vendredi 30 janvier 2009

Esaïe 28,21-22


Texte biblique

Car l’Eternel se lèvera comme à la montagne de Peratsim, Il s’irritera comme dans la vallée de Gabaon, Pour faire son œuvre, son œuvre étrange, Pour exécuter son travail, son travail inouï. Maintenant, ne vous livrez point à la moquerie, De peur que vos liens ne soient resserrés ; Car la destruction de tout le pays est résolue ; Je l’ai appris du Seigneur, de l’Eternel des armées.

Réflexion

Une destruction annoncée

Esaïe conclut la partie avertissement qu’il adresse aux railleurs en les prévenant de la catastrophe imminente qui les attend. Pour concrétiser ce qu’il entend par là, il fait appel dans leur mémoire à un épisode bien connu de leur histoire : l’épisode de la victoire triomphante de Dieu sur tous les ennemis d’Israël à Gabaon, au temps de Josué : Josué 10. Plus que la victoire du peuple de Dieu, Gabaon est, de manière évidente, la victoire de Dieu, des manifestations de Sa puissance sans pareille ayant ponctué cet épisode : pluie de pierres de grêle sur les ennemis du peuple de Dieu, arrêt de la course du soleil pendant 24 h… Tout, dans la victoire de Gabaon, manifestait la puissance de Dieu.

Nul doute que ce qui, pour Israël et contre ses ennemis, a été réalisé à Gabaon, avait de quoi faire frémir ceux qui entendirent Esaïe. Car ce qu’Esaïe annonce ici est que ce que Dieu a fait dans le passé contre Ses ennemis pour l’anéantir, Il va le faire en leur temps, à cause de sa désobéissance, contre Son peuple. Ce qu’Esaïe annonce ici n’est ainsi ni plus ni moins que la destruction, la disparition d’Israël en tant que nation. Nul doute qu’une telle annonce devait paraître impossible, irréalisable pour le peuple de Dieu. Israël n’est-Il pas le peuple élu de Dieu, Celui à qui Ses oracles ont été confiés ? N’a-t-il pas été l’objet des promesses les plus grandes ?

Certes ! Mais Dieu, du haut des cieux, Lui, voit la réalité. Il connaît l’état réel du peuple de Dieu, son attachement apparent au culte rendu à Sa Personne, alors qu’en réalité ses dirigeants, pour leur sécurité, ont fait cause commune avec les puissances de la mort. A cause du statut particulier qu’il possède parmi les nations, Israël croit être à l’abri du jugement. Il oublie volontairement qu’à côté des promesses dont il est l’objet se trouvent de nombreuses menaces, longtemps annoncées d’avance, menaces dont l’application à cause de la désobéissance est aussi certaine que la bénédiction pour l’obéissance.

Les menaces précises faites par Esaïe nous rappellent que nul peuple, quel qu’il soit, qui ait pu être dans le passé un objet de bénédiction de la part de Dieu, n’est à l’abri, justement à cause de cette faveur, de Son jugement s’il vient à déchoir de la position qui est la sienne. La même menace, qui était destinée à Israël au temps d’Esaïe, plane aujourd’hui au-dessus des peuples qui, dans le passé, ont connu l’Evangile et ont été l’objet de la grâce évidente de Dieu, puis s’en sont détournés. Que Dieu nous garde constamment dans la saint crainte et le saint respect de Son nom !

jeudi 29 janvier 2009

Esaïe 28,14 à 20


Texte biblique

Ecoutez donc la parole de l’Eternel, moqueurs, Vous qui dominez sur ce peuple de Jérusalem ! Vous dites : Nous avons fait une alliance avec la mort, Nous avons fait un pacte avec le séjour des morts ; Quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, Car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri. C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Voici, j’ai mis pour fondement en Sion une pierre, Une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement posée ; Celui qui la prendra pour appui n’aura point hâte de fuir. Je ferai de la droiture une règle, Et de la justice un niveau ; Et la grêle emportera le refuge de la fausseté, Et les eaux inonderont l’abri du mensonge. Votre alliance avec la mort sera détruite, Votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas ; Quand le fléau débordé passera, Vous serez par lui foulés aux pieds. Chaque fois qu’il passera, il vous saisira ; Car il passera tous les matins, le jour et la nuit, Et son bruit seul donnera l’épouvante. Le lit sera trop court pour s’y étendre, Et la couverture trop étroite pour s’en envelopper.

Réflexion

Le seul abri sûr

Après la légèreté et l’ivresse, Esaïe met le doigt sur ce qui est peut-être la cause majeure de l’arrogance des dirigeants de Jérusalem qui,, face aux menaces dont il les avertit, réagissent avec tant d’insolence à ses paroles. Cette cause est la certitude qui les habite que, quoi que ce soit qui les menace, à cause des alliances qu’ils ont passé avec la mort et celui qui en a le pouvoir, rien ne peut leur arriver. Telle est bien l’illusion qu’entretient Satan sur ce monde et ceux qui le dirigent. Combien sont-ils ces dirigeants séduits qui pensent que, parce qu’ils ont partie liée avec les puissances mauvaises, ils sont à l’abri de toute tempête, en sécurité face à la destruction programmée et annoncée qui vient.

Le Seigneur le rappelle par la bouche d’Esaïe : la véritable sécurité des hommes et des peuples ne se trouve pas dans les alliances faites avec les puissances de la mort. Notre sécurité, rappelle Esaïe, tient uniquement à ce que Dieu Lui-même a posé dans ce monde comme fondement à notre salut. Ce fondement, dit Esaïe, est celui d’une pierre, une pierre d’angle sur laquelle, pour être au bénéfice de la sécurité du salut qu’Il nous propose, Dieu nous demande de nous aligner. Ainsi est placée devant nos yeux la double part qui fait notre salut :

- d’un côté, la part de Dieu. Elle se résume tout entièrement à Jésus, le Fils qu’Il nous a donné, la pierre d’angle éprouvée, sûre, fiabilité attestée par la victoire remportée à Golgotha et confirmée par la résurrection et l’ascension.

- de l’autre, notre part. Car Dieu ne nous sauve pas contre nous-mêmes. Il nous indique de manière claire où se trouve la pierre à la quelle nous devons nous aligner, mais c’est à nous de faire le choix de le faire. N’entre dans le salut de Dieu que ceux dont la vie sera jointe, alignée à Jésus-Christ.

Pour que nous soyons au clair quant à ce que cela signifie, Esaïe nous précise quelle est la règle qui est le test réel de notre alignement et de notre attachement à Jésus-Christ : c’est la règle de la vérité, de l’équité, de la justice. Car la différence antinomique fondamentale entre le royaume de Dieu et celui du monde est bien là : c’est celle qui existe entre le mensonge et la vérité, éléments entre lesquels il n’existe aucune compatibilité possible.

Sûr de son affaire, Esaïe annonce avec clarté ce qui, dans son esprit, va désormais se produire pour Israël sans l’ombre d’un doute. Contrairement à ce que ses dirigeants pensent, leur alliance avec la mort ne les sauvera pas. Vague par vague, comme la mer le fait pour un château de sable, le déferlement destructeur va faire écrouler pan après pan le bel édifice illusoire sur lequel le monde a bâti toute sa sécurité. Le lit, dit Esaïe, sera trop court pour qu’on puisse s’y étendre et la couverture trop étroite pour qu’on puisse s’en couvrir. Toutes les mesures prises, que l’on pensait efficace pour se protéger, être à l’abri, s’avéreront insuffisantes.

Que Dieu soit béni pour Jésus-Christ, la pierre d’angle posée par Dieu, seul salut et sécurité véritable pour nous !

mercredi 28 janvier 2009

Esaïe 28,7 à 13


Texte biblique

Mais eux aussi, ils chancellent dans le vin, Et les boissons fortes leur donnent des vertiges ; Sacrificateurs et prophètes chancellent dans les boissons fortes, Ils sont absorbés par le vin, Ils ont des vertiges à cause des boissons fortes ; Ils chancellent en prophétisant, Ils vacillent en rendant la justice. Toutes les tables sont pleines de vomissements, d’ordures ; Il n’y a plus de place. – A qui veut–on enseigner la sagesse ? A qui veut–on donner des leçons ? Est–ce à des enfants qui viennent d’être sevrés, Qui viennent de quitter la mamelle ? Car c’est précepte sur précepte, précepte sur précepte, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là. – Hé bien ! c’est par des hommes aux lèvres balbutiantes Et au langage barbare Que l’Eternel parlera à ce peuple. Il lui disait : Voici le repos, Laissez reposer celui qui est fatigué ; Voici le lieu du repos ! Mais ils n’ont point voulu écouter. Et pour eux la parole de l’Eternel sera Précepte sur précepte, précepte sur précepte, Règle sur règle, règle sur règle, Un peu ici, un peu là, Afin qu’en marchant ils tombent à la renverse et se brisent, Afin qu’ils soient enlacés et pris.

Réflexion

Les ivrognes d’Ephraïm :

Pour tout homme craignant Dieu, inutile de dire que les messages divers dont Esaïe est porteur ne peuvent que provoquer une sainte angoisse. Ainsi devrait-il en être d’ailleurs chaque fois que la Parole, prêchée avec autorité, porteuse de sains avertissements, parle à notre conscience. Tel n’est cependant pas le cas pour les auditeurs du prophète et la raison nous en est donnée ici. Car, remplis qu’ils sont par le vin, ni les prêtres, ni les prophètes, ni le peuple ne sont réceptifs à la gravité des paroles d’Esaïe. Au lieu de repentance et de larmes, elles ne provoquent chez ceux qui les entendent que réaction d’orgueil et de mépris.

La façon avec laquelle nous recevons la Parole de Dieu est un des tests les plus fiables quant aux attitudes et aux dispositions de cœur profondes qui nous habitent à Son égard. Beaucoup méconnaissent les effets que la légèreté du comportement ont sur les consciences. Mais démonstration est faite ici : la légèreté des comportements engendre de manière automatique une légèreté coupable à l’égard de ce qui est saint et sacré. Il est totalement impossible d’être à la fois profond et sérieux dans sa vie intérieure avec Dieu et léger dans sa conduite, et vice versa. Aussi n’est-il pas étonnant si, comme pour ce qui concerne Esaie, Pierre nous annonce que, à la fin des temps, le message du jugement ne fera que provoquer moqueries et railleries : 2 Pier 3,3-4. On ne peut être à la fois remplis de vin et remplis de l’Esprit : l’un exclut l’autre et, là aussi, vice versa : Ephés 5,18.

Esaïe l’annonce fermement : au jeu de la moquerie, ce ne sera pas en bout de course les moqueurs qui gagneront. Ici aussi, le jugement de Dieu sera conforme à la justice. Pris dans leurs propres filets, viendra le temps où les moqueurs feront l’expérience douloureuse à leur tour de la moquerie de Dieu. Pétris d’orgueil, les moqueurs reprochaient à Esaïe de les traiter avec hauteur. Ils méprisaient le ton, la façon avec lesquels il les avertissait, refusant d’être traités comme des enfants nouveau-nés. Ce qui les irritait par-dessus tout, disaient-ils, était le rappel à la loi et au b.a-ba de la foi que faisait, de manière répétitive, Esaïe dans ses discours. Mais qu’Esaïe pouvait-il dire de plus ? Les enseignements de la Parole répondent aux même principes que toute autre matière : tant que les fondamentaux ne sont pas acquis, il est obligatoire d’y revenir aussi longtemps que nécessaire.

Aussi, puisqu’il en est ainsi, puisque le peuple reproche à Esaïe son langage enfantin à leur égard, Dieu leur annonce que c’est par un peuple doté pour leur oreilles d’un langage enfantin (incompréhensible pour eux) qu’Il leur fera entendre désormais la vérité qu’ils n’ont pas voulu recevoir autrement. C’est, en quelque sorte, de la façon avec laquelle ils ont traité la Parole de Dieu que Dieu va les traiter.

La Parole de Dieu rencontre-t-elle en moi l’écho de respect et de gravité qu’elle mérite ? Prenons garde car ni légèreté, ni désinvolture ne conviennent à Son écoute. Que Dieu trouve en moi un cœur disposé à Son écoute !

mardi 27 janvier 2009

Esaïe 28,1 à 6


Texte biblique

Malheur à la couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm, A la fleur fanée, qui fait l’éclat de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée de ceux qui s’enivrent ! Voici venir, de la part du Seigneur, un homme fort et puissant, Comme un orage de grêle, un ouragan destructeur, Comme une tempête qui précipite des torrents d’eaux : Il la fait tomber en terre avec violence. Elle sera foulée aux pieds, La couronne superbe des ivrognes d’Ephraïm ; Et la fleur fanée, qui fait l’éclat de sa parure, Sur la cime de la fertile vallée, Sera comme une figue hâtive qu’on aperçoit avant la récolte, Et qui, à peine dans la main, est aussitôt avalée. En ce jour, l’Eternel des armées sera Une couronne éclatante et une parure magnifique Pour le reste de son peuple, Un esprit de justice pour celui qui est assis au siège de la justice, Et une force pour ceux qui repoussent l’ennemi jusqu’à ses portes.

Réflexion

Ruine de Samarie

Après l’aparté de la vision du retour des exilés au jour du jugement, Esaïe revient dans ce chapitre à l’un des thèmes qui, dans cette section, est un thème majeur de sa prophétie : le thème de la ville forte. Si le but du jugement est d’abaisser tout ce qui est élevé et qui faisait l’orgueil de ceux qui bravaient Dieu, ce but, montre Esaïe, sera atteint pour les fils d’Ephraïm, symbole de tout Israël. Car le jugement qui vient, le roi d’Assyrie désigné ici comme un homme fort, courageux, au service de Dieu pour accomplir Ses desseins, visera d’abord un objectif pour Israël : détruire ce qui faisait sa fierté, sa parure, sa couronne orgueilleuse : la ville qui trônait fièrement sur la hauteur et qui, après le schisme, était devenue sa capitale : Samarie.

Esaïe le souligne ici. Trop souvent, lorsque nous pensons au jugement de Dieu, nous limitons ce jugement à des malheurs physiques touchant des personnes : maladie, mort, exil… Ce jugement ne se limite pas à cela. Un des buts du jugement de Dieu, peut-être le 1er dans l’ordre des choses, est de s’attaquer aux symboles de l’orgueil de ceux qu’Il veut corriger. Car, quelque part, comme la gloire de Dieu en Jésus-Christ est dans sa croix, l’orgueil de l’homme s’incarne et se matérialise toujours dans des objets qui le représentent. On le voit à plusieurs reprises dans la Bible : ex : 1 Sam 15,12. Si le jugement n’atteint pas physiquement, directement les personnes, Dieu sait qu’en détruisant ce qui fait leur fierté, leur sujet de gloire, Il les frappe peut-être mieux que ce qu’une souffrance d’ordre physique aurait pu produire.

Ce renversement, cette destruction du produit de la vanité humaine est, ajoute ici Esaïe, le passage obligé pour que la gloire de Dieu soit de nouveau magnifiée. Tel est le but que le jugement poursuit : rétablir l’ordre légitime des choses : redonner de l’éclat et de la splendeur à ce qui était terni et occulté (la gloire de Dieu) et faner, obscurcir ce qui brillait et prenait une place indue dans le cœur et l’esprit des hommes. Dieu, affirme l’Ecriture, ne donne pas Sa gloire à un autre, ni Son honneur à des idoles : le jugement le rappellera de manière forte et explicite au monde : Esaïe 42,8.

lundi 26 janvier 2009

Esaïe 27,12-13

Texte biblique

En ce temps–là, L’Eternel secouera des fruits, Depuis le cours du fleuve jusqu’au torrent d’Egypte ; Et vous serez ramassés un à un, enfants d’Israël ! En ce jour, on sonnera de la grande trompette, Et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays d’Assyrie Ou fugitifs au pays d’Egypte ; Et ils se prosterneront devant l’Eternel, Sur la montagne sainte, à Jérusalem.

Réflexion

3ème fait : le retour des israélites dans leur pays :

Le 3ème fait marquant de ce jour-là, jour de la venue et du règne du Messie, jour de jugement pour le monde et les peuples ennemis de Dieu, jour de la restauration d’Israël à la tête des nations, sera le retour de l’exil des derniers juifs encore dispersés dans le monde. Les images employés par Esaïe pour illustrer les moyens qui permettront ce retour suggèrent plusieurs réalités :

- la 1ère est celle de l’attachement, on pourrait presque dire l’enracinement des exilés dans les nations où ils étaient dispersés. Bien qu’Israël soit la terre naturelle de tous les Juifs, Esaïe semble suggérer ici que beaucoup de ceux qui restent encore dans les nations n’aient pas le désir de retourner dans leur pays. Aussi, dit Esaïe, Dieu devra-t-il les contraindre par la force de se détacher de leur pays d’attache, comme le fait, par exemple, le viticulteur secouant les arbres pour en faire tomber les fruits

- la seconde est illustrée par l’exemple des juifs vivant en Assyrie. Si dans le premier cas, Esaïe parle d’attache, le cas de ceux-ci est encore plus dramatique. Esaïe parle de ces Juifs comme de Juifs perdus en Assyrie. Peut-être suggèrent-il ici l’idée que ces juifs, quoique juifs d’origine, étaient devenus plus assyriens que juifs. Ils s’étaient à ce point distancés de leurs racines qu’on ne pouvait les considérer que comme perdu pour le peuple de Dieu.

En ce jour-là pourtant, le retour complet du peuple de Dieu, non seulement dans sa terre, mais sur sa montagne sacrée dans la présence de Dieu, s’effectuera. Pour nous aussi, peuple de Dieu, la question se pose. Combien sont-ils ces hommes et ces femmes qui, pourtant un jour incorporés dans le peuple de Dieu par une nouvelle naissance, ne peuvent, humainement vu, être considérés que comme perdus. Ce passage nous encourage à croire que, ultimément, Dieu a les moyens de ramener à Lui tous Ses enfants égarés. Sans doute devra-t-Il le faire pour eux dans la douleur, en brisant toutes les attaches qui les retiennent loin de Lui. C’est pour beaucoup honteux et confus, amèrement et dans la honte, que ce chemin de retour se fera, sans gloire aucune si ce n’est celle de la grâce incommensurable de Dieu à leur égard.

Que Dieu me donne au jour de Son retour de ne pas être dans cette situation, confus et éloignés de Lui, mais qu’Il me trouve attaché à Lui, proche de Lui et dans l’attente réelle de Sa venue : cf 1 Jean 2,28.

samedi 24 janvier 2009

Esaïe 27,6 à 11


Texte biblique

Dans les temps à venir, Jacob prendra racine, Israël poussera des fleurs et des rejetons, Et il remplira le monde de ses fruits. L’Eternel l’a–t–il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient ? L’a–t–il tué comme il a tué ceux qui le tuaient ? C’est avec mesure que tu l’as châtié par l’exil, En l’emportant par le souffle impétueux du vent d’orient. Ainsi le crime de Jacob a été expié, Et voici le fruit du pardon de son péché : L’Eternel a rendu toutes les pierres des autels Pareilles à des pierres de chaux réduites en poussière ; Les idoles d’Astarté et les statues du soleil ne se relèveront plus. Car la ville forte est solitaire, C’est une demeure délaissée et abandonnée comme le désert ; Là pâture le veau, il s’y couche, et broute les branches. Quand les rameaux sèchent, on les brise ; Des femmes viennent, pour les brûler. C’était un peuple sans intelligence : Aussi celui qui l’a fait n’a point eu pitié de lui, Celui qui l’a formé ne lui a point fait grâce.

Réflexion

La réflexion d’Esaïe sur le relèvement de Jacob se poursuit par une vue en 3 dimensions de son histoire. Cette vue exprime de façon pratique ce qu’a exprimé de façon poétique le cantique de la vigne. Dans cette vue :

1. Esaïe commence en partageant la vision qu’il a de Jacob pour l’avenir : v 6. Il prédit à Jacob, sous l’effet de la bénédiction retrouvée, une croissance fructifère Qui deviendra une source de bénédiction pour le monde entier. Ce qu’Esaïe dit ici est que ce n’est que lorsqu’Israël sera réconcilié avec Dieu et conduit par son Messie qu’il pourra pleinement remplir à l’égard du monde entier la vocation originelle qui était la sienne : Genèse 12,1 à 3. Une vocation dont on voit la réalité partielle dans les Actes des apôtres, par l’Eglise, greffée sur le tronc qu’est Israël : Rom 11,13 à 19.

2. Esaïe poursuit en partageant quelle a été l’attitude de Dieu à l’égard de Jacob dans le passé, au moment où Il a pris la décision de l’abandonner (ce qui est évoqué lors du premier cantique de la vigne). Si l’Eternel a dû châtier Israël et Juda, le plant qu’Il chérissait, il rappelle qu’Il l’a toujours fait avec mesure, comparée avec la façon par laquelle Il a frappé les autres peuples. Quoiqu’ Il soit contraint à corriger Israël, Il n’a jamais été dans la pensée de Dieu d’aller jusqu’à la détruire. Puisqu’Israël, objet de Son affection, placé dans les conditions les meilleures pour porter du fruit a été décevante, Dieu a pris la décision de l’exiler, de l’arracher de son lieu pour qu’il fasse l’expérience de ce que cela signifie d’être privé de Sa présence. Il l’a ainsi, comme le dit Esaïe, contraint par Son souffle violent à l’exil. Israël cependant existe et existera toujours, car, à cause de l’élection, telle est la volonté et le projet de Dieu.

3. Esaïe fait ensuite le constat de ce que la mesure prise par Dieu a produit dans le présent. Il constate que ce qui a disparu n’est pas Israël, mais l’idolâtrie criante et outrageante qui était en son sein. Ce qu’Esaïe dit ici est en adéquation parfaite avec ce que dit aussi l’auteur de l’épître aux hébreux sur le but poursuivi par Dieu dans le châtiment pour l’enfant de Dieu : Hébr 12,4 à 11. Non seulement, ce sont les autels et les poteaux idolâtres qui ont disparu en Israël, mais, plus encore, la ville qui était le haut lieu de cette idolâtrie, Samarie, la concurrente de Jérusalem, capitale du royaume d’Israël après le schisme. Dieu a ainsi opéré par le châtiment ce qu’aucune exhortation, aucun prophète n’ont atteint. Qu’Il nous aide à nous souvenir du fait que le châtiment est le moyen que Dieu utilise pour nous briser, là où Sa parole n’a rencontré de notre part que refus et résistance !

vendredi 23 janvier 2009

Esaïe 27,2 à 5


Texte biblique

En ce jour–là, Chantez un cantique sur la vigne. Moi l’Eternel, j’en suis le gardien, Je l’arrose à chaque instant ; De peur qu’on ne l’attaque, Nuit et jour je la garde. Il n’y a point en moi de colère ; Mais si je trouve à combattre des ronces et des épines, Je marcherai contre elles, je les consumerai toutes ensemble, A moins qu’on ne me prenne pour refuge, Qu’on ne fasse la paix avec moi, qu’on ne fasse la paix avec moi.

Réflexion

Le relèvement de Jacob :

Alors qu’il débutait son livre, Esaïe nous avait partagé, sous la forme d’un cantique qui devait être chanté, le cantique du bien-aimé sur sa vigne, les sentiments de Dieu à l’égard d’Israël, le peuple qu’Il s’était choisi, pour lequel Il avait manifesté tant d’attention et qui L’avait tant déçu. : Esaïe 5,1 à 7. La déception de Dieu avait été telle, dit Esaïe, que, à contre cœur, Dieu avait pris la décision d’abandonner Sa vigne, de ne plus la garder, ni la protéger contre les prédateurs, mais, au contraire, de la laisser livrée à elle-même, aux ronces et aux épines. Le premier cantique d’Esaïe suffit à lui seul pour expliquer l’histoire d’Israël, les raisons qui font que, bien que peuple élu, son histoire soit si tragique. Faute en est, non pas à Celui qui voulut faire de ce peuple l’objet de Son dessein, un peuple qu’Il affectionna, mais bel et bien, à l’attitude dont ce peuple fit preuve à l’égard de ce Dieu qui avait conçu ce dessein glorieux pour lui.

L’heure du jugement des peuples et des nations, des puissances hostiles à Dieu, venue, Esaïe, reprenant le même thème, nous partage le nouveau cantique de l‘Eternel sur Sa vigne. Alors que le 1er cantique expliquait ce que Dieu allait faire avec Sa vigne, cette vigne si affectionnée et si décevante, le second exprime de la part de Dieu la nouvelle relation dans laquelle Il se trouve à l’égard de celle-ci, après que, suite à la décision de l’abandon prise, l’œuvre de purification nécessaire se soit produite en elle. Le changement de ton, de disposition dans le cœur de Dieu est frappant :

- Plus question pour Dieu d’abandonner sa vigne : Il en est le gardien. Il est de nouveau là pour la protéger, à chaque instant en prendre soin, lui prodiguer tous les soins nécessaires à ce qu’elle porte du fruit

- Dieu n’est pas dupe pour autant. Il sait que, malgré Sa vigilance, le terrain naturel sur lequel grandit la vigne peut encore produire des ronces et des épines. C’est sans colère, dit Dieu, qu’Il s’attachera à les combattre. Tel un bon jardinier, Il s’attaquera à elles pour les consumer et les détruire, n’ayant dans Son cœur qu’une motivation : la passion du bien de Sa vigne.

- Dieu rappelle au sujet des ronces et des épines que leur développement n’est pas obligatoire. Les ronces et les épines, symbole, dès la genèse, des fruits la désobéissance : Gen 3,18, sont encore dans la vigne réconciliée avec son propriétaire, des fruits du cœur naturel, toujours animé d’un esprit de rébellion. Aussi la meilleure façon dit Dieu, pour Israël de vivre une relation apaisée avec Lui est, comme il en est aussi pour nous, de Le prendre pour refuge et faire la paix avec Lui.

Au-delà d’Israël, les deux cantiques de la vigne illustrent à merveille le parcours des relations de tout homme avec Dieu. Il nous rappelle le grand amour dont l’humanité, à sa naissance, a été l’objet de la part de Dieu, et la déception qui, par le péché, s’en est suivie pour Lui. Cette déception a conduit Dieu à abandonner l’humanité à elle-même, à la laisser livrée aux caprices, aux désordres, aux passions de son cœur (les ronces et les épines). Le second cantique parle de la nouvelle relation qui peut exister entre nous et Dieu, lorsque au bout de notre course d’indépendance à Son égard, nous revenons à Lui et redécouvrons Son amour inchangé pour nous. Une nouvelle relation, construite sur la grâce, peut alors commencer. Une relation qui n’est pas parfaite, les ronces et les épines, fruits de la désobéissance, pouvant toujours se manifester en nous, mais une relation dans laquelle la fidélité et l’affection de Dieu nous restent assurées.

jeudi 22 janvier 2009

Esaïe 27,1


Texte biblique

En ce jour, l’Eternel frappera de sa dure, grande et forte épée Le léviathan, serpent fuyard, Le léviathan, serpent tortueux ; Et il tuera le monstre qui est dans la mer.

Réflexion

En ce jour-là… :

Alors que se succèdent les annonces d’Esaïe, touchant tantôt une nation, tantôt une autre, une expression revient comme un refrain parcourant cette partie du livre du prophète concernant le jugement de Dieu : en ce jour-là. Cette expression est comme un fil rouge qui voudrait souligner tout ce qui dans le ciel, sur la terre, dans la vie du peuple de Dieu comme des peuples qui lui sont limitrophes ou plus lointains, se produira.

Récapitulatif rapide de ce qui a été déjà été dit sur ce qui se produira en ce jour-là :

- en ce jour-là, le Seigneur fera rendre des comptes à l’armée d’en-haut et aux rois de la terre : 24,21
- en ce jour-là, Israël dira : c’est lui, notre Dieu : 25,9
- en ce jour-là, dans le pays de Juda on chantera : nous avons une ville forte : 26,1

Avec ce chapitre, Esaïe introduit 3 nouveaux faits, événements qui, ajoutés aux autres, se produiront également en ce jour-là :

1er fait : v 1 : un fait d’importance majeure :

Alors que l’épée du Seigneur parcourt la terre pour exécuter Son jugement, Esaïe reprend ici le premier aspect de la prophétie évoqué pour ce temps-là. Si la terre doit être frappée, Dieu n’oublie pas dans Son jugement et Sa colère celui qui, à Ses yeux, représente l’auteur invisible de tous les maux et de toutes les rébellions des peuples contre Lui : Léviathan, appelé ailleurs Satan le serpent ancien, qualifié ici également de serpent fuyard, tortueux, de dragon vivant dans la mer. Dieu, qui a la vue d’en haut, a Lui seul la vue juste de la réalité. Il connaît, Il sait, Il voit ce que nous ne voyons pas. Il connaît la force, la puissance secrète, agissante dans la mer des peuples toujours en mouvement. Il sait que, si le mal qui agite les nations n’est pas jugé à sa racine, il est impossible que le monde trouve la paix. Aussi, le règne du Christ Messie ne peut-il se faire que par la réduction à néant de la puissance et de l’influence maléfique de l’esprit de rébellion qui agite les nations et les amène à se dresser les unes contre les autres et contre Dieu.

Notons ici que c’est par l’épée, synonyme de la Parole, que, selon Esaïe, s’opérera le jugement de Dieu sur son adversaire : une prophétie en accord avec celles faites plus tard aussi bien par Paul que par Jean : 2 Thes 1,8 ; Apoc 19,11 à 21 ; 20,1 à 3.7 à 10.

lundi 19 janvier 2009

Esaïe 26,20-21

Texte biblique

Va, mon peuple, entre dans ta chambre, Et ferme la porte derrière toi ; Cache–toi pour quelques instants, Jusqu’à ce que la colère soit passée. Car voici, l’Eternel sort de sa demeure, Pour punir les crimes des habitants de la terre ; Et la terre mettra le sang à nu, Elle ne couvrira plus les meurtres.

Réflexion

Mise à l’écart

Le chapitre 26 se termine par l’ordonnancement par Dieu à Son peuple d’une mesure adaptée à ce temps spécifique de jugement. Cette mesure s’inscrit dans l’énoncé de tout ce que Dieu va faire en ce jour-là, énoncé dont le développement est le thème du chapitre 27 et 28. Cette mesure ordonnée par Dieu en ce temps de jugement, qui consiste essentiellement pour Son peuple à se retirer et à se mettre à l’abri, en sécurité pendant qu’au-dehors sévit le châtiment de sa colère, n’est pas une première. Elle s’apparente fortement à ce qui se passa :

- au temps du déluge, lors de la mise à l’écart de Noé et sa famille
- au temps de la destruction par le feu des villes de Sodome et Gomorrhe, par la sortie précédente de Loth et de ses filles des villes menacées
- en Egypte, lors de la mort des premiers-nés des égyptiens, temps pendant lequel Dieu demanda aux israélites de rester à l’abri dans leurs demeures sous la protection du sang de l’agneau

Croyons pour nous aussi en notre temps qu’au jour prochain de la colère de Dieu, nous serons en tant que peuple de Dieu mis à l’abri, en sécurité, sous la protection de Celui qui, pour nous, en subi en Lui-même et par avance les coups qui nous étaient destinés. Cette mise à l’écart, précise Esaïe, ne durera que quelques instants, le temps qu’il faudra à Dieu pour faire rendre compte au monde et à ses habitants des crimes et des forfaits dont ils se sont rendus coupables.

Que Dieu nous donne de saisir pleinement la réalité du salut et de la sécurité dont nous sommes l’objet en Lui !

samedi 17 janvier 2009

Esaïe 26,7 à 19


Texte biblique

Le chemin du juste est la droiture ; Toi qui es juste, tu aplanis le sentier du juste. Aussi nous t’attendons, ô Eternel ! sur la voie de tes jugements ; Notre âme soupire après ton nom et après ton souvenir. Mon âme te désire pendant la nuit, Et mon esprit te cherche au dedans de moi ; Car, lorsque tes jugements s’exercent sur la terre, Les habitants du monde apprennent la justice. Si l’on fait grâce au méchant, il n’apprend pas la justice, Il se livre au mal dans le pays de la droiture, Et il n’a point égard à la majesté de Dieu. Eternel, ta main est puissante : Ils ne l’aperçoivent pas. Ils verront ton zèle pour le peuple, et ils en seront confus ; Le feu consumera tes ennemis. Eternel, tu nous donnes la paix ; Car tout ce que nous faisons, C’est toi qui l’accomplis pour nous. Eternel, notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous ; Mais c’est grâce à toi seul que nous invoquons ton nom. Ceux qui sont morts ne revivront pas, Des ombres ne se relèveront pas ; Car tu les as châtiés, tu les as anéantis, Et tu en as détruit tout souvenir. Multiplie le peuple, ô Eternel ! Multiplie le peuple, manifeste ta gloire ; Recule toutes les limites du pays. Eternel, ils t’ont cherché, quand ils étaient dans la détresse ; Ils se sont répandus en prières, quand tu les as châtiés. Comme une femme enceinte, sur le point d’accoucher, Se tord et crie au milieu de ses douleurs, Ainsi avons–nous été, loin de ta face, ô Eternel ! Nous avons conçu, nous avons éprouvé des douleurs, Et, quand nous enfantons, ce n’est que du vent : Le pays n’est pas sauvé, Et ses habitants ne sont pas nés. Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! –Réveillez–vous et tressaillez de joie, habitants de la poussière ! Car ta rosée est une rosée vivifiante, Et la terre redonnera le jour aux ombres.

Réflexion

Toujours dans le cadre de la louange rendue par le peuple de Dieu libéré, Esaïe exprime la réflexion que lui inspire cette œuvre que Dieu a accompli et dont les justes dans le monde sont les bénéficiaires :

- 1ère réflexion exprimée : une réflexion sur la justice : v 7 à 10

Esaïe exprime à quel point l’œuvre de justice et de jugement accomplie par Dieu satisfait cette aspiration profonde ancrée au plus profond du juste. Car la vie du juste dans le monde n’est pas une vie satisfaisante. La juste souffre de voir le peu de cas que font les méchants de la justice. Aussi aspire-t-il dans ce déséquilibre permanent dont il est la victime au fait que l’honneur, la primauté de la justice soit rétablie, fait qui, il en est certain, quelque part ne peut se réaliser que par la manifestation dans le monde des jugements de Dieu. On pourrait trouver inopportun pour une juste, soucieux du fait que chacun se repente et parvienne au salut, cette aspiration, ce souhait de voir la justice de Dieu sanctionner le méchant et rétablir l’ordre dans le monde. C’est oublier que, dans la Personne de Dieu, justice et grâce sont inséparables et que, dans l’équilibre des choses, l’honneur de Dieu passe avant ou pèse au moins autant que le salut des hommes. Aussi ne peut-on en vouloir ni à Dieu, ni aux justes de soupirer après la manifestation du jugement de Dieu : cf Apoc 6,9 à 11. Au-delà de certaines limites, le temps de la patience ne risquerait-il pas d’être interprété comme de la complaisance, et l’amour de Dieu vu comme de la faiblesses ? Prions Dieu que dans notre vie le sentiment de la justice qui habite en Dieu soit une réalité aussi forte que celui de Sa grâce et de Sa bonté envers nous !

2ème réflexion : 1ère nécessité de la manifestation de la justice de Dieu : v 11 à 19

Esaïe évoque dans le début de cette section une autre raison quant à la nécessité de la manifestation de la justice de Dieu. Cette nécessité réside dans l’incapacité dans laquelle se trouve l’homme vulgaire de percevoir, lorsqu’elle se produit, l’action de la main de Dieu. Combien de fois en est-il ainsi. Alors que les justes voient dans les secousses qui agitent le monde les prémices évidentes du jugement de Dieu, le méchant, lui, ne voit rien. Il attribue ces choses uniquement à des causes humaines ou naturelles. Il faudra donc plus que des phénomènes explicables pour ouvrir les yeux des incrédules et des méchants sur Dieu, Sa réalité et Sa volonté. Rappel nous est donné de la nécessité de cette réalité par ce qui s’est produit au temps de Moïse et du Pharaon ; Tant que, par leurs artifices, les magiciens du Pharaon purent reproduire les miracles de Moïse, l’incrédulité avait encore les moyens de se justifier. Mais lorsque, par la puissance de Dieu, Moïse opéra des prodiges qui les dépassèrent, beaucoup reconnurent dans les œuvres de Moïse, le doigt de Dieu : Exode 8,15.

3. 3ème réflexion : 2ème nécessite de la manifestation de la justice :

Esaïe exprime également dans cette section, pour le bien du peuple de Dieu, une autre raison quant à la nécessité de la manifestation de la justice de Dieu. Si le jugement de Dieu a pour but de rappeler aux méchants les droits de la souveraineté de Dieu sur le monde et son attachement profond à la justice, il est aussi porteur du message de Son amour profond pour Son peuple opprimé. A tort, le méchant pourrait croire que la patience que Dieu use envers lui est une preuve de la folie de la foi pour les croyants. Le jugement rétablira la vérité et justifiera, montrera le bien-fondé de la foi de ceux qui ont espéré en Lui pour leur salut et la manifestation ultime de la justice et de la vérité ! En jugeant, Dieu prend parti : contre les méchants, leur arrogance, leur méchanceté, et pour les justes, leur volonté de croire en Lui, s’attacher à Lui, s’attendre à Lui pour la défense de leur cause !

vendredi 16 janvier 2009

Esaïe 26,1 à 6


Texte biblique

En ce jour, on chantera ce cantique dans le pays de Juda : Nous avons une ville forte ; Il nous donne le salut pour murailles et pour rempart. Ouvrez les portes, Laissez entrer la nation juste et fidèle. A celui qui est ferme dans ses sentiments Tu assures la paix, la paix, Parce qu’il se confie en toi. Confiez–vous en l’Eternel à perpétuité, Car l’Eternel, l’Eternel est le rocher des siècles. Il a renversé ceux qui habitaient les hauteurs, Il a abaissé la ville superbe ; Il l’a abaissée jusqu’à terre, Il lui a fait toucher la poussière. Elle est foulée aux pieds, Aux pieds des pauvres, sous les pas des misérables.

Réflexion

Contenu du cantique du peuple de Dieu libéré

Le thème de la ville est, selon Esaïe, le thème premier du cantique nouveau que chantera le peuple de Dieu libéré, au bout de l’histoire, par le Seigneur. Il est à remarquer que ce thème de la ville est un thème récurrent dans la prophétie d’Esaïe au sujet des derniers temps . Le jugement dont Esaïe parle est un jugement qui frappe une ville, la ville du chaos : 24,10. Au chapitre précédent déjà, Esaïe loue, célèbre Dieu pour l’œuvre du jugement qui a réduit la ville forte en ruines : 25,2 et qui fait que, depuis, la ville des nations brutales le craint. Dans son cantique, le peuple de Dieu loue le Seigneur du fait que le nom de la ville forte a changé : ce n’est plus la ville qui était le repaire des forces des ténèbres, mais la ville de Dieu qui, maintenant, exerce son rayonnement sur toute la terre. Le discours d’Esaïe rejoint celui, beaucoup plus tard, de l’apôtre Jean sur les mêmes événements. Au centre du conflit séculaire, qui doit trouver son issue à la fin de l’histoire, Jean place deux villes, Babylone, la ville forte, la grande ville, le repaire de tous les démons et Jérusalem, la cité céleste qui descend d’auprès de Dieu. C’est cette ville forte que chante aussi les élus dans le pays de Juda, ville dans laquelle se tient et se trouve le trône du Seigneur.

Commençant par ce thème de la ville, le cantique des élus de Juda se poursuit par la célébration de la paix et de la sécurité que ressentent désormais les élus à la vue de la ville forte qui leur sert d’abri. Ce qui fait la sécurité de cette ville ne se trouve ni dans les armes dont elle serait pourvue, ni dans les remparts desquels elle serait entourée. C’est le salut, les promesses de Dieu liées à l’engagement qui est le Sien qui sont source de sécurité pour le peuple de Dieu. Le cantique se poursuit ensuite par un appel aux gardiens de la ville pour qu’ils ouvrent grandes les portes à la nation juste. L’heure du jugement du monde est aussi celle de la victoire du peuple de Dieu, victoire qui se concrétise par son entrée dans la ville du grand Roi.

Puis vient dans le cantique l’énoncé d’un principe spirituel et d’une exhortation. Si l’on considère que le temps dont parle le prophète est celui du Règne ici-bas du Seigneur, les paroles prononcées ici trouvent, de manière toute appropriée, leur raison d’être. Le principe énoncé définit à quel prix, dans la relation avec le Seigneur, la paix peut perdurer : à celui qui est ferme dans ses dispositions de cœur… Nous en faisons l’expérience quotidienne. C’est lorsque nous sommes en Christ et que nous veillons à demeurer en Lui que notre cœur est en paix. Dès que, séduits, nous quittons ce terrain, nous la perdons. C’est pourquoi l’exhortation principale qui suit convient également parfaitement : Mettez votre confiance dans le Seigneur pour toujours, car Il est le Rocher des siècles !

Le cantique se termine par un rappel des effets de l’œuvre de jugement de Dieu sur le monde, ce monde gouverné par l’orgueil et l’arrogance. Ce qui était élevé est désormais abaissé, humilié, foulé aux pieds par ceux qui, justement avaient jusqu’alors été les meurtris et les piétinés de la terre. Juste renversement des choses qui fait que le riche et le puissant deviennent pauvres et faibles et le faible et le pauvre, forts et riches. Que le Seigneur nous donne dans notre conduite et notre vie, en tant que peuple de Dieu, de mettre en pratique ces principes ! Vis en nous, ô Dieu, par Ton esprit, vis en nous !

jeudi 15 janvier 2009

Esaïe 25,6 à 12

Texte biblique

L’Eternel des armées prépare à tous les peuples, sur cette montagne, Un festin de mets succulents, Un festin de vins vieux, De mets succulents, pleins de moelle, De vins vieux, clarifiés. Et, sur cette montagne, il anéantit le voile qui voile tous les peuples, La couverture qui couvre toutes les nations. Il anéantit la mort pour toujours ; Le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages, Il fait disparaître de toute la terre l’opprobre de son peuple ; Car l’Eternel a parlé. En ce jour l’on dira : Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance, Et c’est lui qui nous sauve ; C’est l’Eternel, en qui nous avons confiance ; Soyons dans l’allégresse, et réjouissons–nous de son salut ! Car la main de l’Eternel repose sur cette montagne ; Et Moab est foulé sur place, Comme la paille est foulée dans une mare à fumier. Au milieu de cette mare, il étend ses mains, Comme le nageur les étend pour nager ; Mais l’Eternel abat son orgueil, Et déjoue l’artifice de ses mains. Il renverse, il précipite les fortifications élevées de tes murs, Il les fait crouler à terre, jusque dans la poussière.

Réflexion

Festin et banquet mondial :
La terre libérée par le Seigneur de ses oppresseurs, les puissances opposées et hostiles à Dieu, l’heure est venue pour les peuples libres de fêter avec leur Libérateur leur libération. Rendez-vous est fixé par le Seigneur Lui-même sur Sa montagne sainte à Jérusalem, là même où Il fut crucifié, pour ce temps de réjouissances et de fête mondiale. En ce jour enfin, plus rien n’empêchera les peuples de voir et de connaître Dieu tel qu’Il est. Le voile d’incrédulité et d’aveuglement qui couvrait toutes les nations et obscurcissait les intelligences (cf 2 Cor 4,3 à 6) sera, dit Esaïe, anéanti. L’heure du règne du Seigneur viendra, règne duquel, ajoute le prophète, la mort, le deuil et la tristesse disparaîtront des nations et la honte et le déshonneur d’Israël seront lavés. Car c’est de là, de Sa montagne sainte à Jérusalem que le Seigneur exercera Son règne.

En ce jour, les justes célébreront Dieu, Son salut, Sa fidélité qui s’est manifesté par le fait qu’Il a tenu Ses promesses et que l’espérance de ceux qui ont cru en Lui pour leur salut n’a pas été déçue. La joie des fidèles de Dieu sera essentiellement due à la réalité de Sa domination complète et absolue sur le monde, domination qui se concrétisera par l’inversion totale et complète de la réalité vécue jusqu’alors. Alors que les justes de Dieu seront mis à l’honneur, les méchants seront abaissés, humiliés, écrasés, tenus dans la faiblesse, mis à l’index des rouages et des commandes de l’humanité. C’est ce dont illustre ici la mention de ce que vivra Moab, symbole de tous les adversaires de Dieu et de Son peuple.

Voyant le bonheur qui attend Tes élus au jour de la venue de Ton règne, notre prière, ô Dieu, ne peut être que celle que nous a Lui-même enseigné Ton Fils : Que Ton nom soit sanctifié, que Ton règne vienne, que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel !

mercredi 14 janvier 2009

Esaïe 25,1 à 5


Texte biblique

O Eternel ! tu es mon Dieu ; Je t’exalterai, je célébrerai ton nom, Car tu as fait des choses merveilleuses ; Tes desseins conçus à l’avance se sont fidèlement accomplis. Car tu as réduit la ville en un monceau de pierres, La cité forte en un tas de ruines ; La forteresse des barbares est détruite, Jamais elle ne sera rebâtie. C’est pourquoi les peuples puissants te glorifient, Les villes des nations puissantes te craignent. Tu as été un refuge pour le faible, Un refuge pour le malheureux dans la détresse, Un abri contre la tempête, Un ombrage contre la chaleur ; Car le souffle des tyrans Est comme l’ouragan qui frappe une muraille. Comme tu domptes la chaleur dans une terre brûlante, Tu as dompté le tumulte des barbares ; Comme la chaleur est étouffée par l’ombre d’un nuage, Ainsi ont été étouffés les chants de triomphe des tyrans.

Réflexion

Louange au Seigneur, le Dieu des faibles :

Le jugement du Seigneur ayant passé sur la ville qui était le symbole de la puissance de la rébellion contre sa Personne, s’élève de la bouche des justes, rescapés de cette période de fournaise pour le monde, un cantique de louange à Dieu, forteresse pour le faible, abri contre la tempête et l’orage dévastateur qui a réduit à néant la puissance des violents, des méchants et des brutes à laquelle le monde entier était assujetti. Ce cantique, entonné par Esaïe, exprime ce que seront les sentiments du peuple de Dieu après la délivrance extraordinaire dont il sera l’objet à la fin des temps. De façon induite, il exalte et glorifie plusieurs qualités liées à la Personne de Dieu, qualités mises en lumière, particulièrement révélées dans la période de jugement par laquelle le peuple de Dieu sort indemne du châtiment qui a frappé le monde :

- la fidélité de Dieu envers les Siens. Ce qu’Israël vivra à la fin des temps est la reproduction exacte de ce qu’il a déjà vécu au temps de Moïse, lorsque l’ange exterminateur passant en Egypte frappera les premiers-nés des égyptiens.

- la puissance de Dieu qui, comme il en fut aussi au temps de Moïse, obligera toutes les puissances qui lui sont adverses dans le monde à plier devant Lui, à lâcher prise et à Lui laisser la souveraineté et la domination légitimes

Que notre Dieu, le Dieu qui est avec ceux qui sont sans force, soit pour nous de plus en plus la force et le salut dans lesquels nous puisons ! Où irions-nous ? Lui seul a les paroles de la vie éternelle !

mardi 13 janvier 2009

Esaïe 24,14 à 23


Texte biblique

Ils élèvent leur voix, ils poussent des cris d’allégresse ; Des bords de la mer, ils célèbrent la majesté de l’Eternel. Glorifiez donc l’Eternel dans les lieux où brille la lumière, Le nom de l’Eternel, Dieu d’Israël, dans les îles de la mer ! – De l’extrémité de la terre nous entendons chanter : Gloire au juste ! Mais moi je dis : Je suis perdu ! je suis perdu ! malheur à moi ! Les pillards pillent, et les pillards s’acharnent au pillage. La terreur, la fosse, et le filet, Sont sur toi, habitant du pays ! Celui qui fuit devant les cris de terreur tombe dans la fosse, Et celui qui remonte de la fosse se prend au filet ; Car les écluses d’en haut s’ouvrent, Et les fondements de la terre sont ébranlés. La terre est déchirée, La terre se brise, La terre chancelle. La terre chancelle comme un homme ivre, Elle vacille comme une cabane ; Son péché pèse sur elle, Elle tombe, et ne se relève plus. En ce temps–là, l’Eternel châtiera dans le ciel l’armée d’en haut, Et sur la terre les rois de la terre. Ils seront assemblés captifs dans une prison, Ils seront enfermés dans des cachots, Et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés. La lune sera couverte de honte, Et le soleil de confusion ; Car l’Eternel des armées régnera Sur la montagne de Sion et à Jérusalem, Resplendissant de gloire en présence de ses anciens.

Réflexion

Si elle est terrible pour les nations, la période de l’histoire qui verra s’accomplir les jugements de la colère de Dieu sera aussi pour le peuple de Dieu restant, disséminé sur la terre, une période à la fois de grande joie et de grande angoisse. Esaïe, dans sa vision, nous partage ici les grands faits marquants de cette période :

- 1er fait : au milieu des cris de souffrance et de détresse, et par contraste avec eux, Esaïe entend, d’un peu partout dans le monde, de grands cris de joie. Ces cris de joie sont ceux poussés par le peuple de Dieu en l’honneur du Juste. L’appellation du Juste dans le contexte dans lequel elle est citée ici n’est pas le produit du hasard. Car le Juste est le nom sous lequel Pierre, devant le sanhédrin, a désigné Jésus, ceci dans un but précis : faire prendre conscience aux autorités religieuses juives de leur culpabilité ,devant Dieu dans le fait de Sa mort : Actes 3,14. En célébrant le Juste, Esaïe nous montre ici que le temps du jugement des nations sera aussi celui de la repentance pour Israël envers Jésus.

- 2ème fait : si le peuple de Dieu se réjouit à cause du Juste, le cœur d’Esaïe est en même temps saisi de crainte. Car le temps de conversion pour Israël ne sera pas un temps de paix pour lui, mais un temps de menace terrible, sans doute le temps d’angoisse le plus grand qu’il connaîtra de toute son histoire. Israël sera avec Jésus, mais il le sera seul. Contre lui se dressera une coalition de nations, faite d’anciens alliés, unie pour un seul but : le détruire. Esaïe n’est pas le seul dans la Bible à évoquer la simultanéité de ces deux temps pour Israël : temps de joie et temps d’angoisse : Zacharie, avec plus de détails encore, évoque aussi ce temps ainsi que l’apôtre Jean dans son apocalypse : Zacharie 12,1 à 14 ; Apoc 19,17 à 20

- 3ème fait : dans le même contexte, Esaïe évoque également la manifestation d’un phénomène redoutable : un tremblement de terre d’une force telle que toute la terre en sera affectée. Zacharie relie la manifestation de ce phénomène à la parousie du Messie sur le mont des Oliviers, Messie venu à la fois pour délivrer Son peuple réconcilié avec Lui et instaurer Son règne : Zacharie 14,1 à 7. La venue glorieuse du Seigneur, et le tremblement de terre gigantesque qui l’inaugurera, sera la réponse de Dieu visible, évidente à la détresse d’Israël et au projet des peuples de l’anéantir.

- 4ème fait : la venue du Seigneur sera aussi le temps du jugement de toutes les puissances qui Lui sont hostiles, aussi bien, dit Esaïe, en haut dans les cieux qu’en bas sur la terre. Ces puissances, dit Esaïe, seront réduites à l’impuissance, incarcérées un grand nombre de jours avant d’être jugées et définitivement condamnées. Cette longue incarcération se produira, selon Jean, le temps du millénium, temps suivi par un court instant de liberté précédant le jugement dernier qui verra la condamnation définitive des puissances ennemies : Apoc 20.

Voici ! Le Seigneur nous a tout annoncé d’avance. Que les avertissements de Sa parole nous conduisent à nous tenir prêts ! Car, Il vient !

lundi 12 janvier 2009

Esaïe 24,1 à 13


Texte biblique

Voici, l’Eternel dévaste le pays et le rend désert, Il en bouleverse la face et en disperse les habitants. Et il en est du sacrificateur comme du peuple, Du maître comme du serviteur, De la maîtresse comme de la servante, Du vendeur comme de l’acheteur, Du prêteur comme de l’emprunteur, Du créancier comme du débiteur. Le pays est dévasté, livré au pillage ; Car l’Eternel l’a décrété. Le pays est triste, épuisé ; Les habitants sont abattus, languissants ; Les chefs du peuple sont sans force. Le pays était profané par ses habitants ; Car ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, Ils rompaient l’alliance éternelle. C’est pourquoi la malédiction dévore le pays, Et ses habitants portent la peine de leurs crimes ; C’est pourquoi les habitants du pays sont consumés, Et il n’en reste qu’un petit nombre. Le moût est triste, la vigne est flétrie ; Tous ceux qui avaient le cœur joyeux soupirent. La joie des tambourins a cessé, la gaîté bruyante a pris fin, La joie de la harpe a cessé. On ne boit plus de vin en chantant ; Les liqueurs fortes sont amères au buveur. La ville déserte est en ruines ; Toutes les maisons sont fermées, on n’y entre plus. On crie dans les rues, parce que le vin manque ; Toute réjouissance a disparu, L’allégresse est bannie du pays. La dévastation est restée dans la ville, Et les portes abattues sont en ruines. Car il en est dans le pays, au milieu des peuples, Comme quand on secoue l’olivier, Comme quand on grappille après la vendange.

Réflexion

Deuil sur la terre

Si jusqu’ici Esaïe a pointé certains peuples et certaines nations frappées par le jugement de Dieu, le chapitre qui vient indique clairement que ce qui les atteint n’est pas limité à elles seules, mais concerne en fait toute la terre habitée. Les peuples cités par Esaïe le sont pour une double raison : la 1ère tient à leur prestige et leur statut particulier, la seconde est liée au fait que ce sont des peuples dont l’histoire est étroitement mêlée à Israël, peuple de Dieu. C’est pourquoi la Parole leur accorde, de façon légitime, une place particulière dans la prophétie. Mais Esaïe le dit ici expressément : le jugement de Dieu ne s’arrête pas à ces quelques peuples. Au-delà de leurs frontières, c’est toute la terre habitée qui fait face, d’une part à ses péchés, d’autre part à la colère de Dieu qui la dévaste et la dépeuple.

Enseignements que nous apporte la vision d’Esaïe sur ce jugement de la colère de Dieu sur le monde :

- Ce jugement n’épargne personne. Personne, quels que soient son statut et son importance n’en est épargné. Riches et pauvres, grands et petits, tous sont, comme il en est aussi lorsque nous devons nous repentir : Luc 3,5, égaux devant le jugement et la colère de Dieu.

- Esaïe nous donne la raison première de cette colère de Dieu qui s’abat sur le monde. Elle tient au fait essentiel que rien de ce qui est sacré n’a été respecté. Puisque les hommes ont nivelé toutes les valeurs, Dieu va niveler la terre. Puisque l’homme n’a pas respecté l’alliance conclue autrefois par Dieu avec la terre (peut-être au temps de Noé : alliance fondée sur l’ordre et la justice), Dieu demande réparation. Sa colère est la juste rétribution des forfaits et des désobéissances répétées.

Le jugement ne sera pas une simple menace qui causera ici où là quelques torts. Il s’abattra sur le monde avec une puissance telle qu’il ne restera sur la terre qu’un petit nombre d’hommes. Ce sont, à notre échelle, plusieurs milliards de personnes qui périront des fléaux de la colère de Dieu.

Un état d’esprit totalement opposé à celui qui avait cours avant le jugement lui succédera. Alors que, partout, sur la terre, on ne pensait qu’à jouir, se divertir, faire le fête, il n’y aura plus, suite à l’action de la justice de Dieu, ni gaieté, ni joie, ni chants, ni enivrement. Ce point particulier soulevé par Esaïe souligne l’irritation que représente pour Dieu l’attitude superficielle à laquelle conduit le péché.

Est-ce à dire pourtant que l’espoir a totalement disparu, que sur terre la lumière n’existe plus. Le passage suivant d’Esaïe y répond !

P.S : certaines traductions traduisent le mot pays par terre (NBS) ! Soit la prophétie d’Esaïe s’applique ici à la Palestine, soit à la terre entière. Dans le premier cas, la cause essentielle du jugement de Dieu tient au fait qu’Israël n’a pas conservé l’alliance contractée entre Dieu et elle !

dimanche 11 janvier 2009

Esaïe 23


Texte biblique

Oracle sur Tyr. Lamentez–vous, navires de Tarsis ! Car elle est détruite : plus de maisons ! plus d’entrée ! C’est du pays de Kittim que la nouvelle leur en est venue. Soyez muets d’effroi, habitants de la côte, Que remplissaient les marchands de Sidon, parcourant la mer ! A travers les vastes eaux, le blé du Nil, La moisson du fleuve, était pour elle un revenu ; Elle était le marché des nations. Sois confuse, Sidon ! Car ainsi parle la mer, la forteresse de la mer: Je n’ai point eu de douleurs, je n’ai point enfanté, Je n’ai point nourri de jeunes gens, ni élevé de jeunes filles. Quand les Egyptiens sauront la nouvelle, Ils trembleront en apprenant la chute de Tyr. Passez à Tarsis, Lamentez–vous, habitants de la côte ! Est–ce là votre ville joyeuse ? Elle avait une origine antique, Et ses pieds la mènent séjourner au loin. Qui a pris cette résolution contre Tyr, la dispensatrice des couronnes, Elle dont les marchands étaient des princes, Dont les commerçants étaient les plus riches de la terre ? C’est l’Eternel des armées qui a pris cette résolution, Pour blesser l’orgueil de tout ce qui brille, Pour humilier tous les grands de la terre. Parcours librement ton pays, pareille au Nil, Fille de Tarsis ! Plus de joug ! L’Eternel a étendu sa main sur la mer ; Il a fait trembler les royaumes ; Il a ordonné la destruction des forteresses de Canaan. Il a dit : Tu ne te livreras plus à la joie, Vierge déshonorée, fille de Sidon ! Lève–toi, passe au pays de Kittim ! Même là, il n’y aura pas de repos pour toi. Vois les Chaldéens, qui n’étaient pas un peuple, Ces habitants du désert, pour qui l’Assyrien a fondé un pays ; Ils élèvent des tours, ils renversent les palais de Tyr, Ils les mettent en ruines. Lamentez–vous, navires de Tarsis ! Car votre forteresse est détruite ! En ce temps–là, Tyr tombera dans l’oubli soixante–dix ans, Ce que dure la vie d’un roi. Au bout de soixante–dix ans, il en sera de Tyr Comme de la prostituée dont parle la chanson : – Prends la harpe, parcours la ville, Prostituée qu’on oublie ! Joue bien, répète tes chants, Pour qu’on se souvienne de toi ! – Au bout de soixante–dix ans, l’Eternel visitera Tyr, Et elle retournera à son salaire impur ; Elle se prostituera à tous les royaumes de la terre, Sur la face du monde. Mais son gain et son salaire impur seront consacrés à l’Eternel, Ils ne seront ni entassés ni conservés ; Car son gain fournira pour ceux qui habitent devant l’Eternel Une nourriture abondante et des vêtements magnifiques.

Réflexion

Chute de Tyr :

Après Babylone, la puissance politique de l’époque, c’est, avec Tyr, à un autre pilier de ce qui fait la force des nations que le jugement de Dieu s’attaque : le pilier de la puissance commerçante et économique. Si la puissance politique paraît être la première sur le plan de l’importance, Esaïe, en traitant du sort que Dieu réserve à Tyr, nous rappelle une vérité qui est toujours d’actualité : le pouvoir et la domination sur le monde appartiennent aussi à ceux qui possèdent la puissance financière et économique. Car ce sont eux, comme il en était pour Tyr à l’époque, qui traitent avec les puissances leur apportant leurs richesses. Ce sont eux qui, comme Esaïe le dit pour Tyr, sont le marché des nations.

L’annonce faite à Tyr de sa chute est un avertissement qu’il nous faut entendre aujourd’hui. Au jour de Son jugement, la cible de Dieu, qui agira dans le but de blesser l’orgueil de tout ce qui brille et d’humilier les grands de la terre, ne sera pas seulement faite des nations qui incarnent la puissance politique. Peut-être même avant celles-ci ou en parallèle avec elles, Dieu va s’attacher à détruire ce qui, sur le plan économique, financier, commercial, est ce qui est à la source des richesses des nations. L’écroulement subit du système économique sur lequel repose la richesse des peuples est présenté ici comme un acte de Dieu, une preuve évidente de l’œuvre de Son jugement sur le monde.

Enseignements que le texte nous donne à ce sujet :

- le jugement soudain de Tyr va jeter le monde entier dans l’effroi et la consternation. Il en sera de même au jour où le système économique sur lequel reposent l’équilibre et la puissance de nos sociétés s’écroulera.

- C’est au travers d’un peuple barbare et, au départ, insignifiant (les Chaldéens) que s’opèrera la chute de Tyr. Il existe un principe, que Bloom a appelé le " principe de Lucifer ", principe selon lequel, aveuglé par son orgueil, la ou les nations qui se trouvent au sommet ignorent les signes avant-coureurs évidents annonçant leur chute, chute s’opérant souvent par les peuples qu’elles méprisent et considèrent souvent comme barbares.

Esaïe, prophète inspiré, fait en fin de chapitre une annonce précise, vérifiable dans les faits, au sujet de Tyr. Il prédit le nombre d’années exactes de la disparition et de la ruine de Tyr (70) et annonce son relèvement et son retour à ses anciennes pratiques. Au lieu cependant d’enrichir les puissances du monde, c’est vers le trésor de l’Eternel que ses gains vont aller pour vêtir et nourrir ceux qui Le craignent. Avons-nous ici une prophétie de ce qui se passera avec la Babylone de la fin des temps, puissance à la fois politique et économique, dont le jugement précédera de peu le règne millénaire du Christ, règne au cours duquel comme jamais le peuple de Dieu sera à la tête de la domination des peuples ? L’avenir nous le dira !

vendredi 9 janvier 2009

Esaïe 22,15 à 25


Texte biblique

Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel des armées : Va vers ce courtisan, Vers Schebna, gouverneur du palais: Qu’y a–t–il à toi ici, et qui as–tu ici, Que tu creuses ici un sépulcre ? Il se creuse un sépulcre sur la hauteur, Il se taille une demeure dans le roc ! Voici, l’Eternel te lancera d’un jet vigoureux ; Il t’enveloppera comme une pelote, Il te fera rouler, rouler comme une balle, Sur une terre spacieuse ; Là tu mourras, là seront tes chars magnifiques, O toi, l’opprobre de la maison de ton maître ! Je te chasserai de ton poste, L’Eternel t’arrachera de ta place. En ce jour–là, J’appellerai mon serviteur Eliakim, fils de Hilkija ; Je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ta ceinture, Et je remettrai ton pouvoir entre ses mains ; Il sera un père pour les habitants de Jérusalem Et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David : Quand il ouvrira, nul ne fermera ; Quand il fermera, nul n’ouvrira. Je l’enfoncerai comme un clou dans un lieu sûr, Et il sera un siège de gloire pour la maison de son père. Il sera le soutien de toute la gloire de la maison de son père, Des rejetons nobles et ignobles, De tous les petits ustensiles, Des bassins comme des vases. En ce jour, dit l’Eternel des armées, Le clou enfoncé dans un lieu sûr sera enlevé, Il sera abattu et tombera, Et le fardeau qui était sur lui sera détruit, Car l’Eternel a parlé.

Réflexion

Message à Shebna :

Coincé entre plusieurs messages adressés à des nations, un message personnel de Dieu est donné à Esaïe, son prophète, pour Shebna le gouverneur du palais de Jérusalem. Si l’heure du jugement est venue pour les peuples, ce message nous rappelle qu’en ce temps Dieu n’oublie pas la responsabilité individuelle de chacun en ce qui concerne la gravité de l’état de la situation du peuple qu’il juge. Plus particulièrement, le message personnel de Dieu adressé à Shebna rappelle qu’un jugement personnel et particulier attend ceux qui, occupant une position de responsabilité, auront été les acteurs coupables de la situation globale d’une nation. Si le jugement est global, il n’est pas pour autant arbitraire. Il est et sera individualisé, Dieu ayant la capacité de juger chacun en toute connaissance de cause et avec équité : cf 1 Rois 22,24-25 ; 2 Rois 7,1-2 ; Nomb 16,20-22. De même que Dieu a su distinguer le prophète Jérémie du reste de son peuple dans le temps du jugement (Jérémie 39,11 à 14), les plus grand coupables ne sauraient être mis à la même enseigne que les autres. Dieu s’occupera d’eux selon ce qu’ils méritent. Il leur rendra, comme Il le fera pour chacun, selon ce que valent leurs œuvres.

Au-delà de la personne de Shebna, le message d’Esaïe a à la fois une portée prophétique et messianique. Il annonce un remplacement, le remplacement de l’ancien roi, essentiellement occupé et tourné vers ses intérêts, par un nouveau roi justement préoccupé par les besoins du peuple, un roi soutenu et appuyé dans les décisions qu’il prendra par l’autorité même de Dieu. Le discours d’Esaïe à ce sujet a à la fois une application immédiate (Shebna va être remplacé par Eliakim) et plus lointaine. Car derrière Eliakim, et les prophéties faites à son sujet par Esaïe, se profilent nettement, en 3 points, le visage et l’image de Jésus :

- 1er point : les prérogatives données à Eliakim sont aussi celles que possède Jésus. Il sera un père pour les habitants de Jérusalem et de Juda. Il est le Fils de David par excellence. Il est Lui seul Celui qui, parfaitement, possède l’appui de l’autorité de Dieu dans tout ce qu’Il fait, décide, entreprend, Celui qui ouvre et personne ne ferme, Celui qui ferme et personne n’ouvre : Apoc 3,7

- 2ème point : Il est le piquet auquel est suspendu tous les ustensiles de la maison et de la famille de Dieu. C’est de Lui seul que dépend notre salut. C’est par Lui seul que l’œuvre de Dieu tient, s’accomplit, se réalise et subsiste dans le monde.

- 3ème point : Et pourtant, annonce Esaïe, le piquet enfoncé dans un lieu sûr, sera lui aussi retiré, abattu et cédera et le fardeau qui était sur lui sera détruit. Comment ne pas voir ici derrière ce langage imagé, la parfaite description de ce qui se produisit à la croix, lieu de la mort du Fils de Dieu, de son exclusion de la terre des vivants, de son anéantissement, mais lieu aussi où le fardeau duquel il s’était chargé, le fardeau de notre péché a été détruit !

Béni soit Dieu pour Jésus, notre Eliakim, mort pour nos péchés, mais ressuscité pour notre justification et élevé aujourd’hui à la droite de Dieu, partageant avec Lui le trône et la gloire éternelle !

jeudi 8 janvier 2009

Esaïe 22,1 à 14


Texte biblique

Oracle sur la vallée des visions. Qu’as–tu donc, que tout ton peuple monte sur les toits ? Ville bruyante, pleine de tumulte, Cité joyeuse ! Tes morts ne périront pas par l’épée, Ils ne mourront pas en combattant. Tous tes chefs fuient ensemble, Ils sont faits prisonniers par les archers ; Tous tes habitants deviennent à la fois captifs, Tandis qu’ils prennent au loin la fuite. C’est pourquoi je dis : Détournez de moi les regards, Laissez–moi pleurer amèrement ; N’insistez pas pour me consoler Du désastre de la fille de mon peuple. Car c’est un jour de trouble, d’écrasement et de confusion, Envoyé par le Seigneur, l’Eternel des armées, Dans la vallée des visions. On démolit les murailles, Et les cris de détresse retentissent vers la montagne. Elam porte le carquois ; Des chars de combattants, des cavaliers, s’avancent ; Kir met à nu le bouclier. Tes plus belles vallées sont remplies de chars, Et les cavaliers se rangent en bataille à tes portes. Les derniers retranchements de Juda sont forcés, Et en ce jour tu visites les armures de la maison de la forêt. Vous regardez les brèches nombreuses faites à la ville de David, Et vous retenez les eaux de l’étang inférieur. Vous comptez les maisons de Jérusalem, Et vous les abattez, pour fortifier la muraille. Vous faites un réservoir entre les deux murs, Pour les eaux de l’ancien étang. Mais vous ne regardez pas vers celui qui a voulu ces choses, Vous ne voyez pas celui qui les a préparées de loin. Le Seigneur, l’Eternel des armées, vous appelle en ce jour A pleurer et à vous frapper la poitrine, A vous raser la tête et à ceindre le sac. Et voici de la gaîté et de la joie ! On égorge des bœufs et l’on tue des brebis, On mange de la viande et l’on boit du vin : Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ! – L’Eternel des armées me l’a révélé: Non, ce crime ne vous sera point pardonné que vous ne soyez morts, Dit le Seigneur, l’Eternel des armées.

Réflexion

Avertissement à Jérusalem :

Après lui avoir révélé ce qui va se produire dans les nations, le Seigneur ramène Esaïe, Son prophète, à Jérusalem, Sa cité, pour lui montrer ce qui se passe, quels comportements manifestent les habitants de la ville sainte face à l’imminence de la destruction qui va eux aussi les atteindre.

Bien que n’ayant aucun moyen de survoler la ville, la vision d’Esaïe nous fait penser à la vue qu’aurait le pilote d’un ULM volant lentement et à basse altitude au-dessus de celle-ci. La 1ère chose qui frappe Esaïe en approchant ainsi de la cité est le bruit, les cris de joie et de liesse qu’il entend. Contrairement à ce dont il aurait pu s’attendre, c’est une ville, non dans le deuil, le désarroi ou la consternation qu’Esaïe rencontre, mais bel et bien une ville en fête. Tous ceux qui y habitent sont montés sur les toits pour manger, boire, festoyer. Est-ce à dire que Jérusalem ne soit pas consciente du danger qui la menace ? D’autres éléments de la vision d’Esaïe nous montrent que c’est le contraire qui est vrai :

- conscients du sort qui les attend, les capitaines (de l’armée ou du bateau) quittent la ville, espérant en vain trouver leur salut dans la fuite
- si une grande partie de la population a décidé de rester, une autre, importante également, a choisi elle aussi de fuir. Leur décision fera que, peut-être, ils connaîtront un sort meilleur que les autres : ils seront faits prisonniers.
- D’autres encore, ne s’avouant pas vaincu dépensent leur énergie à organiser la résistance pour tenir le plus longtemps possible. La pensée qui anime ceux-ci est que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Si déjà Jérusalem doit tomber, que ce soit les armes à la main et en ayant fait tout ce qui pouvait l’être pour ne pas que cela arrive.

Les trois réactions que décrit ici Esaïe sont typiques de celles de l’homme naturel, confronté à la réalité de sa propre fin. Tandis que les uns fuient, les autres s’étourdissent et les 3ème résistent. Aucun de ces groupes ne fait ce que le Seigneur attend dans une telle situation. Aucun, dit Esaïe, ne tourne les regards vers Celui qui fait cela, Celui qui, depuis longtemps, a préparé ces événements. Ce que le Seigneur aimerait que Son peuple comprenne à la vue des choses qui l’atteignent est que ce n’est pas d’abord à des ennemis humains qu’il a à faire, mais à Lui, l’Eternel ! Qui dira, dit Amos, qu’une chose, qu’un malheur arrive, sans que l’Eternel en soit l’Auteur : Amos 3,6 ? Aussi, ce qui condamnera Jérusalem ne sera pas d’abord l’invasion assyrienne, mais bel et bien l’attitude du peuple de Dieu face, au travers des événements qui se produisent, à Son appel à l’humiliation et à la repentance.

Que, par Sa grâce, le Seigneur me donne de prendre dans ma vie la véritable mesure de ce à quoi Il m’appelle à vivre dans ces temps si courts qui nous restent avant Sa venue glorieuse.

mercredi 7 janvier 2009

Esaïe 21,13 à 17


Texte biblique

Oracle sur l’Arabie. Vous passerez la nuit dans les broussailles de l’Arabie, Caravanes de Dedan ! Portez de l’eau à ceux qui ont soif ; Les habitants du pays de Théma Portent du pain aux fugitifs. Car ils fuient devant les épées, Devant l’épée nue, devant l’arc tendu, Devant un combat acharné. Car ainsi m’a parlé le Seigneur : Encore une année, comme les années d’un mercenaire, Et c’en est fait de toute la gloire de Kédar. Il ne restera qu’un petit nombre des vaillants archers, fils de Kédar, Car l’Eternel, le Dieu d’Israël, l’a déclaré.

Réflexion

Sentence contre l’Arabie :

Poursuivant dans la lignée de la prophétie contemporaine, Esaïe, après Babylone et Edom, s’adresse ici aux tribus arabes frontalières d’Israël. Avec la précision qui le caractérise Esaïe prophétise, comme il l’avait fait pour l’Egypte : cf 16,14, la disparition complète des tribus concernées par son annonce dans une année. De nouveau ici, Esaïe agit exactement comme doit le faire tout homme qui se dit mandaté de Dieu pour ce ministère. Il s’expose lui-même au risque d’être désavoué en exposant ce qu’il annonce au risque de la vérification.

La prophétie d’Esaïe souligne bien le fait que, lorsque l’heure du jugement de Dieu est venue, rien ni personne n’est épargné. L’heure du jugement est aussi celle au cours de laquelle chacun doit rendre compte pour lui-même. Or, en dehors de la grâce de Dieu, dont va bénéficier, par exemple, Juda au temps d’Ezéchias, il n’y a aucun salut, ni aucune protection pour quiconque est exposé à la colère. Que le Seigneur nous donne d’être trouvé en Lui à ce jour !

mardi 6 janvier 2009

Esaïe 21,11-12


Texte biblique

Oracle sur Duma. On me crie de Séir: Sentinelle, que dis–tu de la nuit ? Sentinelle, que dis–tu de la nuit ? La sentinelle répond : Le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez ; Convertissez–vous, et revenez.

Réflexion

Sentence sur Douma (Edom) :

Sans nul doute apeurés par les nouvelles effrayantes qu’ils entendent, les édomites, souvent dans l’histoire frères ennemis des israélites, envoyèrent des émissaires vers Esaïe pour lui demander quelle parole venant de l’Eternel il aurait entendu pour eux. Esaïe répondit courtement et de façon énigmatique. Mais ce qu’il dit était suffisamment clair et précis pour qu’Edom comprenne ce qui, dans les prochains temps, arrivera pour elle. Le message d’Esaïe à Edom se résume en fait à deux paroles :

1ère parole : la 1ère parole d’Esaïe est la réponse de Dieu à la question posée par Edom à Esaïe. Les Edomites, effrayés par les conquêtes successives et fulgurantes de l’Assyrie, se posaient la question si, comme pour les autres nations, l’heure de la nuit, l’heure de l’extinction, était aussi venue pour eux. Esaïe leur répond par deux propositions. Il leur dit d’abord que, miraculeusement pour eux, ce n’est pas l’heure de la nuit qui vient mais celle du matin. Autrement dit, les Edomites n’ont pas dans l’immédiat à craindre l’invasion assyrienne. Pour autant, poursuit Esaïe, ils ne sont pas tirés d’affaire. Car, après le matin, viendra quand même la nuit. Autrement dit, ce que les Edomites n’auront pas connu avec les assyriens, ils le connaîtront par la suite avec une autre puissance.

2ème parole : elle est la conséquence de la première et le vrai message qu’Edom doit entendre. Elle se résume à un seul mot : convertissez-vous ou revenez ! Ce qu’Esaïe leur dit est, en fait, que les événements qui se produisent autour d’eux, les menaces qui les effraient sont un appel de Dieu qui leur est adressé pour qu’eux aussi ,comme Juda , abandonnent leurs idoles, reviennent à Dieu, se tournent vers Lui et soient sauvés.

De la courte prophétie d’Esaïe sur Edom, nous pouvons retirer beaucoup de choses :

- D’abord le fait que, sur le plan spirituel, les temps d’angoisse ne sont pas des temps néfastes mais favorables à la recherche de Dieu et de Sa Parole. Comme l’expérience le démontre malheureusement souvent, tant que l’homme est en sécurité, rassuré à l’intérieur de ses repères, il ne voit pas la nécessité pour lui de se tourner ver Dieu. Ce n’est que lorsqu’il ne sait plus vers quoi ou qui se tourner pour être en sécurité que, soudain , le désir de faire appel à Dieu et de chercher en Lui son salut s’éveille.

- Comme Edom, de nombreuses personnes lorsqu’elles vont mal, font la démarche de chercher Dieu. Pour autant, Celui-ci ne les dispense pas de passer par le chemin imposé à tout homme pour s’approcher de Lui, revenir à Lui et être pardonné. Ce chemin est celui du volte-face par rapport à la vie menée jusqu’alors, le chemin de la repentance et de la conversion sincère et honnête du cœur !

Que Dieu nous donne, comme Esaïe, de ne pas altérer le tranchant du message dont il nous appelle à être le porteur. Ce message est celui de Dieu, et il doit, malgré l’influence des sentiments qui peuvent agiter notre cœur restituer avec fidélité les exigences qui sont celles de Dieu !.

lundi 5 janvier 2009

Esaïe 21,1 à 10


Texte biblique

Oracle sur le désert de la mer. Comme s’avance l’ouragan du midi, Il vient du désert, du pays redoutable. Une vision terrible m’a été révélée. L’oppresseur opprime, le dévastateur dévaste. –Monte, Elam ! Assiège, Médie ! Je fais cesser tous les soupirs. – C’est pourquoi mes reins sont remplis d’angoisses ; Des douleurs me saisissent, Comme les douleurs d’une femme en travail ; Les spasmes m’empêchent d’entendre, Le tremblement m’empêche de voir. Mon cœur est troublé, La terreur s’empare de moi ; La nuit de mes plaisirs devient une nuit d’épouvante. On dresse la table, la garde veille, on mange, on boit… Debout, princes ! oignez le bouclier ! Car ainsi m’a parlé le Seigneur : Va, place la sentinelle ; Qu’elle annonce ce qu’elle verra. – Elle vit de la cavalerie, des cavaliers deux à deux, Des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux ; Et elle était attentive, très attentive. Puis elle s’écria, comme un lion : Seigneur, je me tiens sur la tour toute la journée, Et je suis à mon poste toutes les nuits ; Et voici, il vient de la cavalerie, des cavaliers deux à deux ! Elle prit encore la parole, et dit : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, Et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre ! – O mon peuple, qui as été battu comme du grain dans mon aire ! Ce que j’ai appris de l’Eternel des armées, Dieu d’Israël, Je vous l’ai annoncé.

Réflexion

Sentence sur la chute de Babylone :

Poursuivant dans le registre des chapitres précédents, Esaïe revient ici sur la chute imminente de Babylone, la puissance dominante de l’époque. Si les prophéties d’Esaïe sur les nations de ces chapitres recèlent en elles-mêmes bien des applications et enseignements spirituels qui dépassent le contexte immédiat dans lequel elles ont été formulées, il ne faut pas pour autant éluder celui-ci. Car, si le ministère prophétique d’Esaïe s’étend bien au-delà de son présent, Esaïe a aussi et d’abord été établi prophète pour son temps. Les situations qu’il annonce sont porteuses de réalités concrètes et immédiates pour ceux à qui, en son temps, elles s’adressent. Ce n’est qu’en second lieu que, pourrait-on dire, elles s’adressent à nous et, qu’à travers elles, nous pouvons tirer des principes applicables aux temps dans lesquels nous vivons. Nos Babylone à nous sont différentes. Elles portent un autre nom. Mais la Parole de Dieu, quant à elle, reste la même. C’est pourquoi, les principes et les réalités qui sous-tendent l’action de Dieu restent vrais. D’où, malgré la vieillesse des textes et des faits relatés, leur actualité permanente.

C’est, de manière très concrète et précise qu’Esaïe décrit ici une fois de plus de quelle manière Babylone va tomber. L’histoire passée, chacun peut constater la justesse des annonces faites par le prophète. Dès le début de sa vision, Esaïe précise clairement d’où surgira pour Babylone la puissance qui la mettra à terre. Cette puissance, dit Esaïe, n’est pas au départ une puissance qui lui sera hostile, mais alliée. C’est une puissance qui la trahira, la puissance voisine qui se trouve juste de l’autre côté de sa frontière : la puissance des Mèdes et des Perses. Esaïe poursuit dans sa vision en décrivant l’épouvante, l’effroi qui saisira alors les babyloniens à la vue de cette armée immense pénétrant sur leur territoire pour les ravager. Un 2ème point qui ressort de la description d’Esaïe, et qui justifie cet effroi qui aura saisi les babyloniens, est la rapidité avec laquelle cette conquête se fera. On aurait pu s’attendre à ce que, forte comme elle était, la conquête de Babylone se fasse progressivement. Tel n’est pas le cas ! Car c’est d’un coup, en une seule nuit que, de puissance souveraine qu’elle était, Babylone tombe et soit réduite à néant : cf Daniel, ch 5.

La prophétie d’Esaïe est un sévère avertissement à toute nation pensant, comme Babylone, être, à cause de sa puissance, hors d’atteinte de toute ruine, dévastation ou conquête. Car, montre Esaïe, ce qui fait la survie et l’avenir d’une nation, sa place, son rang dans le cortège des nations, n’est pas sa puissance. Ce sont les décisions arrêtées de la volonté de Dieu à son sujet. Nul doute que nos dirigeants, si souvent imbus de leur puissance, feraient bien de s’en souvenir !

dimanche 4 janvier 2009

Esaïe 20

Texte biblique

L’année où Tharthan, envoyé par Sargon, roi d’Assyrie, vint assiéger Asdod et s’en empara, en ce temps–là l’Eternel adressa la parole à Esaïe, fils d’Amots, et lui dit : Va, détache le sac de tes reins et ôte tes souliers de tes pieds. Il fit ainsi, marcha nu et déchaussé. Et l’Eternel dit : De même que mon serviteur Esaïe marche nu et déchaussé, ce qui sera dans trois ans un signe et un présage pour l’Egypte et pour l’Ethiopie, de même le roi d’Assyrie emmènera de l’Egypte et de l’Ethiopie captifs et exilés les jeunes hommes et les vieillards, nus et déchaussés, et le dos découvert, à la honte de l’Egypte. Alors on sera dans l’effroi et dans la confusion, à cause de l’Ethiopie en qui l’on avait mis sa confiance, et de l’Egypte dont on se glorifiait. Et les habitants de cette côte diront en ce jour : Voilà ce qu’est devenu l’objet de notre attente, sur lequel nous avions compté pour être secourus, pour être délivrés du roi d’Assyrie ! Comment échapperons–nous ?

Réflexion

Esaïe : l’illustration du message :

Pour enfoncer le clou et marquer les esprits, quant à l’erreur que serait pour Juda le fait de s’appuyer sur l’Egypte et le royaume kouschite pour se défendre contre la menace assyrienne, l’Eternel va demander à Esaïe, par un comportement singulier et frappant, de mettre en scène le destin qui attend les habitants de ces deux royaumes. Marchant nu et déchaussé, Esaïe va mimer et illustrer aux yeux de tout son peuple le sort qui, dit-il, attend aussi bien les égyptiens que les koushites dans les 3 années qui viennent.

La forme avec laquelle l’Eternel a demandé à Esaïe de transmettre son message interpelle sur plusieurs points. Elle souligne d’abord la vérité qui est à la base du christianisme, vérité selon laquelle le messager ne saurait être séparé du message dont il est le porteur. Etre témoin de Dieu ou du Christ ne se résume pas à prêcher ou proclamer l’Evangile, la Parole de Dieu. L’Esprit de Dieu ne se sert pas seulement de nos paroles pour parler, réveiller les consciences ou toucher les cœurs. C’est toute la personne du témoin qui sert de média à Dieu pour illustrer Son message.
Le deuxième point que révèle l’ordre donné à Esaïe nous confronte aux limites qui, dans la bienséance, doivent être les nôtres pour être des témoins crédibles de Dieu. Il semble se dégager de la Bible à ce sujet un principe peu reconnu. Ce principe est que, en cas de situations extrêmes, le Seigneur, semble-t-il, n’hésite pas à demander à Ses témoins d’agir eux aussi de façon extrême, de manière à ce que, par leur comportement hors-normes, le message qui, autrement, passerait inaperçu ou pourrait ne pas être reçu avec la gravité qui s’impose, pénètre dans les esprits avec force.

Notons dans ce même registre les parallèles frappants que sont :
- la perte par Ezéchiel de sa femme : Ezéchiel 24,16
- la mise en scène singulière du même prophète devant tous : Ezéchiel 4
- la marginalité et l’originalité du comportement de Jean-Baptiste : Luc 3
- la colère de Jésus dans le temple : Jean 2,13 à 22
- La folie de la croix de Jésus : 1 Cor 1,23
- L’exubérance du roi David devant l’arche : 2 Sam 6,16

Notons cependant que toute extravagance de comportement du croyant n’a pas toujours sa source en Dieu. Ayant fui chez les philistins, David se comporta comme un dérangé : une conduite due davantage à son incrédulité, dont il dut se repentir, plutôt qu’à l’inspiration divine : 1 Sam 21,13 à 16 ; Psaume 34 . Notons de plus que cette extravagance dans le comportement était rarissime, d’où l’impact qu’elle pouvait produire dans les esprits, ceux qui la constataient ne pouvant être que frappé par l’extrême dans laquelle ces témoins de Dieu, d’habitude si corrects et maîtres d’eux-mêmes, allaient pour faire passer leur message. Cette extrémité nous pose cependant la question de savoir jusqu’où nous-mêmes sommes prêts d’aller dans ce qui s’apparente à de la folie pour Christ : 1 Cor 4,10 ? Jusqu’où également sommes nous prêts à sacrifier l’honneur de notre petite personne pour Lui ? Jésus Lui-même n’a-t-Il pas sacrifié Son honneur pour aller jusqu’à l’extrême, seul prix à payer possible pour le rachat de nos âmes ?

samedi 3 janvier 2009

Esaïe 19,16 à 25


Texte biblique

En ce jour, l’Egypte sera comme des femmes : Elle tremblera et aura peur, En voyant s’agiter la main de l’Eternel des armées, Quand il la lèvera contre elle. Et le pays de Juda sera pour l’Egypte un objet d’effroi : Dès qu’on lui en parlera, elle sera dans l’épouvante, A cause de la résolution prise contre elle par l’Eternel des armées. En ce temps–là, il y aura cinq villes au pays d’Egypte, Qui parleront la langue de Canaan, Et qui jureront par l’Eternel des armées : L’une d’elles sera appelée ville de la destruction. En ce même temps, il y aura un autel à l’Eternel Au milieu du pays d’Egypte, Et sur la frontière un monument à l’Eternel. Ce sera pour l’Eternel des armées un signe et un témoignage Dans le pays d’Egypte ; Ils crieront à l’Eternel à cause des oppresseurs, Et il leur enverra un sauveur et un défenseur pour les délivrer. Et l’Eternel sera connu des Egyptiens, Et les Egyptiens connaîtront l’Eternel en ce jour–là ; Ils feront des sacrifices et des offrandes, Ils feront des vœux à l’Eternel et les accompliront. Ainsi l’Eternel frappera les Egyptiens, Il les frappera, mais il les guérira ; Et ils se convertiront à l’Eternel, Qui les exaucera et les guérira. En ce même temps, il y aura une route d’Egypte en Assyrie : Les Assyriens iront en Egypte, et les Egyptiens en Assyrie, Et les Egyptiens avec les Assyriens serviront l’Eternel. En ce même temps, Israël sera, lui troisième, Uni à l’Egypte et à l’Assyrie, Et ces pays seront l’objet d’une bénédiction. L’Eternel des armées les bénira, en disant : Bénis soient l’Egypte, mon peuple, Et l’Assyrie, œuvre de mes mains, Et Israël, mon héritage !

Réflexion

L’avenir de l’Egypte :

Contrairement à l’annonce faite à propos de Babylone (Ch 12), le chapitre d’Esaïe consacré à l’Egypte termine sur une note positive. Car après avoir été débarrassé de l’influence de ses faux dieux comme de ses spirites, ses médiums, ses occultistes, une œuvre profonde de Dieu se fera dans le pays. Comme il en a déjà été le cas au temps de Moïse, les égyptiens comprendront que le Seigneur unique et véritable est Yahvé, le Dieu d’Israël. En se tournant vers Lui, les égyptiens vont vivre et connaître la même histoire qu’Israël vécu au temps où, sous la tyrannie de Pharaon, Dieu leur envoya Moïse pour les délivrer.

Serait-ce ce vécu du peuple de Dieu, revenu à la mémoire des égyptiens, qui sera la cause de leurs démarches ? Esaïe ne le précise pas, mais une telle possibilité est fort probable. Ce témoignage rendu à l’Egype, ancien oppresseur d’Israël, puis opprimé à son tour et délivré par le Dieu qui délivra Israël au temps de son esclavage en Egypte, est une puissant témoignage à la force qu’exerce l’œuvre de la grâce de Dieu dans la vie de Son peuple auprès de ses oppresseurs. Il n’est pas rare dans l’histoire de voir, sur le plan individuel, le même scénario se reproduire. Car l’oppresseur d’hier peut devenir l’opprimé de demain. Et l’oppresseur d’hier ayant vu de ses propres yeux de quelle manière l’opprimé d’hier a été secouru peut très bien en arriver, au moment où lui aussi passe par l’oppression, à crier à Dieu et à s’adresser à Lui pour le sauver de la même manière qu’il a vu ce Dieu là sauver l’opprimé lorsqu’il était oppresseur.

Le témoignage de l’action de Dieu pour l’Egypte (à laquelle Esaïe ajoute un second encore plus surprenant, l’Assyrie) est, de plus, un témoignage éloquent à l’universalité de la grâce de Dieu. Car si Dieu est d’abord le Dieu d’Israël, Il veut être le Dieu de tous les peuples et de toutes les nations. Il veut que toutes soient délivrées de la puissance de l’oppresseur, le prince de ce monde qui, tantôt utilise l’un pour opprimer l’autre, puis se sert de l’autre pour opprimer l’un. Car que nous soyons l’oppresseur ou l’opprimé d’un temps, nous sommes tous pour l’ennemi de nos âmes des sujets d’oppression dont il se sert parfois comme outils, parfois comme victimes.

La fin du chapitre d’Esaïe nous place devant une perspective mondiale heureuse. Elle témoigne du fait qu’au jour où l’influence spirituelle néfaste, l’ombre qui couvre le monde aura disparu, l’élan presque naturel des cœurs sera de chercher Dieu. Cette fin de chapitre témoigne du fait que, malheureusement pour se faire, il faut que les peuples passent souvent par une grande souffrance. C’est un fait reconnu et certain que personne ou presque ne se tourne vers Dieu sans passer par un chemin de grandes souffrances et de misère, chemin qui est souvent le seul moyen pour ouvrir les yeux, se rendre compte de sa perdition, et saisir soudain l’opportunité que représente le don de la grâce de Dieu pour son salut et sa libération.

Que le Seigneur Dieu d’Abraham qui, en Christ, veut bénir routes les nations donne aujourd’hui à Ses enfants opprimés d’être des témoins de Sa grâce et de Sa puissance auprès de leurs oppresseurs, afin qu’au jour où ceux-ci seront opprimés, ils se souviennent de Lui et crient à Lui pour être sauvé !

vendredi 2 janvier 2009

Esaïe 19,1 à 15



Texte biblique

Oracle sur l’Egypte. Voici, l’Eternel est monté sur une nuée rapide, il vient en Egypte ; Et les idoles de l’Egypte tremblent devant lui, Et le cœur des Egyptiens tombe en défaillance. J’armerai l’Egyptien contre l’Egyptien, Et l’on se battra frère contre frère, ami contre ami, Ville contre ville, royaume contre royaume. L’esprit de l’Egypte disparaîtra du milieu d’elle, Et j’anéantirai son conseil ; On consultera les idoles et les enchanteurs, Ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l’avenir. Et je livrerai l’Egypte entre les mains d’un maître sévère ; Un roi cruel dominera sur eux, Dit le Seigneur, l’Eternel des armées. Les eaux de la mer tariront, Le fleuve deviendra sec et aride ; Les rivières seront infectes, Les canaux de l’Egypte seront bas et desséchés, Les joncs et les roseaux se flétriront. Ce ne sera que nudité le long du fleuve, à l’embouchure du fleuve ; Tout ce qui aura été semé près du fleuve se desséchera, Se réduira en poussière et périra. Les pêcheurs gémiront, Tous ceux qui jettent l’hameçon dans le fleuve se lamenteront, Et ceux qui étendent des filets sur les eaux seront désolés. Ceux qui travaillent le lin peigné Et qui tissent des étoffes blanches seront confus. Les soutiens du pays seront dans l’abattement, Tous les mercenaires auront l’âme attristée. Les princes de Tsoan ne sont que des insensés, Les sages conseillers de Pharaon forment un conseil stupide. Comment osez–vous dire à Pharaon : Je suis fils des sages, fils des anciens rois ? Où sont–ils donc tes sages ? Qu’ils te fassent des révélations, Et qu’on apprenne ce que l’Eternel des armées a résolu contre l’Egypte. Les princes de Tsoan sont fous, Les princes de Noph sont dans l’illusion, Les chefs des tribus égarent l’Egypte ; L’Eternel a répandu au milieu d’elle un esprit de vertige, Pour qu’ils fassent chanceler les Egyptiens dans tous leurs actes, Comme un homme ivre chancelle en vomissant. Et l’Egypte sera hors d’état de faire Ce que font la tête et la queue, La branche de palmier et le roseau.

Réflexion

Sentence contre l’Egypte :

Mis à part les Koushites qui envoyèrent des messagers vers Juda pour leur proposer une alliance contre l’envahisseur assyrien, un autre peuple pouvait, à l’époque où Esaïe écrit, représenter aux yeux de Juda une source de salut possible pour lui. Ce peuple était l’Egypte. Sennachérib d’ailleurs, voyant la fermeté dont faisait preuve Ezéchias face à l’armée impressionnante qui se tenait devant Jérusalem, prête à l’envahir, en était convaincu : certainement, le roi de Juda avait traité une alliance avec l’Egypte et s’attendait, de manière imminente, à être secouru par elle : 2 Rois 18,21. Ce témoignage indirect rendu à l’Egypte souligne à quel point, à l’époque à laquelle se situent ces événements, l’Egypte représentait une puissance non négligeable dans le panorama des forces en présence.

Comme pour ce qui concerne la proposition d’alliance faite par les Koushites, la prophétie d’Esaïe sur l’Egypte a un seul but : dissuader Juda de recourir à elle pour se sortir du mauvais pas dans laquelle se trouve la nation. C’est l’Eternel et l’Eternel seul qui veut être l’appui de Son peuple. Sans le savoir, Sennachérib a raison. Il exprime à sa manière, et malgré l’orgueil que revêt le contenu de ses propos, l’opinion qui est aussi celle de Dieu au sujet de cet appui auquel Juda pourrait être tenté d’avoir recours : l’Egypte est un roseau fragile et l’appui que serait tenté de chercher auprès d’elle Juda ne pourra se traduire, à terme, que par la déception. Preuve en est par la ruine que, à l’avance, Esaïe annonce de manière prophétique sur elle.

La ruine annoncée de l’Egypte :

Esaïe l’annonce. Contrairement à ce qu’on pourrait supposer, l’Egypte n’aura même pas besoin d’une puissance extérieure pour être ruinée. C’est, au travers d’une guerre civile, en son sein, de l’intérieur même du pays que viendra la ruine. Les forces de division interne au pays suffiront à elles seules pour détruire la puissance immémoriale de l’Egypte. La ruine de l’Egypte, précise Esaïe, ne sera pas seulement une ruine sur le plan politique. Elle sera d’abord et surtout un jugement spirituel et divin sur toute la puissance occulte qui, jusqu’à ce jour, avait fait de l’Egypte la puissance qu’elle était.

La prophétie d’Esaïe est intéressante en ce qu’elle établit un lien direct entre les événements qui, dans l’histoire d’une nation, se passent sur le plan visible (politique) et ceux qui relèvent du plan invisible et spirituel. Le prophète Amos l’écrit clairement : aucun malheur ne frappe un peuple, une ville sans que l’Eternel en soit l’auteur : Amos 3,6. Il y a un lien de cause à effet spirituel entre ce qui se déroule sur le plan historique dans la vie d’une nation et l’action invisible de Dieu dans le monde spirituel au sujet de cette nation.

Ce lien apparaît nettement dans le symbole qui, dans la ruine qui atteint l’Egypte, est le premier visé : le Nil, véritable dieu pour l’Egypte. Le fleuve, symbole de la vie et de la fertilité de la nation, va être asséché pour le malheur de tous ses habitants. Ce lien apparaît ensuite dans la mise en évidence du caractère stupide des conseillers occultes du souverain. Ces sages initiés, tels qu’ils aiment eux-mêmes s’appeler, se révéleront être à terme des conseillers stupides, imbéciles, incapables de discerner les temps dans lesquels ils vivent et de comprendre, derrière les événements, le projet que le Seigneur est en train d’accomplir contre eux !

Le monde dans lequel nous vivons n’est peut-être pas différent de l’Egypte. Il semble que, derrière ce qui se passe sur le plan politique, toutes sortes d’organisation occultes complotent pour instaurer leur règne sur le monde. Ces gens, à l’image des conseillers occultes de l’Egypte, ne savent pas que le Seigneur rit et se moque d’eux. Puis, dans sa colère, Il se lèvera et les épouvantera, leur disant : C’est Moi qui ait oint Mon Roi sur ma montagne sainte ! Je ne veux pas du vôtre : Psaume 2. Que le jour du règne de Ton Messie vienne bientôt, ô Dieu !