une façon de désigner. Il traduit également la vision que l’on a d’une chose. L’un des effets les plus marquants et les plus pervers opérés par l’œuvre du péché (et du diable) dans l’humanité est l’inversion que celle-ci a opéré dans nos esprits en ce qui concerne la façon de nommer la réalité. Dieu, qui était notre ami, est devenu notre ennemi. Le bien est devenu mal, non pas dans le fait que nous serions incapables d’en comprendre la justesse, mais à cause de la contrariété qu’il représente à l’égard de nos désirs désormais mauvais et égocentriques. Aussi, plus le temps passe, plus nous assistons à un changement de désignation des choses, changement tel qu’au lieu de décrire leur nature, le nom nouveau qu’on donne aux choses les dépouille de leur identité première. Or, la façon avec laquelle on désigne une chose n’est pas bénigne. Si, pour une génération, elle peut encore représenter une rupture avec la façon avec laquelle on la considérait jusqu’alors, elle devient, pour la génération qui la suit, la norme. Alors que, par exemple, dans le passé, préserver la vie intra utérine était un devoir, la détruire aujourd’hui devient un droit. Alors que, dans le passé, croire à la Vérité était signe de stabilité, l’affirmer aujourd’hui passe pour du fanatisme. Il y a bien des façons de mesurer les changements qui s’opèrent dans la mentalité d’un peuple ou d’une société. Mais l’une des plus fiables est sans aucun doute dans les noms nouveaux qu’elle donne aux choses anciennes.

Aussi, ce n’est pas en vain que Jésus, le Fils de Dieu, est appelé la Parole. Car par elle nous vient de la part de Dieu la juste désignation des choses. Si nous voulons vivre avec le Christ, nous devrons nous y habituer. Sa conception des choses ne suit ni n’épouse en rien l’évolution du temps ou des mœurs. Non pas que le Christ ne soit pas moderne. Il l’est dans le sens que Lui seul a le pouvoir de répondre aux aspirations et aux besoins profonds, toujours les mêmes, du cœur. Mais, parce qu’Il et la vérité, le Christ, et Dieu avec Lui, ne changera pas l’avis qu’Il a sur les choses. Le péché reste un acte mauvais, dont nous sommes coupables et dont nous sommes redevables à Dieu. Quoi que nous disions et que nous fassions pour en atténuer la conscience, il est impossible que ce qui, par nature, est mauvais, ne le soit plus parce que nous l’aurions décidé ou par un simple changement de désignation. Face à Dieu, nous devrons accepter de nous entendre dire de Sa bouche ce qu’Il pense de nos actes. Et pour Dieu, quel que soit l’habillage que nous leur donnons par la façon avec laquelle nous les appelons, un mensonge reste un mensonge, un crime, un crime et un adultère, une trahison. Ayons le courage dans nos vies d’appeler, par le nom que Dieu leur donne, les fautes que nous commettons : c’est la condition sine qua non de Sa grâce et de Son pardon !

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