lundi 5 janvier 2009

Esaïe 21,1 à 10


Texte biblique

Oracle sur le désert de la mer. Comme s’avance l’ouragan du midi, Il vient du désert, du pays redoutable. Une vision terrible m’a été révélée. L’oppresseur opprime, le dévastateur dévaste. –Monte, Elam ! Assiège, Médie ! Je fais cesser tous les soupirs. – C’est pourquoi mes reins sont remplis d’angoisses ; Des douleurs me saisissent, Comme les douleurs d’une femme en travail ; Les spasmes m’empêchent d’entendre, Le tremblement m’empêche de voir. Mon cœur est troublé, La terreur s’empare de moi ; La nuit de mes plaisirs devient une nuit d’épouvante. On dresse la table, la garde veille, on mange, on boit… Debout, princes ! oignez le bouclier ! Car ainsi m’a parlé le Seigneur : Va, place la sentinelle ; Qu’elle annonce ce qu’elle verra. – Elle vit de la cavalerie, des cavaliers deux à deux, Des cavaliers sur des ânes, des cavaliers sur des chameaux ; Et elle était attentive, très attentive. Puis elle s’écria, comme un lion : Seigneur, je me tiens sur la tour toute la journée, Et je suis à mon poste toutes les nuits ; Et voici, il vient de la cavalerie, des cavaliers deux à deux ! Elle prit encore la parole, et dit : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone, Et toutes les images de ses dieux sont brisées par terre ! – O mon peuple, qui as été battu comme du grain dans mon aire ! Ce que j’ai appris de l’Eternel des armées, Dieu d’Israël, Je vous l’ai annoncé.

Réflexion

Sentence sur la chute de Babylone :

Poursuivant dans le registre des chapitres précédents, Esaïe revient ici sur la chute imminente de Babylone, la puissance dominante de l’époque. Si les prophéties d’Esaïe sur les nations de ces chapitres recèlent en elles-mêmes bien des applications et enseignements spirituels qui dépassent le contexte immédiat dans lequel elles ont été formulées, il ne faut pas pour autant éluder celui-ci. Car, si le ministère prophétique d’Esaïe s’étend bien au-delà de son présent, Esaïe a aussi et d’abord été établi prophète pour son temps. Les situations qu’il annonce sont porteuses de réalités concrètes et immédiates pour ceux à qui, en son temps, elles s’adressent. Ce n’est qu’en second lieu que, pourrait-on dire, elles s’adressent à nous et, qu’à travers elles, nous pouvons tirer des principes applicables aux temps dans lesquels nous vivons. Nos Babylone à nous sont différentes. Elles portent un autre nom. Mais la Parole de Dieu, quant à elle, reste la même. C’est pourquoi, les principes et les réalités qui sous-tendent l’action de Dieu restent vrais. D’où, malgré la vieillesse des textes et des faits relatés, leur actualité permanente.

C’est, de manière très concrète et précise qu’Esaïe décrit ici une fois de plus de quelle manière Babylone va tomber. L’histoire passée, chacun peut constater la justesse des annonces faites par le prophète. Dès le début de sa vision, Esaïe précise clairement d’où surgira pour Babylone la puissance qui la mettra à terre. Cette puissance, dit Esaïe, n’est pas au départ une puissance qui lui sera hostile, mais alliée. C’est une puissance qui la trahira, la puissance voisine qui se trouve juste de l’autre côté de sa frontière : la puissance des Mèdes et des Perses. Esaïe poursuit dans sa vision en décrivant l’épouvante, l’effroi qui saisira alors les babyloniens à la vue de cette armée immense pénétrant sur leur territoire pour les ravager. Un 2ème point qui ressort de la description d’Esaïe, et qui justifie cet effroi qui aura saisi les babyloniens, est la rapidité avec laquelle cette conquête se fera. On aurait pu s’attendre à ce que, forte comme elle était, la conquête de Babylone se fasse progressivement. Tel n’est pas le cas ! Car c’est d’un coup, en une seule nuit que, de puissance souveraine qu’elle était, Babylone tombe et soit réduite à néant : cf Daniel, ch 5.

La prophétie d’Esaïe est un sévère avertissement à toute nation pensant, comme Babylone, être, à cause de sa puissance, hors d’atteinte de toute ruine, dévastation ou conquête. Car, montre Esaïe, ce qui fait la survie et l’avenir d’une nation, sa place, son rang dans le cortège des nations, n’est pas sa puissance. Ce sont les décisions arrêtées de la volonté de Dieu à son sujet. Nul doute que nos dirigeants, si souvent imbus de leur puissance, feraient bien de s’en souvenir !

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