dimanche 9 août 2009

Esaïe 63,7 à 14


Texte biblique

Je publierai les grâces de l’Eternel, les louanges de l’Eternel, D’après tout ce que l’Eternel a fait pour nous ; Je dirai sa grande bonté envers la maison d’Israël, Qu’il a traitée selon ses compassions et la richesse de son amour. Il avait dit : Certainement ils sont mon peuple, Des enfants qui ne seront pas infidèles ! Et il a été pour eux un sauveur. Dans toutes leurs détresses ils n'ont pas été sans secours, Et l'ange qui est devant sa face les a sauvés ; Il les a lui–même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, Et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours. Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son esprit saint ; Et il est devenu leur ennemi, il a combattu contre eux. Alors son peuple se souvint des anciens jours de Moïse : Où est celui qui les fit monter de la mer, Avec le berger de son troupeau ? Où est celui qui mettait au milieu d’eux son esprit saint ; Qui dirigea la droite de Moïse, Par son bras glorieux ; Qui fendit les eaux devant eux, Pour se faire un nom éternel ; Qui les dirigea au travers des flots, Comme un coursier dans le désert, Sans qu’ils bronchassent ? Comme la bête qui descend dans la vallée, L’esprit de l’Eternel les a menés au repos. C’est ainsi que tu as conduit ton peuple, Pour te faire un nom glorieux.

Réflexion

Déception et aspiration
Une nouvelle fois, dans le contexte de cette colère à venir, le prophète passe et repasse devant ses yeux la texture du drame qui constitue l’arrière-plan de la relation saccadée et tumultueuse de Dieu au cours des siècles avec Son peuple. Esaïe rappelle pour commencer les actes de Dieu envers Son peuple, actes qui, tous, témoignent des dispositions qui L’habitent envers lui. Tout est là, rappelle Esaïe, pour dire, témoigner de Sa fidélité, Son amour, de Sa parfaite identification à lui, à leur parcours, leur situation dans ce monde. Combien de fois , en effet, Dieu ne les a-t-Il pas sauvés, secourus, protégés, alors que sans Lui ils allaient à une mort certaine ! Il a, rappelle Esaïe, tout partagé avec eux : leurs souffrances, leurs détresses… Plus encore, trait et caractéristique de l’amour mis en avant par l’apôtre Paul, l’attitude de Dieu à l’égard de Son peuple témoigne de la confiance qu’Il avait aussi en lui, sa certitude, son honnêteté, la vérité de son amour et de son attachement pour Lui. Rempli d’amour pour eux, le cœur de Dieu était incapable de soupçonner le mal chez celui qui en était l’objet : 1 Cor 13,6.

La déception de Dieu, au regard de la manière avec laquelle Son peuple a répondu à Sa sollicitude, est à la mesure de cet amour qu’Il a manifesté à son égard. Car, malgré toutes les marques d’attention et les preuves d’affection dont Israël a été l’objet, le peuple n’a répondu en rien à l’attente de Dieu. Au contraire ! Ils se sont montrés, dit Esaïe, à Son égard si décevants que Dieu Lui-même, d’ami qu’Il était s’est changé en ennemi !

Est-ce à dire pour autant que le fruit de l’amour, semé dans leurs cœurs, soit resté sans fruit ? Non ! Car après suivi sa propre voie, le peuple de Dieu, victime première, tel le fils prodigue de la parabole, de sa rébellion, est soudainement saisi de nostalgie : Luc 15,17. Privé de la bénédiction et des bienfaits dont il jouissait lorsque l’Eternel avec lui, Israël se souvient des jours d’autrefois, du temps où, aux jours de Moïse, Dieu, comme un berger, marchait avec Lui, assurant sa protection et le conduisant lui-même dans les lieux de son repos. On peut, pour un temps, comme le peuple de Dieu, oublier l’amour de Dieu ! Mais, sachons-le : rien dans ce monde ne peut en termes de bonheur, de satisfaction, d’apport et de plénitude, rivaliser avec lui. Si l’amour de Dieu ne suffit pas pour nous attacher à Lui, les effets de sa perte sont le meilleur argument pour nous amener à revenir à Lui. Que dans nos cœurs la soif d’être avec Lui soit, en tout temps, le moteur de notre recherche de Sa présence !

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