samedi 24 janvier 2009

Esaïe 27,6 à 11


Texte biblique

Dans les temps à venir, Jacob prendra racine, Israël poussera des fleurs et des rejetons, Et il remplira le monde de ses fruits. L’Eternel l’a–t–il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient ? L’a–t–il tué comme il a tué ceux qui le tuaient ? C’est avec mesure que tu l’as châtié par l’exil, En l’emportant par le souffle impétueux du vent d’orient. Ainsi le crime de Jacob a été expié, Et voici le fruit du pardon de son péché : L’Eternel a rendu toutes les pierres des autels Pareilles à des pierres de chaux réduites en poussière ; Les idoles d’Astarté et les statues du soleil ne se relèveront plus. Car la ville forte est solitaire, C’est une demeure délaissée et abandonnée comme le désert ; Là pâture le veau, il s’y couche, et broute les branches. Quand les rameaux sèchent, on les brise ; Des femmes viennent, pour les brûler. C’était un peuple sans intelligence : Aussi celui qui l’a fait n’a point eu pitié de lui, Celui qui l’a formé ne lui a point fait grâce.

Réflexion

La réflexion d’Esaïe sur le relèvement de Jacob se poursuit par une vue en 3 dimensions de son histoire. Cette vue exprime de façon pratique ce qu’a exprimé de façon poétique le cantique de la vigne. Dans cette vue :

1. Esaïe commence en partageant la vision qu’il a de Jacob pour l’avenir : v 6. Il prédit à Jacob, sous l’effet de la bénédiction retrouvée, une croissance fructifère Qui deviendra une source de bénédiction pour le monde entier. Ce qu’Esaïe dit ici est que ce n’est que lorsqu’Israël sera réconcilié avec Dieu et conduit par son Messie qu’il pourra pleinement remplir à l’égard du monde entier la vocation originelle qui était la sienne : Genèse 12,1 à 3. Une vocation dont on voit la réalité partielle dans les Actes des apôtres, par l’Eglise, greffée sur le tronc qu’est Israël : Rom 11,13 à 19.

2. Esaïe poursuit en partageant quelle a été l’attitude de Dieu à l’égard de Jacob dans le passé, au moment où Il a pris la décision de l’abandonner (ce qui est évoqué lors du premier cantique de la vigne). Si l’Eternel a dû châtier Israël et Juda, le plant qu’Il chérissait, il rappelle qu’Il l’a toujours fait avec mesure, comparée avec la façon par laquelle Il a frappé les autres peuples. Quoiqu’ Il soit contraint à corriger Israël, Il n’a jamais été dans la pensée de Dieu d’aller jusqu’à la détruire. Puisqu’Israël, objet de Son affection, placé dans les conditions les meilleures pour porter du fruit a été décevante, Dieu a pris la décision de l’exiler, de l’arracher de son lieu pour qu’il fasse l’expérience de ce que cela signifie d’être privé de Sa présence. Il l’a ainsi, comme le dit Esaïe, contraint par Son souffle violent à l’exil. Israël cependant existe et existera toujours, car, à cause de l’élection, telle est la volonté et le projet de Dieu.

3. Esaïe fait ensuite le constat de ce que la mesure prise par Dieu a produit dans le présent. Il constate que ce qui a disparu n’est pas Israël, mais l’idolâtrie criante et outrageante qui était en son sein. Ce qu’Esaïe dit ici est en adéquation parfaite avec ce que dit aussi l’auteur de l’épître aux hébreux sur le but poursuivi par Dieu dans le châtiment pour l’enfant de Dieu : Hébr 12,4 à 11. Non seulement, ce sont les autels et les poteaux idolâtres qui ont disparu en Israël, mais, plus encore, la ville qui était le haut lieu de cette idolâtrie, Samarie, la concurrente de Jérusalem, capitale du royaume d’Israël après le schisme. Dieu a ainsi opéré par le châtiment ce qu’aucune exhortation, aucun prophète n’ont atteint. Qu’Il nous aide à nous souvenir du fait que le châtiment est le moyen que Dieu utilise pour nous briser, là où Sa parole n’a rencontré de notre part que refus et résistance !

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