mercredi 20 mai 2009

Esaïe 47,8 à 11


Texte biblique

Ecoute maintenant ceci, voluptueuse, Qui t’assieds avec assurance, Et qui dis en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Je ne serai jamais veuve, Et je ne serai jamais privée d’enfants ! Ces deux choses t’arriveront subitement, au même jour, La privation d’enfants et le veuvage ; Elles fondront en plein sur toi, Malgré la multitude de tes sortilèges, Malgré le grand nombre de tes enchantements. Tu avais confiance dans ta méchanceté, Tu disais : Personne ne me voit ! Ta sagesse et ta science t’ont séduite. Et tu disais en ton cœur : Moi, et rien que moi ! Le malheur viendra sur toi, Sans que tu en voies l’aurore ; La calamité tombera sur toi, Sans que tu puisses la conjurer ; Et la ruine fondra sur toi tout à coup, A l’improviste.

Réflexion

2 autres causes internes de jugement :

Après Israël, cause externe de la raison du jugement de Dieu, l’Eternel dénonce ici deux causes propres à Babylone justifiant à elles seules Sa colère contre elle :

1ère cause : sa suffisance :

Elle se manifeste de différentes manières. D’abord dans l’utilisation que Babylone fait, en prévision de son avenir, des adverbes toujours et jamais qui, dans le langage, expriment des absolus. Babylone le dit, elle en est certaine : toujours elle sera souveraine, jamais elle ne deviendra veuve. Toujours et partout cependant, il apparaît dans l’histoire que tous ceux et celles qui ont usé de ces expressions dans ce sens ont fini par tomber pour, souvent, ne plus se relever. Et Dieu l’annonce ici d’avance : Babylone n’échappera pas à la règle. Nous devons ainsi nous souvenir que, dans notre langage, il y a des mots qui ne sont justes et appropriés que dans la bouche de Dieu. Aussi, toute utilisation par des hommes de ces mots, en vue de l’avenir, ne peut être que l’expression d’un orgueil issu d’un profond aveuglement sur soi-même et ses limites. Apprenons donc, à l’écoute de Jacques, à formuler avec humilité nos projets d’avenir, sachant que c’est de Dieu que dépend leur pérennité : Jacques 4,13 à 17. Seul l’Eternel, en effet, a la capacité légitime de mener à bien Ses projets. Lui seul peut donc, lorsqu’Il en parle, utiliser les expressions du langage qui relèvent de l’absolu ! L’homme peut, certes, projeter et propose.. Mais la réponse que donne la bouche, le oui ou le non à l’accomplissement de ces projets, ne peut venir que de Dieu. Car Lui seul dispose ! Si la crise que nos sociétés traversent peuvent avoir comme effet que nos dirigeants apprennent le bon usage de certains mots, alors, peut-être, un grand pas en avant pourra être fait pour un changement profond dans nos sociétés !

Après l’utilisation, dans le langage, d’adverbes exprimant des absolus, la suffisance de Babylone se manifeste par :

- l’obsession qui l’habite de rechercher sa jouissance dans le plaisir. Cette obsession, prévient Paul, sera aussi l’une des marques de la société des derniers temps : 2 Timothée 3,4. Noblesse ou légèreté sont et resteront toujours des indicateurs fiables de la profondeur et du niveau moral d’une société.

- son égocentrisme démesuré et insolent : peu importe ce que vivent d’autres, pourvu que elle, Babylone, les désirs de son Ego, soient satisfaits

un sentiment de sécurité trompeur : démesurément centrée sur elle-même, Babylone est habitée par un sentiment d’invincibilité qui la rend aveugle sur la réalité des causes externes qui pourraient causer sa chute

- un sentiment d’impunité : Babylone est persuadée qu’elle peut faire ce qu’elle veut : puissance invincible, à qui devrait-elle rendre compte de ses actes ?

- l’orgueil et l’aveuglement issus de sa propre sagesse et connaissance : si elle est cause d’orgueil, la réussite est aussi cause d’aveuglement

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