vendredi 23 janvier 2009

Esaïe 27,2 à 5


Texte biblique

En ce jour–là, Chantez un cantique sur la vigne. Moi l’Eternel, j’en suis le gardien, Je l’arrose à chaque instant ; De peur qu’on ne l’attaque, Nuit et jour je la garde. Il n’y a point en moi de colère ; Mais si je trouve à combattre des ronces et des épines, Je marcherai contre elles, je les consumerai toutes ensemble, A moins qu’on ne me prenne pour refuge, Qu’on ne fasse la paix avec moi, qu’on ne fasse la paix avec moi.

Réflexion

Le relèvement de Jacob :

Alors qu’il débutait son livre, Esaïe nous avait partagé, sous la forme d’un cantique qui devait être chanté, le cantique du bien-aimé sur sa vigne, les sentiments de Dieu à l’égard d’Israël, le peuple qu’Il s’était choisi, pour lequel Il avait manifesté tant d’attention et qui L’avait tant déçu. : Esaïe 5,1 à 7. La déception de Dieu avait été telle, dit Esaïe, que, à contre cœur, Dieu avait pris la décision d’abandonner Sa vigne, de ne plus la garder, ni la protéger contre les prédateurs, mais, au contraire, de la laisser livrée à elle-même, aux ronces et aux épines. Le premier cantique d’Esaïe suffit à lui seul pour expliquer l’histoire d’Israël, les raisons qui font que, bien que peuple élu, son histoire soit si tragique. Faute en est, non pas à Celui qui voulut faire de ce peuple l’objet de Son dessein, un peuple qu’Il affectionna, mais bel et bien, à l’attitude dont ce peuple fit preuve à l’égard de ce Dieu qui avait conçu ce dessein glorieux pour lui.

L’heure du jugement des peuples et des nations, des puissances hostiles à Dieu, venue, Esaïe, reprenant le même thème, nous partage le nouveau cantique de l‘Eternel sur Sa vigne. Alors que le 1er cantique expliquait ce que Dieu allait faire avec Sa vigne, cette vigne si affectionnée et si décevante, le second exprime de la part de Dieu la nouvelle relation dans laquelle Il se trouve à l’égard de celle-ci, après que, suite à la décision de l’abandon prise, l’œuvre de purification nécessaire se soit produite en elle. Le changement de ton, de disposition dans le cœur de Dieu est frappant :

- Plus question pour Dieu d’abandonner sa vigne : Il en est le gardien. Il est de nouveau là pour la protéger, à chaque instant en prendre soin, lui prodiguer tous les soins nécessaires à ce qu’elle porte du fruit

- Dieu n’est pas dupe pour autant. Il sait que, malgré Sa vigilance, le terrain naturel sur lequel grandit la vigne peut encore produire des ronces et des épines. C’est sans colère, dit Dieu, qu’Il s’attachera à les combattre. Tel un bon jardinier, Il s’attaquera à elles pour les consumer et les détruire, n’ayant dans Son cœur qu’une motivation : la passion du bien de Sa vigne.

- Dieu rappelle au sujet des ronces et des épines que leur développement n’est pas obligatoire. Les ronces et les épines, symbole, dès la genèse, des fruits la désobéissance : Gen 3,18, sont encore dans la vigne réconciliée avec son propriétaire, des fruits du cœur naturel, toujours animé d’un esprit de rébellion. Aussi la meilleure façon dit Dieu, pour Israël de vivre une relation apaisée avec Lui est, comme il en est aussi pour nous, de Le prendre pour refuge et faire la paix avec Lui.

Au-delà d’Israël, les deux cantiques de la vigne illustrent à merveille le parcours des relations de tout homme avec Dieu. Il nous rappelle le grand amour dont l’humanité, à sa naissance, a été l’objet de la part de Dieu, et la déception qui, par le péché, s’en est suivie pour Lui. Cette déception a conduit Dieu à abandonner l’humanité à elle-même, à la laisser livrée aux caprices, aux désordres, aux passions de son cœur (les ronces et les épines). Le second cantique parle de la nouvelle relation qui peut exister entre nous et Dieu, lorsque au bout de notre course d’indépendance à Son égard, nous revenons à Lui et redécouvrons Son amour inchangé pour nous. Une nouvelle relation, construite sur la grâce, peut alors commencer. Une relation qui n’est pas parfaite, les ronces et les épines, fruits de la désobéissance, pouvant toujours se manifester en nous, mais une relation dans laquelle la fidélité et l’affection de Dieu nous restent assurées.

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