vendredi 17 avril 2009

Esaïe 43,22 à 28


Texte biblique

Et tu ne m’as pas invoqué, ô Jacob ! Car tu t’es lassé de moi, ô Israël ! Tu ne m’as pas offert tes brebis en holocauste, Et tu ne m’as pas honoré par tes sacrifices ; Je ne t’ai point tourmenté pour des offrandes, Et je ne t’ai point fatigué pour de l’encens. Tu n’as pas à prix d’argent acheté pour moi des aromates, Et tu ne m’as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices ; Mais tu m’as tourmenté par tes péchés, Tu m’as fatigué par tes iniquités. C’est moi, moi qui efface tes transgressions pour l’amour de moi, Et je ne me souviendrai plus de tes péchés. Réveille ma mémoire, plaidons ensemble, Parle toi–même, pour te justifier. Ton premier père a péché, Et tes interprètes se sont rebellés contre moi. C’est pourquoi j’ai traité en profanes les chefs du sanctuaire, J’ai livré Jacob à la destruction, Et Israël aux outrages.

Réflexion

Pour l’amour de Moi

Poursuivant sur le thème commencé, Dieu souligne à nouveau ici à quel point le fait qu’Israël retrouve sa place de choix dans le cœur de Dieu et l’ordre des nations n’est en rien le produit de la qualité ou de la ferveur de sa piété, mais celui seul de la grâce. Aussi, pour mettre en valeur cette vérité, Dieu utilise-t-il un procédé qui nous est commun lorsque, affligé ou peiné, nous exprimons ce qui nous charge. Dieu, en quelque sorte, ouvre Son cœur, Il parle, Il partage, certes pas pour la première fois, mais ici avec des accents touchants, dans une confession, la peine, la tristesse, la déception qu’a été pour Lui, pendant si longtemps le comportement de Son peuple, ce peuple qu’Il aimait tant, à Son égard.

Dieu partage ! A travers de Son vécu douloureux avec Israël, Il s’adresse aussi à nous. Il nous dit ici à quel point, malgré le fait qu’Il est Dieu, un Dieu puissant, qui se suffit à Lui-même, Il est aussi un Dieu sensible, une Personne comme nous le sommes, dotée de sentiments, d’un cœur, un Dieu avide de recevoir, en réponse à Son amour, l’amour de nos cœurs. Or, Dieu le dit ici crûment à Israël. Alors qu’Il lui a tout donné, qu’Il a tant fait pour son salut, son bonheur, son bien-être, Il n’a, en retour, rien reçu de lui. Rien n’est pas juste. Il n’est pas le terme qui convient. Si ! Dieu a reçu quelque chose d’Israël. En lieu de reconnaissance et d’adoration, Il a reçu le mépris ! En lieu de sacrifices et d’holocaustes qui auraient rassasié Son cœur, Il a vu affluer, monter vers Lui l’odeur nauséabonde de leurs péchés. En lieu d’être une source de joie, Israël est devenu, par le récidivisme incurable de ses désobéissances une cause permanente de fatigue et de lassitude, comme peut l’être parfois pour des parents la conduite indocile et rebelle d’un fils. Si encore, dit Dieu, cette attitude n’était que le fait de quelques-uns ou, en quelque sorte, de l’adolescence. Mais ce fut dès sa naissance qu’Israël s’est montré tel, alors même que Dieu agissait pour lui et le sauvait : cf Actes 7,42-43. Une attitude qui s’est vu dès le début dans le père (Jacob) et qui, depuis, n’a fait que se perpétuer dans les fils !

Le plaidoyer touchant de Dieu porte en lui un double enseignement qui concerne tout croyant, membre du peuple de Dieu :

1. Il souligne de manière forte ce que Dieu entend lorsqu’Il parle de grâce. La grâce a pour raison première, non l’amour que Dieu a pour nous, mais en quelque sorte l’amour qu’Il a pour Lui. C’est en Lui-même, dans les ressources profondes de Son être, que Dieu trouve la capacité de faire grâce, d’effacer de Son cœur et de Sa mémoire tout ce qui dans nos vies, est cause de tristesse pour Lui. Aucun autre facteur, dit Dieu ici, n’entre en ligne de compte dans la décision qu’Il prend de nous faire grâce ! Car, rien ne provenant de nous ne peut l’inspirer à nous aimer, dignes que nous sommes d’être haï : Tite 3,3. Constatons-le d’une autre manière : dans toute l’histoire, c’est pour un seul homme que Dieu, du haut du ciel, fera entendre Sa voix pour dire de lui qu’il fait tout Son plaisir et l’objet de toute Son affection : Jésus-Christ : Luc 3,22. En-dehors de Lui, il n’y a pas de juste, pas même un seul, ni chez les Juifs, ni chez les grecs (les non juifs) : Rom 3,10.

Il souligne également la sensibilité de Dieu, la réalité selon laquelle, parce qu’Il a un cœur pétri d’amour, le péché, l’égoïsme, l’ingratitude l’affectent si profondément.

Que le Seigneur nous rende à notre tour sensible à cette réalité et nous donne, dans la crainte, de manifester toute l’admiration qui Lui est due pour la beauté de Sa grâce pour nous !

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