lundi 20 avril 2009

Esaïe 44,6 à 20


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel, roi d’Israël et son rédempteur, L’Eternel des armées: Je suis le premier et je suis le dernier, Et hors moi il n’y a point de Dieu. Qui a, comme moi, fait des prédictions Qu’il le déclare et me le prouve !, Depuis que j’ai fondé le peuple ancien ? Qu’ils annoncent l’avenir et ce qui doit arriver ! N'ayez pas peur, et ne tremblez pas ; Ne te l'ai–je pas dès longtemps annoncé et déclaré ? Vous êtes mes témoins: Y a–t–il un autre Dieu que moi ? Il n'y a pas d'autre rocher, je n'en connais point. Ceux qui fabriquent des idoles ne sont tous que vanité, Et leurs plus belles œuvres ne servent à rien ; Elles le témoignent elles–mêmes : Elles n'ont ni la vue, ni l'intelligence, Afin qu'ils soient dans la confusion. Qui est–ce qui fabrique un dieu, ou fond une idole, Pour n'en retirer aucune utilité ? Voici, tous ceux qui y travaillent seront confondus, Et les ouvriers ne sont que des hommes ; Qu’ils se réunissent tous, qu’ils se présentent, Et tous ensemble ils seront tremblants et couverts de honte. Le forgeron fait une hache, Il travaille avec le charbon, Et il la façonne à coups de marteau ; Il la forge d'un bras vigoureux ; Mais a–t–il faim, le voilà sans force ; Ne boit–il pas d'eau, le voilà épuisé. Le charpentier étend le cordeau, Fait un tracé au crayon, Façonne le bois avec un couteau, Et marque ses dimensions avec le compas ; Et il produit une figure d’homme, Une belle forme humaine, Pour qu’elle habite dans une maison. Il se coupe des cèdres, Il prend des rouvres et des chênes, Et fait un choix parmi les arbres de la forêt ; Il plante des pins, Et la pluie les fait croître. Ces arbres servent à l’homme pour brûler, Il en prend et il se chauffe. Il y met aussi le feu pour cuire du pain ; Et il en fait également un dieu, qu’il adore, Il en fait une idole, devant laquelle il se prosterne. Il brûle au feu la moitié de son bois, Avec cette moitié il cuit de la viande, Il apprête un rôti, et se rassasie ; Il se chauffe aussi, et dit: Ha ! Ha ! Je me chauffe, je vois la flamme ! Et avec le reste il fait un dieu, son idole, Il se prosterne devant elle, il l'adore, il l'invoque, Et s'écrie : Sauve–moi ! Car tu es mon dieu ! Ils n’ont ni intelligence, ni entendement, Car on leur a fermé les yeux pour qu’ils ne voient point, Et le cœur pour qu’ils ne comprennent point. Il ne rentre pas en lui–même, Et il n'a ni l'intelligence, ni le bon sens de dire: J'en ai brûlé une moitié au feu, J'ai cuit du pain sur les charbons, J'ai rôti de la viande et je l'ai mangée ; Et avec le reste je ferais une abomination ! Je me prosternerais devant un morceau de bois ! Il se repaît de cendres, Son cœur abusé l'égare, Et il ne sauvera point son âme, et ne dira point : N'est–ce pas du mensonge que j'ai dans ma main ?

Réflexion

L’aveuglement des idolâtres

L’avenir d’Israël précisément annoncé, l’Eternel revient une fois de plus sur la cause profonde de toutes les annonces prophétiques dont Il charge Esaïe d’être le héraut. Si Israël est le sujet de la prophétie, l’Eternel rappelle ainsi qu’il n’en est pas le premier objet. Le premier objet est Dieu Lui-même, Sa gloire. Ce que Dieu veut, à travers Israël, c’est fournir les preuves et donner les moyens au monde entier, et surtout à tous les idolâtres de voir, de constater par eux-mêmes, de visu, qui est le Dieu véritable. Car pour être cru et reçu comme Dieu, ceux qui prétendent l’être doivent eux-mêmes fournir les preuves, apporter la démonstration de leurs prétentions. Or, un seul, dit Dieu, a pu le faire : c’est Celui qui, avant que les choses soient, les prédit, les décrit, les annonce longtemps d’avance. Telle est la raison première de l’élection d’Israël, telle est aussi la raison essentielle de la prophétie, dont, dira Jean plus tard, Jésus, le Messie, en est l’esprit : Apoc 19,10 ; Jean 5,39, la preuve de véracité et de fiabilité la plus explicite !

Aussi, après avoir réaffirmé le but de la prophétie, l’Eternel va-t-il s’attacher, dans un pamphlet ironique, à dire pourquoi à ses yeux il vaudrait mieux appeler les idolâtres des " idiolâtres ". Les idolâtres sont des " idiolâtres " parce que :

1. De manière évidente, en se confiant à des entités imaginaires qui n’ont ni vue, ni connaissance de quoi que ce soit, ils préparent leur propre ruine. Inévitablement, nous finissons par devenir, avertit ici l’Eternel, semblables à ce à quoi nous nous confions pour notre salut. Si l’espoir de notre salut repose sur du néant et n’est qu’illusion, nous le serons aussi, emportés dans le jugement avec le faux abri dans lequel nous nous serons réfugiés. L’inverse, par contre, est aussi vrai. Si l’objet de notre foi pour notre salut est sûr et correspond à la vérité, nous sommes, cachés en lui, en parfaite sécurité : Jean 10,28-29

2. Par expérience, les fabricants d’idoles vivent le fait que, quoi que ce soit qu’ils aient comme besoins fondamentaux (faim, soif), ce n’est pas d’elles qu’ils reçoivent les ressources qui leur sont nécessaires pour vivre. L’idolâtrie n’est, en quelque sorte, qu’une tromperie de l’esprit (comme d’ailleurs la théorie de l’évolution). Dans les faits, les idolâtres comme les croyants savent fort bien que c’est sur la Providence divine, le Principe qui a ordonné l’univers que, chaque jour, de manière innée, ils comptent pour recevoir tout ce qui leur est indispensable pour leurs besoins vitaux.

3. De manière logique, par la simple analyse, ils devraient eux-mêmes comprendre l’absurdité de leur façon d’agir. Alors qu’autour de nous, le monde matérialiste ne cesse de taxer les croyants d’utopistes, l’Eternel affirme ici, preuves à l’appui, que la foi en Dieu est, en contraste avec l’absurdité qu’est l’idolâtrie, l’attitude la plus intelligente, logique, et raisonnable qui soit. Si, en effet, la plus grande des sagesses, pour la créature, est de se confier en son Créateur, sa plus grande folie est de se confier en l’œuvre de ses mains pour assurer son salut. Ne fait-il pas l’expérience tous les jours, comme Jésus le dira pour l’argent, du caractère périssable de la matière : Matthieu 6,19 à 21. Comment l’homme peut-il diviniser des choses dont, par ailleurs, tous les jours il se sert comme outil pour son service ou son bien-être ? Pour être Dieu, ce que nous appelons Dieu doit posséder le caractère de transcendance et de liberté totale à toute forme d’assujettissement ou d’exploitation. Or, ces deux caractères, seul Dieu, Celui qui est et existe par Lui-même, les possède !

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