lundi 13 avril 2009

Esaïe 42,18 à 25


Texte biblique

Sourds, écoutez ! Aveugles, regardez et voyez ! Qui est aveugle, sinon mon serviteur, Et sourd comme mon messager que j’envoie ? Qui est aveugle, comme l’ami de Dieu, Aveugle comme le serviteur de l’Eternel ? Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n’y as point pris garde ; On a ouvert les oreilles, mais on n’a point entendu. L’Eternel a voulu, pour le bonheur d’Israël, Publier une loi grande et magnifique. Et c’est un peuple pillé et dépouillé ! On les a tous enchaînés dans des cavernes, Plongés dans des cachots ; Ils ont été mis au pillage, et personne qui les délivre ! Dépouillés, et personne qui dise : Restitue ! Qui parmi vous prêtera l’oreille à ces choses ? Qui voudra s’y rendre attentif et écouter à l’avenir ? Qui a livré Jacob au pillage, Et Israël aux pillards ? N'est–ce pas l'Eternel ? Nous avons péché contre lui. Ils n'ont point voulu marcher dans ses voies, Et ils n'ont point écouté sa loi. Aussi a–t–il versé sur Israël l'ardeur de sa colère Et la violence de la guerre ; La guerre l'a embrasé de toutes parts, et il n'a point compris ; Elle l'a consumé, et il n'y a point pris garde.

Réflexion

Causes de l’état passé d’Israël :

Après avoir décrit ce que sera l’histoire au temps de la venue en gloire de l’Elu, Esaïe, de la part de Dieu, s’adresse de nouveau à Israël pour dénoncer les causes de la situation de faiblesse et de défaite dans laquelle ils sont. Les deux noms par lesquels Dieu s’adresse à Son peuple suffisent à eux seuls pour identifier les causes de tous les malheurs survenus dans l‘histoire au peuple élu depuis le premier jour jusqu’à aujourd’hui :

1ère cause : la surdité. Israël, comme aucun autre peuple, a entendu, au travers de la loi les choses les plus hautes et les plus magnifiques qu’on puisse entendre. Faite de commandements assortis de promesses, la loi, comme le dira Paul, possède en elle-même l’essence même de la connaissance et de la vérité : Rom 2,17 à 20. Par elle, tout a été donné à Israël pour que, dans l’ordre légitime des choses, le peuple de Dieu ayant Dieu au centre de ses affections, puisse faire l’expérience, dans toutes les dimensions de ses relations, des bienfaits de Sa présence. Certes, la loi ordonne. Mais tous ses commandements n’ont qu’un objectif : le bien-être spirituel et social du peuple. Cependant, Israël n’a pas écouté. Aussi, si Dieu l’appelle sourd, ce n’est pas d’abord pour son incapacité d’entendre, mais pour son refus de prêter l’oreille, de prendre en compte, d’obéir à ce que son Seigneur lui ordonne et lui indique comme la voie la meilleure à suivre pour son bonheur et sa prospérité.

2ème cause : la cécité. Israël, dit Esaïe, non seulement a entendu, mais encore il a vu des choses qu’aucun autre peuple n’a vu. Pour lui, Dieu n’a-t-Il pas mis à genoux l’Egypte et ses dieux, ouvert la mer, décimé des nations devant lui ? Si un peuple a pu voir et reconnaître, à travers Ses actes, Ses prodiges et l’œuvre de Ses mains, l’Eternel comme le Dieu unique, c’est Israël. Pourtant, là aussi, ils se sont comportés comme un peuple aveugle, qui préfère, comme ceux qui n’ont pas la connaissance, s’en remettre aux idoles qui n’ont pas de vie plutôt qu’à Lui. !

Si Moïse et la loi sont, pour Israël, des sujets suffisants d’accusation et de condamnation, combien en est-il encore davantage depuis Jésus. Car, avec Jésus, ce n’est pas une loi écrite sur de la pierre, mais la Parole faite chair qui est venue habiter parmi eux. Avec Jésus, ce ne sont pas d’ennemis humains qu’Israël est délivré, mais de la puissance même du péché, de Satan et de la mort. En Jésus, Israël a eu sous les yeux la manifestation d’une puissance que nul autre n’a produite, le témoignage de l’honnête Nicodème l’attestant : Jean 3,2. Aussi, plus encore qu’au temps d’Esaïe, les conséquences de la surdité et de l’aveuglement volontaires du peuple de Dieu furent-ils dramatiques. Dépouillé et livré aux pillards, Israël, non pour une génération ou deux, mais pour des siècles, disparut de la scène de l’histoire.

Les leçons qu’Israël est appelé à tirer de son passé ne valent cependant pas que pour lui. Car, nous aussi, peuple de Dieu, racheté par Jésus, plus que lui encore nous avons vu et entendu, en Lui, les choses les plus hautes, belles et magnifiques : cf 1 Jean 1,2-3 (voir et entendre sont les deux actions principales de notre relation avec Dieu : Esaïe 6,10). L’Occident tout entier ne doit-il pas d’ailleurs, en grande partie, sa prospérité, ses idéaux et son modernisme à Son influence ? Comme Israël cependant, l’Occident est devenu sourd, aveugle. Il ne veut plus voir ni entendre quoi que ce soit de Jésus. Aussi, devra-t-il connaître, lui aussi, sur les traces d’Israël, le jugement de Sa colère. Car, en reniant Jésus, c’est le Prince de la Vie même qu’il renie !

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