lundi 10 août 2009

Esaïe 63,15 à 64,1


Texte biblique

Regarde du ciel, et vois, De ta demeure sainte et glorieuse : Où sont ton zèle et ta puissance ? Le frémissement de tes entrailles et tes compassions Ne se font plus sentir envers moi. Tu es cependant notre père, Car Abraham ne nous connaît pas, Et Israël ignore qui nous sommes ; C’est toi, Eternel, qui es notre père, Qui, dès l’éternité, t’appelles notre sauveur. Pourquoi, ô Eternel, nous fais–tu errer loin de tes voies, Et endurcis–tu notre cœur contre ta crainte ? Reviens, pour l'amour de tes serviteurs, Des tribus de ton héritage ! Ton peuple saint n’a possédé le pays que peu de temps ; Nos ennemis ont foulé ton sanctuaire. Nous sommes depuis longtemps comme un peuple que tu ne gouvernes pas, Et qui n'est point appelé de ton nom… Oh ! si tu déchirais les cieux, et si tu descendais, Les montagnes s'ébranleraient devant toi...

Réflexion

Prière, interrogation et souhait :

Nostalgique de ce passé heureux marqué tout entier par la proximité de Dieu, le prophète exprime ce qu’est, en son temps la prière, le questionnement et le souhait du peuple désireux de renouer avec Lui. Car, redisons-le, pour celui qui a connu et goûté à Sa présence, rien, aucune expérience dans ce monde ne peut rivaliser en terme de bien-être au ressenti vécu dans la communion avec Lui. Aussi, plus qu’à une quelconque bénédiction, c’est au retour du vécu de celle-ci que, du fond de son cœur, le prophète aspire et pour lequel il prie et interpelle Dieu.

S’il espère être entendu, Esaïe le sait, ce n’est nullement et nulle part en raison de ce qu’est le peuple en lui-même. Aussi, ce qui motive le prophète à prier, ce n’est pas d’abord ce que le peuple est pour Dieu, mais encore et toujours, et c’est la toute la vérité sur laquelle repose le principe de la grâce, ce que Dieu est pour Son peuple. Oui ! Quelle que soit la mesure de la grâce dont nous sommes l’objet, rappelons-nous le : c’est en vertu de ce que Dieu est en Christ (notre Père et notre Rédempteur) pour nous, Ses enfants, que le retour à la bénédiction qu’est Sa communion et Sa présence dans nos vies est possible !

Convaincu de cette réalité, la prière toute entière d’Esaïe se trouve ici être dans son contenu la même que, à plusieurs reprises, l’appel lancé par Dieu à Son peuple par les prophètes. Après le péché, pour que notre relation avec Dieu soit rétablie, il nous est autant nécessaire de revenir à Lui que Lui de revenir à nous. Notons bien que, s’Il le voulait, Dieu pourrait faire le choix de rester éloigné de nous. C’est d’ailleurs parce qu’il semble le faire qu’Esaïe prie et, en quelque sorte, demande à Dieu de revenir sur Sa position. Comment le peuple de Dieu, même repentant, pourrait-il retrouver sa force, sa joie, sa santé si Dieu refuse de renouer avec lui, de lui accorder Sa faveur. Tel est le sens ici des questions angoissées d’Esaïe !

Le prophète termine sa prière par l’expression d’un souhait fou, le souhait qui, définitivement, mettrait fin à toutes les tergiversations qui ont caractérisé la marche passée du peuple. " Si seulement tu déchirais le ciel et tu descendais, ô Dieu… ! " En cette fin des siècles dans laquelle nous nous trouvons, la prière du prophète rejoint celle de l’Eglise : Apoc 22,20 et celle que Jésus, au temps de Son humanité, enseigna à Ses disciples : Mat 6,10. Si la demande d’Esaïe paraît un souhait fou, elle est aujourd’hui pour nous une promesse certaine. Dieu l’ayant accompli déjà une fois par l’envoi de Son Fils la réalisera une seconde fois lors de Son retour : Hébr 9,28. Que ce jour, ô Dieu, vienne bientôt !

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