mardi 23 décembre 2008

Esaïe 14,24 à 32


Texte biblique

L’Eternel des armées l’a juré, en disant : Oui, ce que j’ai décidé arrivera, Ce que j’ai résolu s’accomplira. Je briserai l’Assyrien dans mon pays, Je le foulerai aux pieds sur mes montagnes ; Et son joug leur sera ôté, Et son fardeau sera ôté de leurs épaules. Voilà la résolution prise contre toute la terre, Voilà la main étendue sur toutes les nations. L’Eternel des armées a pris cette résolution : qui s’y opposera ? Sa main est étendue : qui la détournera ? L’année de la mort du roi Achaz, cet oracle fut prononcé: Ne te réjouis pas, pays des Philistins, De ce que la verge qui te frappait est brisée ! Car de la racine du serpent sortira un basilic, Et son fruit sera un dragon volant. Alors les plus pauvres pourront paître, Et les malheureux reposer en sécurité ; Mais je ferai mourir ta racine par la faim, Et ce qui restera de toi sera tué. Porte, gémis ! ville, lamente–toi ! Tremble, pays tout entier des Philistins ! Car du nord vient une fumée, Et les rangs de l’ennemi sont serrés. – Et que répondra–t–on aux envoyés du peuple ? –Que l’Eternel a fondé Sion, Et que les malheureux de son peuple y trouvent un refuge.

Réflexion

Contre l’Assyrie et les philistins :

Après Babylone, c’est à toutes les autres nations ennemies qu’Esaïe adresse ses sentences de jugement.. On peut dire de Babylone qu’elle était la puissance maîtresse parmi les adversaires du peuple de Dieu. C’était, montre Esaïe, son prince qui était le chef, le dominateur du monde d’alors. Mais, comme il en est de même en ce qui concerne Satan sur le plan spirituel, Babylone n’est pas la seule puissance antagoniste au peuple de Dieu. Associés à elle ou séparés d’elle, d’autres peuples, d’autre nations, se sont, au cours du temps, rendues coupables d’exactions, de forfaits contre Israël, profitant même parfois de son malheur et ajoutant encore à celui qui le frappait. Les malheurs qui, d’une façon ou d’une autre, frappèrent le peuple de Dieu servirent ainsi de révélateurs des dispositions des peuples à son égard. La façon dont les nations accueillirent la nouvelle du malheur qui les atteignait, comme celle avec laquelle ils accueillirent ses exilés, sont toutes prises en compte dans le jugement prononcé contre elles. Car celui qui se réjouit du malheur qui atteint quelqu’un est aussi coupable aux yeux de Dieu que celui qui en est l’auteur !

Dans la conclusion de ce chapitre, Esaïe fait ainsi le procès de deux d’entre elles :

1. l’Assyrie, les voisins les plus proches de la Babylonie :

Comme sa voisine, l’Assyrie a été un oppresseur d’Israël. Aussi, de même que pour le roi de Babylone, la bonne nouvelle du salut d’Israël par son Messie se traduit pour l’Assyrie également par une mauvaise nouvelle. C’est là où l’Assyrie s’est rendue coupable envers Israël, sur ses collines et ses montagnes que ses guerriers ont foulé pour la conquérir (cf Esaïe 36 et 37), qu’elle connaîtra son jugement de par l’Eternel. Le but de Dieu en affranchissant aussi Israël de l’Assyrie n’est pas seulement de la libérer d’un seul joug, le principal (Babylone), mais de tous ceux par lesquels elle a été asservie (le même objectif est visé par le Saint-Esprit dans nos vies : Il veut non seulement nous libérer de la tyrannie directe de Satan, mais de tous les jougs, les habitudes mauvaises, néfastes, aliénantes dont nous sommes esclaves du temps de notre aliénation de Dieu).

2. Les philistins :

La prophétie qui touche les philistins est, semble-t-il, plus ancienne que celle qui concerne l’Assyrie. Esaïe ici la rappelle plus qu’il ne la prononce. Ceci est peut-être dû au fait que cela fait beaucoup plus de temps que l’Assyrie que l’antagonisme entre les philistins et Israël subsistent. Puissance moindre, les philisitns n’ont cessé de se montrer ennemis d’Israël, mal disposés à son égard, faisant preuve d’une inimitié permanente. Une autre distinction entre ces ennemis est la distance naturelle qui sépare Israël d’eux : si la Babylonie et l’Assyrie sont éloignés, la Philistie touche et côtoie la frontière d’Israël. Nous avons parfois à faire, contre notre vie spirituelle, à des ennemis puissants. Ceux-ci agissent, telles l’Assyrie ou Babylone, de façon forte contre nous. Mais, il faut le dire, ses ennemis là ne sont pas des ennemis permanents, mais ponctuels. Ce n’est ainsi pas tous les jours que les chrétiens ont à faire face à une puissance comme le nazisme, ou à une tentation ou une opposition forte et soudaine. Il y a, par contre, dans la vie du chrétien des combats qui, semble-t-il, ne trouvent jamais de fin. Autant la guerre massive et soudaine (l’Assyrie et la Babylonie) que la guerre d’usure (les philistins) font partie de la stratégie de l’ennemi contre le peuple de Dieu. Si l’une est, sur le moment difficile à vivre, il faut se demander si ce n’est pas avec l’autre, à long terme, que le combat ne sera pas plus difficile : telle tentation de laquelle on n’arrive pas à se débarrasser, tel trait de notre caractère naturel que l’on arrive pas à vaincre… Autant la venue et le règne du Messie nous débarrassera définitivement de l’une, autant, c’est certain, elle nous débarrassera aussi de l’autre !

Que le Seigneur m’aide à me souvenir que si je n’ai pas aujourd’hui à faire à l’Assyrie, les philistins, la vie de la chair qui se situe à la frontière même de la vie spirituelle, de façon quotidienne, sont là, plein d’animosité contre elle, toujours prêts à la harceler, à lancer des escarmouches, des incursions, à pénétrer dans son territoire pour chercher à le soumettre à sa puissance. Que Dieu me donne d’user à ce sujet des armes qu’il a préparées en vue de ce combat : prière, vigilance, étude de sa Parole, soumission au Saint-Esprit. Après avoir été libéré, mon âme est-elle de nouveau en état d’occupation ?

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