mardi 2 décembre 2008

Esaïe 8,5 à 8


Texte biblique

L’Eternel me parla encore, et me dit: Parce que ce peuple a méprisé les eaux de Siloé qui coulent doucement Et qu’il s’est réjoui au sujet de Retsin et du fils de Remalia, Voici, le Seigneur va faire monter contre eux Les puissantes et grandes eaux du fleuve Le roi d’Assyrie et toute sa gloire ; Il s’élèvera partout au–dessus de son lit, Et il se répandra sur toutes ses rives ; Il pénétrera dans Juda, il débordera et inondera, Il atteindra jusqu’au cou. Le déploiement de ses ailes Remplira l’étendue de ton pays, ô Emmanuel !

Réflexion

Caractère inéluctable de l’invasion assyrienne :

Bien qu’étant désormais inéluctable, l’invasion assyrienne de Juda, prédite par Esaïe, aurait pu être évitée. Elle n’est pas le résultat de circonstances fortuites, ou de facteurs uniquement humains. Elle est, dit ici Esaïe, la conséquence directe de l’attitude qu’a eu Juda, d’une part à l’égard de Dieu, de l’eau vive qui émane de sa parole et du lieu de Sa demeure, d’autre part à l’égard du roi de Syrie et du fils de Remalia. Ce diagnostic d’Esaïe sur ce qui fait le malheur futur du peuple de Juda nous interpelle sur les causes des malheurs qui peuvent être les nôtres, aussi bien sur le plan individuel, familial ou communautaire. Les malheurs comme les souffrances qui nous atteignent ne sont pas le fait du hasard, ni même le résultat de la puissance supérieure de l’ennemi. Mais ce sont souvent nos choix, nos attitudes, la façon avec laquelle nous nous comportons dans la vie, d’abord à l’égard du Dieu auquel nous appartenons, qui en sont la cause.

En effet, bien que nous professons être le peuple de Dieu, Dieu sait à quel point et dans quelle mesure le souci d’une relation vivante, étroite, suivie d’effets pratiques, est authentiquement présent dans nos vies. Si nous pouvons nous illusionner sur la qualité et la réalité de la profondeur de notre relation avec Dieu, Lui ne s’y trompe pas. Il sait ce qui est de la confession extérieure et ce qui est de la réalité intérieure. Or, au-delà de la première, c’est surtout à la seconde qu’il regarde, car c’est elle et elle seule qu’il souhaite pour nous ! Aussi les difficultés et l’adversité qui nous arrivent n’ont-elles qu’un seul but : que la confession extérieurs corresponde au plus prêt à la réalité intérieure. Le châtiment, les coups, les difficultés qui nous arrivent n’ont souvent d’autre but que celui-ci : réduire au minimum l’écart entre ce que, de nos lèvres ou même par nos actes et notre pratique nous professons être, et ce que nous devrions.

Pour l’apprendre, dit Esaïe, Juda devra être submergé jusqu’au cou. Dieu devra pour ainsi dire l’amener au point d’être totalement submergé et englouti par l’adversité, et de périr noyé. Connaissons-nous nous aussi de ses situations où nous avons l’impression que nous ne nous en sortirons pas. Plus le temps passe, plus nous regardons autour de nous, plus nous voyons monter autour de nous le niveau de nos difficultés, ceci au point où, nous devons le dire, nous pensons que cette fois-ci, c’en est fini de nous ! Plut à Dieu qu’il en soit ainsi, car c’est le but qu’il recherche : que cela en soit fini de nous, de nos calculs, de nos ruses, de notre volonté de faire ce qui nous plaît et de mener notre barque comme nous l’entendons ! Plut à Dieu que ce soit Lui qui, désormais, par Sa parole, remplisse, anime, vivifie notre vie. Plut à Dieu que ce soit aux eaux de Siloé, aux sources de la vie que nous nous abreuvions ! C’est là pour nous la meilleure des préventions possibles contre les risques que nous fait courir le torrent impétueux qui, venant de loin, menace de nous submerger et de nous emporter !

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