jeudi 20 août 2009

Esaïe 66,18 à 24


Texte biblique

Je connais leurs œuvres et leurs pensées. Le temps est venu de rassembler toutes les nations Et toutes les langues ; Elles viendront et verront ma gloire. Je mettrai un signe parmi elles, Et j’enverrai leurs réchappés vers les nations, A Tarsis, à Pul et à Lud, qui tirent de l’arc, A Tubal et à Javan, Aux îles lointaines, Qui jamais n’ont entendu parler de moi, Et qui n’ont pas vu ma gloire ; Et ils publieront ma gloire parmi les nations. Ils amèneront tous vos frères du milieu de toutes les nations, En offrande à l’Eternel, Sur des chevaux, des chars et des litières, Sur des mulets et des dromadaires, A ma montagne sainte, A Jérusalem, dit l’Eternel, Comme les enfants d’Israël apportent leur offrande, Dans un vase pur, A la maison de l’Eternel. Et je prendrai aussi parmi eux Des sacrificateurs, des Lévites, dit l’Eternel. Car, comme les nouveaux cieux Et la nouvelle terre que je vais créer Subsisteront devant moi, dit l’Eternel, Ainsi subsisteront votre postérité et votre nom. A chaque nouvelle lune et à chaque sabbat, Toute chair viendra se prosterner devant moi, dit l’Eternel. Et quand on sortira, on verra Les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi ; Car leur ver ne mourra point, et leur feu ne s’éteindra point ; Et ils seront pour toute chair un objet d’horreur.

Réflexion

Le grand rassemblement et le tri final

Si le jugement des idolâtres est une nécessité dans le processus d’instauration du règne de Dieu, il n’est pas fort heureusement la note sur laquelle se termine l’histoire de la relation de l’homme avec Dieu. Le jugement a pour objectif de régler la question du péché. Or, on le sait, le péché n’est pas entré dans le monde à l’origine des choses, mais plus tard. Il y avait, avant le péché, un dessein de Dieu excellent, très bon pour l’homme. La question du péché réglée par le jugement, la porte est maintenant ouverte pour que le dessein originel de Dieu s’accomplisse.

Quel est ce dessein, si ce n’est pour Dieu de régner et de vivre avec et parmi les Siens ? Tout obstacle ôté, l’heure est enfin venue pour que, par Son Messie, le règne de Dieu vienne et s’établisse parmi les nations. Devenu le centre politique et spirituel du monde, Jérusalem verra alors affluer vers elle des hommes de tout peuple et de toute langue venir pour voir la gloire du Oint et du Messie de Dieu : Jésus, Son Fils. Alors s’opérera parmi les peuples l’œuvre d’évangélisation inachevée par l’Eglise. Des hommes et des femmes seront encore envoyés au loin pour parler, enseigner, témoigner avec un succès total de la gloire de Celui qui, régnant à Jérusalem, est le Roi de toute la terre. Plus personne ici-bas ne pourra désormais prétexter ne pas avoir cru en Lui pour ne pas avoir entendu parler de Lui. Un cortège interminable d’hommes de tous les peuples se rendra sans cesse à Jérusalem pour Lui apporter de partout à la fois son hommage et ses offrandes. Autre nouveauté : alors que, jusque là, l’accès au sacerdoce et à la prêtrise dans le temple était réservé aux seuls lévites, des hommes de tous les peuples officieront avec eux auprès de Lui.

Bien que magnifique et incomparable en joie, en paix, comme en gloire, le temps de la royauté du Messie ici-bas reste malgré tout un temps dans lequel il sera impossible d’effacer totalement la trace du péché. Esaïe le dit ici de façon induite. Ce n’est pas ici-bas, sur cette terre où le péché a régné pendant de si longs siècles, que s’établira pour toujours le règne de Dieu, mais dans la création nouvelle, la nouvelle terre et les nouveaux cieux à venir. Aussi, bien que le temps de la royauté du Messie soit sans conteste l’âge d’or de l’humanité, cet âge reste entaché par une ombre. Comme un avertissement pour ceux qui oublieraient de quoi a été faite toute l’histoire, il nous est dit qu’après être entré à Jérusalem pour rendre gloire et honneur au Roi, ceux qui en sortiront ne pourront éviter d’être confronté à l’horrible et triste vision des cadavres de ceux qui se seront révoltés contre Sa majesté. Jusqu’à la fin ici-bas, les hommes resteront libres de leurs choix et de leurs vies. La triste réalité de ce qu’est le péché, une fois de plus, s’imposera. Sans même être soumis à l’influence de Satan, alors qu’ils auront sous leurs yeux le Roi et qu’ils ne pourront que constater les fruits sur toute la terre de l’excellence et des bienfaits de Sa royauté, des hommes trouveront encore en eux-mêmes suffisamment de ressources de mal pour oser se rebeller contre Lui. Le jugement et sa sanction seront immédiats. La pratique et l’exercice du péché seront confrontés à une justice dont le degré de tolérance à son égard sera réduit à zéro. Si le règne du Christ sera un règne de joie, de paix et de gloire, il sera ici-bas aussi un règne de fer : Psaume 2,9 à 11. C’est en frissonnant de crainte que Ses serviteurs éclateront d’allégresse dans Sa présence. C’est pourquoi, aussi glorieux soit ce règne, il ne sera que le prélude de celui qui viendra, règne de l’Amour duquel toute crainte est désormais bannie : 1 Jean 4,18.

Oui ! O Dieu, que Ton règne vienne sur la terre, puis dans les cieux !

mercredi 19 août 2009

Esaïe 66,15 à 17


Texte biblique

Car voici, l’Eternel arrive dans un feu, Et ses chars sont comme un tourbillon ; Il convertit sa colère en un brasier, Et ses menaces en flammes de feu. C’est par le feu que l’Eternel exerce ses jugements, C’est par son glaive qu’il châtie toute chair ; Et ceux que tuera l’Eternel seront en grand nombre. Ceux qui se sanctifient et se purifient dans les jardins, Au milieu desquels ils vont un à un, Qui mangent de la chair de porc, Des choses abominables et des souris, Tous ceux–là périront, dit l'Eternel.

Réflexion

Jour de jugement pour les rebelles

Si la venue du Seigneur dans Son règne sera pour Ses serviteurs synonyme de joie, il n’en sera pas de même pour tous ceux qui seront plongés dans leurs pratiques idolâtres et outrageantes à Son égard. Pour tous, en effet, le jour du Seigneur sera un jour de vérité et de rétribution. Pour les justes, tous ceux dont la foi s’est nourrie, pendant les longues années où ils ont du endurer et faire face aux moqueries et à l’opposition des incroyants, de l’espérance de la venue de ce jour, ce jour de vérité sera celui de la concrétisation de leur attente. Dieu leur donnera en ce jour d’entrer en pleine possession de leur héritage. Pour les idolâtres, ce même jour de vérité sera un jour de condamnation, condamnation de leurs péchés et du mauvais placement qu’ils auront fait dans leur foi au jour où, entendant la parole de Dieu dont il leur était rendu témoignage, ils ont refusé d’y adhérer.

De ce double effet de la venue du Seigneur pour les justes et les injustes, nous pouvons retirer deux leçons :

- la 1ère est qu’il n’y aura pas, de la part de Dieu, deux mais un seul principe directeur guidant la rétribution qu’Il donnera aux justes et aux injustes. C’est sur la base d’une entière équité que, en ce jour, chacun recevra selon ce qui lui est dû. Le face à face avec le Dieu de l’éternité est un face à face avec la Vérité auquel nul, quelles que soient les excuses qu’il pourrait avancer, ne pourra échapper.

- La seconde est que ce qui, venant de Dieu, provoquera la souffrance des réprouvés, sera de l’autre côté ce qui sera à la source de la joie des justes. Comme le même feu réchauffe et réjouit celui qui a l’intelligence de se tenir à bonne distance de son brasier, et peut dans le même temps consumer dans des souffrances insupportables celui fait preuve d’audace, d’imprudence et d’arrogance à son égard, ainsi en est-il des effets de la présence et de la manifestation de la gloire de Dieu envers les élus et les réprouvés.

Bénit soit Dieu pour la parfaite justice qui, en tout temps, oriente les actes de jugement et les décisions de salut qui émanent de Sa volonté !
 

mardi 18 août 2009

Esaïe 66,7 à 14


Texte biblique

Avant d’éprouver les douleurs, Elle a enfanté ; Avant que les souffrances lui vinssent, Elle a donné naissance à un fils. Qui a jamais entendu pareille chose ? Qui a jamais vu rien de semblable ? Un pays peut–il naître en un jour ? Une nation est–elle enfantée d'un seul coup ? A peine en travail, Sion a enfanté ses fils ! Ouvrirais–je le sein maternel, Pour ne pas laisser enfanter ? dit l'Eternel ; Moi, qui fais naître, Empêcherais–je d'enfanter ? dit ton Dieu. Réjouissez–vous avec Jérusalem, Faites d'elle le sujet de votre allégresse, Vous tous qui l'aimez ; Tressaillez avec elle de joie, Vous tous qui menez deuil sur elle ; Afin que vous soyez nourris et rassasiés Du lait de ses consolations, Afin que vous savouriez avec bonheur La plénitude de sa gloire. Car ainsi parle l’Eternel : Voici, je dirigerai vers elle la paix comme un fleuve, Et la gloire des nations comme un torrent débordé, Et vous serez allaités ; Vous serez portés sur les bras, Et caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère console, Ainsi je vous consolerai ; Vous serez consolés dans Jérusalem. Vous le verrez, et votre cœur sera dans la joie, Et vos os reprendront de la vigueur comme l’herbe ; L’Eternel manifestera sa puissance envers ses serviteurs, Mais il fera sentir sa colère à ses ennemis.

Réflexion

Jérusalem, mère du Messie et joie des élus

Si l’attente de la réalisation de leur espérance sera pour les justes un temps où ils devront subir les railleries des incrédules et des moqueurs, la honte et la plus grande confusion régneront dans leur camp au jour soudain où la promesse de Dieu au sujet de Son règne s’accomplira. Car, contrairement à la logique évolutionniste qui veut que ce soit graduellement et progressivement que l’on passe pratiquement du néant à l’accompli, c’est immédiatement, en un instant, comme il en est d’ailleurs du phénomène spirituel de la nouvelle naissance, que les promesses séculaires de Dieu au sujet de Son règne parmi les Siens à Jérusalem se réaliseront. Jusqu’alors battu, humilié, rayé même de la carte du monde, en un seul jour Israël, mère du Messie, se verra renaître.

Alors que pendant des siècles Israël n’était plus, la prophétie d’Esaïe l’indique ici clairement : sa renaissance comme nation est le signe, l’étape première de l’instauration du règne qui vient. Israël, de nouveau présente en tant que nation sur la carte du monde, aucune puissance n’a désormais le pouvoir de l’en ôter. Israël de nouveau présent, la condition première de l’instauration du Règne du Messie est remplie. Cette étape passée, ce règne ne tardera pas !

Sans délai, après la renaissance du pays, la prophétie nous transporte à Jérusalem, la capitale du grand Roi. Car l’un ne saurait aller sans l’autre. Israël et Jérusalem ne font qu’un, l’un étant, pour ainsi dire le corps, l’autre le cœur. Autrefois sujet de la concentration de toutes les animosités des nations contre Israël, Jérusalem, capitale du grand Roi, sera, au temps de l’établissement de Son règne, la capitale de la joie. Du monde entier, ceux qui, jusque là, la pleuraient et menaient deuil sur elle accourront, portés par les peuples et les nations, et seront consolés. Car c’est chez elle, à partir d’elle, que le Roi établira Son règne, un règne désormais incontesté. Capitale du monde, Jérusalem sera alors la garantie de sa paix et le sujet de toute ses gloires. S’accomplira alors le chant des pèlerins montant chaque année à la ville sainte, chant qui nous est rapporté par David dans le psaume 122. Que ta paix, Jérusalem, vienne bientôt !

lundi 17 août 2009

Esaïe 66,5 et 6


Texte biblique

Ecoutez la parole de l'Eternel, Vous qui craignez sa parole. Voici ce que disent vos frères, Qui vous haïssent et vous repoussent A cause de mon nom : Que l'Eternel montre sa gloire, Et que nous voyions votre joie ! –Mais ils seront confondus. Une voix éclatante sort de la ville, Une voix sort du temple. C’est la voix de l’Eternel, Qui paie à ses ennemis leur salaire.

Réflexion

Honte aux moqueurs

Bien que le temps de l’attente de la manifestation du Seigneur soit un temps d’espérance profonde pour ceux qui Lui sont attachés, c’est aussi, à cause des sarcasmes dont ils sont l’objet de la part des moqueurs un temps difficile. De diverses manières, en effet, la Bible en témoigne : plus le temps de la manifestation en gloire du Seigneur est proche, plus, semble-t-il, les véritables enfants de Dieu, tendus tout entier dans leur foi vers la venue de ce jour, seront l’objet des railleries et des moqueries de leurs frères de sang : 2 Pierre 3,3-4 ; 1 Pierre 3,20. Quelque part, cette division marquée de la société en deux camps, le camp des fidèles et celui des incrédules, a un mérite : celui de mettre en lumière avant l’heure, c’est-à-dire avant la venue du jugement, la réalité spirituelle qui habite dans les cœurs.

Si telle est la situation, nous ne devons donc pas nous en étonner. Au contraire, dit le Seigneur ! Nous qui, sans le voir encore, Le craignons et tremblons à sa Parole, à cause de la crainte qui nous habite de Lui déplaire, seront de ceux qui, contrairement aux incrédules, ne trembleront pas lorsqu’Il paraîtra. Car le Seigneur vient ! Il sort de Son temple et Sa rétribution est avec Lui pour rendre à chacun selon ce qu’il mérite : la honte aux moqueurs, la joie à ceux qui L’attendent ! Que bientôt Ton règne vienne, ô Dieu, et que dans cette attente mon cœur ne fléchisse pas dans la passion et l’attachement qu’il a pour Ta personne !

dimanche 16 août 2009

Esaïe 66,3 et 4


Texte biblique

Celui qui immole un bœuf est comme celui qui tuerait un homme, Celui qui sacrifie un agneau est comme celui qui romprait la nuque à un chien, Celui qui présente une offrande est comme celui qui répandrait du sang de porc, Celui qui brûle de l'encens est comme celui qui adorerait des idoles ; Tous ceux–là se complaisent dans leurs voies, Et leur âme trouve du plaisir dans leurs abominations. Moi aussi, je me complairai dans leur infortune, Et je ferai venir sur eux ce qui cause leur effroi, Parce que j’ai appelé, et qu’ils n’ont point répondu, Parce que j’ai parlé, et qu’ils n’ont point écouté ; Mais ils ont fait ce qui est mal à mes yeux, Et ils ont choisi ce qui me déplaît.

Réflexion

Simulacre de piété et conséquences

Poursuivant (cf Ch 65) dans le thème de la distinction qu’Il fait entre ceux qu’Il reconnaît comme Ses serviteurs, ceux qui Le craignent, et les autres parmi Son peuple, l’Eternel témoigne de ce que sont à Ses yeux et à Son cœur les actes formalistes de piété que pratiquent les faux adorateurs : une abomination totale. Se faisant, l’Eternel ne dit ici pas autre chose que ce que Jésus dira des siècles plus tard à la samaritaine : les vrais adorateurs sont ceux qui adorent à la fois en esprit et en vérité. Ce sont là les seuls et vrais adorateurs que le Père recherche : Jean 4,23-24. Parce qu’elle est un tout qui englobe à la fois vie et acte, cœur et pratique, il est impossible que la piété qui ne consiste à rendre à Dieu l’honneur et la gloire qui Lui est due que par la forme, puisse Le satisfaire. Dans ce domaine comme dans tous les autres, nous devons constamment nous souvenir de la parole de l’Eternel dite à Samuel au moment du choix du successeur de Saül : l’Eternel ne regarde pas à ce qui frappe les yeux, mais au cœur : 1 Sam 16,7. Les exemples d’approbation et de désapprobation de la vraie et de la fausse piété abondent dans la Bible, et plus particulièrement dans les Evangiles. Citons parmi eux, dans le sens positif, les actes de piété de la pauvre veuve : Marc 12,42-43, l’offrande de parfum de Marie de Béthanie : Jean 12,1 à 3 ; dans le sens négatif, la réaction de Judas : Jean 12,5-6, le comportement des scribes et des pharisiens en général : Marc 7,1 à 13 de Caïn : Genèse 4,1 à 8. Souvenons-nous pour nous-mêmes que notre piété, nos actes d’adoration envers Dieu, nos prières n’ont de sens et de valeur que s’ils sont par ailleurs le reflet dans le concret de notre désir pratique d’honorer Dieu par toute notre vie : cf Prov 28,9. Que Dieu nous donne d’être un dans notre vie comme Il l’est Lui dans tout ce qu’Il est, dit et fait !

Parce que la piété de nombreux juifs était un simulacre, Dieu avertit ceux qui peuvent tromper les autres par l’apparence qu’ils ne Le trompent pas, Lui. C’est à l’aune, au critère de l’obéissance à sa Parole que Dieu juge de notre piété, non aux actes religieux que nous accomplissons. Cette obéissance, Dieu ne la veut ni contrainte, ni forcée : elle doit être l’expression de ce qui est pour nous notre plaisir le plus grand. Dieu le dit ici clairement : c’est dans la différence de ce à quoi ils s’affectionnent que se fait la distinction réelle entre ceux qui L’adorent authentiquement et les autres. Il est en effet impossible d’aimer Dieu et le péché, de s’affectionner aux choses qui relèvent de Dieu et celles qui contribuent à la satisfaction de la chair : Rom 8,5. Ceux qui vivent selon la chair ne sauraient plaire à Dieu, puisqu’ils se plaisent dans des choses qui sont contraires à Sa nature ! Que le Seigneur me donne dans Sa grâce de haïr le péché et de m’attacher toujours plus fortement à ce qui vient de Lui et va vers Lui ! Qu’Il soit béni pour la beauté et la richesse de tous Ses trésors !

samedi 15 août 2009

Esaïe 66,1 et 2


Texte biblique

Ainsi parle l'Eternel : Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez–vous me bâtir, Et quel lieu me donneriez–vous pour demeure ? Toutes ces choses, ma main les a faites, Et toutes ont reçu l’existence, dit l’Eternel. Voici sur qui je porterai mes regards : Sur celui qui souffre et qui a l’esprit abattu, Sur celui qui craint ma parole.

Réflexion

La grandeur de Dieu :

Après avoir décrit ce que sera le monde sous la domination du Serviteur, l’Eternel interroge ici Son peuple sur une idée à travers laquelle Il veut mettre en valeur à la fois le principe de Sa souveraineté, ce qui fait de Lui l’Unique et le Tout Autre, et celui de la grâce, seul principe au travers duquel la relation que nous pouvons avoir avec Lui repose. Le premier principe, celui de la souveraineté, de l’expression de la majesté de Dieu, est lié à ce que l’on pourrait appeler en langage humain au siège social de Dieu, le lieu de Sa résidence, lieu à partir duquel aussi Il exerce Sa domination sur l’univers. Si, pour les souverains de ce monde, l’exercice de l’autorité, du pouvoir se fait à partir d’un lieu précis, lieu désigné et reconnu comme tel par la force du mouvement de l’histoire du peuple auquel il se réfère (l’Elysée pour le Président français, la Maison Blanche pour celui des Etats-Unis, le Vatican pour le pape…), il ne peut en être ainsi pour le Roi des rois ou le Souverain des souverains. Quoi que Dieu possède, l’Eternel le rappelle ici : rien de ce qu’Il a n’est le fruit de l’héritage de l’histoire ou du travail de l’homme. La souveraineté que Dieu exerce sur l’univers n’est et ne sera jamais le résultat du mouvement de l’histoire qui fera que, tout à coup, ce sera Lui qui sera propulsé à la place la plus élevée. En vérité, dès le début, Il est Lui le Souverain, ce qui implique que les choses soient à Son service, non comme le résultat du travail séculaire de Dieu dans l’histoire, mais de fait et parce que d’abord, c’est Lui qui en est l’origine. Quelle que soit la force du désir qui anime l’homme épris de Dieu, Dieu ne peut recevoir de lui que ce que Lui-même possédait déjà et qu’Il a mis dans sa main. Si ! pourtant, dit Dieu de manière induite, l’homme va tout de même apporter quelque chose à la gloire et à la grandeur de Dieu. Paradoxe incroyable si l’on considère l’histoire des hommes avec tout le cortège de souffrances et d’abominations issu de l’entrée du péché dans le monde, Dieu dit ici que si, de toujours, le ciel est Son trône, la terre, quant à elle est Son marchepied, le support au travers duquel Sa gloire, pourtant infinie et complète en elle-même dès l’origine, sera rehaussée. Voilà ce à quoi servira in fine toute l’histoire tourmentée de notre humanité et les projets subtils et maléfiques du Malin. Que cette certitude de la victoire complète de Dieu, rendue possible par la mort de Christ, victoire par laquelle Sa gloire sera magnifiée au-delà de ce qu’elle est par nature, soit la vérité qui, constamment, habite notre esprit et illumine notre foi !

Si le principe de Sa totale souveraineté, tel que défini dans les termes ci-dessus, est le principe premier par lequel Dieu désire que nous pensions les conditions de Sa royauté, il induit automatiquement que ce soit sur la base du principe de la grâce seule que nous est garantie Sa présence avec nous. Aussi, pour bien mettre en évidence la complémentarité des deux principes, Dieu, après avoir affirmé sur quelle base il se doit de concevoir l’exercice de Sa souveraineté, indique-t-Il qui sont, parmi les humains, ceux qui, plus que tous les autres, attirent Son attention. De la hauteur la plus élevée à laquelle Sa souveraineté nous avait propulsé, Dieu nous ramène, selon le principe de la grâce, à la profondeur. Oui ! Dieu, naturellement, en vertu de Sa majesté, habite les lieux les plus élevés ; mais, pour ce qui est de Sa présence parmi nous, c’est avec les hommes à l’esprit abattu, ceux qui le craignent et qui tremblent à Sa Parole qu’Il se complaît : Esaïe 57,15. Du haut jusqu’en bas et du bas jusqu’en haut, quel que soit le niveau où Il nous trouve, Dieu est là. Il sait tout, connaît, tout, remplit tout. Il n’y a aucun lieu, aucun endroit, aucun niveau où il ne nous serait possible de Le connaître, d’entrer en communion avec Lui. Des chérubins qui sont près de Son trône aux pécheurs se connaissant comme les plus misérables, la grâce de Dieu nous permet d’entrer en relation personnelle avec Lui… avec de la part de Dieu, un penchant plus accentué pour celui qui se tient dans la poussière devant Lui. Tout cela, particulièrement pour les pécheurs que nous sommes, vient de Dieu qui nous a réconciliés avec Lui par le Christ : 2 Cor 5,18, afin qu’en Lui soit récapitulé ce qui est dans les cieux, au plus élevé, et ce qui est sur la terre, au plus bas : Ephés 1,10. Que Dieu me donne chaque jour là où je suis, physiquement comme dans mon état spirituel du moment, de Le chercher.

vendredi 14 août 2009

Esaïe 65,13 à 25


Texte biblique

C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Voici, mes serviteurs mangeront, et vous aurez faim ; Voici, mes serviteurs boiront, et vous aurez soif ; Voici, mes serviteurs se réjouiront, et vous serez confondus ; Voici, mes serviteurs chanteront dans la joie de leur cœur ; Mais vous, vous crierez dans la douleur de votre âme, Et vous vous lamenterez dans l’abattement de votre esprit. Vous laisserez votre nom en imprécation à mes élus ; Le Seigneur, l’Eternel, vous fera mourir, Et il donnera à ses serviteurs un autre nom. Celui qui voudra être béni dans le pays Voudra l’être par le Dieu de vérité, Et celui qui jurera dans le pays Jurera par le Dieu de vérité ; Car les anciennes souffrances seront oubliées, Elles seront cachées à mes yeux. Car je vais créer de nouveaux cieux Et une nouvelle terre ; On ne se rappellera plus les choses passées, Elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez–vous plutôt et soyez à toujours dans l'allégresse, A cause de ce que je vais créer ; Car je vais créer Jérusalem pour l'allégresse, Et son peuple pour la joie. Je ferai de Jérusalem mon allégresse, Et de mon peuple ma joie ; On n’y entendra plus Le bruit des pleurs et le bruit des cris. Il n’y aura plus ni enfants ni vieillards Qui n’accomplissent leurs jours ; Car celui qui mourra à cent ans sera jeune, Et le pécheur âgé de cent ans sera maudit. Ils bâtiront des maisons et les habiteront ; Ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu’un autre les habite, Ils ne planteront pas des vignes pour qu’un autre en mange le fruit ; Car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, Et mes élus jouiront de l’œuvre de leurs mains. Ils ne travailleront pas en vain, Et ils n’auront pas des enfants pour les voir périr ; Car ils formeront une race bénie de l’Eternel, Et leurs enfants seront avec eux. Avant qu’ils m’invoquent, je répondrai ; Avant qu’ils aient cessé de parler, j’exaucerai. Le loup et l’agneau paîtront ensemble, Le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte, Dit l’Eternel.

Réflexion

Le bonheur à venir des élus

Le tri entre les fidèles et les apostats opéré, la distinction d’état liée à chacune des conditions entre dans sa pleine réalité. Car, tandis que les uns jouissent dans sa pleine mesure de tous les bienfaits inhérents à la bénédiction de Dieu, les autres dans la même mesure expérimentent ce que cela signifie d’en être privé. Des cris, souligne Esaïe, s’élèvent des deux camps. Mais, alors que chez les uns ce sont des cris de joie, chez les autres, ce sont des cris de souffrance et de douleur. Les uns comme les autres cependant, comme le dit aussi Paul dans Rom 9,19 à 23, serviront à leur manière à la gloire de Dieu. Par leur fin, les apostats serviront d’exemple d’imprécation à ceux qui, après eux, seraient tentés de suivre leurs traces. Par leur bonheur, les justes seront les témoins du privilège extraordinaire qu’est celui d’être le serviteur de Dieu.

Après avoir traité le sujet de la différence d’état des justes et des apostats, Esaïe s’attache, de la part de Dieu, à décrire ce que sera le monde nouveau qu’Il a préparé pour les Siens . Qui dit monde nouveau dit obligatoirement au moins deux choses : la 1ère est la mention de ce qui, venant du monde ancien, n’existera plus ; la seconde exprime ce qui, absent du monde ancien, sera là :

1. ce qui sera nouveau :

- le ciel et la terre
- une longévité beaucoup plus grande : mourir à 100 ans sera mourir jeune
- une proximité avec Dieu qui fera qu’à peine prononcée la prière sera exaucée
- la paix totale sur terre y compris dans le monde animal

2. ce qui ne sera plus de l’ancien monde :

- les détresses passées seront oubliées
- il n’y aura plus de pleurs, de cris
- aucun enfant ne mourra après avoir vécu quelques jours
- il n’y aura plus de guerre, ni de destruction sur la terre

Sous le règne du Messie se réalisera le monde idéal auquel auront aspiré les hommes sans jamais y arriver.