Texte biblique
Et le roi d’Assyrie envoya de Lakis à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, Rabschaké avec une puissante armée. Rabschaké s’arrêta à l’aqueduc de l’étang supérieur, sur le chemin du champ du foulon. Alors Eliakim, fils de Hilkija, chef de la maison du roi, se rendit auprès de lui, avec Schebna, le secrétaire, et Joach, fils d’Asaph, l’archiviste. Rabschaké leur dit : Dites à Ezéchias : Ainsi parle le grand roi, le roi d’Assyrie : Quelle est cette confiance, sur laquelle tu t’appuies ? Je te le dis, ce ne sont que des paroles en l'air : il faut pour la guerre de la prudence et de la force. En qui donc as–tu placé ta confiance, pour t'être révolté contre moi ? Voici, tu l’as placée dans l’Egypte, tu as pris pour soutien ce roseau cassé, qui pénètre et perce la main de quiconque s’appuie dessus : tel est Pharaon, roi d’Egypte, pour tous ceux qui se confient en lui. Peut–être me diras–tu : C'est en l'Eternel, notre Dieu, que nous nous confions. Mais n'est–ce pas lui dont Ezéchias a fait disparaître les hauts lieux et les autels, en disant à Juda et à Jérusalem : Vous vous prosternerez devant cet autel ? Maintenant, fais une convention avec mon maître, le roi d’Assyrie, et je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux fournir des cavaliers pour les monter. Comment repousserais–tu un seul chef d'entre les moindres serviteurs de mon maître ? Tu mets ta confiance dans l'Egypte pour les chars et pour les cavaliers. D'ailleurs, est–ce sans la volonté de l'Eternel que je suis monté contre ce pays pour le détruire ? L'Eternel m'a dit : Monte contre ce pays, et détruis–le.
Réflexion
Discours et menace de Sennachérib contre Ezéchias et Jérusalem :
Malgré la somme versée par Ezéchias à Sennachérib pour lui manifester son retour à la position de soumission avec laquelle il avait, par la foi en Dieu, choisi de rompre, le roi d’Assyrie décida d’aller jusqu’à Jérusalem pour provoquer et défier le roi de Juda. Avant de lancer ses armées contre la ville sainte, à la fois capitale politique et spirituelle du royaume, Ezéchias envoya et dépêcha plusieurs émissaires, hauts fonctionnaires, pour haranguer les israélites et les convaincre, avec leur roi, de se rendre au roi d’Assyrie. La tactique utilisée aussi bien que les arguments employés, témoignent de la stratégie d’intimidation adoptée par le roi ennemi pour détruire la foi d’Ezéchias et de son peuple en la toute-puissance de Dieu et en Sa capacité d’assurer leur salut. Se faisant, il nous enseigne sur la manière d’agir de notre ennemi et de notre adversaire spirituel, aujourd’hui encore à l’égard du peuple de Dieu chrétien.
1er discours du chef d’intendance du roi d’Assyrie :
Il tourne essentiellement sur la question de l’objet en qui le roi Ezéchias met sa confiance pour le sortir de sa situation et le sauver de la puissance du roi assyrien. Plusieurs éléments dans le discours du serviteur de Sennachérib laissent voir de sa part une mauvaise appréciation de ce qui constitue la foi et les actes d’Ezéchias :
1) Sennachérib pense que la foi qu’Ezéchias professe en Dieu est un alibi qui cache en fait un accord secret passé avec le Pharaon, roi d’Egypte. Sans doute pense-t-il que le roi de Juda répète la procédure suivie en son temps par Osée, le dernier roi d’Israël, royaume frère, procédure qui, on l’a vu, n’a rien donné : 2 Rois 17,4. Sennachérib ne peut concevoir qu’Ezéchias ne place sa foi qu’en Dieu. Il est persuadé, comme le chef des intendants le dit, qu’il faut pour faire la guerre un plan et une force militaire.
Le texte présent nous interpelle et nous pose la question de savoir pour nous-mêmes en quoi nous croyons et sur quoi nous nous appuyons pour combattre au nom de l’Eternel. L’Eternel est-Il réellement notre force ou, au-delà du discours que nous tenons, nous appuyons-nous en fait plus sur des moyens humains pour assurer notre salut et le succès dans nos entreprises ?
2) Le discours du chef intendant témoigne en second lieu d’une méconnaissance du Dieu qui est l’objet de la foi d’Ezéchias qui a pour corollaire une incompréhension de la décision prise par lui de limiter au seul autel situé à Jérusalem l’adoration qui Lui est rendue. Le roi assyrien n’a pas compris la différence fondamentale, soulignée et amplifiée par Jésus dans son discours avec la samaritaine : Jean 4,24, entre le Dieu d’Israël et les dieux des nations environnantes : un Dieu qui est Esprit et n’a nul besoin qu’on lui attribue des lieux spécifiques d’adoration pour assurer ceux qui croient en Lui de Sa présence.
3) Le chef intendant pousse enfin l’audace au point de prétendre que c’est l’Eternel Lui-même qui l’a envoyé pour attaquer le pays et le détruire. Se ferait-il ici le porte-parole d’échos entendus de la part d’israélites déjà en exil dans son pays, comprenant effectivement que la chute d’Israël et son invasion par les assyriens étaient l’oeuvre de Dieu ? Pas impossible !
Le chef intendant souligne un danger qui peut aussi guetter le peuple de Dieu : celui de penser que, parce que Dieu a pu nous utiliser une fois d’une certaine manière, nous puissions répéter cette action et être sûr que Dieu va l’appuyer de la même manière. Gardons-nous ainsi de toute présomption dans notre service et apprenons pour chaque chose à dépendre de Lui !
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