dimanche 2 août 2009

Esaïe 59,9 à 15


Texte biblique

C’est pourquoi l’arrêt de délivrance est loin de nous, Et le salut ne nous atteint pas ; Nous attendons la lumière, et voici les ténèbres, La clarté, et nous marchons dans l’obscurité. Nous tâtonnons comme des aveugles le long d’un mur, Nous tâtonnons comme ceux qui n’ont point d’yeux ; Nous chancelons à midi comme de nuit, Au milieu de l’abondance nous ressemblons à des morts. Nous grondons tous comme des ours, Nous gémissons comme des colombes ; Nous attendons la délivrance, et elle n’est pas là, Le salut, et il est loin de nous. Car nos transgressions sont nombreuses devant toi, Et nos péchés témoignent contre nous ; Nos transgressions sont avec nous, Et nous connaissons nos crimes. Nous avons été coupables et infidèles envers l’Eternel, Nous avons abandonné notre Dieu ; Nous avons proféré la violence et la révolte, Conçu et médité dans le cœur des paroles de mensonge ; Et la délivrance s’est retirée, Et le salut se tient éloigné ; Car la vérité trébuche sur la place publique, Et la droiture ne peut approcher. La vérité a disparu, Et celui qui s'éloigne du mal est dépouillé. –L'Eternel voit, d'un regard indigné, Qu'il n'y a plus de droiture.

Réflexion

Conséquences et confessions

Si, pour un temps, le fait de vivre dans le péché plonge ceux qui s’y adonnent dans une sorte d’inconscience les rendant aveugles sur les effets à long terme de leur situation, l’heure vient cependant où, comme le fils prodigue : Luc 15,17, il faut se réveiller et réaliser où nos chemins nous ont conduit. C’est ce qui se produit ici. C’est l’heure alors de faire le bilan de sa situation et, partant de cela, d’en reconnaître les causes profondes et de les confesser à Dieu. Le péché portant en lui-même sa propre sentence envers celui qui le commet, c’est le moyen premier que Dieu utilise pour affliger ses auteurs et les pousser ainsi à revenir à Lui.

Le constat que dresse le peuple sur sa situation est éloquent. Il traduit pour nous tous les effets que, inévitablement, le péché entraîne dans son sillage sur le plan aussi bien personnel que communautaire. Ce sont :

- l’injustice. Il est en effet impossible que la justice règne là où le péché domine. Aussi le peuple qui s’éloigne de Dieu doit le savoir : s’éloigner de Lui, c’est fatalement quitter le droit et entrer dans une société où, seul, le profit compte. Nous ne pouvons nous en prendre qu’à nous-mêmes lorsque, délaissant Dieu, nous souffrons ensuite, sur le plan de la communauté, de l’injustice.

- les ténèbres : ils sont la conséquence directe de l’injustice. Comment en effet une société dominée par l’injustice, ayant renié Celui qui est la source du droit, pourrait-elle avoir l’intelligence pour trouver les solutions dont elle a besoin pour résoudre ses problèmes internes.
l’insatisfaction et le mécontentement : ils sont l’aboutissement inévitable, comme on le voit aujourd’hui, du règne du profit et de l’injustice. Une société qui est en révolte contre Dieu et sa loi ne peut finir par qu’engendrer, à plus ou moins long terme des gens amers, frustrés et révoltés. D’où la grogne et le mécontentement social permanent qui caractérise nos sociétés sécularisées.

Constater la misère et l’état déplorable dans lesquels on est, est une chose. En reconnaître les causes véritables en est une autre. C’est là pourtant le pas qu’il faut impérativement franchir pour que, du constat, on aille ensuite vers le pardon et la guérison. C’est ici, heure bénie, ce que fait le peuple. La confession que fait ici le peuple nous rappelle ainsi que tant que le péché n’est pas vu et jugé à la lumière de notre relation avec Dieu, il n’y a pour nous ni repentance véritable, ni possibilité d’une restauration véritable. Ce qui fait que le péché est péché, c’est d’abord que c’est à l’égard de Dieu qu’il est une faute, un abandon ou une trahison. " Envers Toi seul j’ai péché, dit David après son adultère avec Bath-Shéba : Psaume 51,6. " Seule une confession de ce type peut satisfaire Dieu, car elle est exactement ce dont le Saint-Esprit cherche en premier lieu à nous convaincre : Jean 16,8-9. Justes dans notre appréciation des choses, la porte est désormais ouverte à l’œuvre de grâce et de rédemption toujours renouvelée de Dieu pour nous. C’est ce dont témoigne la suite du chapitre.

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