Texte biblique
Eliakim, Schebna et Joach dirent à Rabschaké : Parle à tes serviteurs en araméen, car nous le comprenons ; et ne nous parle pas en langue judaïque aux oreilles du peuple qui est sur la muraille. Rabschaké répondit : Est–ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé dire ces paroles ? N'est–ce pas à ces hommes assis sur la muraille pour manger leurs excréments et pour boire leur urine avec vous ? Puis Rabschaké s’avança et cria de toute sa force en langue judaïque : Ecoutez les paroles du grand roi, du roi d’Assyrie ! Ainsi parle le roi : Qu’Ezéchias ne vous abuse point, car il ne pourra vous délivrer. Qu’Ezéchias ne vous amène point à vous confier en l’Eternel, en disant : L’Eternel nous délivrera, cette ville ne sera pas livrée entre les mains du roi d’Assyrie. N'écoutez point Ezéchias ; car ainsi parle le roi d'Assyrie : Faites la paix avec moi, rendez–vous à moi, et chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, et chacun boira de l'eau de sa citerne, jusqu’à ce que je vienne, et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes. Qu'Ezéchias ne vous séduise point, en disant : L'Eternel nous délivrera. Les dieux des nations ont–ils délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie ? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad ? Où sont les dieux de Sepharvaïm ? Ont–ils délivré Samarie de ma main ? Parmi tous les dieux de ces pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que l’Eternel délivre Jérusalem de ma main ? Mais ils se turent, et ne lui répondirent pas un mot ; car le roi avait donné cet ordre : Vous ne lui répondrez pas. Et Eliakim, fils de Hilkija, chef de la maison du roi, Schebna, le secrétaire, et Joach, fils d’Asaph, l’archiviste, vinrent auprès d’Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles de Rabschaké.
Réflexion
Second discours du chef intendant du roi d’Assyrie :
Gêné par le fait que le chef intendant, doué, semble-t-il en langue, s’adressait à eux et, d’une manière suffisamment forte pour être compris par le peuple, en judéen, les envoyés d’Ezéchias insistèrent auprès de lui pour qu’il leur parle en araméen, langue commune entre eux. Le chef intendant n’en fit rien. Au contraire, se redressant de plus belle et criant encore plus fort, il mit de côté ses interlocuteurs pour s’adresser directement au peuple qui l’écoutait depuis la muraille.
Reprenant le thème de son premier discours, une incitation ouverte à ne pas s’illusionner en pensant que l’Eternel, le Dieu de Juda, puisse les délivrer, le chef intendant ajouta 2 autres éléments persuasifs décider à convaincre les judéens de se rendre :
- 1er élément : une promesse. Celle selon laquelle les judéens seront emmenés, s’ils acceptent de se rendre, dans un pays d’abondance et de prospérité semblable à celui qu’ils auront quitté. Une promesse dénuée d’une part, de tout réalisme (être étranger, emmené contre son gré dans un pays d’exil, ne sera jamais sur le plan psychologique la même chose, à condition égale, que de vivre dans son propre pays), et, d’autre part, de toute preuve de crédibilité. On sait depuis la chute ce que valent les promesses d’un ennemi.
- 2ème élément : une comparaison. Celle faite avec le vécu des autres nations, qui, elles aussi avaient des dieux, et qui, pourtant, n’ont pu résister à la puissance assyrienne. En positionnant le Dieu d’Ezéchias au même niveau que le dieu des nations conquises, le chef intendant répète la même erreur que lors de son premier discours et prouve sa méconnaissance des hauts faits par lesquels l’Eternel s’est illustré dans l’histoire. L’ignorance est souvent le fondement de l’arrogance.
Comme Ezéchias l’avait demandé, le peuple dans son entier garda le silence et ne répondit mot au discours vaniteux qui lui était adressé. Belle unité et beau consensus spirituel qui va déterminer en grande partie la suite des évènements. En effet, la réussite des projets destructeurs de l’ennemi envers le peuple de Dieu n’a-t-elle pas trop souvent pour cause l’absence d’unité du peuple de Dieu autour de son chef, Christ ? Face aux tentations subtiles et aux discours mensongers, mais séduisants de l’ennemi nous appelant au compromis avec lui, le peuple de Juda nous enseigne ici que notre salut tient dans notre unité autour de notre chef, notre ignorance volontaire des propositions qui nous sont faites, et notre soumission aux ordres et à la parole de notre Roi.
Que Dieu nous donne ensemble cette unité et cette fermeté en Lui, sans laquelle Sa présence à nos côtés et Sa puissance ne sauraient nous être assurées !
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