jeudi 8 janvier 2009

Esaïe 22,1 à 14


Texte biblique

Oracle sur la vallée des visions. Qu’as–tu donc, que tout ton peuple monte sur les toits ? Ville bruyante, pleine de tumulte, Cité joyeuse ! Tes morts ne périront pas par l’épée, Ils ne mourront pas en combattant. Tous tes chefs fuient ensemble, Ils sont faits prisonniers par les archers ; Tous tes habitants deviennent à la fois captifs, Tandis qu’ils prennent au loin la fuite. C’est pourquoi je dis : Détournez de moi les regards, Laissez–moi pleurer amèrement ; N’insistez pas pour me consoler Du désastre de la fille de mon peuple. Car c’est un jour de trouble, d’écrasement et de confusion, Envoyé par le Seigneur, l’Eternel des armées, Dans la vallée des visions. On démolit les murailles, Et les cris de détresse retentissent vers la montagne. Elam porte le carquois ; Des chars de combattants, des cavaliers, s’avancent ; Kir met à nu le bouclier. Tes plus belles vallées sont remplies de chars, Et les cavaliers se rangent en bataille à tes portes. Les derniers retranchements de Juda sont forcés, Et en ce jour tu visites les armures de la maison de la forêt. Vous regardez les brèches nombreuses faites à la ville de David, Et vous retenez les eaux de l’étang inférieur. Vous comptez les maisons de Jérusalem, Et vous les abattez, pour fortifier la muraille. Vous faites un réservoir entre les deux murs, Pour les eaux de l’ancien étang. Mais vous ne regardez pas vers celui qui a voulu ces choses, Vous ne voyez pas celui qui les a préparées de loin. Le Seigneur, l’Eternel des armées, vous appelle en ce jour A pleurer et à vous frapper la poitrine, A vous raser la tête et à ceindre le sac. Et voici de la gaîté et de la joie ! On égorge des bœufs et l’on tue des brebis, On mange de la viande et l’on boit du vin : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! – L’Eternel des armées me l’a révélé: Non, ce crime ne vous sera point pardonné que vous ne soyez morts, Dit le Seigneur, l’Eternel des armées.

Réflexion

Avertissement à Jérusalem :

Après lui avoir révélé ce qui va se produire dans les nations, le Seigneur ramène Esaïe, Son prophète, à Jérusalem, Sa cité, pour lui montrer ce qui se passe, quels comportements manifestent les habitants de la ville sainte face à l’imminence de la destruction qui va eux aussi les atteindre.

Bien que n’ayant aucun moyen de survoler la ville, la vision d’Esaïe nous fait penser à la vue qu’aurait le pilote d’un ULM volant lentement et à basse altitude au-dessus de celle-ci. La 1ère chose qui frappe Esaïe en approchant ainsi de la cité est le bruit, les cris de joie et de liesse qu’il entend. Contrairement à ce dont il aurait pu s’attendre, c’est une ville, non dans le deuil, le désarroi ou la consternation qu’Esaïe rencontre, mais bel et bien une ville en fête. Tous ceux qui y habitent sont montés sur les toits pour manger, boire, festoyer. Est-ce à dire que Jérusalem ne soit pas consciente du danger qui la menace ? D’autres éléments de la vision d’Esaïe nous montrent que c’est le contraire qui est vrai :

- conscients du sort qui les attend, les capitaines (de l’armée ou du bateau) quittent la ville, espérant en vain trouver leur salut dans la fuite
- si une grande partie de la population a décidé de rester, une autre, importante également, a choisi elle aussi de fuir. Leur décision fera que, peut-être, ils connaîtront un sort meilleur que les autres : ils seront faits prisonniers.
- D’autres encore, ne s’avouant pas vaincu dépensent leur énergie à organiser la résistance pour tenir le plus longtemps possible. La pensée qui anime ceux-ci est que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Si déjà Jérusalem doit tomber, que ce soit les armes à la main et en ayant fait tout ce qui pouvait l’être pour ne pas que cela arrive.

Les trois réactions que décrit ici Esaïe sont typiques de celles de l’homme naturel, confronté à la réalité de sa propre fin. Tandis que les uns fuient, les autres s’étourdissent et les 3ème résistent. Aucun de ces groupes ne fait ce que le Seigneur attend dans une telle situation. Aucun, dit Esaïe, ne tourne les regards vers Celui qui fait cela, Celui qui, depuis longtemps, a préparé ces événements. Ce que le Seigneur aimerait que Son peuple comprenne à la vue des choses qui l’atteignent est que ce n’est pas d’abord à des ennemis humains qu’il a à faire, mais à Lui, l’Eternel ! Qui dira, dit Amos, qu’une chose, qu’un malheur arrive, sans que l’Eternel en soit l’Auteur : Amos 3,6 ? Aussi, ce qui condamnera Jérusalem ne sera pas d’abord l’invasion assyrienne, mais bel et bien l’attitude du peuple de Dieu face, au travers des événements qui se produisent, à Son appel à l’humiliation et à la repentance.

Que, par Sa grâce, le Seigneur me donne de prendre dans ma vie la véritable mesure de ce à quoi Il m’appelle à vivre dans ces temps si courts qui nous restent avant Sa venue glorieuse.

Aucun commentaire: