samedi 27 décembre 2008

Esaïe 16,6 à 14

Texte biblique

Nous entendons l’orgueil du superbe Moab, Sa fierté et sa hauteur, son arrogance et ses vains discours. C’est pourquoi Moab gémit sur Moab, tout gémit ; Vous soupirez sur les ruines de Kir–Haréseth, Profondément abattus. Car les campagnes de Hesbon languissent ; Les maîtres des nations ont brisé les ceps de la vigne de Sibma, Qui s’étendaient jusqu’à Jaezer, qui erraient dans le désert : Les rameaux se prolongeaient, et allaient au delà de la mer. Aussi je pleure sur la vigne de Sibma, comme sur Jaezer ; Je vous arrose de mes larmes, Hesbon, Elealé ! Car sur votre récolte et sur votre moisson Est venu fondre un cri de guerre. La joie et l’allégresse ont disparu des campagnes ; Dans les vignes, plus de chants, plus de réjouissances ! Le vendangeur ne foule plus le vin dans les cuves ; J’ai fait cesser les cris de joie. Aussi mes entrailles frémissent sur Moab, comme une harpe, Et mon cœur sur Kir–Harès. On voit Moab, qui se fatigue sur les hauts lieux ; Il entre dans son sanctuaire pour prier, et il ne peut rien obtenir. Telle est la parole que l’Eternel a prononcée dès longtemps sur Moab. Et maintenant l’Eternel parle, et dit : Dans trois ans, comme les années d’un mercenaire, La gloire de Moab sera l’objet du mépris, Avec toute cette grande multitude ; Et ce qui restera sera peu de chose, presque rien.

Réflexion

Causes de jugement et miséricorde

Le chapitre 16 d’Esaïe se termine au sujet de Moab par le traitement de 3 points résumant à eux seuls le contenu de la prophétie qui le concerne :

1. v 6 : ce verset qui est le verset clé du chapitre met le doigt sur la cause première du jugement qui atteint Moab : son orgueil, un orgueil extrême, ses vantardises, ses prétentions, ses emportements.

Deux remarques au sujet de cette cause révélée :

- la première est que s’il y a bien une chose qui tombe sous le coup du jugement et de la colère de Dieu, c’est l’orgueil. On retrouve partout signifié dans la Bible le même rapport entre orgueil et jugement : Esaïe 14,12 à 15 ; 1 Tim 3,6. Parce qu’il est la cause, la racine même de tous les péchés. l’orgueil est aussi la raison de la sévérité la plus grande du jugement de Dieu

- dans la seconde, Esaïe nous dit de quelle manière se traduit, de façon visible, l’orgueil dans une vie : vantardises et emportements. Vantardises parce que l’orgueilleux ne peut s’empêcher de faire la promotion de sa propre gloire, même si, de manière évidente, ceux qui l’entendent s’aperçoivent de l’exagération de ses prétentions. Emportements parce que l’orgueilleux ne supporte pas que l’on s’oppose à lui, qu’on le contredise ou que, dans sa vie, les choses ne se déroulent pas de la manière dont il l’avait prévu. Le problème de l’orgueilleux est qu’il se prend pour Dieu et que, voyant qu’il ne l’est pas, il ne le supporte pas.

2. v 7 à 12 : dans cette seconde partie, Esaïe décrit à la fois la douleur qui est celle de Moab exposé au jugement de Dieu et la douleur qui est celle de Dieu (Sa tristesse) en voyant la dévastation de Moab, vigne autrefois si féconde. Esaïe nous rappelle ici la vérité qui est au cœur de l’enseignement biblique au sujet de la nature de Dieu. Si notre Dieu est un Dieu juste, donc un Dieu qui, en accord avec Lui-même, se doit de juger, notre Dieu est aussi un Dieu d’amour, un Dieu qui, en accord avec Lui-même, ne se plaît aucunement à la souffrance des créatures qui subissent le feu de Son jugement. Le devoir de la justice et la tristesse qu’engendre ce devoir en Dieu sera la raison de l’envoi de Jésus-Christ, Son Fils dans ce monde. Car en Lui seul, et dans Sa croix, la justice de Dieu peut être satisfaite contre le péché et Son amour salvateur manifesté envers le pécheur. Rappelons-nous que ce n’est pas d’abord pour nous-mêmes, mais pour résoudre le dilemme que Dieu connaissait dans Sa Personne que la croix fut nécessaire : Rom 3,24 à 26. Le constat dressé ici par Esaïe annonce la croix et la croix confirme le message donné par Pierre devant le sanhédrin peu après la mort de Jésus : Actes 4,12.

3. Esaïe termine le chapitre en donnant de façon très précise la date du « quand » ces choses arriveraient pour Moab : 3 ans. Esaïe fait ici, en tant que prophète de Dieu, une chose fondamentale. Il s’expose et expose ses affirmations à la vérification. Une prophétie n’a de valeur que si elle peut être vérifiée et confirmée par les faits : Deut 18,21-22. Même s’il annonce des choses lointaines, qui ne se réaliseront que longtemps après sa mort, Dieu donne à ses prophètes suffisamment de confirmations dans le présent pour attester de la validité de leurs paroles.

Béni soit Dieu pour les leçons importantes qu’Il nous enseigne au travers d’eux !

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