Texte biblique
Assieds–toi en silence, et va dans les ténèbres, Fille des Chaldéens ! On ne t'appellera plus la souveraine des royaumes. J’étais irrité contre mon peuple, J’avais profané mon héritage, Et je les avais livrés entre tes mains : Tu n’as pas eu pour eux de la compassion, Tu as durement appesanti ton joug sur le vieillard. Tu disais : A toujours je serai souveraine ! Tu n’as point mis dans ton esprit, Tu n’as point songé que cela prendrait fin.
Réflexion
Cause externe première de condamnation de Babylone
Parce que l’Eternel, le Dieu unique, est le Dieu d’Israël, la première cause de condamnation de Babylone se trouve dans le comportement et l’attitude qu’elle a montré envers les captifs d’Israël. Si, sous l’impulsion de Sa colère envers Son peuple pour ses transgressions multiples, Dieu avait livré Israël aux babyloniens, en aucun cas, dit Dieu ici, cette situation ne les autorisait, de la part de Dieu, de traiter les israélites comme ils leur semblaient bon. L’accusation dont font l’objet les babyloniens, suite au comportement qu’ils ont eu face aux israélites qui leur étaient livrés, souligne la véracité du principe qui, tout au long de l’Ecriture, est présenté comme celui qui guide Dieu dans Son jugement. Ce principe est que, quelles que soient la situation et les raisons qui nous poussent à agir, chacun sera jugé par Dieu selon ses actes. Nombreux sont ceux qui, au cours de l’histoire, sous le coup d’une mauvaise interprétation de ce qu’ils vivaient, ont cru pourvoir traiter avec cruauté, à leurs yeux de façon justifiée, leurs prisonniers de guerre. L’accusation de Dieu envers Babylone, cause de son jugement, dément cette justification. Si Israël, à cause de son péché, est responsable devant Dieu de la déportation qui lui arrive, les babyloniens devront rendre compte à Dieu de la façon avec laquelle ils ont traité ce peuple qui, à cause de sa désobéissance, leur est livré par Dieu ! Les babyloniens n’ont donc aucune excuse de s’être comporté comme ils l’ont fait contre le peuple de Dieu ! (Dans le même ordre d’idée, voir Amos 1 et 2).
Entendant ce sujet d’accusation, les babyloniens auraient pu penser que Dieu dressait à leur égard un acte d’accusation bien sévère ! Ce qu’ils ont fait, n’était-ce pas ce que pratiquait aussi habituellement tout conquérant : cf Esaïe 10,5 à 11. Et puis, le Dieu d’Israël n’était pas leur Dieu ! Comment auraient-ils pu avoir conscience de la gravité du mal qu’ils commettaient ? A cette défense, Dieu oppose un nom : celui de Cyrus ! Cyrus n’est-il pas lui aussi un étranger au peuple de Dieu, un conquérant comme eux ? Pourtant, l’histoire le montre, son comportement envers les peuples qu’il aura fait prisonniers sera tout autre. Bien que ne connaissant pas Dieu, Cyrus n’a pas suivi les penchants naturels de son cœur mauvais dans son attitude envers ceux qui lui étaient livrés. Il a su faire preuve de compassion, se mettre à la place de ces hommes livrés à son pouvoir, exilés de leur pays, sentiment que Dieu reproche aux babyloniens de ne jamais avoir montré. Oui ! Quelles que soient les situations, nous sommes toujours coupables du mal que nous commettons. Preuve en est par le fait que, tel est l’argument de Dieu, placés dans les mêmes circonstances, d’autres agissent totalement différemment de nous !
L’acte d’accusation de Dieu envers les babyloniens met en relief une autre vérité : c’est le fait que, quoi que ce soit qu’il vit et traverse, Israël reste le peuple de Dieu, et l’Eternel, le Dieu d’Israël. Aussi, Dieu n’est et se montrera jamais insensible à la façon avec laquelle les ennemis du peuple de Dieu le traite. Soyons-en certains aussi pour nous ! Si cette vérité, qui relève de la grâce, s’applique aux ennemis de Dieu, combien plus est-elle vraie entre frères ! Que Dieu nous garde ainsi de ne jamais nous réjouir, ou profiter à leurs dépens, du malheur qui arrive, même pour cause de péchés, à nos frères !
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