mercredi 22 avril 2009

Esaïe 45,1 à 7

Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel à son oint, à Cyrus, Qu’il tient par la main, Pour terrasser les nations devant lui, Et pour relâcher la ceinture des rois, Pour lui ouvrir les portes, Afin qu’elles ne soient plus fermées ; Je marcherai devant toi, J’aplanirai les chemins montueux, Je romprai les portes d’airain, Et je briserai les verrous de fer. Je te donnerai des trésors cachés, Des richesses enfouies, Afin que tu saches Que je suis l’Eternel qui t’appelle par ton nom, Le Dieu d’Israël. Pour l’amour de mon serviteur Jacob, Et d’Israël, mon élu, Je t’ai appelé par ton nom, Je t’ai parlé avec bienveillance, avant que tu me connusses. Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre, Hors moi il n’y a point de Dieu ; Je t’ai ceint, avant que tu me connusses. C’est afin que l’on sache, du soleil levant au soleil couchant, Que hors moi il n’y a point de Dieu : Je suis l’Eternel, et il n’y en a point d’autre. Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je donne la prospérité, et je crée l’adversité ; Moi, l’Eternel, je fais toutes ces choses.

Réflexion

Le choix de Cyrus :

Israël étant au centre de Son projet, l’Eternel montre ici que ce n’est pas par hasard que se fait l’histoire, mais uniquement en fonction du dessein particulier qu’Il a conçu pour se révéler au monde comme le Dieu unique et véritable, par son moyen. Aussi Dieu, le Dieu vivant, tout-puissant, souverain, le Dieu d’Israël qui veut être connu et reconnu comme le Dieu unique, annonce t-Il ici d’avance, alors qu’Israël est prêt à connaître la destruction de sa capitale et la déportation, le nom du futur dominateur du monde par qui, dans plusieurs décennies d’années, le peuple de Dieu pourra retourner dans sa terre et rebâtir sa capitale en ruines. Cette annonce prématurée de Dieu, au sujet de Cyrus, a deux objectifs :

1. elle est un message pour Israël. Elle atteste et confirme son statut particulier de serviteur de Dieu élu ! Elle souligne aussi une vérité que le juif Paul, parlant de son peuple, confirmera des siècles plus tard. Cette vérité est que les dons et l’appel de Dieu envers Israël sont irrévocables : Rom 11,28-29. De manière implicite, l’annonce prématurée de Dieu au sujet de la renaissance d’Israël, au seuil même de sa disparition, est un témoignage éloquent à Sa grâce, seul principe expliquant la survie de ce peuple au travers des âges !

2. elle est aussi un message pour le monde. Elle souligne ce que Dieu ne cesse de vouloir mettre en évidence au travers de toute Sa Parole : c’est le fait qu’Il est le seul Dieu véritable, car Lui seul a la capacité de réaliser, de manière exacte, les promesses de Sa Parole !

L’annonce d’Esaïe au sujet de Cyrus a aussi beaucoup à nous apprendre sur la façon mystérieuse avec laquelle Dieu agit et construit l’histoire. Deux vérités apparemment contradictoires nous sont, en effet, dites à propos de Cyrus :

1. la 1ère est que Cyrus est l’oint de l’Eternel, ce qui signifie que ce n’est pas, par sa propre intelligence ou sensibilité qu’il énoncera le décret favorisant le retour des juifs dans leur terre, mais sous l’impulsion de l’Esprit de Dieu !

2. la seconde est que, malgré cette onction, l’Eternel dit clairement ici que Cyrus ne le connaît pas. C’est donc à son insu, et non sur la base d’une relation personnelle, vivante et intime avec Dieu, que Cyrus va être l’outil de Dieu en son temps, pour Son dessein.

" Petit-fils de Cambyse, Cyrus monta sur le trône environ en 559 av.J-C… Il se heurta à Astyage, roi des Mèdes, s’empara d’Ecbatane et assura la prédominance des Perses. Puis il poursuivit ses conquêtes foudroyantes. En 546 av. J-C. il vainquit Cresus, roi de Lydie, prit sardes sa capitale, et bientôt toute l’(Asie Mineure. En 539, à Opis et à Sippar, il triompha des Babyloniens, dont le roi Nabonide s’enfuit. Aussitôt après, Gobryas, gouverneur de Guttim, entra dans Babylone sans combattre à la tête d’un détachement de l’armée de Cyrus. Plus tard Nabonide fut fait prisonnier à Babylone. Cyrus entra lui-même dans la ville et proclama la paix, avec un édit ordonnant de restituer de nombreuses idoles étrangères à leurs sanctuaires primitifs. Cet édit marquait un renversement de la politique inhumaine pratiquée par les conquérants assyriens et babyloniens, qui n’hésitaient pas à déporter des populations entières. Ceci aide à comprendre l’attitude de clémence et de tolérance religieuse du roi à l’égard des captifs juifs… De nombreux juifs profitèrent de cette permission et retournèrent à Jérusalem en 538 av. J-C. Cyrus mourut sur un champ de bataille en 530 av. J-C. et son tombeau subsiste à Pasargadae, en Iran. " (Dictionnaire biblique Emmaüs)

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