samedi 15 août 2009

Esaïe 66,1 et 2


Texte biblique

Ainsi parle l'Eternel : Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez–vous me bâtir, Et quel lieu me donneriez–vous pour demeure ? Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l’existence, dit l’Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole.

Réflexion

La grandeur de Dieu :

Après avoir décrit ce que sera le monde sous la domination du Serviteur, l’Eternel interroge ici Son peuple sur une idée à travers laquelle Il veut mettre en valeur à la fois le principe de Sa souveraineté, ce qui fait de Lui l’Unique et le Tout Autre, et celui de la grâce, seul principe au travers duquel la relation que nous pouvons avoir avec Lui repose. Le premier principe, celui de la souveraineté, de l’expression de la majesté de Dieu, est lié à ce que l’on pourrait appeler en langage humain au siège social de Dieu, le lieu de Sa résidence, lieu à partir duquel aussi Il exerce Sa domination sur l’univers. Si, pour les souverains de ce monde, l’exercice de l’autorité, du pouvoir se fait à partir d’un lieu précis, lieu désigné et reconnu comme tel par la force du mouvement de l’histoire du peuple auquel il se réfère (l’Elysée pour le Président français, la Maison Blanche pour celui des Etats-Unis, le Vatican pour le pape…), il ne peut en être ainsi pour le Roi des rois ou le Souverain des souverains. Quoi que Dieu possède, l’Eternel le rappelle ici : rien de ce qu’Il a n’est le fruit de l’héritage de l’histoire ou du travail de l’homme. La souveraineté que Dieu exerce sur l’univers n’est et ne sera jamais le résultat du mouvement de l’histoire qui fera que, tout à coup, ce sera Lui qui sera propulsé à la place la plus élevée. En vérité, dès le début, Il est Lui le Souverain, ce qui implique que les choses soient à Son service, non comme le résultat du travail séculaire de Dieu dans l’histoire, mais de fait et parce que d’abord, c’est Lui qui en est l’origine. Quelle que soit la force du désir qui anime l’homme épris de Dieu, Dieu ne peut recevoir de lui que ce que Lui-même possédait déjà et qu’Il a mis dans sa main. Si ! pourtant, dit Dieu de manière induite, l’homme va tout de même apporter quelque chose à la gloire et à la grandeur de Dieu. Paradoxe incroyable si l’on considère l’histoire des hommes avec tout le cortège de souffrances et d’abominations issu de l’entrée du péché dans le monde, Dieu dit ici que si, de toujours, le ciel est Son trône, la terre, quant à elle est Son marchepied, le support au travers duquel Sa gloire, pourtant infinie et complète en elle-même dès l’origine, sera rehaussée. Voilà ce à quoi servira in fine toute l’histoire tourmentée de notre humanité et les projets subtils et maléfiques du Malin. Que cette certitude de la victoire complète de Dieu, rendue possible par la mort de Christ, victoire par laquelle Sa gloire sera magnifiée au-delà de ce qu’elle est par nature, soit la vérité qui, constamment, habite notre esprit et illumine notre foi !

Si le principe de Sa totale souveraineté, tel que défini dans les termes ci-dessus, est le principe premier par lequel Dieu désire que nous pensions les conditions de Sa royauté, il induit automatiquement que ce soit sur la base du principe de la grâce seule que nous est garantie Sa présence avec nous. Aussi, pour bien mettre en évidence la complémentarité des deux principes, Dieu, après avoir affirmé sur quelle base il se doit de concevoir l’exercice de Sa souveraineté, indique-t-Il qui sont, parmi les humains, ceux qui, plus que tous les autres, attirent Son attention. De la hauteur la plus élevée à laquelle Sa souveraineté nous avait propulsé, Dieu nous ramène, selon le principe de la grâce, à la profondeur. Oui ! Dieu, naturellement, en vertu de Sa majesté, habite les lieux les plus élevés ; mais, pour ce qui est de Sa présence parmi nous, c’est avec les hommes à l’esprit abattu, ceux qui le craignent et qui tremblent à Sa Parole qu’Il se complaît : Esaïe 57,15. Du haut jusqu’en bas et du bas jusqu’en haut, quel que soit le niveau où Il nous trouve, Dieu est là. Il sait tout, connaît, tout, remplit tout. Il n’y a aucun lieu, aucun endroit, aucun niveau où il ne nous serait possible de Le connaître, d’entrer en communion avec Lui. Des chérubins qui sont près de Son trône aux pécheurs se connaissant comme les plus misérables, la grâce de Dieu nous permet d’entrer en relation personnelle avec Lui… avec de la part de Dieu, un penchant plus accentué pour celui qui se tient dans la poussière devant Lui. Tout cela, particulièrement pour les pécheurs que nous sommes, vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ : 2 Cor 5,18, afin qu’en Lui soit récapitulé ce qui est dans les cieux, au plus élevé, et ce qui est sur la terre, au plus bas : Ephés 1,10. Que Dieu me donne chaque jour là où je suis, physiquement comme dans mon état spirituel du moment, de Le chercher.

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