lundi 12 janvier 2009

Esaïe 24,1 à 13


Texte biblique

Voici, l’Eternel dévaste le pays et le rend désert, Il en bouleverse la face et en disperse les habitants. Et il en est du sacrificateur comme du peuple, Du maître comme du serviteur, De la maîtresse comme de la servante, Du vendeur comme de l’acheteur, Du prêteur comme de l’emprunteur, Du créancier comme du débiteur. Le pays est dévasté, livré au pillage ; Car l’Eternel l’a décrété. Le pays est triste, épuisé ; Les habitants sont abattus, languissants ; Les chefs du peuple sont sans force. Le pays était profané par ses habitants ; Car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, Ils rompaient l’alliance éternelle. C’est pourquoi la malédiction dévore le pays, Et ses habitants portent la peine de leurs crimes ; C’est pourquoi les habitants du pays sont consumés, Et il n’en reste qu’un petit nombre. Le moût est triste, la vigne est flétrie ; Tous ceux qui avaient le cœur joyeux soupirent. La joie des tambourins a cessé, la gaîté bruyante a pris fin, La joie de la harpe a cessé. On ne boit plus de vin en chantant ; Les liqueurs fortes sont amères au buveur. La ville déserte est en ruines ; Toutes les maisons sont fermées, on n’y entre plus. On crie dans les rues, parce que le vin manque ; Toute réjouissance a disparu, L’allégresse est bannie du pays. La dévastation est restée dans la ville, Et les portes abattues sont en ruines. Car il en est dans le pays, au milieu des peuples, Comme quand on secoue l’olivier, Comme quand on grappille après la vendange.

Réflexion

Deuil sur la terre

Si jusqu’ici Esaïe a pointé certains peuples et certaines nations frappées par le jugement de Dieu, le chapitre qui vient indique clairement que ce qui les atteint n’est pas limité à elles seules, mais concerne en fait toute la terre habitée. Les peuples cités par Esaïe le sont pour une double raison : la 1ère tient à leur prestige et leur statut particulier, la seconde est liée au fait que ce sont des peuples dont l’histoire est étroitement mêlée à Israël, peuple de Dieu. C’est pourquoi la Parole leur accorde, de façon légitime, une place particulière dans la prophétie. Mais Esaïe le dit ici expressément : le jugement de Dieu ne s’arrête pas à ces quelques peuples. Au-delà de leurs frontières, c’est toute la terre habitée qui fait face, d’une part à ses péchés, d’autre part à la colère de Dieu qui la dévaste et la dépeuple.

Enseignements que nous apporte la vision d’Esaïe sur ce jugement de la colère de Dieu sur le monde :

- Ce jugement n’épargne personne. Personne, quels que soient son statut et son importance n’en est épargné. Riches et pauvres, grands et petits, tous sont, comme il en est aussi lorsque nous devons nous repentir : Luc 3,5, égaux devant le jugement et la colère de Dieu.

- Esaïe nous donne la raison première de cette colère de Dieu qui s’abat sur le monde. Elle tient au fait essentiel que rien de ce qui est sacré n’a été respecté. Puisque les hommes ont nivelé toutes les valeurs, Dieu va niveler la terre. Puisque l’homme n’a pas respecté l’alliance conclue autrefois par Dieu avec la terre (peut-être au temps de Noé : alliance fondée sur l’ordre et la justice), Dieu demande réparation. Sa colère est la juste rétribution des forfaits et des désobéissances répétées.

Le jugement ne sera pas une simple menace qui causera ici où là quelques torts. Il s’abattra sur le monde avec une puissance telle qu’il ne restera sur la terre qu’un petit nombre d’hommes. Ce sont, à notre échelle, plusieurs milliards de personnes qui périront des fléaux de la colère de Dieu.

Un état d’esprit totalement opposé à celui qui avait cours avant le jugement lui succédera. Alors que, partout, sur la terre, on ne pensait qu’à jouir, se divertir, faire le fête, il n’y aura plus, suite à l’action de la justice de Dieu, ni gaieté, ni joie, ni chants, ni enivrement. Ce point particulier soulevé par Esaïe souligne l’irritation que représente pour Dieu l’attitude superficielle à laquelle conduit le péché.

Est-ce à dire pourtant que l’espoir a totalement disparu, que sur terre la lumière n’existe plus. Le passage suivant d’Esaïe y répond !

P.S : certaines traductions traduisent le mot pays par terre (NBS) ! Soit la prophétie d’Esaïe s’applique ici à la Palestine, soit à la terre entière. Dans le premier cas, la cause essentielle du jugement de Dieu tient au fait qu’Israël n’a pas conservé l’alliance contractée entre Dieu et elle !

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