vendredi 31 juillet 2009

Esaïe 58,13-14

Texte biblique

Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, Pour ne pas faire ta volonté en mon saint jour, Si tu fais du sabbat tes délices, Pour sanctifier l’Eternel en le glorifiant, Et si tu l’honores en ne suivant point tes voies, En ne te livrant pas à tes penchants et à de vains discours, Alors tu mettras ton plaisir en l’Eternel, Et je te ferai monter sur les hauteurs du pays, Je te ferai jouir de l’héritage de Jacob, ton père ; Car la bouche de l’Eternel a parlé.

Réflexion

Le sabbat qui plaît au Seigneur

Après la pratique du jeûne selon l’esprit qui convient au sens spirituel qu’il recouvre, l’Eternel interpelle Son peuple sur le second point de la pratique de sa piété qui, comme le 1er, a glissé de sons sens originel vers une pratique formelle, pour ne pas dire une formalité. Ce second point touche à un domaine qui, dès le don de la loi, nous est présenté comme étant à la foi cher, précieux, mais aussi premier dans l’ordre de priorités qui doit caractériser la relation du peuple de Dieu avec Lui : Exode 20,8 à 11. Ce point est celui du sabbat, ou plus exactement de ce qui caractérise l’emploi de notre temps comme de ce qui occupe nos affections en ce jour que Dieu a voulu mis à part pour Lui.

Toute piété véritable pose pour chacun de nous la question incontournable de la façon avec laquelle, en tant que peuple de Dieu, nous utilisons le jour qu’Il a mis à part pour Lui. Car, rappelle ici l’Eternel, outre le fait qu’il est un jour de repos, le jour du sabbat est d’abord un jour sacré, un jour qui Lui est consacré. Il ne convient donc pas en ce jour, et c’est faire injure à Dieu que de le faire, que le peuple de Dieu délaisse ce temps qui, normalement, Lui est destiné, pour se divertir ou s’occuper de ses propres affaires. Tout le reste de la semaine, Dieu l’a ordonné ainsi, peut et doit être consacré à la gestion des affaires et des responsabilités qui sont les nôtres ici-bas. Mais le jour du sabbat est le jour particulier où le Seigneur doit être l’objet de notre attention, nos affections, nos délices. Alors qu’autour de nous le jour du Seigneur est d’abord un jour où l’homme pense à lui et ne songe qu’à son bien-être, prenons garde, en tant que peuple de Dieu, de ne pas glisser nous aussi dans ce travers et de mépriser, par nos actes tout innocents, ce rendez-vous auquel Dieu nous attend !

Comme il en est pour le jeûne, l’Eternel précise ici que la bénédiction qu’Il tient en réserve pour les Siens est liée aussi à cette condition. Ce n’est que si je manifeste que Dieu occupe la place première dans mes affections que je pourrai connaître l’abondance des richesses que, dans Son amour, Il destine à ceux qui l’aiment.

jeudi 30 juillet 2009

Esaïe 58,6 à 12

Texte biblique

Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l’on rompe toute espèce de joug ; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre–le, Et ne te détourne pas de ton semblable. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, Et ta guérison germera promptement ; Ta justice marchera devant toi, Et la gloire de l’Eternel t’accompagnera. Alors tu appelleras, et l’Eternel répondra ; Tu crieras, et il dira : Me voici ! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, Les gestes menaçants et les discours injurieux, Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim, Si tu rassasies l’âme indigente, Ta lumière se lèvera sur l’obscurité, Et tes ténèbres seront comme le midi. L’Eternel sera toujours ton guide, Il rassasiera ton âme dans les lieux arides, Et il redonnera de la vigueur à tes membres ; Tu seras comme un jardin arrosé, Comme une source dont les eaux ne tarissent pas. Les tiens rebâtiront sur d’anciennes ruines, Tu relèveras des fondements antiques ; On t’appellera réparateur des brèches, Celui qui restaure les chemins, qui rend le pays habitable.

Réflexion

Le jeûne significatif et sa portée

Toujours dans la même pensée, qui est celle de la concordance entre les actes extérieurs et les dispositions intérieures, l’Eternel donne ici à Israël la description de ce qu’est à Ses yeux un jeûne véritable et significatif. S’il y a dans la Bible bien des actes de piété mentionnés et recommandés, la pratique du jeûne apparaît parmi eux, semble-t-il, comme l’un de ceux que l’on pourrait qualifier de majeur. Acte de renoncement volontaire, le jeûne se présente dans la Bible comme un exercice spirituel traduisant une volonté forte, de la part de celui qui le pratique, de prière et de recherche d’être au diapason de la pensée et de la volonté de Dieu. Aussi, n’est-il pas étonnant que nous le trouvions exercer et pratiquer dans la Bible par des hommes et des femmes faisant preuve d’un fort attachement à Dieu et d’une grande piété : Jésus : Luc 4,2 ; Anne : Luc 2,37 ; Jean-Baptiste : Mat 3,4 ; Paul et Barnabas : Actes 13,1 à 3 etc…

Comme tout ce qui nous est donné par Dieu pour le servir, il est arrivé au jeûne au fil du temps, par l’effet de la perversion du cœur humain, ce qui s’est produit également pour toutes les autres vertus par lesquelles Dieu désire que notre cœur réponde à Son amour. Délaissant l’esprit dans lequel il doit être vécu, le jeûne est devenu un simulacre de la piété véritable, simulacre par lequel, au temps de Jésus, les hommes religieux cherchaient à se mettre eux-mêmes en valeur aux yeux des autres : Matthieu 6,16 à 18. Si, au temps d’Esaïe, ce qui péchait était de nature différente, il n’en est pas moins vrai pour autant que la pratique du jeûne avait perdu, à cause des actes de violence et d’égoïsme dont elle était par ailleurs simultanément entachée, toute valeur et signification.

Le jeûne ayant comme objectif premier, par l’insistance et la ferveur spirituelle qu’il suppose, de faire entendre sa voix à Dieu : Esaïe 58,3 ; Jac 5,17, Dieu rétablit ici les conditions liées à son efficacité. La pratique du jeûne traduisant un désir fort de recherche d’obéissance à Dieu, il est inconcevable qu’elle ne se traduise pas dans les actes à l’abandon de tout ce qui, dans notre relation avec les autres, est contraire à l’amour que Dieu leur porte. Le jeûne exprimant une volonté de renoncement, Dieu appelle Son peuple à aller, pour qu’il soit reçu tel qu’il désire qu’il le soit par Lui, dans ses applications jusqu’au bout de ce qu’il implique. Car, dans l’exercice spirituel, ce n’est pas d’abord l’acte lui-même que Dieu considère, mais l’esprit dans lequel il est vécu. Et, si ce n’est pas la somme de tout, cet esprit se révèle dans l’attitude et le comportement dont nous faisons preuve à l’égard de notre prochain le plus faible : le pauvre, le nu, le prisonnier, l’homme privé de ressource, l’humilié, l’employé pour le riche… Que sert-il, en effet à un homme de jeûner pour être entendu par Dieu si, dans sa façon d’être et de vivre auprès des autres, il ne L’écoute pas ? Que Dieu me donne toujours de me souvenir que c’est dans le concret de ma vie, mes attitudes et mes actes qu’Il juge et évalue la profondeur et la sincérité de ma piété.

Le véritable esprit du jeûne remis au centre de sa pratique, l’Eternel accompagne les exhortations au changement qu’Il donne à Son peuple par la promesse des multiples bénédictions qu’Il tient en réserve pour eux à ce sujet. L’ordre spirituel rétabli, le jeûne traduisant effectivement la soif du peuple de chercher Dieu et de pratiquer ce qu’Il a appris de Lui dans les relations humaines, Dieu le dit ici : toutes les conditions sont réunies pour que, comme Il le désire, le peuple fasse l’expérience de la bénédiction de Dieu sur lui. L’Eternel le rappelle ici de façon forte : ne peut être béni de Sa part que celui qui vit pour être un canal de bénédiction pour les autres. Ce n’est que lorsque la grâce reçue l’est dans le but d’être partagée et dispensée en direction des autres qu’elle se renouvelle dans notre propre vie.

Si la bénédiction de Dieu se traduit par de multiples bienfaits, elle est d’abord dans son essence le fruit de Sa présence personnelle avec nous. Dieu avec nous, c’est, montre ici l’Eternel, être au bénéfice de :
- Sa lumière qui fait de nous des lumières pour les autres : v 8 et 10
- Sa justice qui fait qu’en Lui nous devenions aussi pour les autres l’expression de la justice : v 8
- Sa force qui, seule, nous rétablit et guérit les blessures et dégâts occasionnés par le péché, et fait de nous une source d’encouragement pour autrui : v 8
- Sa protection dans le combat faisant de nous aux yeux des autres des témoins de ce qu’Il est à sa gloire : v 8
- Sa proximité immédiate dès notre appel au secours lancé vers Lui : v 9
- Sa direction dans tous les choix de vie qui sont devant nous : v 11
- Sa suffisance capable de nous rassasier et de répondre à tous nos besoins, et qui nous rend capable à notre tour d’abreuver et de répondre à la soif d’autrui : v 11
- Son assistance pour être les outils et les instruments au travers desquels Son œuvre, autrefois détruite par le péché, peut être reconstruite : v 12

Si de telles promesses trouvent pour Israël leur traduction de façon physique, elles sont aussi la réalité de ce que, en Christ, nous pouvons aussi vivre sur le plan spirituel.

mercredi 29 juillet 2009

Esaïe 58,1 à 5


Texte biblique

Crie à plein gosier, ne te retiens pas, Elève ta voix comme une trompette, Et annonce à mon peuple ses iniquités, A la maison de Jacob ses péchés ! Tous les jours ils me cherchent, Ils veulent connaître mes voies ; Comme une nation qui aurait pratiqué la justice Et n'aurait pas abandonné la loi de son Dieu, Ils me demandent des arrêts de justice, Ils désirent l'approche de Dieu. – Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ? De mortifier notre âme, si tu n'y as point égard ? –Voici, le jour de votre jeûne, vous vous livrez à vos penchants, Et vous traitez durement tous vos mercenaires. Voici, vous jeûnez pour disputer et vous quereller, Pour frapper méchamment du poing ; Vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, Pour que votre voix soit entendue en haut. Est–ce là le jeûne auquel je prends plaisir, Un jour où l'homme humilie son âme ? Courber la tête comme un jonc, Et se coucher sur le sac et la cendre, Est–ce là ce que tu appelleras un jeûne, Un jour agréable à l'Eternel ?

Réflexion
Inutilité des actes de piété sans pratique

Poursuivant dans la dénonciation des attitudes par lesquelles Israël se rend coupable devant son Dieu, l’Eternel met ici le doigt sur un comportement qui, malheureusement, se retrouve de façon assez commune et permanente dans la vie du peuple de Dieu. Ce comportement est celui qui consiste à vivre dans une dichotomie totale entre les actes de piété dont on peut faire preuve extérieurement et l’esprit ou l’attitude qui intérieurement nous habitent. Ainsi en était-il d’Israël qui, sur le plan du formalisme religieux, agissait comme s’il était animé d’un véritable désir de proximité et de recherche de Dieu (en pratiquant le jeûne) et qui, en même temps, se comportait de la façon la plus charnelle et la plus égocentrique qui soit.

Il y a de tout temps, pour tout enfant de Dieu, toujours un risque à penser que ce que nous faisons et montrons à l’extérieur puisse suffire à satisfaire Dieu dans le type de relation qu’Il désire entretenir avec nous : cf 2 Tim 3,5. Si telle est notre pensée, nous devons vite nous détromper. De façon très claire, le reproche le plus fort que Jésus ait adressé aux hommes religieux de son temps, est le reproche de l’hypocrisie, cette attitude qui consiste à soigner l’extérieur, c’est-à-dire à agir au dehors comme si nous étions animés d’une vraie motivation dans notre attachement à Dieu, alors qu’à l’intérieur, dans la pratique nous nous comportons aussi mal que ceux qui ne se soucient pas de lui : Matthieu 23,25-26.

La dichotomie dont fait preuve ici Israël ne se limite pas à une opposition entre les actes de piété que l’on montre et la réalité intérieure qui habite les cœurs. Elle est aussi entre ce qu’on prétend vivre ou chercher à vivre avec Dieu, et la façon avec laquelle on se comporte envers notre prochain. Là aussi, Jésus a été clair : il est impossible de séparer amour pour Dieu et amour pour le prochain : Matthieu 22,34 à 40. Nous sommes aux yeux de Dieu menteur si nous prétendons L’aimer et qu’en même temps nous haïssons, détestons, entretenons envers notre prochain de l’animosité : 1 Jean 4,20-21. Même si la perfection n’est qu’en Jésus, ce que Dieu veut c’est que, dans notre vie, il y ait le minimum d’écart entre ce que nous professons à Son égard et la façon avec laquelle, en pratique, nous nous comportons dans la vie. Il est impossible et inacceptable pour Dieu que ce que nous professons vouloir vivre avec Lui n’ait pas sa traduction dans les actes quotidiens de la vie.

Que Dieu nous donne dans Sa grâce de progresser en Lui dans l’unité de notre être !
 

mardi 28 juillet 2009

Esaïe 57,14 à 21


Texte biblique

On dira : Frayez, frayez, préparez le chemin, Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple ! Car ainsi parle le Très–Haut, Dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint : J'habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; Mais je suis avec l'homme contrit et humilié, Afin de ranimer les esprits humiliés, Afin de ranimer les cœurs contrits. Je ne veux pas contester à toujours, Ni garder une éternelle colère, Quand devant moi tombent en défaillance les esprits, Les âmes que j’ai faites. A cause de son avidité coupable, je me suis irrité et je l’ai frappé, Je me suis caché dans mon indignation ; Et le rebelle a suivi le chemin de son cœur. J’ai vu ses voies, Et je le guérirai ; Je lui servirai de guide, Et je le consolerai, lui et ceux qui pleurent avec lui. Je mettrai la louange sur les lèvres. Paix, paix à celui qui est loin et à celui qui est près ! dit l’Eternel. Je les guérirai. Mais les méchants sont comme la mer agitée, Qui ne peut se calmer, Et dont les eaux soulèvent la vase et le limon. Il n’y a point de paix pour les méchants, dit mon Dieu.

Réflexion

Promesse de relèvement
Autant l’Eternel assure le méchant, l’idolâtre, qui persévère dans ses pratiques criminelles, de Sa justice, autant, dans ce passage, l’Eternel assure-t-Il l’homme qui se laisse toucher dans son cœur par le sentiment d’écrasement et de honte que lui procure son péché de Sa proximité et de Sa grâce. Face à l’imminence pressentie de la colère et du jugement de Dieu, il n’y a sur la terre que deux types de personnes. Les premières, devenues insensibles, au lieu de se préparer et de prendre la mesure de ce qui les attend, s’endurcissent et se fortifient toujours plus dans la folie de leurs attitudes et de leur comportement criminels devant Dieu. C’est à la justice de Dieu qu’elles devront faire face lorsqu’Il paraîtra .dans Sa gloire et dans Son règne et pour manifester Ses droits sur Sa création. Les secondes, ce sont celles qui, sans être meilleures que les premières, se laissent toucher dans leur conscience par l’Esprit de Dieu les convainquant de péché, de justice et de jugement : cf Jean 16,9 à 11. Désespérant d’elles-mêmes, saisies par le fort sentiment de honte et de culpabilité qui les accable au regard de la sainteté de Dieu, elles sont les candidates privilégiées de la grâce.

Alors que la manifestation dans sa plénitude de cette grâce est encore à venir, l’Eternel nous fait part ici des fondements sur lesquelles elle repose. La grâce de Dieu, nous montre ici ce texte, est en premier lieu un acte qui repose sur une décision de Sa volonté. Sur le plan de Sa justice, Dieu aurait en effet toutes les raisons de laisser libre cours à Sa colère. Aussi, ce qui retient Dieu de le faire n’a sa source qu’en une seule chose : le fait qu’il n’est à aucun moment dans le plaisir de Dieu de voir les âmes et les esprits qu’Il a fait périr sous le poids de leur condamnation. S’il y a un temps nécessaire pour le châtiment, afin que le pécheur se repente et se détourne du chemin de ses propres voies : cf Hébr 12,5 à 11, celui-ci en aucun cas, soyons-en certain, ne correspond à ce que Dieu chérit dans Son cœur pour nous. Le châtiment est une voie de recours provisoire que Dieu utilise afin de ramener l’homme aux dispositions d’humilité le rendant aptes à âtre au bénéfice de Ses bénédictions. Mais la volonté toute entière de Dieu est tournée vers Son projet qui est de nous faire participer, par l’association, aux richesses qui se trouvent dans Sa personne. Tel a été Son projet dès l’éternité, tel est celui qu’Il ne cesse, dans Sa patience, de vouloir réaliser encore aujourd’hui : cf Ephés 1,3 à 6.
Que Dieu, en Christ, trouve dans mon cœur aujourd’hui les dispositions Le rendant capable de me faire bénéficier de Son bon projet pour moi !
 

lundi 27 juillet 2009

Esaïe 57,1 à 13


Texte biblique

Mais vous, approchez ici, fils de l’enchanteresse, Race de l’adultère et de la prostituée ! De qui vous moquez–vous ? Contre qui ouvrez–vous une large bouche Et tirez–vous la langue ? N'êtes–vous pas des enfants de péché, Une race de mensonge, S’échauffant près des térébinthes, sous tout arbre vert, Egorgeant les enfants dans les vallées, Sous des fentes de rochers ? C'est dans les pierres polies des torrents qu'est ton partage, Voilà, voilà ton lot ; C'est à elles que tu verses des libations, Que tu fais des offrandes : Puis–je être insensible à cela ? C’est sur une montagne haute et élevée que tu dresses ta couche ; C’est aussi là que tu montes pour offrir des sacrifices. Tu mets ton souvenir derrière la porte et les poteaux ; Car, loin de moi, tu lèves la couverture et tu montes, Tu élargis ta couche, et tu traites alliance avec eux, Tu aimes leur commerce, tu choisis une place. Tu vas auprès du roi avec de l’huile, Tu multiplies tes aromates, Tu envoies au loin tes messagers, Tu t’abaisses jusqu’au séjour des morts. A force de marcher tu te fatigues, Et tu ne dis pas : J'y renonce ! Tu trouves encore de la vigueur dans ta main : Aussi n'es–tu pas dans l'abattement. Et qui redoutais–tu, qui craignais–tu, pour être infidèle, Pour ne pas te souvenir, te soucier de moi ? Est–ce que je ne garde pas le silence, et depuis longtemps ? C'est pourquoi tu ne me crains pas. Je vais publier ta droiture, Et tes œuvres ne te profiteront pas. Quand tu crieras, la foule de tes idoles te délivrera–t–elle ? Le vent les emportera toutes, un souffle les enlèvera. Mais celui qui se confie en moi héritera le pays, Et possédera ma montagne sainte.

Réflexion

Message aux idolâtres

Le cas du juste évoqué, c’est aux adultères spirituels, c’est-à-dire tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, par des pratiques occultes et des alliances contre nature, profanent le nom de Dieu, que l’Eternel s’adresse maintenant. Se confortant dans leurs attitudes par le silence apparent de Dieu, silence qui n’est pas autre chose que le fait pour Lui de retenir, de façon délibérée, Sa colère, les idolâtres ont pratiqué leurs abominations sans retenue. Les pierres des torrents, les montagnes élevées sont ainsi partout dans le pays les témoins de leurs crimes. Plus encore, emportés par la frénésie de leurs passions, leurs adultères ne se limitaient pas aux imitations des pratiques abominables qu’ils voyaient se faire parmi les peuples qui les entouraient. Eux-mêmes prenaient l’initiative de quitter le pays pour aller voir ailleurs et exporter ensuite chez eux les cultes et les pratiques qu’ils y découvraient. Rien, montre le texte, n’arrête le cœur qui commence à se donner au mal et au vice. Ayant goûté au fruit défendu, il lui en faux toujours plus. Aussi, au lieu de mettre son cœur et sa pensée au service de l’attachement à Dieu et au bien, les adeptes du péché et de l’idolâtrie s’ingénient de plus en plus au mal, finissant par se prostituer à tout ce qui porte le sceau de l’abomination : cf Rom 1,24 à 32.
L’heure vient cependant, avertit ici l’Eternel, où Dieu va interrompre Son silence et demander à chacun de rendre compte de sa conduite. En ce jour, tout ce qui aura été fait en secret sera mis au jour. Les œuvres et la justice de chacun seront dévoilées. Où seront alors, demande l’Eternel, les faux dieux avec lesquels les idolâtres se seront prostitués ? De quel secours seront-ils pour abriter les coupables au jour de la colère ? Oui ! En ce jour, seuls ceux qui auront pris l’Eternel pour abri seront en sécurité et pourront rester et jouir en sécurité du pays. Que Dieu nous donne chaque jour de nous souvenir que c’est aujourd’hui que nous semons ce que nous récolterons demain et en éternité ! Que notre attachement à Sa Personne s’accompagne d’un détachement tout aussi fort à ce qui Lui est incompatible !
 

samedi 25 juillet 2009

Esaïe 57,1-2


Texte biblique

Le juste périt, et nul n’y prend garde ; Les gens de bien sont enlevés, et nul ne fait attention Que c’est par suite de la malice que le juste est enlevé. Il entrera dans la paix, Il reposera sur sa couche, Celui qui aura suivi le droit chemin.

Réflexion
Disparition du juste : cause

Alors que dans le chapitre précédent l’Eternel fait part à Son peuple de la menace qui pèse sur lui à cause de l’insouciance spirituelle dont il fait preuve dans ce temps de jugement, le Seigneur apporte ici un éclairage inédit sur un fait qui, à vue humaine, passe inaperçu aux yeux de la communauté aveugle. Ce fait, permis par Dieu, est celui de la disparition des justes, disparition due à leur élimination. Au seul regard humain de ce fait, on pourrait y voir un grand malheur et une profonde injustice. Dieu y voit pour Sa part deux choses : une sorte de délivrance pour eux et l’anticipation d’un grand malheur pour ceux qui, restant vivants, vont devoir affronter Sa colère. Comme le dit l’apôtre Pierre, le jugement de Dieu va commencer par les gens de Sa maison : 1 Pierre 4,17. Or, s’il en est ainsi, répond Jésus d’une manière imagée, qu’en sera-t-il ensuite de ceux qui n’en font pas partie : Luc 23,31.

L’interprétation qu’apporte le Seigneur au départ, à la disparition ou l’élimination des justes de la terre avant le jour de Sa colère, coïncide pleinement avec l’esprit de la victoire attachée, depuis la résurrection de Christ, à l’œuvre de la grâce. Rien, en effet, de ce qui se produit pour le juste n’est synonyme de malheur réel et de défaite. Tout est gain et bénéfice pour lui, comme en témoigne aussi l’apôtre Paul à la perspective de sa mort : Philip 1,16 à 21. La victoire de Dieu sur le monde a comme conséquence pratique pour le juste le fait que le mal qui pourrait l’atteindre se trouve immédiatement privé, dévitalisé de sa force, et changé en bien. Que Dieu nous donne chaque jour en Lui, par Sa grâce, d’en vivre la réalité selon Rom 8,28.

Si à l’époque d’Esaïe, la disparition des justes de la terre était le fait d’une mort prématurée, elle le sera à la fin des temps du fait de leur enlèvement : 1 Thes 4,13 à 18. Si, au temps d’Esaïe, cette disparition était annonciatrice du malheur qui allait venir, combien en sera-t-il encore davantage pour le monde au jour où elle se produira. Nul doute que le monde, ne voulant pas admettre la signification divine de l’événement cherchera à fournir une explication rassurante sur le sujet. La réalité cependant demeurera et sera aussitôt suivie d’événements tels que, même si le monde ne voudra pas voir, il sera bien obligé de regarder. Que Dieu nous donne avant ce jour d’être de ceux qui, comme le dit Esaïe 56,1-2, s’attachent à être fidèle et juste pour être compté, au temps voulu, parmi les disparus !
 

vendredi 24 juillet 2009

Esaïe 56,9 à 12


Texte biblique

Vous toutes, bêtes des champs, Venez pour manger, vous toutes, bêtes de la forêt ! Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence ; Ils sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer ; Ils ont des rêveries, se tiennent couchés, Aiment à sommeiller. Et ce sont des chiens voraces, insatiables ; Ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre ; Tous suivent leur propre voie, Chacun selon son intérêt, jusqu'au dernier : – Venez, je vais chercher du vin, Et nous boirons des liqueurs fortes ! Nous en ferons autant demain, Et beaucoup plus encore ! –

Réflexion

Des chefs indignes

Si la recherche de l’équité, de la justice, de l’attachement à Dieu par l’obéissance et le respect de Sa loi est l’attitude convenable dans l’attente de la réalisation de la promesse du règne de Dieu, elle n’est de loin pour l’heure pas du tout celle qui est présente dans le cœur du peuple, plus particulièrement encore en celui de ses chefs. Au contraire ! Au lieu de sentinelles, dont la mission consiste à se garder éveillés pour être capable de discerner, prévenir et avertir le peuple sur ce qui se produit, ceux-ci se sont complètement détournés de leur mission pour ne songer qu’à satisfaire leurs convoitises et leurs appétits charnels. Aussi ne voient-ils rien venir du danger qui va les emporter, préoccupés qu’ils sont jour après jour à faire bombance, s’enivrer et s’exciter mutuellement dans leurs passions coupables.

Le comportement des chefs du peuple en ce temps nécessaire de préparation à l’imminence de la manifestation du règne de justice de Dieu nous enseigne deux choses :
- Il met en relief la nécessité de la juste perspective dans lequel le chrétien doit vivre l’aujourd’hui. Si le chrétien ne doit pas vivre comme s’il était déjà demain et que le règne du Seigneur était déjà là, son attitude dans l’aujourd’hui doit cependant être conditionnée par cette réalité qui constitue l’objet de son attente. Sans vision, sans espérance, le peuple de Dieu ne peut que se replier sur lui-même et, finalement, retourner à son péché (comme Pierre, après la mort de Jésus, retourna à sa pêche et ses filets.).

- Il met en relief également le fait que rien n’obstrue autant notre vision spirituelle des réalités que l’attachement que nous démontrons à la satisfaction de nos sens, des convoitises et des plaisirs de la chair. La chair, comme le rappelle Paul, est totalement opposée à l’Esprit : Gal 5,16-17. Aussi marcher selon la chair, c’est inévitablement se couper de la vie et de la lumière que donne l’Esprit.
Si le peuple est coupable de vivre selon les tendances de son cœur, combien le sont davantage ceux que Dieu a chargé d’en être les conducteurs et les sentinelles. Car c’est envers tout le peuple qui les suit, les écoute et les regarde comme ses modèles que leur comportement est préjudiciable. Que le Seigneur donne chaque jour aux chefs de Son peuple la conscience aiguë de leurs responsabilités de modèles dans la façon avec laquelle ils se conduisent devant lui !

jeudi 23 juillet 2009

Esaïe 56,1 à 8


Texte biblique

Ainsi parle l’Eternel : Observez ce qui est droit, et pratiquez ce qui est juste ; Car mon salut ne tardera pas à venir, Et ma justice à se manifester. Heureux l’homme qui fait cela, Et le fils de l’homme qui y demeure ferme, Gardant le sabbat, pour ne point le profaner, Et veillant sur sa main, pour ne commettre aucun mal ! Que l’étranger qui s’attache à l’Eternel ne dise pas : L’Eternel me séparera de son peuple ! Et que l’eunuque ne dise pas : Voici, je suis un arbre sec ! Car ainsi parle l’Eternel : Aux eunuques qui garderont mes sabbats, Qui choisiront ce qui m’est agréable, Et qui persévéreront dans mon alliance. Je donnerai dans ma maison et dans mes murs une place et un nom Préférables à des fils et à des filles ; Je leur donnerai un nom éternel, Qui ne périra pas. Et les étrangers qui s’attacheront à l’Eternel pour le servir, Pour aimer le nom de l’Eternel, Pour être ses serviteurs, Tous ceux qui garderont le sabbat, pour ne point le profaner, Et qui persévéreront dans mon alliance, Je les amènerai sur ma montagne sainte, Et je les réjouirai dans ma maison de prière ; Leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel ; Car ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples. Le Seigneur, l’Eternel, parle, Lui qui rassemble les exilés d’Israël : Je réunirai d’autres peuples à lui, aux siens déjà rassemblés.

Réflexion

En attendant son salut :

La promesse du salut donnée, l’Eternel indique ici quelles doivent être l’attitude et la préoccupation de ceux qui en attendent l’accomplissement. Alors que le monde dort et vit dans les ténèbres, il y a, pour tout enfant de Dieu éclairé aujourd’hui par la Parole et l’Esprit sur les temps dans lesquels il vit, une tentation et un danger forts desquels il doit se prévenir. Plus le temps de la réalisation de son attente est proche, plus la venue du règne de justice de son Dieu lui semble imminente, plus aussi quelque part l’enfant de Dieu court le risque de se relâcher. A quoi bon désormais, se dit-il, encore travailler à son salut, lutter, garder la discipline de la piété puisque, de toutes manières, d’ici très peu le règne du Seigneur va se manifester ! C’est pour aller à l’encontre de cette tendance naturelle au relâchement de l’effort avant le franchissement de la ligne d’arrivée que l’Eternel donne à Esaïe, dans ces quelques versets ce message en forme d’exhortation.

Si le fait de discerner les temps dans lesquels nous sommes, temps qui, de manière évidente, annoncent l’imminence de la manifestation du règne de Dieu, nourrit notre espérance, pour autant, nous dit Esaïe, ce n’est pas sur ce demain proche que doit se focaliser notre concentration, mais sur l’aujourd’hui. Car quand bien même ce serait véritablement demain que le Seigneur établit Son règne, c’est aujourd’hui que, dans ma vie personnelle, je dois m’appliquer à vivre la plénitude de ce que, dans Sa relation avec moi, le Seigneur a prévu pour moi. C’est aujourd’hui que je dois m’attacher à vivre selon Sa Parole, Ses commandements, Ses exigences et Ses lois si je veux que, dans ma vie, cette journée soit une journée de joie, de victoire et de gloire pour Lui. Aussi l’exhortation de l’Eternel dans ce cadre est-elle au cœur de ce qui est vital pour nous. Car si la prophétie nourrit à juste titre notre espérance, elle n’a et ne doit jamais avoir pour effet de nous détourner dans le présent de ce qui est immédiatement essentiel pour nous : le travail de l’obéissance de notre âme dans son attachement profond à Dieu.

C’est même, précise l’Eternel, le contraire qui doit se produire. Si nous savons que la venue du Seigneur est proche et la manifestation de Son règne imminente, d’autant plus alors, nous devons redoubler d’effort pour viser le but et garder le cap de nos objectifs en Lui. Car, Dieu le dit ici : les récompenses qu’Il donnera au moment de la manifestation de Son règne seront justement réservées à ceux qui, jusqu’au bout, auront démontré dans leurs vies une entière consécration à leur vocation, avec, précise le texte, une place d’honneur réservée aux étrangers du peuple naturel de Dieu qui L’auront aimé et servi. Que la conviction de l’imminence de la réalisation de notre attente et de notre espérance nous pousse, ô Dieu, à privilégier encore davantage aujourd’hui tout ce qui touche à nourrir notre pété et une relation conséquente avec Toi !

Plan de la section

V 1 à 2 :

Cadre de l’exhortation

- l’imminence de la manifestation du salut de Dieu, de Son règne de justice : un message qui nous concerne.
Rom 13,11 : Vous savez en quel temps nous sommes : c’est bien l’heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus proche de nous que le jour où nous avons cru.

En attendant le salut

- le jour du salut et la manifestation du règne de justice étant imminents, sur quoi doit se concentrer l’attention de l’enfant de Dieu ?
. la spéculation, l’investigation ? Ce n’est pas ce que préconise l’Eternel :
- à la droiture de ses actes : v 1
- à la justice de ses actions : v 1
- à rendre à l’Eternel le culte qui Lui est dû : v 2
- à vivre dans la sainteté pratique : v 2

V 3 à 8 : Message aux exclus
- Message aux exclus naturels de l’alliance : étrangers et eunuques: ( Deutéronome 23,2)  : v 3 à 8. Nous : Ephésiens 2,11 à 13.

- Promesse : l’attachement des étrangers et des exclus naturels de l’alliance à Dieu et leur obéissance seront récompensés et honorés au même titre et parfois même d’une façon supérieure aux fils naturels de l’alliance : le peuple juif.
V 3 : des craintes contredites
V 4 : parole d’engagement de Dieu aux eunuques attachés à Dieu
V 5 : promesse aux eunuques fidèles et obéissants à Dieu
V 6 : engagement de Dieu envers les étrangers fidèles à Dieu
V 7 : promesse aux étrangers fidèles à Dieu
V 8 : Un seule peuple de rachetés !

mercredi 22 juillet 2009

Esaïe 55,10 à 13


Texte biblique

Comme la pluie et la neige descendent des cieux, Et n’y retournent pas Sans avoir arrosé, fécondé la terre, et fait germer les plantes, Sans avoir donné de la semence au semeur Et du pain à celui qui mange, Ainsi en est–il de ma parole, qui sort de ma bouche : Elle ne retourne point à moi sans effet, Sans avoir exécuté ma volonté Et accompli mes desseins. Oui, vous sortirez avec joie, Et vous serez conduits en paix ; Les montagnes et les collines éclateront d’allégresse devant vous, Et tous les arbres de la campagne battront des mains. Au lieu de l’épine s’élèvera le cyprès, Au lieu de la ronce croîtra le myrte ; Et ce sera pour l’Eternel une gloire, Un monument perpétuel, impérissable.

Réflexion

Une promesse garantie

Aussi magnifiques soient les promesses dont le message de la grâce est porteur, celles-ci restent, tant que ceux qui les entendent n’y sont pas entrés, des promesses, c’est-à-dire des réalités auxquelles on fait espérer l’accomplissement pour l’avenir. Aussi l’Eternel, désireux de donner à ceux qui les entendent le maximum de garantie, termine-t-Il le long développement de toutes les promesses et de tous les bénéfices liés à l’œuvre de salut accomplie par le Serviteur pour Israël par une clause de garantie. Dieu le dit à Son peuple, Il s’engage: ce qu’il dit et promet de donner à ceux qui seront en Christ l’objet de Sa grâce est aussi sûr et certain que ce qui se produit pour la terre lorsqu’elle est bénéfice de la neige et de la pluie du ciel. Car comme il en est du cycle de l’eau qui, venant du ciel, y retourne ensuite, par le processus de l’évaporation, après avoir rempli envers la terre la mission vivifiante pour laquelle elle a été donnée, ainsi en sera-t-il de la promesse de grâce donnée par Dieu aux Siens. Comme l’eau et la neige sont au service de Dieu en vue du bien qu’Il veut faire à la terre, le don de la grâce en Jésus-Christ a pour objet et n’a pas d’autre but que le bien que Dieu est résolu à faire à tous ceux qui Le reçoivent.

L’auteur de l’épître aux hébreux le confirmera également plus tard : la plus grande garantie de réalisation est attachée aux promesses divines liées à la grâce : Hébreux 6,17. Les promesses qui nous sont faites en Christ le sont par un Dieu qui ne peut mentir et qui, pour nous les attester, y ajoute la garantie du serment en jurant par Lui-même de la certitude de leur accomplissement. Les promesses de Dieu en Christ sont toutes Oui et Amen : 2 Cor 1,19-20. C’est pourquoi, c’est par un Oui assuré que se termine cette section consacrée au Serviteur, Oui quant aux promesses de joie, de sécurité, de bénédictions abondantes et de restauration faites à Israël au temps de la royauté de son messie. Que la promesse se réalise bientôt ! Que Son règne vienne !

mardi 21 juillet 2009

Esaïe 55,6 à 9


Texte biblique

Cherchez l'Eternel pendant qu'il se trouve ; Invoquez–le, tandis qu'il est près. Que le méchant abandonne sa voie, Et l’homme d’iniquité ses pensées ; Qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, A notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, Et vos voies ne sont pas mes voies, Dit l’Eternel. Autant les cieux sont élevés au–dessus de la terre, Autant mes voies sont élevées au–dessus de vos voies, Et mes pensées au–dessus de vos pensées.

Réflexion

Cherchez le Seigneur

Lancée au peuple de Dieu, l’invitation à venir pour bénéficier gratuitement des trésors de la bonté de Dieu, s’accompagne ici d’une injonction, elle aussi pressante, à ne pas différer ou reporter à plus tard le moment d’y répondre. Car si le temps de la grâce nous ouvre largement les portes d’accès aux richesses de Sa bonté, l’invitation de Dieu implique également la nécessité, de la part de ceux qui l’entendent, d’abandonner à la fois les pensées et les voies par lesquelles ils se sont tenus éloignés et séparés de Lui. Le temps de la grâce est un temps de pardon, un temps où tous les contentieux entre Dieu et l’homme peuvent, par l’effet de l’œuvre rédemptrice du Serviteur, être réglés. L’offre de Dieu d’un nouveau départ auquel nous sommes invités n’a cependant de vraie valeur que si elle s’accompagne d’un changement de mentalité, de la volonté de notre part d’abandonner ce par quoi nous étions séparés de Lui.

Si ce sont d’abord nos péchés qui nous séparent de Dieu, le besoin et l’opportunité que représente pour nous l’offre de la grâce ne se limitent pas à eux. Car quel que soit le niveau de perfection qu’ait pu atteindre un homme, il demeure qu’il reste entre Dieu et lui une distance infranchissable. Mis à part le péché, la seconde raison pour laquelle l’offre de la grâce est pour nous une opportunité extraordinaire, est que par elle nous est donnée la possibilité d’atteindre ce que, jamais, nous n’aurions pu par l’effort, l’obéissance ou la discipline. Comme le dira Paul plus tard, la grâce offerte, ce n’est plus nous qui par nos efforts essayons de gravir la montagne de la sainteté pour atteindre le ciel, c’est le ciel qui, en Jésus-Christ, s’abaisse jusqu’à nous pour nous permettre d’y entrer, pardonnés et justifiés : Rom 10,6-7. Une telle distance nous sépare en effet naturellement de Dieu, que seule une initiative du ciel peux nous permettre, à nous terriens mauvais et pécheurs, d’y avoir accès. Le monde de Dieu est à un tel niveau de supériorité par rapport à notre monde que seule la grâce peut nous permettre d’y avoir part. Que cette offre de la grâce, ultime message annoncé au temps de la royauté de Christ, à toutes les nations, trouve dans le cœur de beaucoup un écho et une résonance positifs.
 

lundi 20 juillet 2009

Esaïe 55,1 à 5


Texte biblique

Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, Même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer ! Pourquoi pesez–vous de l'argent pour ce qui ne nourrit pas ? Pourquoi travaillez–vous pour ce qui ne rassasie pas ? Ecoutez–moi donc, et vous mangerez ce qui est bon, Et votre âme se délectera de mets succulents. Prêtez l’oreille, et venez à moi, Ecoutez, et votre âme vivra : Je traiterai avec vous une alliance éternelle, Pour rendre durables mes faveurs envers David. Voici, je l’ai établi comme témoin auprès des peuples, Comme chef et dominateur des peuples. Voici, tu appelleras des nations que tu ne connais pas, Et les nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi, A cause de l’Eternel, ton Dieu, Du Saint d’Israël, qui te glorifie.

Réflexion

Venez…

Jérusalem restaurée dans sa relation avec son Dieu, l’invitation est adressée à tous et à chacun de venir pour se procurer ce dont il a besoin pour vivre, boisson et nourriture diverses, gratuitement. Marqués parfois souvent et longtemps, ou de manière récurrente, par le sentiment de notre indignité, l’une de nos plus grandes difficultés dans notre relation avec Dieu peut être de jouir avec abondance de tout ce que Sa grâce met à notre disposition pour notre profit. Nous pensons toujours quelque part un peu, surtout après avoir vécu dans l’échec, la désobéissance ou l’éloignement de Dieu, qu’il ne nous est pas possible dans notre indignité de retrouver réellement la faveur et l’amitié de Dieu : cf Luc 15,19. Marqué par notre culpabilité, le sentiment de notre insuffisance ou de notre déficience, nous nous réjouissons certes de la grâce qui nous permet de revenir, mais nous pensons que la décence nous interdit d’aller plus loin qu’à l’entrée du seuil de la maison de notre Père. Nous restons donc là, nous estimant déjà content d’y être, acceptant, à cause de cette indignité dont nous sommes convaincus, de ne pas être logé à la même enseigne que ceux qui, de manière évidente, méritent mieux que nous.

C’est à des personnes comme nous, et comme à celles desquelles il est question ici, les Israélites rachetés par le Serviteur, qu’est lancée l’invitation joyeuse et engageante de Dieu. Le Serviteur ayant réellement pris sur Lui, à Son compte, le poids de toutes nos iniquités, l’accès par grâce à toutes les richesses de la bonté de Dieu nous est de nouveau ouvert. Si notre péché déshonore Dieu, Dieu le sous-entend ici : c’est aussi quelque part manquer de Lui faire honneur que de se priver de ce dont Il désire nous gratifier dans Son amour. C’est assez, dans le passé, de nous être nourri et d’avoir écouté autre chose que ce qu’Il avait en réserve pour nous. Aussi Dieu entend-Il que nous ne nous privions de rien de ce que la grâce dont nous sommes l’objet, en vertu de l’alliance qu’Il a contracté avec nous en Christ, nous autorise de jouir. Tous sont donc logés à la même enseigne : tous peuvent librement et pleinement jouir, recevoir, prendre ce que Dieu a mis à leur disposition sur Sa table.

Oui ! A cause du Fils de David, de beaux jours attendent encore Israël, le peuple de Dieu ! Par la grâce dont il sera l’objet, il sera une force d’attraction pour tous les peuples qui ne connaissaient pourtant pas son Dieu. Que ce jour vienne bientôt ! Que notre vie, à nous qui sommes déjà au bénéfice de cette même grâce en Christ, soit aussi pour ceux qui nous entourent une invitation à s’approcher de Lui !

vendredi 3 juillet 2009

Esaïe 54,11 à 17


Texte biblique

Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console ! Voici, je garnirai tes pierres d’antimoine, Et je te donnerai des fondements de saphir ; Je ferai tes créneaux de rubis, Tes portes d’escarboucles, Et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples de l’Eternel, Et grande sera la prospérité de tes fils. Tu seras affermie par la justice ; Bannis l’inquiétude, car tu n’as rien à craindre, Et la frayeur, car elle n’approchera pas de toi. Si l’on forme des complots, cela ne viendra pas de moi ; Quiconque se liguera contre toi tombera sous ton pouvoir. Voici, j’ai créé l’ouvrier qui souffle le charbon au feu, Et qui fabrique une arme par son travail ; Mais j’ai créé aussi le destructeur pour la briser. Toute arme forgée contre toi sera sans effet ; Et toute langue qui s’élèvera en justice contre toi, Tu la condamneras. Tel est l’héritage des serviteurs de l’Eternel, Tel est le salut qui leur viendra de moi, Dit l’Eternel.

Réflexion

La Jérusalem des temps futurs

Alors que l’Eternel présentait au monde Celui qu’Il appelait le Serviteur, Il dévoila, au-delà de l’homme qu’Il sera, l’espoir qu’Il représentera pour tous les peuples. " C’est peu de choses que Tu sois Mon serviteur pour relever les tribus d’Israël : J’ai fait de Toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre : Esaïe 49,6. " Ce même principe de projection que l’Eternel a appliqué au sujet de la gloire que connaîtra dans l’avenir le Serviteur, gloire contrastant si fortement avec ce qu’il connut au temps de son humanité (cf Esaïe 53), Dieu l’applique ici aussi à Jérusalem.

S’il y a bien, en effet, ici-bas une ville, un peuple qui furent, tout au long de l'histoire, malmenés, battus, méprisés, sans conteste, ce fut bien Jérusalem et Israël. A l’instar de son Messie cependant, Dieu affirme que ce que connut Israël dans l’histoire est sans comparaison avec la gloire qui, désormais, l’attend. Le Serviteur glorifié, Jérusalem et Israël rétablis en grâce devant Dieu connaîtront et partageront avec Lui cette gloire qui sera la Sienne sur toute la terre. Au-delà de la position prééminente qu’occupera le peuple de Dieu au temps de la royauté de son Messie, la vision que donne l’Eternel à Esaïe semble même se projeter plus loin. Elle rejoint la vision qu’eut à Patmos le dernier apôtre de Christ, l’apôtre Jean, lorsque concluant la Révélation, il voit descendre du ciel la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, éclatante comme une pierre de jaspe : Apoc 21,9 à 27.

Vision mélangée entre le temps et l’éternité, l’Eternel énonce ici plusieurs caractéristiques de ce que sera Jérusalem au temps du règne de Son Oint :

- Tous ceux qui y habiteront, sans exception, dit-il, seront disciples du Seigneur. Il n’y aura parmi les habitants de Jérusalem aucun incirconcis de cœur.

- Ses habitants jouiront d’une paix abondante. Il n’y aura en son sein trace d’aucune corruption ni injustice.

- Jérusalem sera l’objet d’une totale sécurité. Aucun des projets qui pourrait naître dans le cœur des hommes ou d’autres peuples contre elle n’aboutira. Car, c’est l’Eternel lui-même qui, par Sa puissance, assurera sa protection et sa sécurité. Jérusalem sera l’objet d’une immunité divine totale, Dieu Lui-même assurant sa défense.

Que notre prière pour Jérusalem soit celle de Salomon dans le psaume 72 : Psaume 72,1 à 7.

jeudi 2 juillet 2009

Esaïe 54,4 à 10


Texte biblique

Ne crains pas, car tu ne seras point confondue ; Ne rougis pas, car tu ne seras pas déshonorée ; Mais tu oublieras la honte de ta jeunesse, Et tu ne te souviendras plus de l’opprobre de ton veuvage. Car ton créateur est ton époux : L’Eternel des armées est son nom ; Et ton rédempteur est le Saint d’Israël : Il se nomme Dieu de toute la terre ; Car l’Eternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé, Comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu. Quelques instants je t’avais abandonnée, Mais avec une grande affection je t’accueillerai ; Dans un instant de colère, je t’avais un moment dérobé ma face, Mais avec un amour éternel j’aurai compassion de toi, Dit ton rédempteur, l’Eternel. Il en sera pour moi comme des eaux de Noé : J’avais juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre ; Je jure de même de ne plus m’irriter contre toi Et de ne plus te menacer. Quand les montagnes s’éloigneraient, Quand les collines chancelleraient, Mon amour ne s’éloignera point de toi, Et mon alliance de paix ne chancellera point, Dit l’Eternel, qui a compassion de toi.

Réflexion

Le 3ème effet de la grâce conséquente au sacrifice du Serviteur, le plus important, se verra dans la faveur assurée dont Jérusalem sera, désormais pour toujours, l’objet de la part de son Dieu.

Si la restauration physique de l’état hébreu et l’élargissement de ses frontières comme de son influence sur le monde seront pour Israël l’un des plus beaux fruits conséquents au sacrifice du Serviteur pour le péché, celui-ci n’égalera pas en importance la retour en grâce du peuple de Dieu dans l’alliance qui, depuis toujours, le lie à son Dieu. La purification du péché d’Israël, premier auteur de la mort du Serviteur qui lui a été envoyé et, qu’en son temps, elle n’a pas reconnu mais rejeté, est à la fois le sujet clé, central qui touche à son avenir comme à l’avenir du monde. Le problème qui est au cœur de l’histoire du monde n’est ni financier, ni économique, mais spirituel. Il touche à ce qui s’est produit il y a près de 2 000 ans, au moment où le Christ, le Messie de Dieu, a été condamné et crucifié. Depuis ce jour, un contentieux toujours non réglé existe, non seulement entre Dieu et les hommes, mais surtout entre Dieu et Israël. Le jour où ce contentieux sera levé sera le jour où le projet de Dieu par Israël pour le monde, projet constamment reporté, pourra enfin, dans toute sa plénitude, se réaliser.

Conscient du poids énorme de culpabilité qui peut peser sur le cœur d’Israël au sujet de Jésus, le Christ, l’Eternel n’a de cesse ici de rassurer Son peuple quant à la sécurité que la grâce dont il sera l’objet lui apportera :

1. Israël n’aura désormais plus besoin d’avoir peur ni honte, les deux sentiments que l’on retrouve chez nos premiers parents directement après leurs forfaits : Genèse 3,7-8. La conscience de la gravité du péché dont s’est rendu coupable Israël envers le Christ, sera la même à la connaissance de la vérité, que celle qui saisit nos premiers parents. Dieu le promet : le pardon dont Israël sera l’objet, non seulement effacera leur faute, mais la peine que cette faute a engendré pour eux : Psaume 32,5. Dieu fera pour Israël ce qu’Il fait aussi dans l’âme de tout pécheur qui se repent : Il lève non seulement la sanction pénale qui le condamnait, mais Il le délivre aussi de la honte et du remords qui pourraient l’accabler.

2. L’Eternel le promet : si pour un temps, Il a dû, dans Son indignation contre elle, se séparer d’Israël, l’abandonner, Il s’engage désormais à Lui conserver Sa fidélité à jamais. La promesse que Dieu fait à Israël réconcilié avec Lui est, dit l’Eternel, à la hauteur de celle qu’Il a faite à Noé pour toute l’humanité suite au déluge. Quels que soient les bouleversements cosmiques ou terrestres dont le monde sera l’objet, Dieu s’y engage : l’alliance de paix qu’Il contractera envers Israël au temps de Sa restauration ne sera jamais remise en question. Autrement dit, Dieu assure à Israël que si un temps de colère vient sur le monde, le remuant jusque dans ses fondements, la relation de Dieu avec Israël, réconcilié avec Lui, n’en sera pas affectée.

Béni soit Dieu pour les garanties de paix et de sécurité dont nous sommes en Christ l’objet de Sa part !