vendredi 12 décembre 2008

Esaïe 10,5 à 19


Texte biblique

Malheur à l’Assyrien, verge de ma colère ! La verge dans sa main, c’est l’instrument de ma fureur. Je l’ai lâché contre une nation impie, Je l’ai fait marcher contre le peuple de mon courroux, Pour qu’il se livre au pillage et fasse du butin, Pour qu’il le foule aux pieds comme la boue des rues. Mais il n’en juge pas ainsi, Et ce n’est pas là la pensée de son cœur ; Il ne songe qu’à détruire, Qu’à exterminer les nations en foule. Car il dit : Mes princes ne sont–ils pas autant de rois ? N’en a–t–il pas été de Calno comme de Carkemisch ? N’en a–t–il pas été de Hamath comme d’Arpad ? N’en a–t–il pas été de Samarie comme de Damas ? De même que ma main a atteint les royaumes des idoles, Où il y avait plus d’images qu’à Jérusalem et à Samarie, Ce que j’ai fait à Samarie et à ses idoles, Ne le ferai–je pas à Jérusalem et à ses images ? Mais, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre Sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux, Et pour l’arrogance de ses regards hautains. Car il dit : C’est par la force de ma main que j’ai agi, C’est par ma sagesse, car je suis intelligent ; J’ai reculé les limites des peuples, et pillé leurs trésors, Et, comme un héros, j’ai renversé ceux qui siégeaient sur des trônes ; J’ai mis la main sur les richesses des peuples, comme sur un nid, Et, comme on ramasse des œufs abandonnés, J’ai ramassé toute la terre : Nul n’a remué l’aile, Ni ouvert le bec, ni poussé un cri. – La hache se glorifie–t–elle envers celui qui s’en sert ? Ou la scie est–elle arrogante envers celui qui la manie ? Comme si la verge faisait mouvoir celui qui la lève, Comme si le bâton soulevait celui qui n’est pas du bois ! C’est pourquoi le Seigneur, le Seigneur des armées, enverra Le dépérissement parmi ses robustes guerriers ; Et, sous sa magnificence, éclatera un embrasement, Comme l’embrasement d’un feu. La lumière d’Israël deviendra un feu, Et son Saint une flamme, Qui consumera et dévorera ses épines et ses ronces, En un seul jour ; Qui consumera, corps et âme, La magnificence de sa forêt et de ses campagnes. Il en sera comme d’un malade, qui tombe en défaillance. Le reste des arbres de sa forêt pourra être compté, Et un enfant en écrirait le nombre.

Réflexion

Annonce du jugement de l’Assyrie :

Après Juda et Israël, voici venu le temps pour Esaïe de prophétiser sur l’Assyrie. En effet, si l’Assyrie est l’instrument choisi par Dieu pour corriger le peuple de Dieu, elle n’en est pas moins pour autant redevable de son attitude dans la circonstance. Etre l’outil de Dieu, le moyen par lequel Il manifeste, exerce Sa volonté, fait ce qu’Il veut faire, dit ce qu’Il veut dire aux autres ne nous épargne pas nous-mêmes de nous examiner.

Ce que reproche ici l’Eternel, par la bouche d’Esaïe, n’est pas le rôle que l’Assyrie a joué. Ce rôle est celui que Dieu Lui-même a voulu qu’elle joue dans Son plan. Il avait pour le peuple de Dieu le goût de l’amertume, la forme d’une correction ; en réalité, il était l’expression quelque part de la colère de Dieu, colère due à la déception vécue par Dieu dans Son amour pour eux. Le problème d’Israël et de Juda traité, l’Eternel se tourne vers l’Assyrie. Car si ce qu’Il a vu en Israël et Juda méritait sa correction, ce qu’Il a vu en Assyrie ne le méritait pas moins.

C’est pour l’orgueil de son cœur, son arrogance que l’Eternel va juger l’Assyrie. Devenue la puissance dominante de l’époque, elle ne voit pas son rôle dans l’histoire comme Dieu le voit. Les succès militaires qu’elle a connu lui ont fait tourner la tête. Ce qu’elle veut désormais, c’est dominer le monde, monter le plus haut possible, s’assujettir non seulement les nations, mais aussi leurs dieux. Le péché de l’Assyrie est ainsi de ne pas être resté à sa place, d’avoir oublié qu’elle n’est pas Dieu et que c’est à Dieu seul qu’appartient le droit à la domination universelle à laquelle elle prétendait.

Que Dieu nous garde par-dessus tout de tout orgueil, toute recherche de gloire personnelle dans tout ce qu’Il nous donne de vivre à Son service. Nous ne sommes et serons, quelle que soit l’ampleur de nos réussites, toujours que des outils dans Sa main. Qu’Il nous donne d’exercer avec grande humilité le ministère qu’Il nous donne ! C’est un honneur mais aussi une grande responsabilité de laquelle nous devrons rendre compte que celui d’être l’outil que la main de Dieu utilise, que ce soit pour construire ou détruire !

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