mardi 30 décembre 2008

Esaïe 17,4 à 11

Texte biblique

En ce jour, la gloire de Jacob sera affaiblie, Et la graisse de sa chair s’évanouira. Il en sera comme quand le moissonneur récolte les blés, Et que son bras coupe les épis ; Comme quand on ramasse les épis, Dans la vallée de Rephaïm. Il en restera un grappillage, comme quand on secoue l’olivier, Deux, trois olives, au haut de la cime, Quatre, cinq, dans ses branches à fruits, Dit l’Eternel, le Dieu d’Israël. En ce jour, l’homme regardera vers son créateur, Et ses yeux se tourneront vers le Saint d’Israël ; Il ne regardera plus vers les autels, Ouvrage de ses mains, Et il ne contemplera plus ce que ses doigts ont fabriqué, Les idoles d’Astarté et les statues du soleil. En ce jour, ses villes fortes seront Comme des débris dans la forêt et sur la cime des montagnes, Abandonnés devant les enfants d’Israël : Et ce sera un désert. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, Tu ne t’es pas souvenu du rocher de ton refuge. Aussi tu as fait des plantations d’agrément, Tu as planté des ceps étrangers ; Lorsque tu les plantas, tu les entouras d’une haie, Et bientôt tu les fis venir en fleurs. Mais la récolte a fui, au moment de la jouissance : Et la douleur est sans remède.

Réflexion :

En ce jour-là… :

Selon Esaïe, deux choses simultanées se produiront au jour où, par le jugement, Dieu interviendra pour mettre un terme, par l’Assyrie ou la puissance babylonienne, aux désobéissances répétées et à l’infidélité récurrente de Son peuple :

1. En ce jour là : v 4 à 6 : il en sera fini de la gloire et de l’embonpoint d’Israël. Israël l’a depuis longtemps oublié : c’est par la bénédiction de Dieu qu’il s’est enrichi. Il est devenu depuis gras, épais, replet, obèse. Il n’a plus vu, dans la grâce dont il a été l’objet de la part de son Dieu, que les avantages, les profits, les intérêts qu’il pouvait retirer pour lui-même de la bénédiction reçue : cf Deut 32, 10 à 15. Aussi le 1er but du jugement de Dieu sera-t-il de mettre un terme à cet état de choses. Puisque les effets matériels de la bénédiction de Dieu ont pris, dans le cœur du peuple, la place que Dieu devait avoir, c’en est fini de cet état de fait. Le temps, dit Esaïe, de la période historique de vaches grasses, dans l’existence de la nation, est désormais terminé ; commence maintenant celui des vaches maigres, temps de l’abaissement, de la réduction presque à néant de la nation, de la survie…

2. En ce jour-là : v 7 à 11 : Israël humilié, abaissé, presque réduit à néant cessera de porter ses regards, comme il le faisait durant sa période de prospérité, sur les idoles qui étaient l’œuvre de ses mains. Il retournera à Dieu, il se souviendra à nouveau de Dieu et c’est vers Lui seul que ses regards se porteront pour attendre de Lui secours, réconfort, salut. Privé des effets matériels et pratiques de la bénédiction, c’est vers Son auteur que ses yeux éclairés se tourneront à nouveau.

Du parcours, décrit ici par Esaïe, nous pouvons apprendre plusieurs choses :

1. La véritable bénédiction du peuple de Dieu, c’est de Le connaître et de vivre avec Lui. Tout se perd lorsqu’on l’on perd cet aspect premier de notre relation avec Lui !

2. Le premier et le plus grand danger qui se trouve sur le chemin du peuple de Dieu, après que la relation avec son Dieu soit devenue distante, est la somme des bénédictions passées qu’il a reçu de Dieu au temps de la relation qu’il avait avec Lui ! Quand la bénédiction prend, en termes de joie et de bonheur, la place que Dieu devrait avoir, elle devient malédiction.

3. Dieu oublié, le peuple de Dieu ne tarde pas à le remplacer par des idoles qu’il a créées de ses propres mains. Au lieu de chercher et de trouver en Lui seul son salut et sa sécurité, c’est désormais à elles que l’homme s’attache pour se faire. L’idolâtrie est la conséquence spirituelle immédiate, selon Moïse, de l’obésité : Deut 32, 15 à 18.

4. Prisonnier de son péché, l’homme est incapable par sa seule volonté de s’en libérer. Dieu doit alors souverainement et magistralement intervenir. La ruine, la perte de tout ce qui a pris la place de Dieu, le retour complet à la case départ, l’appauvrissement, l’humiliation sont les passages obligés par lesquels Dieu doit faire passer Ses enfants pour produire en eux les dispositions de cœur favorables au rétablissement de la relation avec Lui.

Que le Seigneur, au plus tôt, m’arrête sur les voies qui mènent à l’idolâtrie et à la folie !

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