Voici le jeûne auquel je prends plaisir : Détache les chaînes de la méchanceté, Dénoue les liens de la servitude, Renvoie libres les opprimés, Et que l’on rompe toute espèce de joug ; Partage ton pain avec celui qui a faim, Et fais entrer dans ta maison les malheureux sans asile ; Si tu vois un homme nu, couvre–le, Et ne te détourne pas de ton semblable. Alors ta lumière poindra comme l’aurore, Et ta guérison germera promptement ; Ta justice marchera devant toi, Et la gloire de l’Eternel t’accompagnera. Alors tu appelleras, et l’Eternel répondra ; Tu crieras, et il dira : Me voici ! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, Les gestes menaçants et les discours injurieux, Si tu donnes ta propre subsistance à celui qui a faim, Si tu rassasies l’âme indigente, Ta lumière se lèvera sur l’obscurité, Et tes ténèbres seront comme le midi. L’Eternel sera toujours ton guide, Il rassasiera ton âme dans les lieux arides, Et il redonnera de la vigueur à tes membres ; Tu seras comme un jardin arrosé, Comme une source dont les eaux ne tarissent pas. Les tiens rebâtiront sur d’anciennes ruines, Tu relèveras des fondements antiques ; On t’appellera réparateur des brèches, Celui qui restaure les chemins, qui rend le pays habitable.
Réflexion
Le jeûne significatif et sa portée
Toujours dans la même pensée, qui est celle de la concordance entre les actes extérieurs et les dispositions intérieures, l’Eternel donne ici à Israël la description de ce qu’est à Ses yeux un jeûne véritable et significatif. S’il y a dans la Bible bien des actes de piété mentionnés et recommandés, la pratique du jeûne apparaît parmi eux, semble-t-il, comme l’un de ceux que l’on pourrait qualifier de majeur. Acte de renoncement volontaire, le jeûne se présente dans la Bible comme un exercice spirituel traduisant une volonté forte, de la part de celui qui le pratique, de prière et de recherche d’être au diapason de la pensée et de la volonté de Dieu. Aussi, n’est-il pas étonnant que nous le trouvions exercer et pratiquer dans la Bible par des hommes et des femmes faisant preuve d’un fort attachement à Dieu et d’une grande piété : Jésus : Luc 4,2 ; Anne : Luc 2,37 ; Jean-Baptiste : Mat 3,4 ; Paul et Barnabas : Actes 13,1 à 3 etc…
Comme tout ce qui nous est donné par Dieu pour le servir, il est arrivé au jeûne au fil du temps, par l’effet de la perversion du cœur humain, ce qui s’est produit également pour toutes les autres vertus par lesquelles Dieu désire que notre cœur réponde à Son amour. Délaissant l’esprit dans lequel il doit être vécu, le jeûne est devenu un simulacre de la piété véritable, simulacre par lequel, au temps de Jésus, les hommes religieux cherchaient à se mettre eux-mêmes en valeur aux yeux des autres : Matthieu 6,16 à 18. Si, au temps d’Esaïe, ce qui péchait était de nature différente, il n’en est pas moins vrai pour autant que la pratique du jeûne avait perdu, à cause des actes de violence et d’égoïsme dont elle était par ailleurs simultanément entachée, toute valeur et signification.
Le jeûne ayant comme objectif premier, par l’insistance et la ferveur spirituelle qu’il suppose, de faire entendre sa voix à Dieu : Esaïe 58,3 ; Jac 5,17, Dieu rétablit ici les conditions liées à son efficacité. La pratique du jeûne traduisant un désir fort de recherche d’obéissance à Dieu, il est inconcevable qu’elle ne se traduise pas dans les actes à l’abandon de tout ce qui, dans notre relation avec les autres, est contraire à l’amour que Dieu leur porte. Le jeûne exprimant une volonté de renoncement, Dieu appelle Son peuple à aller, pour qu’il soit reçu tel qu’il désire qu’il le soit par Lui, dans ses applications jusqu’au bout de ce qu’il implique. Car, dans l’exercice spirituel, ce n’est pas d’abord l’acte lui-même que Dieu considère, mais l’esprit dans lequel il est vécu. Et, si ce n’est pas la somme de tout, cet esprit se révèle dans l’attitude et le comportement dont nous faisons preuve à l’égard de notre prochain le plus faible : le pauvre, le nu, le prisonnier, l’homme privé de ressource, l’humilié, l’employé pour le riche… Que sert-il, en effet à un homme de jeûner pour être entendu par Dieu si, dans sa façon d’être et de vivre auprès des autres, il ne L’écoute pas ? Que Dieu me donne toujours de me souvenir que c’est dans le concret de ma vie, mes attitudes et mes actes qu’Il juge et évalue la profondeur et la sincérité de ma piété.
Le véritable esprit du jeûne remis au centre de sa pratique, l’Eternel accompagne les exhortations au changement qu’Il donne à Son peuple par la promesse des multiples bénédictions qu’Il tient en réserve pour eux à ce sujet. L’ordre spirituel rétabli, le jeûne traduisant effectivement la soif du peuple de chercher Dieu et de pratiquer ce qu’Il a appris de Lui dans les relations humaines, Dieu le dit ici : toutes les conditions sont réunies pour que, comme Il le désire, le peuple fasse l’expérience de la bénédiction de Dieu sur lui. L’Eternel le rappelle ici de façon forte : ne peut être béni de Sa part que celui qui vit pour être un canal de bénédiction pour les autres. Ce n’est que lorsque la grâce reçue l’est dans le but d’être partagée et dispensée en direction des autres qu’elle se renouvelle dans notre propre vie.
Si la bénédiction de Dieu se traduit par de multiples bienfaits, elle est d’abord dans son essence le fruit de Sa présence personnelle avec nous. Dieu avec nous, c’est, montre ici l’Eternel, être au bénéfice de :
- Sa lumière qui fait de nous des lumières pour les autres : v 8 et 10
- Sa justice qui fait qu’en Lui nous devenions aussi pour les autres l’expression de la justice : v 8
- Sa force qui, seule, nous rétablit et guérit les blessures et dégâts occasionnés par le péché, et fait de nous une source d’encouragement pour autrui : v 8
- Sa protection dans le combat faisant de nous aux yeux des autres des témoins de ce qu’Il est à sa gloire : v 8
- Sa proximité immédiate dès notre appel au secours lancé vers Lui : v 9
- Sa direction dans tous les choix de vie qui sont devant nous : v 11
- Sa suffisance capable de nous rassasier et de répondre à tous nos besoins, et qui nous rend capable à notre tour d’abreuver et de répondre à la soif d’autrui : v 11
- Son assistance pour être les outils et les instruments au travers desquels Son œuvre, autrefois détruite par le péché, peut être reconstruite : v 12
- Sa lumière qui fait de nous des lumières pour les autres : v 8 et 10
- Sa justice qui fait qu’en Lui nous devenions aussi pour les autres l’expression de la justice : v 8
- Sa force qui, seule, nous rétablit et guérit les blessures et dégâts occasionnés par le péché, et fait de nous une source d’encouragement pour autrui : v 8
- Sa protection dans le combat faisant de nous aux yeux des autres des témoins de ce qu’Il est à sa gloire : v 8
- Sa proximité immédiate dès notre appel au secours lancé vers Lui : v 9
- Sa direction dans tous les choix de vie qui sont devant nous : v 11
- Sa suffisance capable de nous rassasier et de répondre à tous nos besoins, et qui nous rend capable à notre tour d’abreuver et de répondre à la soif d’autrui : v 11
- Son assistance pour être les outils et les instruments au travers desquels Son œuvre, autrefois détruite par le péché, peut être reconstruite : v 12
Si de telles promesses trouvent pour Israël leur traduction de façon physique, elles sont aussi la réalité de ce que, en Christ, nous pouvons aussi vivre sur le plan spirituel.
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