lundi 22 décembre 2008

Esaïe 14,3 à 23


Texte biblique

Et quand l’Eternel t’aura donné du repos, Après tes fatigues et tes agitations, Et après la dure servitude qui te fut imposée, Alors tu prononceras ce chant sur le roi de Babylone, Et tu diras : Eh quoi ! le tyran n’est plus ! L’oppression a cessé ! L’Eternel a brisé le bâton des méchants, La verge des dominateurs. Celui qui dans sa fureur frappait les peuples, Par des coups sans relâche, Celui qui dans sa colère subjuguait les nations, Est poursuivi sans ménagement. Toute la terre jouit du repos et de la paix ; On éclate en chants d’allégresse, Les cyprès même, les cèdres du Liban, se réjouissent de ta chute : Depuis que tu es tombé, personne ne monte pour nous abattre. Le séjour des morts s’émeut jusque dans ses profondeurs, Pour t’accueillir à ton arrivée ; Il réveille devant toi les ombres, tous les grands de la terre, Il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous prennent la parole pour te dire : Toi aussi, tu es sans force comme nous, Tu es devenu semblable à nous ! Ta magnificence est descendue dans le séjour des morts, Avec le son de tes luths ; Sous toi est une couche de vers, Et les vers sont ta couverture. Te voilà tombé du ciel, Astre brillant, fils de l’aurore ! Tu es abattu à terre, Toi, le vainqueur des nations ! Tu disais en ton cœur : Je monterai au ciel, J’élèverai mon trône au–dessus des étoiles de Dieu ; Je m’assiérai sur la montagne de l’assemblée, A l’extrémité du septentrion ; Je monterai sur le sommet des nues, Je serai semblable au Très–Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, Dans les profondeurs de la fosse. Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, Ils te considèrent attentivement : Est–ce là cet homme qui faisait trembler la terre, Qui ébranlait les royaumes, Qui réduisait le monde en désert, Qui ravageait les villes, Et ne relâchait point ses prisonniers ? Tous les rois des nations, oui, tous, Reposent avec honneur, chacun dans son tombeau. Mais toi, tu as été jeté loin de ton sépulcre, Comme un rameau qu’on dédaigne, Comme une dépouille de gens tués à coups d’épée, Et précipités sur les pierres d’une fosse, Comme un cadavre foulé aux pieds. Tu n’es pas réuni à eux dans le sépulcre, Car tu as détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple : On ne parlera plus jamais de la race des méchants. Préparez le massacre des fils, A cause de l’iniquité de leurs pères ! Qu’ils ne se relèvent pas pour conquérir la terre, Et remplir le monde d’ennemis ! – Je me lèverai contre eux, Dit l’Eternel des armées ; J’anéantirai le nom et la trace de Babylone, Ses descendants et sa postérité, dit l’Eternel. J’en ferai le gîte du hérisson et un marécage, Et je la balaierai avec le balai de la destruction, Dit l’Eternel des armées.

Réflexion

Célébration de la ruine du roi de Babylone :

Le règne du Messie établi, Israël délivré et placé à la tête des nations, le peuple de Dieu ne se contentera pas de célébrer le salut dont il est l’objet par la grâce de Dieu (Chapitre 12). Il entonnera également un cantique pour célébrer la ruine, la réduction à néant de la puissance du maître du monde. La bonne nouvelle de la royauté du Messie ne vient pas seul. Elle s’accompagne de la bonne nouvelle de la défaite complète et éternelle de celui qui, tel un tyran, régnait avec arrogance et violence sur le monde.

Loin d’abord de l’exaltation, ce qui frappe en lisant le contenu des paroles du chant composé par le peuple de Dieu, est l’étonnement, la stupéfaction dont celui-ci témoigne au regarde de la chute et de la fin misérable du tyran. C’est comme si tout à coup, telle une bulle de savon qui explose, la puissance par laquelle le dominateur exerçait son pouvoir sur les nations apparaissait telle qu’elle était réellement : un mensonge, une illusion. Le tyran est rabaissé à ce qu’il est réellement : un homme sans défense, pitoyable, à qui est réservée la fin la plus méprisable qui soit. Au-delà de la personne du roi de Babylone, ce qui est dit à son sujet rejoint le témoignage et l’expérience de tous ceux qui, en direct, ont vécu la fin d’une tyrannie (nazisme, communisme). Du jour au lendemain, c’est comme si la puissance de l’oppression avait disparu pour faire face à un jour nouveau sans pluie, sans nuage, sans orage, plein de soleil !

Derrière le fait historique de la défaite du roi de Babylone, Esaïe se fait le porteur d’une annonce d’une autre portée, d’ordre non plus humaine, mais spirituelle. Car la Bible le dit de façon précise. Derrière les puissances politiques, idéologiques ou philosophiques humaines se trouve une autre puissance, une puissance d’ordre spirituelle que la Bible identifie comme le Mauvais ou le Malin. C’est, derrière le roi de Babylone qui, en quelque sorte, l’incarne, la défaite de cette puissance spirituelle qui, dans le chant du peuple de Dieu sauvé, est la cause première de son étonnement !

Ce chant du peuple de Dieu au sujet de la ruine de l’oppresseur spirituel du monde est un témoignage éloquent à la nature de l’Esprit qui, désormais, domine le monde : l’Esprit de justice et d’équité qui habite le Messie. Car le châtiment qui frappe l’ennemi est proportionnel à la hauteur de l’orgueil dont il a fait preuve face à Dieu. Lui qui voulait s’élever jusqu’au ciel, mettre son trône au-dessus des étoiles de Dieu, se trouve maintenant abaisser au séjour des morts, au plus profond du gouffre. C’est non seulement à son règne qu’il est mis fin, mais aussi à tout ce qui, provenant de sa racine, pourrait produire des rejetons, rejaillir dans l’histoire et recommencer le cycle infernal des guerres et des oppressions !

Seul le Christ, Prince de la paix, apportera la paix dans le monde ! Qu’Il le fasse déjà dans nos vies !

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