mercredi 1 avril 2009

Esaïe 40,18 à 20


Texte biblique

A qui voulez–vous comparer Dieu ? Et quelle image ferez–vous son égale ? C’est un ouvrier qui fond l’idole, Et c’est un orfèvre qui la couvre d’or, Et y soude des chaînettes d’argent. Celui que la pauvreté oblige à donner peu Choisit un bois qui résiste à la vermoulure ; Il se procure un ouvrier capable, Pour faire une idole qui ne branle pas.

Réflexion

4ème point de comparaison : Dieu et les idoles :

Après les nations, l’entité communautaire humaine la plus importante, Esaïe poursuit son comparatif sur le Personne de Dieu en abordant le domaine spirituel. Dieu est ici donc comparé à ce qui, aux yeux des humains, se substitue toujours à Lui : les idoles. En traitant cette question, Esaïe induit ici ce que la Parole ne cesse, tout au long de l’histoire d’entendre : sur le plan spirituel, une seule alternative existe face à l’adoration de la Personne de Dieu : l’idolâtrie. Or, qu’ont-elles, de quoi peuvent donc se prévaloir les idoles pour oser prétendre prendre la place de Dieu, être l’objet de l’adoration de Ses créatures ? Rien !

Car, quoi qu’on puisse vénérer à la place de Dieu, Esaïe souligne ce qui est et restera toujours la différence majeure et fondamentale entre Dieu et les idoles. Alors que Dieu ne doit Son existence qu’à Lui-même, autrement dit qu’Il est incréé, les idoles sont toutes le produit de l’œuvre de la main de l’homme. Plusieurs corps de métier, montre Esaïe, étaient nécessaires pour la fabrication d’une idole. La robustesse et la solidité d’une idole ne venait pas d’elle, mais de la capacité financière de son commanditaire. Tout, dans l’idole, existait par l’homme et reflétait le désir, le vœu de l’homme. Aussi, l’un des péchés les plus grands commis par Israël, péché qui provoqua la colère immédiate de Dieu et de Moïse, fut bien, immédiatement après la sortie d’Egypte, la fabrication du veau d’or : Exode 32,1 à 6, 19 à 36. C’est pour que jamais plus, face à une idole, les israélites disent : Israël, voici tes dieux qui t’ont sorti d’Egypte : Exode 32,4, qu’Esaïe donne ici ce comparatif afin que, saisissant qui est l’Eternel, les villes de Juda disent avec justice : Voici notre Dieu ! : v 9

Or, paradoxe étrange, alors que l’idole est, du début à la fin, le produit de l’imagination de l’homme, il apparaît que c’est exactement le type de reproche que les incroyants adressent aux croyants au sujet de leur foi en Dieu. Dieu, nous dit-on, est une projection de votre imagination, une création de votre esprit pour vous rassurer. L’apôtre Paul donnera clairement réponse, dans sa lettre aux romains, à ce type d’argument. Non, il n’est pas nécessaire de créer Dieu pour qu’Il existe dans l’esprit de l’homme. Il est, et c’est à cause du fait qu’Il est, et qu’on ne peut entièrement Le chasser, que l’idolâtrie existe. Aussi, l’homme, ne pouvant se passer de Dieu, mais rejetant tout de même Dieu, se fabriquera-t-il des dieux multiples à son image : Romains 1,23, ou à celle des autres membres de la création, remplaçant ainsi Dieu par des divinités faites de toutes pièces par ses mains : Actes 17,29.

Si aujourd’hui, notre civilisation, marquée par la connaissance de Dieu, a délaissé les idoles anciennes faites de pierre et d’or, ne pensons pas pour autant qu’elle a réglé le problème de l’idolâtrie. Sous d’autres formes, notre génération qui refuse Dieu continue à Le substituer, pour sa sécurité, son bonheur, par des idoles qui, toutes, sont l’œuvre de ses mains. Aussi le retour à Dieu ne peut-il passer, pour elle, comme pour chacun, que par l’étape de l’abandon complet des idoles : 1 Thes 1,8.

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